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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 11:50
Le texte ci-dessous de l'économiste en chef du FMI est important et mérite en même temps approfondissement:

-Important, car il reconnait que la crise n'est pas celle de l'offre, mais de la demande, c'est à dire des 3 composantes de la demande globale: investissements ( des entreprises et des ménages - logement), exportations et surtout consommation des ménages ( la "consommation privée" dit Olivier Blanchard) qui représente les 2/3 de la demande globale
( voir site de l'INSEE - Voir "thèmes => "Conjoncture" =>"Données économiques et financières"=> "Secteur réel")


- Méritant approfondissement:
car les mesures du précédent plan de relance du Président Sarkozy ne répondent qu'à dose homéopathique à la question de la consommation des ménages, des familles, actifs et retraités, c'est à dire à leur envie de consommer et à leurs moyens financiers de le faire ( c'est à dire la question du pouvoir d'achat des salariés, des entrepreneurs individuels et des retraités).

La vraie question est bien là: celle d'une relance du pouvoir d'achat du plus grand nombre, par une nouvelle répartition des revenus au sein de la valeur ajoutée        ( baisse de près de 10% de la part des revenus du travail, par rapport aux revenus du capital, depuis les années 80).

"L'erreur historique de 1981"?

François Fillon, la semaine dernière, militait, lors de la Convention de l'UMP, pour ne pas réitérer "l'erreur historique de 1981", date à laquelle, rappelle l'Humanité du 24/12/08, le gouvernement Mauroy avait dopé la demande globale, notamment en revalorisant le SMIC. Mais la consommation avait profité, dit-on, aux exportations allemandes.

Thomas Piketty, dans une tribune publiée par Libération le 23/12/08, a récusé, chiffres à l'appui, ce risque. "La totalité des importations (des textiles aux chaussures, en passant par les jouets et l'électronique) représentait à peine 70 milliards d'euros en 2007, soit tout juste 7% des quelque 1 000 milliards d'euros consommés par les ùménages français. Quant au total des importations, il se monte à 25% du PIB ( dont 70% issus du commerce intra-européen) (...). La part des importations est en réalité plus importante pour les biens d'investissement et les consommations intermédiaires      ( c'est - à - dire l'ensemble des biens et des services achetés à d'autres entreprises, qui sont détruitys lors du processus de prioduction ou incorporés au produit fini) que pour les biens de consommation"

La consommation est bien le moteur central de la croissance

Les chiffres de la croissance montrent que c'est grâce à la consommation des ménages, "qui a résisté en novembre grâce à la baisse des prix" ( baisse du prix du pétrole en particulier) dit Sud-Ouest du 24/12/08, que l'économie française a mieux résisté que d'autres.

Mais cette embellie ne permettra pas d'éviter un recul de la croissance au 4e trimestre. A moins ... que N Sarkozy et son gouvernement ne donnent un gros coup de pouce au pouvoir d'achat des salariés et des retraités, en priorité des milieux populaires.

Tel sera, en tout cas, le sens de la grande journée de grève et de manifestation du 29 Janvier, dans la plus large unité syndicale!
 

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Article:

Le FMI appelle à une relance urgente
                        de la demande face à la récession


Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, à une date non précisée  - AFP - 23/12/08


Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé mardi les Etats à relancer d'urgence la demande pour éviter une crise comme celle des années 1930, cependant que plusieurs indicateurs ont confirmé que de nombreux pays s'installaient dans la récession.

"Nous sommes en présence d'une crise d'une amplitude exceptionnelle, dont la principale composante est un effondrement de la demande", a averti le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard dans le quotidien français Le Monde.


"Il est impératif (...) de relancer la demande privée"


"Il est impératif de juguler cette perte de confiance, de relancer (...) la demande privée, si l'on veut éviter que la récession ne se transforme en Grande Dépression", a-t-il ajoute.

Les dirigeants du Fonds répètent depuis des semaines que les plans de relance des grands pays industrialisés sont insuffisants par rapport à l'ampleur de la crise.

"Pour le moment, une expansion budgétaire de 2% paraît suffisante. Mais si les circonstances l'exigent, il faut que les Etats soient prêts à faire plus, 3% ou plus si nécessaire", estime M. Blanchard. Les plans de relance prévus par les membres de l'Union européenne représentent environ 1,4% du produit intérieur brut (PIB) de la zone.


° Le gouvernement allemand prépare pour janvier un plan d'aide à la conjoncture d'un montant de 25 milliards d'euros, a affirmé un ministre régional des Finances, alors que le plan de relance de 31 milliards déjà mis en place par la chancelière Angela Merkel est jugé largement insuffisant.


° Le monde attend surtout le plan de relance du président américain élu Barack Obama, qui pourrait avoisiner les 850 milliards de dollars, d'après la presse.

Le produit intérieur brut de la première économie du monde a reculé de 0,5% au troisième trimestre (en rythme annuel) par rapport au précédent, chiffre définitif publié par le département du Commerce qui confirme sa précédente évaluation.

La Maison Blanche a dit s'attendre à ce que le quatrième trimestre de 2008 soit encore plus mauvais.

Quant au marché immobilier, il s'est encore effondré en novembre, avec un recul de 2,9% des ventes de logements neufs, tandis que les reventes de logements anciens ont plongé de 8,6%.

° En Europe, le PIB a reculé de 0,6% au troisième trimestre au Royaume-Uni, une révision de -0,1 point par rapport à la précédente estimation.

 - A en croire le quotidien El Mundo, l'Espagne est entrée en récession au dernier trimestre, connaissant ainsi sa première récession en quinze ans.

 - En France, la consommation des ménages, après un mois d'octobre en baisse (-0,5%), a rebondi de 0,3% en novembre grâce à la baisse des prix. Cette résistance coïncide avec le reflux de l'inflation, tombée dans le sillage des prix du pétrole à 1,6% en novembre (après 2,7% en octobre), ce qui a contribué à redonner du pouvoir d'achat aux ménages.


Ces indicateurs n'ont guère influé sur le moral des investisseurs dans un contexte de ralentissement général de l'activité à la veille des fêtes de Noël.


Wall Street a perdu 1,18%, Paris 0,73% et Francfort 0,21% tandis que Londres a pris 0,16%. Shanghai a chuté de 4,55% et Hong Kong de 2,75% malgré la nouvelle baisse des taux directeurs chinois, la cinquième depuis septembre.

Les prix du pétrole ont encore fini en baisse, le baril s'affichant à 38,98 dollars à New York, en baisse de 93 cents.

L'affaire Madoff, du nom de l'investisseur new-yorkais accusé d'avoir englouti 50 milliards de dollars dans un fonds frauduleux, continuait à défrayer la chronique.

Le Français Thierry de La Villehuchet, co-fondateur du gestionnaire de fonds Access International, qui avait levé 1,5 milliard d'euros en Europe pour les investir auprès de Bernard Madoff, s'est suicidé mardi à New York, a annoncé un de ses proches.

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Haussez la part des salaires,

                 baissez celle des actionnaires !

   Gérard Filoche

Parce qu’ils ne veulent pas renoncer à 15 % de marge, les actionnaires multiplient les plans sociaux tous injustifiés sous prétexte de « la crise », de LEUR crise. Non pas parce qu’ils ne gagnent plus d’argent, mais ils n’acceptent pas d’en gagner moins. Ils gagnent encore autant aujourd’hui, ils anticipent qu’ils pourraient gagner moins demain. Ainsi l’automobile et les équipementiers, les actionnaires vont toucher autant cette année 2008 que l’année précédente. Mais ils défendent déjà leurs marges en multipliant les chômages partiels, licenciements, subventions publiques, exonérations de cotisations sociales. Ils veulent faire payer « les autres », c’est-à-dire nous, les salariés - 93 % de la population active.

Laurence Parisot prétend que « faire payer les riches », ça ne marche pas parce qu’ils ne sont pas assez nombreux.Commençons pourtant par eux car il y a de quoi faire.

Refaisons les comptes rapides :

° 100 milliards d’euros de bénéfices pour le CAC 40 cette année comme la précédente. C’était 57 milliards en 2003, ils ont fait la culbute en 5 ans.
° Entre 148 milliards et 170 milliards, selon les économistes, siphonnés des salaires vers les profits depuis 20 ans.

° 72 milliards de niches fiscales.

° 60 milliards donnés sur nos impôts aux chefs d’entreprises sous forme « d’aides » (qui n’ont jamais rien donné ni pour l’emploi ni pour les salaires).

° Les 500 premières familles ont gagné 80 milliards d’euros que l’an d’avant.

° Les patrons ont vu leurs salaires augmenter de 58 % en 2007, ce ne sera pas moins en 2008. 

° En 2007, la loi Tepa, c’est 15 milliards de « bouclier fiscal » pour protéger les riches qui ne travaillent pas et pousser les salariés à travailler plus pour gagner moins. 10 % de la population possède près de 50 % du patrimoine. Sarkozy a redonné 40 milliards et 320 milliards de cautions aux banques pour qu’elles continuent à jouer à l’économie casino comme avant.

° Des coupes drastiques contre les hôpitaux, les écoles, les services publics, un fonctionnaire sur deux supprimé. Moins de profs et d’infirmières alors qu’il en faut plus. 26 milliards de « plan de relance » pour les actionnaires qui licencient et rien pour les salariés licenciés : des accords Medef, gouvernement signés par ceux des syndicats qui s’y soumettent, aggravent le sort des chômeurs et baissent les retraites.

L’argent est là, les caisses privées sont pleines, elles débordent, débordent, débordent ! Cinquième puissance industrielle du monde, la France n’a jamais été aussi riche et la richesse aussi mal partagée. C’est le pays qui a le plus fort taux d’épargne au monde et la fameuse « dette » n’est pas celle de tous les Français : l’état a emprunté aux plus riches pour compenser ses baisses de recettes dues au fait qu’il a diminué leurs impôts.
 
Alors, on ne va pas pleurer sur le « Gotha » des amis banquiers et banqueroutiers de Sarkozy qui ont perdu chez Madoff.


Qu’ils ne nous disent pas que "les capitaux vont fuir » :  trop tard ! Ces gens-là ont de la chance qu’on ne pende plus aux réverbères au son de la Carmagnole. Le seul plan de relance, c’est de faire confiance aux travailleurs, pas aux spéculateurs. Le Smic immédiatement à 1500 euros, et 200 euros pour tous, c’est la seule clef de la relance : car les salariés achèteront et feront marcher l’économie, alors que les actionnaires thésauriseront pour leurs marges regrettées. Compléments de cet indispensable « plan de relance » : l’établissement immédiat d’un nouveau contrôle sur les licenciements abusifs et boursiers, le rapprochement des durées effectives du travail de la durée légale à 35 h, deux jours de repos consécutifs, retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous...

Gérard Filoche,  membre du Conseil National du Parti socialiste,  D&S n°159/160

Abonnez vous : chèques à “D&S” 85 rue Rambuteau 75 001 Paris        30 euros = 10 n° de 24 p. = un an
Visitez le site www.democratie-socialisme.org   toute l’actualité sociale

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commentaires

H
<br /> <br /> Je partage votre avis.<br /> <br /> <br /> Un déficit public est un ensemble: Budget de l'Etat, mais aussi de la Sécurité Sociale, des Assedic, des collectivités territoriales. En ce qui concerne le budget de l'Etat, le déficit budgétaire<br /> est la différence entre recettes fiscales et dépenses définitives de l'année.Il faut donc regarder des DEUX côtés: dépenses et recettes!<br /> <br /> <br /> Ne voir que le côté dépenses, après avoir réduit les recettes fiscales ( bouclier fiscal, suppression des hautes tranches de l'IRPP (Impôt sur le revenu), allègement du taus d'imposition des<br /> bébéfices des Sociétés, exonérations fiscales  (niches fiscales: 70 milliars), ... Ces mesures au profit des plus riches ont crée un "manque" de recettes. Tout cela pour mieux crier au<br /> "déficit" et ... réduire les dépenses ...sociales.<br /> <br /> <br /> Et l'emploi dont vous parlez est porteur de recettes fiscales ( pour l'Etat) et de cotisations sociales ( Sécurité Sociale: maladie et ...retraites, Assedic, ...). Créer des emplois, c'est<br /> apporter des recettes! Supprimer des emplois publics, laisser libre cours aux délocalisations d'industries et de services ( Traités européens ultra-libéraux oblige!), c'est augmenter le chômage<br /> et réduire les recettes publiques.<br /> <br /> <br /> Il es est de même pour le NIVEAU des rémunérations du travail. Bloquer les salaires et pensions, réduire leur pouvoir d'achat (compte-tenu de l'inflation), c'est affaiblir la demande intérieure<br /> de conommation ( les riches qui "gagnent plus" épargne, spéculent ou expatrient leus capitaux, mais ne dépensent pas!"<br /> <br /> <br /> Mais la politique néo-libérale des gouvernements français ( et européens) est de comprimer l'emploi, le précariser, réduire "les coûts"... salariaux ( concurrence libre et non faussée dans et<br /> hors de l'Union européenne oblige!).<br /> <br /> <br /> Sarkozy ne fait qu'appliquer cette politique néolibérale, comme en Grande-Bretagne ou en Allemagne (gouvernements de droite), ou en Grèce, au Portugal ou en Espagne ( gouvernements socialistes ou<br /> socio-démocrates).<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
T
<br /> <br /> S'attaquer au taux d'endettement des états ne peut se faire s'attaquer au problème qui est la création de valeurs économiques utiles et donc la création d'emploi.<br /> <br /> <br /> <br />
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  • : Henri MOULINIER
  • : Espace de débat pour contribuer à l'élargissement du Front de gauche, la victoire de la gauche pour une réelle alternative au néolibéralisme et au capitalisme
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  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.

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