François Hollande est largement en tête de ces primaires citoyennes organisées par le Parti Socialiste. Il est légitimement le candidat du PS et du MRG pour les prochaines présidentielles.
L’après-primaire commence
Cette « élection » n’est pas une fin en soi. Elle prélude aux 2 tours des élections présidentielles de l’an prochain. Les vraies élections, suivies des législatives. Une dynamique est créée, mais rien n’est gagné. La bataille va s’amplifier pendant plusieurs mois, avant le vote.
Le besoin de clarifier les enjeux à gauche
Il y a manifestement un rejet massif de Nicolas Sarkozy et de sa politique. Les primaires, à leur façon, en témoignent. Et une volonté de faire de la politique chez des millions de citoyen-ne-s. C’est un contexte favorable au débat à gauche.
Car il faut absolument battre Sarkozy et c’est possible. Mais il faut aussi se débarrasser de sa politique réactionnaire, toute au service des plus riches, dans le cadre d’une Union Européenne ultra- libérale.
Faut-il « bousculer le système » ou le gérer au mieux ?
Gérard Filoche, Inspecteur du travail, membre du PS disait, après l’élection de François Hollande, que « L’establishment médiatique lui, a choisi : face à Sarkozy, ce doit être un homme et il doit être modéré. Il ne faut pas qu’il promette plus qu’il ne pourra tenir. Il ne faut pas qu’il sen prenne trop fort aux banques. Il ne faut as qu’il bouscule le système mais qu’il le gère correctement ».
Et Martine Aubry de dire: « Le système s’est crée son candidat et nous a matraqués de sondages ».
Façon de dire que la candidature de François Hollande pour le PS n’est pas une candidature de rupture avec le cœur de la politique actuelle, française et européenne : cette domination des « marchés financiers », cette logique d’un capitalisme spéculatif, accumulateur de capitaux, au prix de l’emploi, du développement industriel, de l’avenir de notre planète. C’est une politique de gauche, mais d’une gauche social-libérale, qui peut apporter du mieux, mais ce n’est pas sûr. Car elle s’enferme dans le dogme européen de réduction du prétendu « déficit public », se traduisant as la « nécessité » de réduire les dépenses publiques.
Peut-on faire autrement ?
Peut-on augmenter le pouvoir d’achat des salaires et des pensions, pour des millions de gens qui vivent chichement ? Peut-on arrêter l’hémorragie d’emplois industriels, avec l’exode des capitaux dans d’autres pays européens, voire au-delà, grâce à la libre-circulation totale des capitaux dans et hors de Europe, en application des Traités européens, dont le dernier, celui de Lisbonne ? Comment peut-on en finir avec le caractère spéculatif des banques, si l’on ne contrôle pas celles-ci, par la nationalisation de certaines, la création d’un pôle bancaire public ? Comment agir pour réorienter la construction européenne, changer les statuts de la Banque Centrale Européenne qui ne lui permettent pas de prêter à des Etats, mais seulement aux banques privées, à taux réduit (1,5% !), poussant les Etats à s’endetter auprès de ces dites-banques privées à des taux bien plus forts !!!
Oui, cela mérite débat à gauche
C’est le sens de l’offre publique de débattre qu’a lancé Jean-Luc Mélenchon, candidat commun du Front de Gauche. Il faudra bien que e débat ait lieu, pour ne pas reproduire les virages vers l’austérité pour les peuples des gouvernements socialistes en Grèce, en Espagne ou il y a peu au Portugal, avant que la droite ne reprenne le pouvoir.
La création d’Assemblées citoyennes du Front de gauche dans tout le ays est à l’ordre du jour pour favoriser un tel débat sur les propositions du Programme partagé du Front de gauche.
Oui, rien n’est joué pour gagner et changer !
Henri Moulinier