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Ce plan s’inscrit dans le cadre d’un projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2010 qui permet des ajustements au budget initial de l’État. Adopté dans son principe par le Conseil des ministres du 21 avril, il prévoit un nouveau programme budgétaire intitulé « Prêts aux États membres de l’Union européenne dont la monnaie est l’euro », dans l’objectif « d’assurer la stabilité financière de la zone euro grâce à des prêts bilatéraux » entre États.
La partie française du plan prévoit 6,3 milliards d’euros de prêt à la Grèce cette année, sous forme d’avance remboursable à un taux d’intérêt annuel de 5 %, sur un total prévisionnel de 16,3 milliards d’euros de prêt sur trois ans.
En tout, les pays de l’Union européenne devraient lui prêter 80 milliards d’euros et le FMI, 30 milliards, étalés sur trois ans.
En échange, le gouvernement grec de George Papandréou s’est engagé à appliquer le programme de réformes structurelles destiné officiellement à réduire l’endettement du pays qui devrait atteindre 300 milliards cette année.
Les sacrifices qui en découleront pour le peuple grec sont considérables :
° les rémunérations des agents publics devraient baissers de 15 %
° l’âge de départ en retraite sera repoussé à soixante-sept ans
° l’équivalent grec de la TVA augmentera de deux points.
PS et droite pour le plan dit d’aide
Au Parlement, la droite et le PS ont adopté ce plan d’aide. La majorité sarkozyste l'a voter sans restriction, les socialistes en émettant des réserves sur son conditionnement à « une cure d’austérité ».
Le PS « votera ce plan d’aide, mais ne vote pas pour le plan d’austérité », a indiqué son porte-parole, Benoît Hamon, sans que l’on comprenne bien comment ce distinguo serait défendu à l’Assemblée nationale, puisque les députés ne sont pas consultés sur le contenu du plan de l’UE et du FMI. Le PS craint surtout que la réduction des dépenses publiques n’amène « la Grèce à s’enfoncer dans un sillon de récession extrêmement long », et critique une « curieuse conception de la solidarité » des autorités françaises qui empruntent à 3 % pour prêter à 5 % à la Grèce, encaissant des bénéfices au passage.
les députés du Front de gauche ont voté contre
Seuls les députés communistes et du parti de gauche et républicains ont émis un vote négatif découlant de leur refus d’un « plan d’austérité pour le peuple grec » à base « d’orientations particulièrement injustes socialement » et « abusivement qualifié de plan d’aide à la Grèce », mais dont « l’unique objectif est de renflouer les marchés financiers et les banques qui ont enfoncé ce pays dans la crise en spéculant sur sa dette publique », dénoncent, dans un communiqué, Roland Muzeau, porte-parole de ces députés, et Jean-Pierre Brard, leur orateur principal, hier soir (lire ci-dessous).
Le débat sur l'orientation ultralibérale de l'Europe est relancé
Derrière les votes des uns et des autres, c’est le débat sur l’orientation même de l’Union européenne et le rôle des institutions internationales, FMI en tête, qui est relancé.
L’économiste et eurodéputé socialiste Liêm Hoang-Ngoc estimant qu’il y a lieu de « se féliciter » en soi de la mise au point d’un plan de l’Eurogroup et du FMI, tout en plaidant pour un « complément » sous la forme d’un moratoire sur le pacte de stabilité, les communistes estimant que ce sont le contenu et les objectifs mêmes du plan qui sont irrecevables, découlant d’une « loi d’airain » ultralibérale qui « inspire aussi la politique du gouvernement français à l’encontre des fonctionnaires et des salariés de [notre] pays ».
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Ce n’est pas un plan d’aide à la Grèce, mais un plan d’aide aux créanciers de la Grèce et aux marchands d’armes français et allemands. On va donner de l’argent au gouvernement grec pour que la BNP, la Société générale, Credit suisse, la Deutsche Bank et les marchands d’armes touchent leur chèque. Le plan est uniquement conçu pour couvrir ces créances.
La Grèce consacre vingt fois plus de son PIB à l’armement que la moyenne des États du monde, achète 13 % des armes allemandes, et à peu près le même volume à la France.
Le plan vise à renflouer les créanciers en faisant payer le prix fort au peuple grec. Les banquiers français sont le plus engagés, avec 75 milliards de dollars à récupérer, suivis des Suisses à hauteur de 64 milliards et des Allemands à 43 milliards.
Cela est passé complètement inaperçu, mais il s’agit de sommes colossales.
On nous dit : “Votez ce plan pour éviter la faillite de la Grèce.” C’est faux. Si celui-là n’est pas voté, ce sont les créanciers qui paieront dans l’immédiat. Il faut un plan d’aide, mais un autre plan.
Après les subprimes, les spéculateurs ont cherché un nouvel angle d’attaque en s’en prenant aux États.
Après la Grèce, d’autres victimes viendront, dont la France. L’enjeu, c’est donc de sortir de ce système.
Nous proposons:
° de créer une agence de notation européenne
° de renégocier le traité de Lisbonne, qui interdit à la BCE de venir en aide au pays de la zone euro alors
qu’elle peut le faire en faveur des autres pays de l’UE
° de créer une sorte de FMI européen qui serait une structure publique sous le contrôle des gouvernements
et non de la BCE
° de mettre en place une taxe sur les mouvements de capitaux
° de demander la réduction du budget militaire grec
° et l’établissement de relations directes d’État à État avec des pays hors zone euro disposant de fonds souverains pour sortir de la dépendance des banques et des réseaux financiers. Concrètement, cela veut dire négocier avec des pays comme la Chine ou les Émirats arabes unis des prêts à long terme et sans intérêts, de sorte que pas un sou n’aille dans la poche des banques. Ce serait une nouvelle façon d’envisager les relations financières internationales et de faire face à la spéculation des banques.
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