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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 07:09

Serpent de mer? Les élections cantonales passées, la réalité revient. Il n'y a toujours pas assez d'argent public pour faire l'Autoroute A831. Et puis, la même question se pose avec insistance: cette Autoroute est-elle utile?

Je pense depuis logtemps que non!

Voir le dossier sur ce blog:

    Autoroute A 831

 

Henri Moulinier

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30 mars 2011  | Sud-Ouest

Par Pierre-Marie Lemaire

Les opposants à l'autoroute A 831 reprennent espoir

 

L'autoroute Rochefort-Fontenay-le-Comte fait à nouveau parler d'elle. Sera-t-elle construite un jour ? Le scepticisme gagne, à la grande satisfaction de ses opposants

Et si l'autoroute Rochefort-Fontenay-le-Comte ne se faisait pas ? Si l'État, en refusant de financer le surcoût environnemental de 150 millions d'euros au bas mot, enterrait sans le dire un projet qui n'en finit pas de commencer depuis 15 ans ? Ils sont de plus en plus nombreux à le redouter, ou à l'espérer, en Charente-Maritime. Mais pas Dominique Bussereau. Le président du Conseil général continue d'y croire. Il entend boucler le financement de la future A 831         « avant l'été » pour un démarrage du chantier « dès 2013 ».

 

Optimisme forcené ou méthode Coué ?

 Nelly Verdier préside l'association Vivre bien en Aunis qui se bat depuis dix ans contre un projet qu'elle qualifie d'inutile, coûteux et destructeur. Elle voit dans cet activisme présidentiel un effet de la fièvre électorale : « M. Bussereau n'était pas très à l'aise à la veille des cantonales. Parler de l'autoroute lui donnait une stature. Cela dit, s'il n'a pas fait aboutir le projet quand il était secrétaire d'État aux Transports, comment le pourrait-il aujourd'hui ? »

 

Coût sous évalué…

 Il est vrai que l’ A 831 paraît bien mal barrée. Le tracé est fixé, les recours purgés, les terrains en cours d'acquisition, elle n'existe pour l'instant que sur le papier. Et le papier commence à jaunir. La déclaration d'utilité publique remonte à 2005. Elle a été signée sur la foi d'études datant de la fin des années 90 qui, selon l'association, sont largement obsolètes.

Le coût prévisionnel s'alourdit au fil du temps. Les 64 kilomètres de bitume, évalués à 560 millions d'euros en 2002, sont estimés aujourd'hui à 650 millions, dont la moitié d'argent public (État et conseils généraux). Plus, donc, les 150 à 200 M€ à la charge des collectivités que coûtera le tronçon de 3,3 kilomètres sur pilotis préconisé par la Ligue de protection des oiseaux et retenu par le gouvernement pour franchir sans trop de casse le Marais poitevin.

En ces temps de disette budgétaire, de flambée pétrolière, de Grenelle de l'Environnement - même détricoté -, cet argent ne serait-il pas plus utile ailleurs ? s'interroge Nelly Verdier. « La contribution des collectivités locales peut être évaluée à 325 M€, dit-elle. La Charente-Maritime a d'autres priorités. Les digues, par exemple. »

 

… trafic surestimé

Pour Vivre bien en Aunis, l'autoroute Rochefort-Fontenay-le-Comte ne se justifie plus. Le contournement de Marans, point noir de la RN 137 entre La Rochelle et Nantes, peut se réaliser autrement. Les estimations de trafic doivent être revues à la baisse, surtout depuis l'ouverture de la liaison Saintes- Fontenay-le-Comte via Niort.

La seule pertinence de l’A 831, finalement, c'est de prolonger l’A 837 Saintes-Rochefort, cet appendice de 36 kilomètres sur la carte d'ASF (Autoroutes du sud de la France) qui, depuis 1997, coûte plus cher qu'il ne rapporte. « Rentabilité financière faible » et « estimations de trafic trop optimistes », peut-on lire dans un rapport d'activité de la filiale du groupe Vinci. Non seulement la A 837 a coûté 367 M€ au lieu des 237 prévus, mais encore le trafic est moindre qu'espéré : 9 534 véhicules/jour en 2009, alors que les prévisions tablaient il y a 15 ans sur 16 815. Sachant que le seuil moyen de rentabilité est à 16 000.

Cette prévision de 16 000 véhicules/jour a d'ailleurs été retenue pour l’A 831. Elle bénéficiera en effet du report du trafic Bordeaux-Nantes qui passe aujourd'hui par Niort. Mais, affirme un autre rapport, cela « ne compensera pas les pertes de recettes plus importantes » pour ASF puisque le trajet sera plus court.

 

L'impôt ou le péage

Nathalie Kosciusko-Morizet le dit dans son courrier : l'État ne lancera pas l'appel à projet tant que les collectivités locales ne se seront pas mises d'accord sur leur participation financière.

-  Le président de la communauté d'agglomération de Rochefort, Bernard Grasset, veut bien mettre la main à la poche, sous condition; son homologue de La Rochelle, Maxime Bono est contre, sauf si... Dominique Bussereau mise également sur « un geste» du futur concessionnaire.

- Encore faut-il en trouver un. Aucune société autoroutière ne sera candidate si l'argent public ne lui assure pas la rentabilité de l'opération. « Pour la A 831, la participation des collectivités est déterminante, confirme-t-on chez ASF. C'est une autoroute d'aménagement du territoire. » Quant à une participation du concessionnaire au surcoût environnemental, pourquoi pas, mais on rappelle l'exemple de la A 65 Langon-Pau et ses tarifs élevés : ce qui n'est pas payé par le contribuable local est supporté par l'utilisateur.

En 2010, sur ses 2 714 kilomètres d'autoroutes, ASF a encaissé 3 milliards d'euros de péages, en hausse de 3,7 % par rapport à 2009. Son résultat net a progressé de 17 % à 733 millions d'euros. Que les actionnaires se sont presque intégralement partagés.

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En extrait, ci-dessous , ce qui concerne l'A831 . Le tout en page 14 et 15 du Sud-Ouest du 24 mars 2011 édition La Rochelle.

A noter :

  •  Dominique Bussereau veut un tour de table des collectivités pour financer le surcoût mais " le montant ne m'a pas été communiqué " dit-il. Alors comment fait-on pour réunir des décideurs autour d'une table et leur demander de financer une rallonge dont on ignore le montant ?
  •  Dominique Bussereau propose un marché ( de dupes !) : si on me finance mon autoroute je réaliserai le contournement court de Marans : le citoyen en otage du politique !
  • Dominique Bussereau est prêt à passer une autoroute sur des zones Natura 2000 en zones humides et nous explique qu'il va donner une leçon d'environnement à Maxime Bono, à la mairie de La Rochelle et au port autonome de La Pallice ! trop fort! A noter que Dominique Bussereau a fait annuler ( provisoirement ?) l'implantation d'un port méthanier sur le Verdon juste en face de chez lui pour raisons environnementales.
  • Il est utile de rappeler que Maxime Bono , maire de La Rochelle a déjà donné sa position: avec sa participation financière à la LGV, la ville n'a pas les moyens de répondre à la demande de participation du conseil général. Bernard Grasset n'a pas montré un grand enthousiasme !

EXTRAITS

 

Et vous Dominique Bussereau ?

 

Dominique Bussereau. Il y a 56 000 entreprises dans le département, 5 000 exploitations agricoles et trois ports, deux départementaux et un autonome : le grand port de la Pallice. J'ose dire que je suis un peu à l'origine de son développement. Avant ce port vivotait. Maintenant qu'il se développe cela peut poser des problèmes environnementaux. Si je suis élu dimanche je proposerais à Maxime Bono de définir une charte environnementale sur la Pallice.

 

Autre sujet environnemental, le surcoût de la future autoroute des marais, l'A 831 entre Rochefort et Fontenay-le-Comte, c'est 125 millions d'euros. L'État ne veut pas payer. Dominique Bussereau, est-ce qu'il ne faut pas mieux abandonner purement et simplement ce projet ?

 

Dominique Bussereau.

 Surtout pas. Sinon vous allez voir les maires de Rochefort et La Rochelle monter au créneau. Le problème de cette autoroute, c'est qu'elle traverse le marais, d'où un surcoût pour les aménagements environnementaux. Surcoût dont le montant ne m'a pas été communiqué. Il doit donc y avoir un tour de table des collectivités. Si la Région Pays de Loire paie sa part, j'ose espérer que la région Poitou-Charentes participera avec nous à l'addition supplémentaire.

 

Bernard Lalande, votre position ?

Bernard Lalande. Cela fait treize ans que je suis conseiller général, treize ans que j'entends parler de cette autoroute. On s'est prononcés cinq ou six fois, on a fait des motions, et le prix a été multiplié. Faisons une déviation courte à Marans, point à la ligne et on verra après. Maintenant on nous parle de tour de table pour l'autoroute. Mon principe est que celui qui commande paie. Qui commande ? Peut-être faut-il une autoroute, peut-être. Mais cela fait déjà quinze ans qu'on nous dit qu'il faut une autoroute et on le dira peut-être encore dans cinq ou dix ans. N'y a-t-il pas d'autres urgences dans ce département ? Des aménagements qui concernent la vie quotidienne. On ne parle que des grosses infrastructures, jamais des gens. Moi je préfère parler des gens.

 

Dominique Bussereau.

Si l'État, la Région, le Département et la Communauté d'agglomération de La Rochelle ne s'étaient pas mis autour de la table pour l'Université de La Rochelle, il n'y aurait pas 8 000 étudiants aujourd'hui. De la même manière, si nous parvenons à engager cette année l'appel d'offres pour l'autoroute, alors je suis d'accord avec Bernard Lalande pour réaliser le contournement court de Marans.

 

 

 

 

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  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.

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