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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 15:27
20 ans déjà et la fin du Mur de Berlin!
Des images de liberté, de joie d'allemands de l'Est nous reviennent, et les médias nous les rappellent. Pour moi, qui était membre du Pcf à cette époque, c'était le signe tangible, un de plus, de l'échec du  modèle soviétique, centralisé, bureaucratique, incapable de favoriser démocratie et essor économique. La fin d'une expérience douloureuse, d'une monstruosité en définitive.

Est-ce la fin "de l'histoire"?
 20 ans après, sommes-nous enfin dans un monde de liberté et de bonheur? Chacun peut mesurer qu'aujourd'hui le capitalisme financiarisé règne sans partage, alors que des "régimes communistes" tentent de survivre, en Corée du Nord (caricature stalinienne qui fait la pauvreté et plus d'un peuple), mais aussi en Chine ( traversée par une contradiction majeure entre bureaucratisme politique liè au parti unique et ouverture au capitalisme et à l'enrichissement de certains). J'ai cepebndant une pensée affectueuse, mais non idylique, pour Cuba, son peuple et sa révolution ( qui a, elle aussi, besoin d'une profonde rénovation et de la fin du blocus US)

Aujourd'hui, c'est dans la pluralité des opinions et organisations, avec le soucis profond de la démocratie, du respect des libertés individuelles et collectives, avec la volonté de sauver notre planête, de réduire les injustices et la misère de ce monde, que nous cherchons, ensemble, les voies d'un dépassement de ce capitalisme parasitaire, pour bâtir un autre monde

Et je n'oublierais pas les autres"murs" qui défigurent ce monde:
Celui qui sépare palestiniens et isréeliens en Palestine; celui qui sépare le Mexique des Etats-Unis; celui qui tente d'isoler, par un blocus, Cuba; celui qui veut faire de l'Europe une forteresse face à la misère programmée du Tiers Monde, à commencer par l'Afrique, ... Sans oublier ce "mur de l'argent" qui sépare de plus en plus nos sociétés, notre pays,  l'Union Européenne entre nantis et pauvres!

Et vous, qu'en-pensez-vous?

Mais je voulais vous laisser avec Francis Wurtz, ancien député communiste européen, un homme de conviction, dont j'apprécie le ton, dans la tribune ci-dessous:
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"20 ans La chute du « mur » a, en quelques sorte, apporté une preuve irréfutable de la désintégration du système dont une analyse lucide pouvait déceler de longue date une avalanche de symptômes.

Des chars russes face au peuple tchécoslovaque en 1968 à l’état de siège en Pologne face à Solidarnosc en 1981, les contradictions entre les aspirations des peuples concernés et les « réponses » apportées étaient explosives. Dans un autre domaine, la catastrophe de Tchernobyl, par exemple, en disait également long sur les retards de développement qu’accusait désormais un pays qui, dans le passé, avait su ouvrir la voie à l’aventure spatiale.

En un mot, avec la chute du mur, un type d’alternative au capitalisme s’est éteint.

 

Pour autant, cela n’a pas débouché sur un ordre international « plus juste et fondé sur le droit », comme l’espoir en avait été suscité !

Le basculement du rapport des forces a, au contraire, libéré les tendances les plus agressives du capitalisme. Tendances agressives C’est ce que reconnaît, par exemple, Jean Boissonnat, grande figure du monde économique libéral, lorsqu’il déclare : « L’économie de marché [...] s’est laissé aller, pendant vingt ans, à ses mécanismes naturels qui l’ont conduite à une financiarisation à outrance et à la recherche de toujours plus de profits pour ses principaux acteurs ».

 

De fait, le chômage et la précarité ont explosé, de même que les inégalités. Et le nombre d’êtres humains luttant contre la faim vient de dépasser... le milliard de personnes ! Sur le plan militaire, cette période a été « inaugurée » dès 1990 par la première guerre du Golfe, suivie par celle dans l’es-Yougoslavie, puis celle en Irak et en Afghanistan. Au nom du Bien, du Droit, de la guerre contre le terrorisme, avec les résultats que l’on sait. Et concernant l’avenir de la planète, s’agissant des conditions dans lesquelles la « communauté internationale » gère la lutte contre le réchauffement climatique, le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, annonce tout de go : « Nous fonçons vers l’abîme » ... Le bilan n’est pas brillant.

 

Conclusion ? Ce n’est pas « la fin de l’histoire » qui est à l’ordre du jour, mais bien le dépassement du capitalisme !

La crise du système permet et oblige à poser les questions de fond. C’est le moment de faire preuve d’une créativité politique à la hauteur des défis de civilisation de notre époque. Le Parti communiste est pleinement dans son rôle en se fixant cette ambition."

 

Francis Wurtz - Tribune publiée dans l'Humanité

 

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Un article qui mérite attention sur le site de Bellaciao:

 

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article93616

 

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Dans Télérama (extraits):

Allons-nous tous finir emmurés ?


LE FIL IDéES <http:///idees>  - Vingt ans après la chute du mur de Berlin, 18 000 kilomètres de nouveaux remparts vont bétonner les frontières partout sur la planète. Mesure de protection ou dangereux désir d'exclusion ? En lien ci-dessous, un entretien que nous avons publié récemment avec l’anthropologue Michel Agier, spécialiste des questions de migration.
 

Une nuit d'automne, le 9 novembre 1989, un mur est tombé dans la liesse. LE Mur. Erigé au centre de Berlin une nuit d'été, le 12 août 1961, par le gouvernement prosoviétique de la République démocratique allemande pour empêcher le passage à l'Ouest de la population, ce « mur de la honte » n'était pas seulement berlinois : il figurait aussi la division de l'Allemagne et de l'Europe décidée par les Alliés à la sortie de la guerre et, surtout, il incarnait violemment, concrètement - en béton armé, barbelés, miradors, vopos, kalachnikovs, morts et fusillés - le « rideau de fer » qui séparait le monde en deux blocs étanches.


La chute du Mur fut donc filmée, commentée, vécue comme la victoire sans partage du « monde libre » sur le communisme soviétique, bien que celui-ci ne se soit disloqué que deux ans plus tard : le 25 décembre 1991, Mikhaïl Gorbatchev démissionnait de la tête de l'URSS, qui cessait officiellement d'exister. Voici l'événement décisif qui a bouleversé l'histoire.


Il restera malgré tout par l'image de ce mur ouvert, annonçant une ère radicalement nouvelle. On croyait alors à l'avènement d'un monde pacifié et sans frontières : économie globalisée, libre circulation des biens et des personnes, extension d'une Union européenne sublimant les Etats-nations. Vingt ans plus tard, la planète n'a jamais été hérissée d'autant de barrières infranchissables. Partout, d'autres murs se sont dressés pour non seulement signifier des limites - identitaires, territoriales, sociales, politiques -, mais encore et toujours séparer le monde en deux, entre « eux » et « nous ».


Dans un livre de 2007 (éd. Perrin, 252 p., 19 €), le géographe et diplomate Michel Foucher (1) analysait déjà cette « obsession des frontières » qui est devenue l'apanage du monde post-guerre froide : « Depuis 1991, écrivait-il alors, plus de 26 000 kilomètres de nouvelles frontières internationales ont été institués, 24 000 autres ont fait l'objet d'accords de délimitation et de démarcation, et si les programmes annoncés de murs, clôtures et barrières métalliques ou électroniques étaient menés à terme ils s'étireraient sur plus de 18 000 kilomètres. Jamais il n'a été autant négocié, délimité, démarqué, caractérisé, équipé, surveillé, patrouillé. » « Je soutiens que le monde, pour être viable, a besoin de frontières », ajoute-t-il. Mais pourquoi faut-il des remparts fortifiés, destinés à « rendre l'autre invisible » ? « On ne veut pas se voir, on ne veut plus les voir chez nous. »


Entre les Etats-Unis et le Mexique, Israël et la Cisjordanie, la Chine et la Corée du Nord, le Botswana et le Zimbabwe, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, l'Arabie saoudite et le Yémen, l'Inde et le Pakistan, le Bangladesh et la Birmanie, englobant le Cachemire d'une solide ligne de contrôle, l'Ouzbékistan et le Kirghizistan, l'Union européenne et l'Afrique du Nord dans les enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla sur la côte marocaine… partout, des murs bétonnent les frontières.

Le marché est d'ailleurs prodigieusement juteux pour les entreprises qui se partagent construction, électrification, équipement technologique de ces barrières (notamment Elbit, l'entreprise israélienne chargée du mur de Cisjordanie, qui a décroché avec Boeing le contrat pour celui du Mexique).

A cette liste, non close, il faudrait ajouter, souligne la politologue américaine Wendy Brown, les « murs dans les murs » qui fleurissent dans les villes des Etats-Unis, d'Afrique du Sud et d'ailleurs, cloisons étanches entre quartiers riches et pauvres, nationaux et immigrés.

Fait remarquable : beaucoup de ces frontières murées résultent d'une décision unilatérale et non négociée, prise avec le soutien de leurs électeurs par des Etats démocratiques et développés à l'encontre de voisins indésirables (immigrants, terroristes, réfugiés politiques, pauvres, ou seulement étrangers, à mon identité nationale, à ma religion, à ma culture). Ces remparts de protection interdisent d'entrer, alors que celui de Berlin empêchait de sortir.
 

“Les murs ne sont pas construits
pour protéger, mais pour projeter
une image de protection.”


C'est ce que Wendy Brown appelle « la démocratie emmurée » dans un ouvrage qui fera date (Murs, Les murs-frontières et le déclin de la souveraineté des Etats, éd. Les Prairies ordinaires, en librairie le 15 novembre). Interrogée pour notre hors-série Télérama horizons : Le mur de Berlin, 20 ans après (en kiosques jusqu'au 2 décembre), elle voit dans cette « vogue des murs » le signe paradoxal du déclin de la souveraineté des Etats, qui concerne tous les Etats-nations de la planète, riches ou pauvres : « [Les murs] renvoient aux qualités des remparts médiévaux […]. Tout cela au moment où la globalisation et les menaces miniaturisées érodent la puissance souveraine. Les murs ne sont donc pas construits pour protéger, mais pour projeter une image de protection. » Ce « désir de murs » serait, en d'autres termes, la maladie de l'individu perdu dans la globalisation, à la recherche d'horizons, de limites et de sécurité. Recherche bien légitime mais qui peut être vite récupérée, comme l'est la peur, pour désigner le coupable. La montée de la xénophobie est ainsi, selon Wendy Brown, le pendant du brassage des cultures et des populations qui se développe de fait, grâce notamment à Internet, à l'échelle planétaire. De la chute du Mur au désir de murs, c'est dire si les aspirations d'il y a vingt ans sont loin…

Ne contrôlant en réalité plus grand-chose dans une économie mondialisée, les chefs d'Etat sont tentés d'afficher leur efficacité par ces murs antimigratoires. Et pourtant, ils sa­vent que jamais un mur n'a empêché les mouvements. Les armes biochimiques ou les épidémies, dangers réels qui menacent les Etats, ignorent les frontières, fussent-elles de béton armé. Quant aux flux des hommes, les barrières fermées les rendent seulement plus violents, plus dangereux, plus criminogènes. L'on sait déjà que l'existence de la palissade Mexique/Etats-Unis a intensifié le trafic des drogues et des migrants, alors que sa construction (comme en Israël) continue de coûter des sommes astronomiques. (...)"
 

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Extraits de la Newsletter de "La Riposte"

Caricature de socialisme


" (...) Ce qui a échoué en Russie et en Europe de l’Est n’était pas le communisme ou le socialisme tel que le comprenaient Marx et Lénine, mais une caricature bureaucratique et totalitaire de socialisme. Lénine expliquait que le mouvement vers le socialisme exige le contrôle de l’industrie, de la société et de l’Etat par la classe ouvrière. Le véritable socialisme n’est pas compatible avec le pouvoir d’une élite bureaucratique privilégiée – laquelle génère inévitablement de la corruption, du népotisme, du gaspillage et du chaos, dans des proportions colossales.

Les économies nationalisées et planifiées, en URSS et en Europe de l’Est, ont permis de grands accomplissements dans les domaines de l’industrie, de la science, de la santé et de l’éducation. Mais comme Trotski l’avait anticipé dès 1936, le régime bureaucratique a fini par miner l’économie planifiée, préparant le terrain à son effondrement et à la restauration du capitalisme.

Dans les années 80, l’URSS avait davantage de scientifiques que les Etats-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne et l’Allemagne réunis. Pourtant, l’URSS ne parvenait pas aux mêmes résultats que ces pays. Dans les domaines vitaux de la productivité et du niveau de vie, l’URSS était à la traîne. La raison principale était l’énorme fardeau de la bureaucratie qui pesait sur l’économie soviétique – ces millions d’officiels corrompus qui gouvernaient l’URSS sans le moindre contrôle par la classe ouvrière.

La dictature suffocante de la bureaucratie a fini par provoquer une chute sévère du taux de croissance de l’économie soviétique. Par ailleurs, les très fortes dépenses dans l’armement et dans le contrôle de l’Europe de l’Est pesaient lourdement sur l’économie.(...)"

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  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
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