Ségolène Royal se lâche après sa lourde défaite aux élections législatives de La Rochelle-Ré. On peut comprendre sa réaction. Elle a été humiliée, dit-elle. On le serait à moins. Humainement, je peux comprendre sa réaction.
Cela dit, quand elle affirme que c'est une humiliation "imméritée", je pense qu'il est dangereux de ne voir que la faute des autres: celle de Valérie Trierweiler et de son tweet, celle "d'une convergeance d'intérêt entre la droite et la gauche dissidente".
Ségolène Royal ne doit-elle pas balayer devant sa porte?
Je pense qu'une analyse lucide de sa part s'impose. C'est une femme intelligente, motivée, qui réalise de belles choses comme Présidente de Notre Région Poitou-Charente. Mais, elle ne peut tout ramener à la faute des autres. Seule contre tous, ou presque. Car Olivier Falorni a été (bien) élu par plus de 65 % des voix, ce qui mérite réflexion!
Maxime Bono, Maire de La Rochelle, le député sortant a souhaité passer la main, non-cumul des mandats oblige. Légitime démarche. Mais n'a-t-il pas sous-estimé l'aspiration démocratique des adhérent-e-s du Parti Socialiste, qui se sont vus interdits de vote interne pour désigner leur candidat-e? Et cela après des primaires socialistes très ouvertes, exercice de démocratie plutôt réussi. Belle contradiction. Et un résultat qui, sur La Rochelle et la circonscription, n'était pas favorable à Ségolène Royal, loin de là, si mes souvenirs sont bons, lors de ces primaires.
Ségolène Royal et Maxime Bono auraient y réfléchir.
Je pense que la première réaction est venue de nombreux militant-e-s socialistes locaux. Ce n'est donc pas une démarche concertée avec la droite. Même si celle-ci en a rajouté, comme le Président du Conseil Général en appelant à voter contre Ségolène Royal et pour O. Falorni.
Et puis, Ségolène Royal ne doit-elle pas réfléchir à son attitude personnelle?
Sait-elle réellement écouter les autres, partager les décisions? N'a-t-elle pas été victime d'un phénomène de rejet? Il est bien de savoir écouter autour de soi!
Quoi qu'il en soit, pour Ségolène Royal, "arrêter ? C'est impensable. J'ai trente ans de vie politique. C'est ma passion"., rapporte l'AFP, dans l'article ci-dessous. La politique est certe une affaire de motivation: celle de défendre des valeurs, des propositions politiques, de contribuer au débat citoyen. Mais pour autant, ce n'est pas un métier, un dû, un droit seigneurial. Et puis, la question du cumul de mandats, de la durée des mandats, se pose. J'en ai fait une modeste expérience.
On ne se sert pas de la politique pour faire carrière. Quelle bévue de Ségolène Royal, pour ne pas dire plus, que d'annoncer qu'elle était candidate à La Rochelle pour avoir ... le perchoir de l'Assemblée Nationale à Paris!!! ...Petits rochelais, je viens me présenter chez vous, mais c'est pour avoir la Présidence de l'Assemblée Nationale!
Quelle manque de modestie, de respect des électeurs!
Oui, la politique est une belle chose, quand elle est faite pour être utile aux citoyen-ne-s, quand elle plonge ses pratiques dans la démocratie au quotidien et pas seulement dans un discours sur la "démocratie participative"! Attention à la "divinisation" des élu-e-s, qui peuvent finir par avoir la grosse tête, ne plus avoir les pieds sur terre, la modestie qui doit habiter hommes et femmes. Il n'y a pas de sauveur suprême ...!
Mais ce n'est qu'un humble avis.
Henri Moulinier
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Selon l'A.F.P.
Ségolène Royal: la défaite de La Rochelle est une humiliation imméritée
Ségolène Royal estime que sa défaite à La Rochelle aux élections législatives de juin dernier est une humiliation violente imméritée, selon des déclarations faites en Afrique du Sud et publiées lundi par Le Figaro.
"La Rochelle, c'est une injustice. Un crash. Un accident de parcours. Je ne mérite pas ça", assure Ségolène Royal, au Cap où elle a assisté au congrès de l'Internationale Socialiste. "Subir une humiliation comme cela, sous plusieurs angles, c'est violent", dit-elle encore.
Le Figaro explique que la formule "sous plusieurs angles" se réfère au fait que "la défaite politique a été doublée d'un tweet de soutien à Falorni signé de Valérie Trierweiler". La compagne de François Hollande a en effet envoyé un tweet de soutien à Olivier Falorni, le candidat socialiste dissident qui a battu Ségolène Royal.
"Ca reste un double choc", explique-t-elle.
Il n'était donc pas question pour elle de revenir à La Rochelle pour l'université d'été du PS le mois dernier. "J'aurais été pourchassée par les médias. Tout le monde m'aurait guettée, scrutée", assure-t-elle.
A propos de sa défaite, Ségolène Royal estime" qu'elle a été victime d'une "convergence d'intérêts entre la droite et la gauche dissidente" que Maxime Bono, le maire de La Rochelle qui lui a proposé sa circonscription et elle n'avaient pas anticipée.
"Je ne vais pas entrer au couvent!", ironise Ségolène Royal à propos de son avenir. Mais, dit-elle, "je ne veux pas qu'on parle d'un point de chute, c'est dégradant. (...) Je n'ai pas besoin d'un lot de consolation".
Quoiqu'il en soit, pour Ségolène Royal, "arrêter ? C'est impensable. J'ai trente ans de vie politique. C'est ma passion".
AFP - 3/9/12