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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 12:40

DECLARATION DE CONSTITUTION

DU COURANT « CONVERGENCES ET ALTERNATIVE » DU NPA

 

 

Le congrès de fondation du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a confirmé un premier succès. De nombreux-ses militant-e-s l’ont rejoint à la recherche d’un instrument nouveau pour agir sur le terrain politique et créer une alternative de gauche correspondant à leurs actions dans les luttes et le mouvement social. Mais, le congrès passé, les attentes et les interrogations restent nombreuses. Une série de débats demeurent inachevés sur des questions qui vont pourtant déterminer dès maintenant l’avenir du parti. C’est pour peser sur les choix à opérer que nous avons décidé de constituer un « courant » au sein du NPA, afin de proposer à ses militants une orientation immédiate, face à l’urgence qu’impose la crise économique, politique, sociale et écologique, pour refonder une gauche digne de ce nom. Notre constitution en tant que parti ne doit pas signifier la fin d’un processus mais le début d’une nouvelle phase d’élaboration, de rassemblement et de convergences. En même temps, nous voulons contribuer à l’élaboration programmatique à plus long terme sur une série de débats cruciaux laissés ouverts par le congrès de fondation.


1)
La nécessité d’un front unitaire dans les luttes comme dans les élections

 

L’arme la plus fatale des classes dominantes contre nous est la division. Tous les jours, nous en faisons les frais. Dans les luttes, au travail, dans les quartiers, nous devons renforcer l’unité de celles et ceux qui ne profitent pas de ce système, en lui donnant le contenu politique le plus clair possible, mais à la mesure du niveau de conscience acquis par la majeure partie de celles et ceux qui se mettent en mouvement. C’est avec une unité sans faille que le « non » de gauche a été victorieux, que le CPE a été repoussé, et que les Guadeloupéen-ne-s ont gagné. Nous sommes favorables aux initiatives concrètes pour rassembler toute la gauche en soutien aux luttes et pour battre la droite. Mais, en même temps, nous devons créer une autre convergence au sein de la gauche, celle des forces anticapitalistes et antilibérales, qui doivent forger leur unité autour de propositions politiques alternatives au social-libéralisme. Créer une dynamique populaire rassembleuse, organisée par les forces militantes, associatives, syndicales et politiques, permettra de gagner une majorité au sein de la gauche et de battre réellement la droite. Nous ne pouvons gagner que rassemblé-e-s.

 

Elections européennes : une occasion manquée

 

La discussion autour de notre tactique pour les élections européennes a mis en lumière un enjeu plus profond : la construction d’un front pluraliste, dans les luttes comme dans les élections, sur la base d’une alternative politique anticapitaliste face à l’Europe du traité de Lisbonne et au social-libéralisme.

Malgré l’affirmation faite à son congrès en faveur de l’unité, le NPA n’a réussi à réaliser l’unité avec personne et se retrouve seul. C’est la volonté d’affirmer en priorité son identité de parti, au lieu de rassembler et de clarifier les enjeux à long terme, qui l’a poussé à ne pas poursuivre la démarche vers un front électoral. Et parce que sa direction n’envisage pas le dépassement du PCF, celui-ci n’a pas voulu mettre en marche une vraie dynamique unitaire, qui aurait bousculé les partis existants. L’éparpillement s’est accentué.

Les forces rassemblées dans la Fédération se sont trouvées exclues de fait d’un « Front de Gauche » qui se limite à un accord de sommet entre PCF et PG, sans la force de collectifs de base qui auraient permis une dynamique où tou-te-s les militant-e-s de la gauche alternative auraient pu trouver leur place. Les discussions entre la Fédération et le NPA ont été arrêtées alors qu’elles n’ont pas démontré l’existence de divergences substantielles empêchant une coalition électorale aux européennes : ni sur le contenu politique d’une opposition résolue à l’Europe libérale, ni sur le contenu d’un front alternatif à gauche indispensable aux luttes actuelles. La condition portée par le NPA sur une alliance durable, notamment aux futures élections régionales, n’était pas une raison suffisante pour empêcher d’avancer aux élections européennes. Beaucoup de militant-e-s et de gens, autour de nous, attendaient une politique d’unité à la gauche du PS. Au lieu de quoi, elles et ils assistent à des campagnes « concurrentes », alors que l’unité était possible. Les Alternatifs ont décidé de ne figurer sur aucune des listes, jugeant insatisfaisante la situation de division ; de même que les courants de l’écologie radicale qui ne suivent pas J. Bové dans la liste Cohn-Bendit/Hulot.

C’est dans l’unité, et non dans la dénonciation, que nous parviendrons à convaincre nos partenaires potentiels, en particulier le PCF, de ne plus s’allier avec le social-libéralisme.

Il reste que, quels que soient les résultats des listes à la gauche du PS, leur total exprimera la persistance d’orientations antilibérale et anticapitaliste. Il ne faut pas que cette division sur le terrain électoral s’étende au point de paralyser la nécessaire convergence pour former une véritable alternative de gauche face à la crise et répondant aux mobilisations sociales.

 

Construire un front durable

 

Les enjeux de la construction d’un front politique durable de la gauche de gauche sont encore renforcés par les développements d’une situation politique totalement inédite.

- La profondeur de la crise du capitalisme et les difficultés des classes dirigeantes à trouver une « solution » durable et efficace.

- La poursuite du projet sarkozyste, qui profite de la crise pour approfondir ses contre-réformes visant une refondation des rapports sociaux et une destruction des acquis démocratiques

- Une crise du néolibéralisme qui est à son apogée, mais un Parti socialiste incapable de rompre avec les politiques sociales-libérales qu’impliquent le respect des traités européens et la recherche d’alliance vers le centre.

- Une situation d’éclatement des forces de la gauche de la gauche qui ne savent (ou ne veulent) pas trouver les moyens de forger les rassemblements et les débats de clarification nécessaires pour que naisse une force alternative crédible, en capacité de bousculer  les rapports de force au sein de la gauche.

- Une multiplication et une radicalisation des luttes des salarié-e-s et des résistances populaires accompagnant des mouvements sociaux de plus en plus massifs qui soulèvent des secteurs entiers de la société.

Il serait dramatique que cette situation ne produise aucune convergence à la gauche du Parti socialiste ; qu’il n’y ait aucun rassemblement d’une gauche de lutte offrant des perspectives politiques. Nous n’avons pas le droit de laisser faire la dispersion (ou l’abstention de tout acte politique) dans la gauche de gauche, du NPA au Parti de gauche, en passant par le Parti communiste, Lutte ouvrière, la Fédération, les collectifs antilibéraux, les Alternatifs, les Verts qui ne se reconnaissent pas dans le choix de D. Cohn-Bendit.

La situation sociale de luttes et d’unité appelle à une réponse politique, elle aussi unitaire, alternative au social-libéralisme. Nous devrions reprendre une démarche de propositions et d’interpellations en direction des autres forces de la gauche de gauche. Cela créerait une dynamique politique, poserait dans les faits le débat sur l’alternative de gauche à construire face à un pouvoir sarkozyste qui perd de plus en plus de sa légitimité.

 

Il y a des convergences possibles dès maintenant !

 

Quand on examine sérieusement les propositions des un-e-s et des autres, un accord de la gauche anticapitaliste pourrait être concrétisé par des campagnes militantes au sein des mobilisations sociales, pour donner une traduction politique aux luttes autour d’un programme d’urgence, convaincre la population que des solutions alternatives existent, isoler la droite affaiblie, et pour gagner. Les exigences immédiates qui pourraient nous rassembler face à la crise économique existent d’ores et déjà. En voici quelques-unes (liste non exhaustive).

- Une politique d’augmentation uniforme des salaires (Smic à 1500 euros), étendue aux chômeur-euse-s, aux jeunes, aux retraité-e-s, aux bénéficiaires des minima sociaux. Elle exprime le besoin de reconquérir ce que le salariat a perdu dans le partage de la richesse depuis l’offensive capitaliste des trente dernières années. Les Antilles ont propagé le besoin de 200 euros pour tout le monde. D’autres se sont battus pour 300 euros.

- Une politique pour interdire ou stopper les licenciements ; une réduction du temps de travail, sans perte de salaire, pour partager le travail entre tou-te-s. Nous devrions dire chiche à la proposition de loi du PCF d’interdiction des licenciements dans les entreprises qui ont versé des dividendes. Et défendre, en même temps, pour s’opposer à tous les licenciements, l’exigence d’un droit de veto des délégués des salariés, face aux décisions des chefs d’entreprise, ainsi que des mesures nouvelles des pouvoirs publics pour que tou-te-s les salarié-e-s soient protégé-e-s par des droits étendus, dans les grandes ou les petites entreprises sous-traitantes.

- La suppression du bouclier fiscal, de la loi Tepa ; une réforme de la fiscalité reposant sur le rétablissement de l’impôt progressif sur les revenus ; l’annulation de la réforme de la taxe professionnelle et la suppression de la TVA pour les produits de première nécessité.

- La défense des services publics, en annulant immédiatement les projets de privatisation de la Poste, les mesures de démantèlement de l’Education nationale, de la recherche publique et des hôpitaux ; l’annulation immédiate des dizaines de milliers de suppressions de postes dans la fonction publique.

- Le contrôle public des banques est urgent, quand des milliards sont déversés sans que les pouvoirs publics et la population n’aient les moyens de définir à quoi l’argent va servir. Il est donc nécessaire d’exiger une appropriation publique du système du crédit, un contrôle public de la Banque centrale européenne, qui doit être mise au service du développement de l’emploi et de politiques publiques écologiques en Europe (transports, logement, énergie, services publics…).

- La défense des droits et libertés fondamentales : l’égalité des droits pour tou-te-s ; la liberté de circuler et de s’installer librement, le droit d’exister et de vivre dignement ; la régularisation immédiate de tou-te-s les Sans-papiers ; etc.

- L’égalité des salaires et des conditions entre hommes et femmes ; l’avortement libre et gratuit ; la lutte contre les violences faites aux femmes.

Autour de ces propositions, il convient de reprendre la démarche unitaire vis-à-vis des forces politiques qui se situent à la gauche du PS et chercher véritablement un accord, manifester cette convergence dans la rue, organiser des diffusions communes de tracts et des meetings communs dans les principales villes.

 

 

2) Le NPA, un levier pour une recomposition vers une nouvelle force anticapitaliste

 

L’appel initial à former le NPA s’adressait à tou-te-s les militant-e-s et courants issus des traditions socialiste, communiste, écologiste, trotskyste, des alternatifs... Il les appelait à constituer un parti recueillant l’héritage du meilleur de ces traditions, à « se rassembler au-delà des divisions anciennes ». La fondation du parti a ainsi représenté un premier pas dans le rassemblement de divers courants militants. Les débats du congrès ont par ailleurs montré que différentes orientations stratégiques y existaient d’ores et déjà. Celui sur le nom du parti l’a en partie illustré, une forte minorité optant pour un nom « révolutionnaire ». Mais le NPA devrait justement laisser ouvert le débat sur les moyens de la transformation de la société (révolution ou réforme radicale), pour ne pas se contenter de l’arc de forces réunies en son sein aujourd’hui et limité à la gauche révolutionnaire. Se définir comme parti d’avant-garde, même doté du meilleur programme possible, ne suffit pas à jouer un rôle central dans la réorganisation du mouvement ouvrier.

 

Cela ne doit pas non plus signifier l’abandon d’une démarche visant à s’adresser aux autres courants de la gauche de transformation sociale.

Le NPA doit se concevoir comme un levier pour polariser d’autres forces dans un rassemblement large et pluraliste. Il ne peut aujourd’hui prétendre représenter, à lui tout seul, la réponse politique, l’alternative dont notre camp social a besoin. Il devrait articuler la proposition de front anticapitaliste dans les luttes et dans les  élections, avec le projet à moyen ou long terme d’une force (parti ou mouvement), large et pluraliste, pour clarifier et vérifier les bases politiques à partir de l’expérience dans l’action. Il ne s’agit pas de construire seulement une nouvelle force électorale, mais une vraie force de transformation sociale qui pèse dans la société, qui représente et organise une partie significative des secteurs populaires.

Le NPA devrait donc aussi être attentif aux contradictions et recompositions parmi la gauche socialiste, communiste, écologiste, alternative. La constitution du Parti de gauche, puis de la Fédération et ses diverses composantes, les choix divergents lors du congrès du PCF comme au sein de la mouvance écologiste montrent que la discussion sur la nécessité d’une force politique large et pluraliste, représentant et défendant les exploités et les opprimés, va bien au-delà des seules composantes de la gauche révolutionnaire.

Pour avancer, nous ne partons pas de rien.

- Nous pouvons tirer des enseignements d’autres expériences de recomposition en Europe, qui témoignent de la profondeur de la crise des partis sociaux-libéraux et communistes. Dans plusieurs pays, des alliances se sont nouées entre plusieurs forces de la gauche de gauche (issues de la crise de la social-démocratie et des partis communistes, et de groupes de traditions différentes dans la gauche radicale). Elles ont donné naissance à des partis/ coalitions/fronts, anticapitalistes larges et pluralistes, qui déclenchent une dynamique attractive pour des milliers d’acteurs des mouvements sociaux. Des partis ouverts aux processus de recomposition et aux alliances électorales avec d’autres, tout en participant au regroupement de la Gauche anticapitaliste européenne.

- Nous pouvons nous inspirer des diverses expériences des mouvements de la gauche anticapitaliste (campagne référendaire en 2005, collectifs antilibéraux, programmes altermondialistes d’Attac ou de la Fondation Copernic, expériences syndicales avancées) qui offrent une palette de propositions programmatiques alternatives proches des nôtres permettant un débat de convergence.

 

L’aspiration à construire une formation politique nouvelle a résisté à tous les échecs ; elle reste un point d’appui. La volonté de transformer le monde traverse l’ensemble des organisations de la gauche de transformation sociale, et anime les nouvelles et nouveaux militant-e-s qui rejoignent le NPA et, dans une moindre mesure, le Parti de gauche. Mais cette dynamique bute sur le refus de chaque organisation de se dépasser dans une expérience fondatrice qui irait au-delà des partis existants. Le NPA, tout en se construisant, ne doit pas se considérer comme la forme achevée de la nouvelle force de transformation sociale, mais il doit jouer pleinement son rôle de levier pour polariser et entraîner d’autres forces ainsi que lui-même dans une recomposition politique, en mettant en débat ses premiers éléments de programme, en adoptant une stratégie unitaire offensive, en posant la question du parti à construire, y compris en termes de regroupements et de fusions. Avec les Alternatifs et les forces rassemblées dans  la Fédération, la discussion porte sur comment mettre en œuvre un front politique et social testant la possibilité d’une nouvelle force politique. Avec le PCF et le Parti de gauche, si un « front » politique et social est envisageable dès aujourd’hui, la question d’une force (parti, mouvement) se pose différemment. La direction du PCF n’envisage pas son « dépassement » dans une force large et démocratique et n’a pas renoncé à une hégémonie autour de lui à la gauche du PS, comme il n’a pas renoncé aux alliances gouvernementales avec le PS. Le Parti de gauche se déclare « parti de gouvernement » sans plus de précisions, et ses références « républicaines » marquées  le tirent vers des alliances discutables. Pour autant, une nouvelle force anticapitaliste large ne pourra se passer des secteurs militants  aujourd’hui rassemblés dans le PCF et le Parti de gauche. Leur proposer de construire avec nous un front d’alternatives, sociales et politiques, est le meilleur outil pour aboutir aux clarifications nécessaires.

 

 

3) Des débats centraux que nous souhaitons mener dans le NPA

 

Les points ci-dessus résument les propositions d’orientation immédiates de notre courant au sein du NPA. En même temps, nous voulons soulever d’autres débats qu’il est nécessaire et urgent d’approfondir.

 

    Les rapports entre le « parti », les mouvements et les syndicats

 

C’est le même mouvement pour l’action anticapitaliste et vers l’émancipation sociale qui nécessite deux tâches qui se complètent mais qui ne se confondent pas : développer le mouvement d’auto-organisation de la lutte des salarié-e-s, et construire un parti du salariat fondé sur un programme et un projet de société. Le parti doit tenir compte des apports provenant du mouvement social, traduire sur le terrain politique ses aspirations les plus profondes, tout en agissant pour l’indispensable unité du mouvement ouvrier face à la crise grandissante du capitalisme. Il doit plus être un lieu de convergence politique et de synthèse qu’un guide.

Les militant-e-s du parti doivent être partie prenante de la lutte de classe au quotidien, y intervenir activement, débattre de ses développements, pousser à l’extension des mobilisations. Un mouvement social, une lutte, doit viser à être majoritaire pour gagner, donc obtenir l’unité la plus large. Le parti en tant que tel n’est pas l’organisateur, ni ne se substitue aux organisations du mouvement, ou aux courants combatifs qui naissent du mouvement. Son rôle est de soutenir et de populariser les luttes et les revendications du mouvement social, avancer des propositions politiques, défendre un programme. C’est par cette action politique que la question du pouvoir et d’un gouvernement de rupture pourra être posée. Non pas que le parti vise le pouvoir pour lui-même, mais pour aider à l’auto-organisation générale et la démocratie la plus complète. Cela mérite débat au sein du NPA, qui ne doit pas glisser vers des initiatives en son nom se substituant au mouvement ou se contenter d’un appel permanent à la grève générale.

 

    Le rôle des élections et des institutions

 

Si le NPA vise à construire un parti de masse, représentant une fraction significative des salarié-e-s et des secteurs populaires, il ne peut rester à la marge en ne considérant les élections que comme une simple tribune politique ou un moyen de s’auto-affirmer. Il doit opérer un tournant en visant à faire élire des représentant-e-s qui prennent des responsabilités dans les institutions et inventent une pratique sociale et politique nouvelle. En se définissant comme une « gauche non institutionnelle », sans distinguer notre refus de participer à un gouvernement dominé par le social-libéralisme de la possibilité de participer, en toute indépendance, aux responsabilités dans les collectivités territoriales dans lesquelles la gauche de gauche serait majoritaire sur son programme, on fait l’impasse sur le fait que nous sommes prêt-e-s à assumer les responsabilités politiques que nous donneraient les travailleur-euse-s. Les prochaines échéances électorales remettront en avant la nécessité de listes unitaires de la gauche de gauche, indépendantes du social-libéralisme, et s’engageant à battre la droite et à affaiblir par tous les moyens le pouvoir sarkozyen. La gauche de gauche devra faire élire un maximum de représentant-e-s combattant les politiques de droite, et restant indépendants des politiques de gestion sociale-libérale, afin d’être en mesure de défendre des propositions alternatives et une démocratie participative fidèles aux aspirations de celles et ceux qui les auront élu-e-s.

 

    La question d’un gouvernement de rupture

 

Le refus d’une participation gouvernementale en alliance avec les forces de la gauche sociale-libérale est une question décisive. Elle ne résout pas pour autant la question de l’alternative gouvernementale à proposer. La situation économique et politique actuelle ne manquera pas de faire naître de puissants mouvements sociaux, provoquant à leur tour des crises politiques qui poseront alors cette question du « débouché politique ».

Le débat que nous devons engager dans le NPA est bien celui-ci : sur quel programme et dans quelles conditions lutter pour un gouvernement d’une vraie gauche, qui introduirait de premières ruptures avec la logique de gestion du capitalisme ? Quelles sont les grandes lignes d’un projet de transformation radicale des institutions actuelles (Assemblée constituante, nouvelles institutions fondées sur des droits et sur la souveraineté populaire, etc.) ?

 

*          *          *          *          *          *

 

Un courant pour engager le débat démocratique

 

Par son existence même, notre courant contribuera au pluralisme dans les débats du parti tout en le renforçant. Un parti anticapitaliste pluraliste doit articuler la pluralité de luttes et d’antagonismes sociaux pour proposer un projet d’émancipation, celui d’une démocratie radicale. Dans son fonctionnement et ses règles démocratiques, il représente aussi le projet qu’il défend. C’est pour ces raisons qu’il faut organiser, dans le respect du fonctionnement du parti, le débat entre sensibilités différentes, fondées sur des orientations politiques. Le dénouement du congrès de fondation du NPA interroge sur les pratiques démocratiques, sur la question du pluralisme au sein du parti,ainsi que sur les modes de fonctionnement et de décision, qui s’appuient encore beaucoup trop sur les habitudes et les mécanismes routiniers de l’ancienne LCR. Pour dépasser cette situation, un débat politique nouveau doit s’engager, et de nouvelles procédures (consultation des militant-e-s, référendum d’initiative militante...) doivent être discutées.

Notre courant se donne comme objectif essentiel de faire vivre le débat interne (liste de diffusion, blog, tribunes régulières dans la presse du parti, contributions aux débats du parti), auprès des militant-e-s comme dans les instances du parti, qui doivent, à tous les niveaux, refléter démocratiquement le pluralisme des points de vue.

Il entend mener ce débat publiquement et favoriser le dialogue avec toutes les forces à gauche de la gauche qui partagent le souci d’avancer vers une convergence politique anticapitaliste. Il se fera le relais de toute initiative aidant à un tel processus.

 

Lors de notre première réunion, nous avons lancé un débat. Plusieurs contributions ont été écrites par différent-e-s camarades et sont désormais versées au débat de l’ensemble du parti. Nous appelons tou-te-s les camarades intéressé-e-s à poursuivre avec nous une élaboration qui ne fait que commencer.

 

 

Le courant « Convergences et alternative », Paris, le 17 mai 2009.

 

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 11:47
 Je vous propose de lire cet article issu du blog: http://ilyaura.20minutes-blogs.fr/
Il traduit, vu de l'intérieur par Gilles Suze, un camarade  du Npa, ce que je ressens personnellement. La désunion ne paie pas.
Besancenot et le Npa semblent en payer les conséquences. Sarkozy et l'UMP en tirent les marrons du feu et toute la gauche risque d'y perdre. Le NPA, ses militant(e)s peuvent encore réfléchir.    HM

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L’effet Besancenot s’essouffle


Même en temps de crise, dur, dur, d’être un « gauchiste ». Besancenot croyait que la crise « systémique » du capitalisme allait lui donner des ailes. Quand Mélenchon et Buffet lui proposèrent une alliance, il repoussa l’offre : Nous ne nous présentons pas aux Européennes pour faire un « coup », expliqua-t-il en substance, et puis, précisa-t-il, vous vous refusez à rompre durablement avec le PS. Ajouté à ça que vous persistez à croire au nucléaire et à une « rupture avec le capitalisme » par les urnes.

Bref, le NPA choisit d’y aller seul, pour rassembler les anticapitalistes européens.

Ça eut pu marcher, du moins sur le papier, mais l’explosion sociale attendue à l’horizon et qui aurait « boosté » le vote, ne vint pas.

 

Deux sondages illustrent l’erreur fatale de la direction du NPA.

 Le premier national (Le Parisien et Aujourd’hui en France) donne désormais le NPA à… 5 %, le Front de gauche (PC et Parti de gauche) à 4 % (les deux étant à égalité, 6% chacun dans un autre sondage pour Libération) et LO à 2 % : donc entre 11 % à 13 ou 14 % au total pour la « gauche de gauche ». Ce qui n’est guère brillant. Le second (Europe 1), qui concerne la région parisienne, est pire encore, surtout pour le NPA : 3 % pour la liste où Besancenot est le troisième candidat contre 5,5 % pour le Front de gauche. Ce qui est remarquable, pour cette circonscription, c’est que l’UMP culmine à 33 % et que la liste menée par Cohn-Bendit arrive en 3e position, dépassant le MODEM.

Les sondages ne sont pas l’élection, certes. Mais l’absence d’unité de la « gauche de gauche », alors que les programmes des uns et des autres se ressemblent étrangement, assorti à un mécontentement social sans débouché, a brisé l’élan anticapitaliste et antilibéral.

Désormais, c’est toute la gauche, d’Aubry à Besancenot, qui courent à l’échec,

...tandis que Sarkozy, dont on peut douter de la popularité, va, contre toute attente, s’en tirer avec tous les honneurs. Impensable il y a un mois, mais prévisible.

 

La constitution au sein du NPA, ce weekend à Paris, d’un courant intitulé « Convergences et alternative » vient ainsi à point nommé. Rassemblant en partie ceux qui s’étaient au congrès de fondation du NPA retrouvés sur une proposition de listes unitaires pour les Européennes, mais désormais bien au-delà, tous ceux qui doutent désormais du bienfondé d’une orientation politique axée pour l’essentiel sur une prévision « d’explosion sociale » à court terme, ce courant a fait un premier bilan de l’état du parti.


Le NPA marque le pas
 

Ce que certains subodoraient il ya déjà plusieurs mois s’avère exact. Après un départ sur les chapeaux de roue, le NPA marque le pas, se recentrant sur un noyau militant de quelque 6.000 à 7.000 membres, bien que nous ne disposions pas à l’heure actuelle de chiffres vérifiables. Surtout la campagne électorale mobilise peu. Enfin, le climat commence à se tendre entre ceux qui croyaient que tout était possible et ceux qui en doutaient. L’heure d’un premier bilan approche.

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27 août 2008 3 27 /08 /août /2008 12:25
       Une nouveau parti pour quoi faire? Cette question a été présent dans les débats de l'Université d'été de la LCR, qui a connu un succès militant réel, porté par l"aura médiathique d'Olivier Besancenot

      "Continuons à suivre notre bonne étoile" a lancé Olivier Besancenot!

      Oui, mais dans quelle direction? Et avec Qui? Sur quel projet politique? Le NPA m'apparaît pour l'heure sans autre projet véritable qu'une accumulation de refus. Et l'idée qu'il est le seul opposant VERITABLE à Nicolas Sarkozy, renvoyant aux oubliettes tous les autres, comme le faisait en son temps de splendeur médiathique Arlette Laguiller.

      Même les directions syndicales sont critiquées, remises en cause! J'ai l'impressiopn que la LCR se veut LE parti d'opposition, en même temps Le syndicat qui va déclencher des grèves, provoquer une véritable insurrection populaire.

      Choisir entre un profil unitaire ou un profil sectaire ...

    " On est contre la social-démocratie, mais ça ne fait pas une ligne, tôt ou tard, il faudra choisir entre un profil unitaire ou un profil sectaire" confie une militante ( rapporté par l'Humanité du 27 Août 08)

     Pourtant, Olivier Besancenot a martelé la nécessité de "l'union la plus large des travailleurs et des opprimés" pour arrêter la machine Sarkozy et de "définir une alternative" à sa politique ultra-réactionnaire. Mais s'il encourage cette large union dans les luttes, ce qui est nécessaire, il ne propose rien de concret sur le plan des perspectives politiques, si ce n'est des listes aux européennes, qui soient "des vraies listes anticapitalistes européennes avec des militants d'autres pays"   ( Sud-Ouest du 22 Août 08). L'unité avec d'autres de même nature... à l'étranger.

    L'union en France,  nécessaire pour peser dans le débat politique européen, et pouvoir faire élire des députés européens capables d'intervenir dans les instances européennes, ne semble pas préoccuper Olivier Besancenot et la LCR. Cela constitue pour moi, un grand point d'interrogation sur la stratégie du futur NPA.

   " Ce pouvoir là, nous le contestons"

       Dans le même "Sud-Ouest', Olivier Besancenot a affirmé la nécessité " de trouver un débouché politique" à l'opposition sociale" qu'il entend booster.

       A une question du journaliste: "Un débouché politique, ça veut dire  aussi accepter de conquérir le pouvoir par les élections en s'alliant avec d'autres formations", sa réponse est éclairante: "Ce pouvoir là, nous le contestons, parce qu'il ne permet pas aujourd'hui de changer la société. Il énivre des responsables qui y ont pris goût, mais c'est un théatre d'ombres où les responsables ne font qu'enteriner ce que décide le vrai pouvoir qui est économique. Pour aller à l'essentiel, nous proposons à toute la gauche d'être soudée pour s'oppposer face à la droite dans les luttes et dans l'action. Et, quand il s'agit de faire des propositions à gauche, nous revendiquons notre indépendance face à la direction du PS (...)"

     Daniel Bensaîd, théoricien reconnu de la LCR, explicite les raisons de la création du NPA et son refus d'aller aun pouvoir dans l'état actuel du rapport de forces politiques, quitte à perdre des élus, préférant laisser le champ institutionnel à la droite et au PS. Elu municipal pendant plusieurs mandats à La Rochelle, je ne peux accepter cette vision de "retrait" de la vie institutionnelle, cette sous-estimation du rôle des élu(e)s, au nom d'un futur qui sera plus souriant! Est-on loin du ... "grand soir"???

      En clair; l'union la plus large contre la politique de Sarkozy: :oui;
                            l'union pour une alternative commune à Sarkozy: non!


      Sa volonté de ne pas cautionner le virage social-libéral d'une grande partie du PS, juste et légitime, signifie -t-elle tirer un trait définitif sur ce parti, ses militants et dirigeants, sur la gauche du Parti Socialiste?

      Ne pouvons-nous travailler à rassembler le plus largement possible toutes celles et tous ceux, hommes et femmes de gauche, partis, collectifs et/ou sensibilités en leurs sein, syndicalistes, militants associatifs, altermondialistes, ..., sur la base d'un projet politique commun, élaboré en sens, et réellement alternatif à la politique de Sarkozy.

     Il faudra bien que chacun choisisse. Et ce choix concerne aussi le futur NPA, s'il ne veut pas être une simple LCR élargie!

     "Ca pétera, dans un mois, dans un an, dans un an, d'ici à 2012 en tout cas"

      C'est la promesse quà fait Olivier Besancenot au nom de la LCR à ceux qui ont rejoint le projet de création du NPA. N'est-ce pas une manière (incantatoire?) de temporiser ce qui devrait permettre à la machine NPA de tenir sur sa lancée au moins jusqu'aux européennes.

      " Quand j'entends parler de conscientiser les masses ou de diriger la société, j'ai l'impression qu'on n'a pas le droit d'être révolutionnaire dans un autre cadre que le troskisme", a protesté Anne, venant de Tours, dans un des Forums de l'Université d'été de la LCR. " Moi je n'ai pas envie qu'on me dirige, ni de diriger les autres..." disait-elle.

     Je partage  ce sentiment, avec l'impression de la reprise, brillante, par Olivier Besancenot du mythique discours de nos amis troskistes sur la grève générale, insurrectionnelle, pour prendre le pouvoir, économique,  dans les entreprises ( des "soviets" partout?). Cela m'interroge aussi sur la nature du futur NPA. Et je suis interessé par la démarche et la réflexion de Clémentine Autain (voir son blog)

     C'est plus "rrrrévolutionnaire", ça galvanise les militants,

              ...  mais en oubliant que le coup d'Etat insurrectionnel des bolchéviques en 1917, n'avait rien de démocratique    ( et on sait comment cela a fini). Qu'en tout état de cause, la France, le monde aujourd'hui a besoin de respect et de développement de la démocratie.

            Les élections sont un passage obligé du débat politique,
qui nécessite de devoir rassembler majoritairement pour pouvoir ... peser sur le pouvoir (politique). A moins de se contenter de faire du moment électoral un simple temps de propagande por ses idées, sans la volonté de peser, d'avoir des élu(e)s? Et pour pouvoir changer les choses, en lien étroit avec les citoyens, avec la volonté de développer leurs droits, de les associer aux décisions des élus à tous les niveaux, donc de réformer en profondeur la 6e épublique française, mais aussi l'Union Européenne et les Traités qui la construisent.
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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 19:00

   Je regarde, avec intérêt et interrogation, la création du NPA à l'initiative de la LCR. La personnalité d'Olivier Besancenot et son message, médiatisés ( largement),  ne sont pas pour rien dans cette création, dans un contexte de rejet de plus en plus fort de N. Sarkozy et de sa politique, et face à un Parti Socialiste en proie aux déchirements internes.

            Ce traitement médiatique n'est pas le même pour d'autres démarches politiques, telle celle de l'Appel "L'Alternative à gauche, organisons-la!"  Ce traitement différencié de la part des  médias doit nous interroger: quel est l'objectif réel de la création du NPA? Est-il vraiment de rassembler une gauche antilibérale?Qui sert-elle?

        Je vous propose, ci-dessousune "série" d'articles du journal "Le Monde" qui participe à cette médiatisation ... d'Olivier Besancenot. Et les commentaires de Clémentine Autain qui a assisté à la rencontre national des Comités pour le NPA

Les favoris des médias...

        Il me semble d'ailleurs que les grands médias ont 2 favoris du côté gauche: Olivier Besancenot et Ségolène Royal. Pourquoi? Je vous laisse juge et j'aimerai avoir votre avis. Voici les 3 articles du "Monde"

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Olivier Besancenot : une popularité qui commence à inquiéter le reste de la gauche

LE MONDE | 27.06.08 | 14h23  •  Mis à jour le 27.06.08 | 14h23

Olivier Besancenot est désormais passé en tête : selon le sondage OpinionWay-Le Figaro du 19 juin (réalisé auprès d'un échantillon de 1 006 personnes selon la méthode des quotas), le leader de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) serait devenu le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy. Quelques jours plus tôt, L'Express remarquait aussi son ascension : M. Besancenot est la troisième personne parmi celles dont les Français "aimeraient qu'elles aient plus d'influence sur la vie politique française" (étude BVA réalisée du 12 au 14 juin auprès de 955 personnes selon la méthode des quotas). Avec son discours de "superdélégué syndical", le jeune porte-parole de la LCR surfe sur les conflits sociaux.


    Cette consécration sondagière - il oscille entre 45 % et 60 % d'opinions favorables selon les instituts - vaut-elle ancrage durable ?, s'interrogent désormais ses adversaires comme ses anciens challengers à gauche. Le Parti socialiste s'en inquiète, tandis que les leaders du PCF comme ses anciens alliés de la gauche antilibérale s'en agacent. Nicolas Sarkozy, lui, en joue, ne manquant pas une occasion de souligner que Besancenot "est très bon" et qu'il peut avoir, à gauche, un pouvoir de nuisance équivalent à celui de Jean-Marie Le Pen pour la droite, avant 2002.

Indubitablement, la popularité de M. Besancenot s'est installée. Comme l'a montré une étude de l'IFOP (du 30 mai), cette poussée d'audience s'est opérée en trois étapes : lors du référendum sur la Constitution européenne en mai 2005, puis avec le conflit sur le contrat première embauche (CPE) au printemps 2006, et enfin à la présidentielle de 2007. Elle semble aujourd'hui se cristalliser un peu plus avec un "noyau dur" qui se renforce, la part d'"excellentes opinions" passant de 10 % en avril 2007 à 13 % en juin 2008, explique Jérome Fourquet, directeur de l'institut. "Il se passe vraiment quelque chose. Ce n'est pas seulement une bulle de savon médiatique", insiste-t-il.

Mais, pour les politologues, pas plus que les sondages ne font le vote, la popularité ne veut dire que l'espace politique s'est consolidé. "Pour l'instant, on peut remarquer une focalisation d'image, pas encore de cristallisation. Olivier Besancenot reste un médium à travers qui on fait passer des messages à la gauche", note Stéphane Rozès, directeur de CSA-Opinions. Alors que le Parti socialiste demeure englué dans ses discussions de congrès et de leadership, il est devenu le porte-parole des colères populaires contre les attaques sociales du gouvernement, sans que cela présage d'un ancrage électoral durable.

Les élections municipales n'ont pas démenti ce constat. Les candidats de la LCR y ont réalisé des scores remarqués - plus de la moitié des listes présentées ont atteint 5 % - sur les terres de gauche, anciennement terres d'élection du PCF comme dans le Nord ou du PS dans le Grand Ouest. Mais la démonstration que la LCR capte, seule, l'électorat de la gauche radicale n'a pas été faite. La moitié des listes présentées étaient des listes d'union avec d'autres courants de la gauche radicale.

Quant au souhait de M. Sarkozy de faire jouer à M. Besancenot, à gauche, le même rôle handicapant que celui de M. Le Pen à droite, elle ne résiste pas à l'analyse des reports de voix. "Dans les années 2000, il y avait une vraie scission entre les deux électorats, celui du RPR et celui du FN. Les électeurs de Besancenot et du PS sont plus fluides et forment un camp, avec des différences d'intensité mais sans coupure : les voix obtenues par M. Besancenot au premier tour se sont reportées sur Mme Royal au second", note Vincent Tiberj, chercheur au Centre d'études de la vie politique française (Cevipof).

La LCR n'en doute pourtant pas : la popularité de son leader va faire croître ses effectifs. Elle a lancé un appel à la construction d'un Nouveau Parti anticapitaliste et assure que les premiers pas de cette démarche sont prometteurs. Trois cents collectifs, regroupant 7 000 à 8 000 personnes, doivent se réunir les samedi 28 et dimanche 29 juin à Saint-Denis. ( lire en cliquant ici, le texte de l'appel de cette réunion nationale)"La mayonnaise prend et ça dépasse tous nos pronostics", assure Alain Krivine, porte-parole. Le congrès de fondation est prévu en janvier 2009.

Cette "capitalisation" de la popularité du jeune leader d'extrême gauche pour le nouveau parti ne semble pourtant pas acquise. Une étude de M. Tiberj, publiée lundi 23 juin sur le site Mouvements.fr, montre que seuls 2 % de ses électeurs se disent proches de la LCR. "Les gens votent pour Olivier Besancenot, mais ne connaissent pas la LCR. La gauche mouvementiste, radicale, vote pour lui, car il a une cohérence et une pureté que le PS a perdues", souligne M. Tiberj. Du coup, la réussite de l'ancrage tant électoral que partisan du postier révolutionnaire ne dépend pas de lui ni de son nouveau parti, mais de l'évolution du PS. "Si le PS maintient sa ligne "libérale" sans complexe et continue à chercher du côté du centre gauche, alors Besancenot aura un réel espace", pronostique M. Tiberj.

Sylvia Zappi

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Le "passager clandestin" du vol présidentiel Beyrouth-Paris

LE MONDE | 27.06.08 | 14h23


ans l'avion présidentiel qui les ramène de Beyrouth, samedi 7 juin, les principaux leaders politiques français, invités par Nicolas Sarkozy, découvrent pendant le vol la présence d'"un passager clandestin", selon l'expression de Jean-Pierre Raffarin. Olivier Besancenot, le porte-parole de la LCR, n'est pas physiquement dans l'avion : son parti n'étant pas représenté au Parlement, il n'a pas été invité à faire partie de la délégation à Beyrouth. Mais il se retrouve rapidement au centre des conversations, selon les témoins de la scène.

 

C'est François Hollande, le premier secrétaire du PS, qui lance le sujet des élections régionales. Il soupçonne M. Sarkozy de vouloir changer les règles du jeu, avant les prochaines élections de 2010 pour instituer un système proportionnel à un tour. M. Sarkozy se veut rassurant : "Ce n'est pas un mode de scrutin qui fait gagner une élection." M. Hollande n'est pas d'accord : "Ça va rendre les régions plus difficiles à gouverner et mettre l'extrême gauche en situation de peser ou d'empêcher de gouverner", dit-il en substance.

De l'autre côté de l'allée, Jean-François Copé, président du groupe UMP de l'Assemblée, et Patrick Devedjian, secrétaire général du parti présidentiel, apostrophent M. Hollande : "Vous allez être obligé de clarifier la position du PS vis-à-vis de Besancenot !" "Soit vous faites le pari du social-libéralisme, et vous allez devoir affronter une extrême gauche forte, soit vous courrez derrière l'extrême gauche et vous perdrez le centre", savourent MM. Copé et Devedjian. M. Sarkozy résume : "La droite a mis vingt ans à régler le problème de l'extrême droite, aujourd'hui c'est votre tour !"

François Bayrou, assis en face de M. Sarkozy, boit du petit lait. Le président du MoDem pense aussi qu'"un jour le PS se retrouvera écartelé entre la gauche de la gauche et la social-démocratie". Assise en face de M. Hollande, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, se crispe : "Cela nous obligerait à fusionner au premier tour et conduirait à une bipalorisation encore plus forte.". M. Hollande la réconforte : "Ce n'est pas une bonne manière de faire l'alliance avec les communistes."

 

Christophe Jakubyszyn

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Selon la Fondation Jean-Jaurès, le PS pourrait être confronté à une concurrence croissante

LE MONDE | 27.06.08 | 14h23  •  Mis à jour le 27.06.08 | 14h23


n voit depuis quelques années se structurer scrutin après scrutin une offre politique à la gauche de la social-démocratie réformiste à l'instar de ce que l'on observe outre-Rhin avec l'apparition de Die Linke, formation alliant les anciens communistes du PDS et des déçus du SPD et qui est aujourd'hui représentée dans dix parlements régionaux." Une note de la Fondation Jean-Jaurès, proche du PS, met en évidence une hypothèse qui est devenue le cauchemar des socialistes : l'émergence d'une formation concurrente, suffisamment forte pour les empêcher de remporter une élection présidentielle.

 

"A l'heure où le PS débat sur sa stratégie d'alliance et sur l'opportunité de faire sien un certain libéralisme après avoir définitivement et officiellement abandonné la référence révolutionnaire, le courant politique incarné par Olivier Besancenot pourrait se voir ouvrir de nouvelles perspectives", ajoute le document.

Dès lors, si le "train des réformes sarkozystes continue au même rythme" et si les socialistes étalent encore leurs divisions, le PS doit craindre que "certaines clientèles de gauche (enseignants, fonctionnaires, syndicalistes, précaires)" ne se tournent vers le futur Nouveau parti anticapitaliste de M. Besancenot. Une formation qui, alors, incarnerait avec le plus de crédibilité "l'opposition frontale au sarkozysme".

En analysant les reports de voix observés au second tour de l'élection présidentielle de 2007, les socialistes pensent cependant trouver quelques raisons de relativiser le danger que représente la popularité de M. Besancenot. Plus des trois quarts (76 %) des électeurs de ce dernier se sont, en effet, reportés sur Ségolène Royal.

"SAUT QUALITATIF"

La Fondation Jean-Jaurès met pourtant en garde contre tout excès d'optimisme. "Le vote utile, dont on a vu l'efficacité en 2007, pourra certes contrecarrer" l'influence de l'extrême gauche, mais "le saut qualitatif opéré par Olivier Besancenot, dont la stature politique et médiatique s'est nettement développée, devrait rendre plus légitime que par le passé l'option d'un vote en sa faveur".

Cette mise en garde intervient alors que le PS commence à prendre très au sérieux la concurrence que constitue le succès grandissant de M. Besancenot dans les sondages, mais aussi le score de certaines listes de la LCR lors des municipales. Mi-mai, le secrétariat national a constitué un groupe de travail piloté par le député de Paris Daniel Vaillant. Sa mission : "Analyser l'impact que pourrait avoir la constitution d'un pôle de radicalité" et "en tirer les enseignements pour la gauche".

Le "phénomène Besancenot" alimente aussi le débat interne, à cinq mois du congrès socialiste de Reims. Benoît Hamon, l'un des représentants de la gauche du PS, préconise que le parti défende les réformes sociales mises en oeuvre par les socialistes, "occupe l'espace public et donc la rue quand cela est juste et nécessaire pour éviter que d'autres ne nous tondent la laine sur le dos".

A contrario, la contribution rédigée par plusieurs "grands élus" réunis autour de Gérard Collomb, maire de Lyon, considère que "ce que les Français attendent du Parti socialiste, ce n'est pas comme certains le suggèrent qu'il radicalise encore son discours, mais qu'il prenne en compte les changements du monde d'aujourd'hui".

Jean-Michel Normand


 

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8 juin 2008 7 08 /06 /juin /2008 19:52


         " Gauche radicale, chiche!" Sous ce titre, vous trouverez ci-dessus, en cliquant ,la réponse signée par 3 militants de la LCR, à la lettre envoyée par Clémentine Autain et d'autres personnes, signataires de l'Appel "L'alternative à gauche, organisons-la!", paru dans Le Monde du 30 Mai dernier

    °  Lettre de C Autain et d'autres militants à la LCR

    °  Réponse de 3 militants responsables de la LCR

    ° Le point de vue de Roger Martelli sur le site des communistes unitaires
        "La LCR - A propos du "Nouveau Parti Anticapitaliste"

   Quelques remarques personnelles sur cette réponse de 3 militants et  responsables de la LCR:

1- Cette réponse est interessante; elle constitue une ouverture du débat

2- Vaut-elle pour ses 3 signataires ou bien pour toute la direction de la LCR? Autrement dit qui engage-t-elle?

3 Cette réponse fait appel explicitement au NPA que promeut la LCR, NPA qu, dit la réponse,  "a vocation à regrouper les anticapitalistes, les révolutionnaires, les écologistes radicaux, les féministes, ceux qui refusent les discriminations systématiques (...), les antilibéraux, les altermondialistes, des militants communistes et socialistes; (...)"
     C'est donc la reprise de l'idée d'un front plus large que les seuls "héros du quotidien" initialement visés par la formation du NPA autour de la LCR.

4- "En fait, disent ces 3 militants de la LCR, nous n'avons pas posé une opération de recomposition politique entre divers courants organisés comme préalable à la reconstruction d'une force anticapitaliste"

            C'est la reconnaissance d'une volonté, au départ,  de faire sans les autres "courants organisés", qui sont appelés maintenant à rejoindre le NPA. Ils considèrent maintenant que "le processus est en construction, non bouclé à l'avance". Ils invitent à "y participer". Je suis interessé, mais méfiant sur la possibilité de contribuer encore à ce "processus" déjà bien avancé. Je ne veux pas d'un simple ralliement au NPA, mais d'une co-élaboration sur un pieds d"égalité avec toutes celles et tous ceux qui veulent construire une force alternative au libéralisme économique

5- Quelle sera la base de ce "rassemblement" ?: "L'anticapitalisme" affiché du "NPA" ne me semble pas pouvoir rassembler d'autres courants qui ne sont pas "révolutionnaires", "anticapitalistes", mais plus simplement en rupture avec le "libéralisme économique" dominant en France, en Europe et dans le monde, et cela pour élaborer, tous ensemble, un véritable projet politique permettant de tracer le sens d'une autre perspective sociale, économique, écologique et humaine ?

6-Et que signifie "lindépendance vis-à-vis du PS", 

       D'accord pour ne plus faire dépendre les démarches d'une telle formation d'accords au sommet, sans contenus autres qu'électoralistes. d'accord pour élaborer un projet et un programme qui soient en rupture avec le "libéralisme économique", en opposition à toute alliance avec le Modem, le "centre" qui n'est qu'un habillage de la droite. D'accord pour avoir une action qui affirme son identité, son projet, ses propositions, seul, comme dans des démarches communes. Oui, je suis d'accord sur l'idée que l'on peut avoir une "expérience gouvernementale qui inverserait le cours néolibéral des politiques (...)". Mais pas simplement pour "soutenir" ces expériences, laisser d'autres aller au pouvoir et se contententer d'un "soutien", sans mettre les mains dans le cambouis. En clair, sans renoncer à aller au(x) pouvoirs(s), pour allier gestion et action de masse, afin "d'éviter les illusions électoralistes, qui feraient l'impasse sur les affrontements face à la résistance prévisible des classes dominantes", mais aussi " comme l'inertie bureaucratique des institutions existantes" ( qu'est-ce que ca veut dire? de quelles institutions s'agit-t-il?)
    S'agit-il donc d'une simple démarche de "contre-pouvoir"? "L'indépendance vis-à-vis du PS" posée comme un apriori, "une condition de base" signifie-t-elle que l'on doit renoncer, aujourd'hui, mais aussi demain, à contester avec une force importante l'hégémonie du  PS sur la gauche et l'amener, en tout ou partie, à revenir clairement à des engagements et des pratiques en rupture avec le "libéralisme économique" cher au Parti Socialiste Européen, dont est membre le PS français?


     Débat autour du projet de NPA:      voir le site "mouvements.info"

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25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 20:19
     Je ne comprenais pas les réactions négatives des dirigeants et militants majoritaires de la LCR, affublées d'arguments polémique et infondés (*) , à l'encontre de l'appel national "L'alternative à gauche, organisons-la!"

   La LCR et Besancenot ne jouent-ils pas  un double jeu ?

     La LCR et Olivier Besancenot en appellent au rassemblement anticapitaliste avec leur projet de NPA. Mais en réalité, ils refusent toute démarche réellement unitaire, , pour tenter de rassembler.. autour d'eux et d'eux seuls, à l'exception de Lutte Ouvrière qui a été contactée et qui a refusé la proposition de la Lcr, en utilisant la réelle popularité de Besancenot

   °  Olivier Besancenot l'exprime clairement dans une interview récente, en date du 22 Mai: le Nouveau Parti Anticapitaliste "c'est un vieux projet (bas page 3) . "Ca fait partie des contradictions qu'on assume" de se couper des autres courants de la gauche de la gauche (page 9)
  
      Voir l'article complet en cliquant Mediapart--Olivier-Besancenot.pdf Mediapart--Olivier-Besancenot.pdf

    ° On comprend mieux la réponse négative apportée par la LCR à la proposition de la Coordination nationale des Collectifs unitaires

      Voir la Tribune de cette coordination dans "Rouge" en cliquant  Tribune-de-la-Coordination-Nationale-des-Collectifs-Unitaires-publi-e-dans-Rouge.docx Tribune-de-la-Coordination-Nationale-des-Collectifs-Unitaires-publi-e-dans-Rouge.docx

          Une démarche de "cavalier seul" de la  LCR: jusqu'à quand ?

                  Cette démarche de "cavalier seul" limite les bases du nécessaire rassemblement. N' est- elle pas dans le droite ligne du dynamitage, la Lcr la première, de la proposition pour les présidentielles d'une candidature commune, unitaire, antilibérale?

          Ainsi cette démarche ne gêne pas la droite. Il est de bon ton de "faire parler" Olivier Besancenot dans les médias, d'autant qu'il passe très bien et dénonce avec éclat une situation insupportable. Mais c'est le silence, à l'exception de "Politis" (qui a contribué à le lancer et ,depuis, de l'AFP et de l'Humanité ) sur l'appel national "l'alternative à gauche, organisons-la!", qui a, en quelques jours, rassemblé plus de 5000 signatures

         Besancenot: une popularité au service de qui? de quoi?

        Toute leur place dans une démarche convergeante, pluraliste

        Je suis de ceux qui pense qu'Olivier Besancenot et les militants de la Lcr ont toute leur place dans une démarche convergeante, pluraliste, pour redonner des couleurs à la gauche, et donc toute leur place dans les espaces de rencontre que propose l'appel "l'alternative à gauche, construisons-la!".

     Notre diversité doit être notre richesse, notre rassemblement sera notre "force". Une force qui peut compter pour bousculer la donne politique et éviter le piège de la bipolarisation en marche.

     Je vous invite à signer cet appel pour faire bouger les choses à gauche, y compris la Lcr, dans un sens unitaire et antilibéral ( sur le plan économique)

      Cliquez sur Appel national: "L'alternative à gauche, organisons-là!""


        (*) A propos de Jean Claude Gayssot et de son prétendu soutien au Traité européen: une désinformation pour mieux  critiquer l'appel "l'alternative à gauche, organisons-la"

        Voir une vidéo du'une réunion publique tenue à Montpellier le 6/12/07 et d'autres témoignages de ses pises de positions antilérales sur le plan économique: allez sur internet et faites une recherche sur le thème "jean claude gayssot et le traité constitutionnel européen"

    ° La réponse de membres de la LCR "Gauche radicale, chiche!"
                 Cliquez ici sur "
Gauche radicale, chiche!"

     et quelques unes de mes premières réflexions sur cette réponse en cliquant ici

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 12:13
     " Le Nouvel Obs" du 8/14 mai O8 fait sa une sur Olivier Besancenot, qui a été invité dans l"émission de Druker, dimance dernier., et il lui consacre  4 pages. "Sud-Ouest" du 12/5 lui consacrait une pleine page, ...

     Olivier Besancenot est un excellent porte parole, jeune, mettant en évidence les failles du capitalisme.Il est populaire et en joue. Il s'est fait le promotteur du "Nouveau Parti Anticapitaliste" en gestation.

    De quelle perspective est-il porteur?

 
     - Celle d'un renouvellement de génération: " Il est le seul tretenaire visible à gauche" affirme Denis Pingaud dans le Nouvel Obs, qui a la sensation du déjà vu. Et de dire: " Mais son parti aura du mal à décoller: c'est dans les gênes de la Lcr"; Ex-membre de la Lcr, dit la revue, il dit:"Ils attirent des ouvriers et des jeunes radicalisés. Mais ensuiteils n'arrivent pas à s'ouvrir. Ils n'ont pas voulu construire avec les altermondialistes. Olivier aurait pu être un leader unitaire idéal s'ils avaient osé prendre des risques"

       - Celle de la construction d'une réelle perspective à gauche?

        Là est, à mon sens, le débat. Un nouveau parti pour rassembler qui? les militants dae la Ligue et "des  anonymes" comme ils le disent. Où pour bousculer la donne à gauche, en favorisant un réel rassemblement de toutes celles et tous ceux qui veulent une politique progressiste, en rupture avec les politiques libérales menées depuis les années 83-85, une politique qui soit en rupture avec la logique capitaliste du tout-profit.

        C'est aussi la question que pose Christian Piquet, minoritaire dans la Lcr, avec sa tendance unitaire "Unir" (*), à qui les dirigeants nationaux de la Lcr ont retiré so poste de permanent pour prix de son opposition à la ligne actuelle de la majorité de l'organisation. Christian Piquet prône, lui, l'idée du besoin d'un nouveau parti "qui, à gauche, propose une alternative à la dérive droitière du PS." A son sens: "Il doit être la résultante de la convergeance de courants qui s'orientent vers la même perspective. La question est posée au PC, à la gauche du PS ou des Verts, aux forces alternatives..." Ses camarades de la majorité de la Lcr, dit-il, "considèrent, eux, que le nouveau parti anticapitalistye doit être construit uniquement dans une rencontre entre la Lcr, comme seul courant politique, et ceux qu'ils appellent des anonymes."

     Voilà bien où se situent les limites de la nouvelle construction politique pronée par Olivier Besancenot

     Qui a intérêt à la réussite de cette stratégie d'Oivier Besancenot?

          
Bien évidemment Olivier lui-même et les diriogeants de la Lcr qui espèrent gagner 1000 à 2000 militants de plus avec le NPA. Mais, je le dis avec gravité: c

           Mais cela ne sert -il pas aussi le PS,
qui voit se développer une force qui ne cherche pas à mettre en cause le poids politique de son orientation social-libérale de plus en plus affirmée, en lui disputant le terrain politique et électoral, qui ne cherche pas à bousculer la donne politique à gauche,  en favorisant des regroupements les plus larges, y compris avec la gauche du PS, pour devenir une force politique qui puisse compter, y compris lors des prochaiones élections, comme Die Linke en Allemagne. La création du NPA ne risque-t-elle pas  de fermer la porte à une telle perspective et de laisser le PS quasi-seul( avec de petites formations "à ses côtés": Pcf; Verts, Mrg) dominer le jeu politique face à la droite. Cela évite toute tentation de la gauche du Ps de chercher à contribuer à la création d'une autre force à gauche.du PS. L'unité du PS est sauve!

           Elle ne me semble pas non gêner  la droite sarkoziste et le Medef. En affirmant a priori que ce NPA sera opposé à toute entente , sur une base de rupture avec les politiques économiques libérales, avec d'autres forces de gauche, y compris avec le (tout ou partie) PS, au nom de la pureté révolutionnaire. Cela ne peut que  qu' enlever des voix radicalisées à ce PS, qui ne contribuerons pas à un rassemblement majoritaire à gauche..Mais aussi à encourager les dirigeants du PS à se tourner vers un hypothétique centre, faute d'alliés suffisamment forts à sa gauche.

          Cela me fait d'ailleurs penser à la stratégie de François Mitterand qui, à partir de 1974, a poussé les médias à promouvoir  Le Pen, pour  gêner la droite, et cela a marché bien longtemps, avant que Sarkozy ne récupère une grande partie de cet électorat radicalisé à droite.

             C'est peut-être pour cela que TF1 et son principal actionnaire, Bouygues,  ont laissé Drucker promouvoir l'image "révolutionnaire" d'Olivier Besancenot? Avec lui, la "révolution" n'est pas pour demain, fut-elle nourrie du mythe troskyste classique de l'espérance de la "grève générale" qui balaiera tout.

          Et je le dis comme je le ressens: ce n'est pas une bonne façon de promouvoir une autre façon de faire de la politique que de jouer à, fonds la carte de la "people"...lisation". Autrefois, nos amis auraient crié au "culte de la personnalité" cher aux ... staliniens?!  Certes, il faut vivre avec son temps et les médias omniprésents. Mais il ne faut pas tomer dans la "marchandisation" de la politique, le vedettaria, qui fait tant de mal à notre société. Olivier Besancenot doit secrétement penser qu'il assure aujourd'hui la rélève médiathique d'Arlette Laguiller, aujourd'hui démodée, mais toujours porte-parole d'un petit parti, Lutte ouvrièe, qui est resté petit, même au temps du grand succès d'Arlette! Comme quoi, un "oiseau" fut-il révolutionnaire, ne fait pas le printemps "démocratique."
     
            Pour autant, nous avons besoin à gauche de "porte-paroles" nationaux appréciés Et j'apprécierais qu'Olivier en soit un, sur une base ...unitaire réelle!  Mais aucune porte ne me semble irrémédiablement fermée, si nous avons tous, et tous ensembles,  la volonté de changer vraiment le monde, sans attendre ... le siècle prochain! Qu'en penses-tu Olivier? Qu'en pensez-vous, amis lecteurs?

   (*) Pour en savoir plus sur les analyses de Christian Piquet et du courant "Unir" au sein de la LCR
       Cliquez ici sur
  link

    ° Le questionnement des Alternatifs des Alpes-Maritimes sur la construction actuelle du NPA par la seule LCR: cliquer sur
Le-point-de-vue-des-Alternatifs-du-06-sur-le-NPA.docx Le-point-de-vue-des-Alternatifs-du-06-sur-le-NPA.docx
    
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25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 21:36

     Dans un interview recueilli par "Libération," Christian Piquet, chef de file de la minorité "unitaire" de la LCR, craint que la direction de la  LCR ne s'enferme dans une illusion : croire que l'écho d'Olivier Besancenot se traduiera mécaniquement en une nouvelle construction politique. Sur le fonds, Olivier Besancenot n'a pas tellement bougé de sa ligne gauchiste. Hormis sur une chose: il a compris que la Ligue ne pouvait être le receptacle naturel des attentes qu'il suscite lui-même. Il a donc enclenché un dépassement de la LCR. Le problème, c'est qu'il s'est arrêté sur la forme.

      A mesure que le projet se concrétise, la définition du nouveau  parti se veut de plus en plus "révolutionnaire" et prétend  ne s'adresser qu'aux seuls "révolutionnaires". Les gens vont donc comprendre que les bases proposées sont celles de la LCR aujourd'hui et qu'elle veut les instrumentaliser. Cela risque d'avoir un coût politique  élevé: le refus de discuter avec les sensibilités antilibérales existant par ailleurs, du PCF aux gauches dans le PS en passant par les forces alternatives, pour en appeler aux seuls "anonymes" dans les luttes, aux 'héros du quotidien.

      Oui, c'est une démarche cul par dessus tête: on définit à l'avance, la base politique "révolutionnaire", le périmètre - seulement les anonymes et les acteurs de terain - et le calendrier. Comment dire après aux futurs adhérents: venez, on va tout décider à égalité avec vou. Ils veuent une formation qui rassemble le meilleur des traditions de la gauche anticapitaliste. Son pluralisme est une nécessité, sauf à penser que la LCR seule peut réaliser la synthèse insispensable. (...)"

 
        Je partage ce sentiment de Christian Piquet, ce d'autant plus que j'ai la même impression du côté du PCF  qui prépare lui aussi sa mue, ... tout seul,  entre soi, sans les autres forces!

       Il faut que tout ça bouge, pour faire, ensemble,  du neuf à gauche!

      Pour travailler ensemble, commençons par réfléchir ensemble. C'est ce que ous proposons partout en France, et donc ici, chez nous: ouvrir des forums locaux pour réfléchir, en vue de préparer des Etats-Généraux nationaux        ( voir le  lien "Maintenant à gauche")


                    Qu'en pensez-vous???
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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 14:17

Ces jours ci, la LCR tient son Congrès national. A une forte majorité, les délégués de la LCR entendent faire muer leur organisation en un "nouveau parti anticapitaliste". Une "assemblée générale  constituante" est prévue fin 2008.

La LCR entend capitaliser la sympathie autour d'O Besancenot, ses 4,08% à la présidentielle, son image de radicalité, dans un contexte de crise de la gauche,  un PS tiré au Centre et divisé par ses rivalités, un PCF replié sur son déclin et sa "matrice bolchévique".

Elle pousse son avantage en  aiguisant sa "théorie des 2 gauches" irréconciliables - la "vraie ( à 100%... la (seule LCR ?) et la "fausse" gauche, en prenant à témoin l'incapacité de la gauche ( ce qui est vrai aujourd'hui) à incarner une opposition et une alternative réelle et crédible à la droite. N'est-ce pas  une façon, pour la LCR, de travailler une option purement contestataire , de refus par principe de toute union à gauche ( à ne pas confondre avec feu "l'union de la gauche"),  en misant pour l'essentiel sur  les mobilisations sociales. Cela tend à rejeter tous les socialistes qui n'acceptent pas la mutation centriste du PS?

C'est cette même stratégie qui l'amène à vouloir constituer des  listes autonomes aux municipales, en dehors de toute volonté réelle de rassemblement  d'une gauche  de transformation sociale. Ce ne se fait pas sans difficulté. Ainsi, à La Rochelle, la LCR a-t-elle du mal à compléter sa liste.

               Un nouveau parti peut-il se constituer autour d'une seule formation?

    Je ne le pense pas. Et Christian Piquet, porte-parole des minoritaires au sein de la LCR, le dit: " ce nouveau parti ne saurait procéder de la volonté ou des décisions d'une seule organisation", ni être "un pôle réduit à l'extrême-gauche, qui se retrouverait inévitablement impuissant pour peser, par ses sules forces, sur le débat à gauche.". Pour l'instant, la LCR semble faire le choix de se situer à l'extérieur des interrogations qui traversent toute la gauche. Elle prend le risque de surestimer la validation de ses options stratgiques dans l'opinion, relativisée vpar le revers ( à peine 2% des voix aux élections législatives immédiatement après la présidentielle)

 Je continue à penser que la LCR aurait mieux à faire, en contribuant à un large ressemblement, pour créer, ensemble une nouvelle force politique. C'est le sens de la démarche dans laquelle je m'engage avec d'autres: celle de "Maintenant à gauche" ( voir le "lien")

       Mais le débat reste ouvert. Qu'en pensez-vous? Vos "commentaires" sont les bien venus, en toute liberté.
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13 janvier 2008 7 13 /01 /janvier /2008 16:38

Dans le mensuel "Regards" de Janvier, Roger Martelli,  co-directeur  signe un  texte qui introduit un dossier sur le thème: " Qui peut prendre la place du PCF?". Voici cet édito:

       *************** " La gauche, on le sait, est polarisée entre 2 attitudes:
       - la propension à s'adapter au capitalisme, puisque ses méthodes économiques sont indépassables
       - el le désir de s'en émanciper radicalement, puisque le capitalisme, par essence, ne peut produire que de l'inégalité.

      Entre 1945 et le début des années 80, les choses étaient simples: l'esprit d'accomodement était politiquement représenté par un fort Parti socialiste et le désir de dépassement s'incarnait dans un Parti communiste recueillant entre 20 et 25% de l'électorat. Dans la gauche polarisée, le ton général était donné par l'esprit de rupture.

   Où en est-on aujourd'hui?
         - Sur le versant de l'adaptation se trouve un PS bien installé. Il est balloté, déchiré, incertain sur ses fondamentaux. Mais il est le pivot de l'alternance, celui dont on dit qu'il peut mordre sur une partie de la droite, celui pour lequel on vote par raison, quoi que l'on pense de ses petitesses et de sa propension au centre.
         - Quand au pôle de la rupture-dépassement, il est plus éclaté que jamais. La place occupée naguère par le PCF est vacante. Qui peut l'occuper?

    Certains communistes pensent que nul mieux que le PCF ne peut occuper l'espace qui est le sien. D'autres objectent que l'on ne se baigne pas 2 fois dans le même fleuve, et qu'il y a illusion dangereuse à penser que l'on réussire demain, avec les mêmes, à faire ce qui a échoué hier: relancer, non pas le communisme, mais le "PCF".

   Certains pensent que la voie est dans la constitution d'un grand parti anticapitaliste autour de l'extême gauche et de sa volonté intransigeante de rompre avec un PS irrémédiablement "social-libéralisé". D'autres considèrent que si le futur parti anticapitaliste se contentait de poursuivre la trajectoire de l'extrême gauche, il n'occuperait que l'espace électoral de l'extrême gauche qui, jusqu'à ce jour, a recueilli au mieux entre 5%          ( chiffre 2007) et 10% ( chifre de 2002) de l'électorat

   D'autres enfin, conscients des limites des uns et des autres, plaident pour une nouvelle force politique.

       Les hypothèses ne manquent donc pas pour savoir qui va remplacer le PCF. Mais, au fond, que s'agit-il vraiment de remplacer? Avant le "qui", ne faut-il pas se poser la question du "quoi"? Et quant on a cerné le "quoi", peut-on faire l'impasse sur le "comment"?   ******************************************************

     
                       Personnellement, je pense qu'il faut faire réellement du neuf, ensemble, avec toutes celles et tous ceux, de sensibilités différentes, qui veulent construire une autre force politique à gauche. Cest pourquoi j'ai participé, avec d'autres Charentais-maritimes, à une rencontre nationale de "Maintenant la gauche", qui propose:
   * des Etats Généraux
nationaux après les élections municipales
   * des espaces de rencontre ouverts localement, pour se rassembler, travailler un projet commun, préparer ces Etats Généraux
       Je vous invite à cliquer, sur ce blog, dans les "liens", sur "Maintenant à gauche".

   
C'est ce que je vous invite à faire  dans notre Charente-Maritime et notre agglomération rochelaise

  
C'est autour de cet objectif que je vous propose de continuer le débat sur ce blog,  que je met à votre disposition.

                                                   Henri Moulinier








    


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  • : Espace de débat pour contribuer à l'élargissement du Front de gauche, la victoire de la gauche pour une réelle alternative au néolibéralisme et au capitalisme
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  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.

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