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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 07:56

 

 "L'élection de Jorge Mario Berloglio comme nouveau pape n'est pas une bonne nouvelle pour les progressistes du monde chrétien ni pour la révolution citoyenne en Amérique du sud. Silencieux sous la dictature militaire puis à l'heure des jugements des militaires criminels, opposant connu aux gouvernements argentins de Nestor puis de Christina Kirschner, tendre pour l'Opus Dei, hostile aux prêtres progressistes, le nouveau chef de l'église catholique devra prouver qu'il n'a pas été élu pour déstabiliser les régimes progressistes de l'Amérique latine ni pour poursuivre les persécutions contre la théologie de la libération.

Compte tenu de l'affichage favorable aux pauvres, il faut espérer qu'il soit plutôt enclin à aider ceux qui en sont actuellement les porte-parole en politique et dans le christianisme amérindien"   a dit Jean-Luc Mélenchon

Je suis très enclin à partager cette appréciation et cet "espoir", d'autant que l'article ci-dessous rappelle le passé peu glorieux du nouveau Pape!

Henri Moulinier

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Quand le nouveau Pape donnait la communion au dictateur

et ex-militaire Jorge Rafael Videla:


13 de Marzo de 2013

Jorge Bergoglio ha sido vinculado a la dictadura de Videla
Foto del nuevo papa Francisco y el dictador argentino Jorge Videla circula en redes sociales

En la fotografía en blanco y negro aparece el ex militar recibiendo la comunión de manos del sacerdote, quien ha sido denunciado por colaborar con la desaparición de otros eclesiásticos y civiles durante la época de la represión.

Una fotografía en blanco y negro donde aparece el recién electo papa, Jorge Bergoglio —también conocido ahora como Francisco I—, está circulando rápidamente por las redes sociales. En ella aparece el cardenal argentino dando la comunión al dictador y ex militar Jorge Rafael Videla.

La foto viene a desatar de inmediato la polémica tras revivir las acusaciones que se han hecho contra el sacerdote de haber colaborado con la dictadura militar que se extendió durante los años 70 en Argentina; una que se conoce como la más sangrienta que allí se ha llevado acabo. Bergoglio ha sido blanco de denuncias de haber sido cómplice en el secuestro de sacerdotes y civiles durante los años de represión.

Estas denuncias incluso han quedado impresas en el libro del periodista Sergio Rubín llamado “El Jesuita”, una obra periodística que recoge el testimonio de uno de los denunciantes de Bergoglio.

A las críticas se han sumado además el rechazo público que ha manifestado el nuevo papa hacia las relaciones y el matrimonio homosexual, cuya legislación en Argentina ha calificado de “una movida del diablo”.

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Un Pape argentin pour le moins « politique » et contesté dans son pays.

par Estelle Leroy-Debiasi *

Le nouveau Pape Francesco, Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, est le premier pape venant d’Amérique Latine. Mais surtout il fut un membre éminent d’une Eglise argentine qui fut contestée, pour sa passivité voire pire, c’est à dire ses relations étroites entretenues avec la dictature civil-militaire sur lesquelles la justice argentine enquête encore.

La dictature avait le soutien de la hiérarchie de l’Eglise, y compris dans la mise en place de sa politique de répression. Ces faits sont jugés actuellement en Argentine comme crimes contre l’humanité ayant fait plus de 30 000 disparus dans le pays, dont certains étaient également des religieux qui s’opposaient à la dictature et à leur hiérarchie.

Ainsi le nom de Jorge Bergoglio a été cité dans la disparition de deux prêtres, comme la écrit dans Pagina 12, Horacio Verbitsky en avril 2010, par cinq témoins. Il a été entendu par la justice sur ces faits et a nié ne pas avoir apporté sa « protection » aux prêtres disparus. Comme chaque fois que les zones d’ombres de son passé étaient évoquées, l’archevêque avait réagi avec fureur, estimant qu’il s’agissait là d’une manœuvre de l’actuel gouvernement, alors que les éclaircissements étaient demandés par la justice et les parties civiles, à savoir les organismes des droits de l’homme.

En tant qu’archevêque de Buenos Aires, il s’est âprement opposé ces dernières années, à toute évolution de la société (mariage gay, avortement, contraception...), s’impliquant fortement dans la vie politique de l’Argentine, appelant ouvertement à soutenir l’opposition au gouvernement Kirchner, et à manifester contre plusieurs projets de loi. Endossant en cela un rôle très politique qui dépassait son sacerdoce.

Son élection comme Pape n’est pas neutre, ni exempte de pression par rapport à tous les combats que mènent actuellement plusieurs pays d’Amérique Latine, dans leur effort d’intégration régionale, contre les politiques néolibérales, et en faveur de politiques progressistes. Ce n’est pas une bonne nouvelle non plus pour les défenseurs des églises progressistes d’Amérique Latine, héritières de la « Théologie de la Libération », qui ont été persécutées par la dictature.

El Correo. Paris, le 13 Mars 2013

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 09:18

 

Une pétition de l'Institut Emilie du Châtelet

Dans une lettre ouverte en date du 31 mai, Christine Boutin vient de s’adresser à Luc Chatel pour que celui-ci fasse retirer des manuels de SVT des classes de première L et ES ce qu’elle considère être « un enseignement directement et explicitement inspiré de la théorie du genre ».

 En fait, ces manuels, conformes aux programmes sortis sans remous en septembre 2010, rappellent essentiellement que « les facteurs affectifs et cognitifs, et surtout le contexte culturel ont une influence majeure sur le comportement sexuel humain » et « que si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle, elle, fait partie de la sphère privée »

De toute évidence, en agissant ainsi, la présidente du parti chrétien-démocrate relaie le lobby des Associations familiales catholiques et une fois de plus, elle se fait la porte – parole du Vatican qui ne cesse de marteler son hostilité aux études de genre. Elle se fait également l’écho de tous ceux qui, comme elle, continuent de lutter contre l’avortement et veulent instrumentaliser l’école pour médiatiser leur croisade contre l’homosexualité.

L’institut Emilie du Châtelet dont les recherches contribuent au développement et à la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre a lancé une pétition pour protester contre cette tentative de censure.

La LDH en tant que telle l’a signée. Je viens de la signer et je vous invite à le faire à titre individuel.

Pour en savoir plus lire la tribune parue dans le Monde.fr

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/06/14/enseigner-le-genre-contre-une-censure-archaique_1535573_3232.html

Pour soutenir et signer la pétition de l'Institut Emilie du Châtelet

http://www.institutemilieduchatelet.org/Enseigner_le_genre.html

 

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 12:19

J'apprécie, comme beaucoup de laïques convaicus -  croyants, agnostique ou non -croyants -  cette déclaration qui sonne comme un désavoeu pour le "débat" voulu par Sarkozy et l'UMP. C'est la reconnaissance du bien-fondé de 105 ans  de  loi de 1905 portant "séparation des Eglises et de l'Etat", du politique et du religieux.

 La laîcité, c'est la liberté de conscience pour chaque citoyen-ne, la liberté de croire ou de ne pas croire, de changer de religion, et la possibilité de vivre ensemble dans notre société

Le débat voulu par Nicolas Sarkozy et l'UMP mardi prochain a du plomb dans l'aile. La loi de 1905 doit être maintenue en l'état et respectée. Et parlons, enfin, de ce qui pose problème dans notre société: les profondes inégalités sociales, le chômage, le pouvoir d'achat, la santé, l'éducation, .... Voilà les sujets qui interessent les citoyens-nes de notre pays!

 

Cette déclaration inter-cultuelle, ci-dessous, dit en particulier: "Cette initiative est justifiée par la volonté d’approfondir notre connaissance mutuelle, par le sentiment de contribuer ensemble à la cohésion de notre société dans le respect des autres courants de pensée et par la reconnaissance de la laïcité comme faisant partie du bien commun de notre société. La laïcité est un des piliers de notre pacte républicain, un des supports de notre démocratie, un des fondements de notre vouloir vivre ensemble. Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis. Il nous paraît capital, pendant cette période préélectorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation(...)"   Que vive la laïcité !!!

 H.M.

Voir le dossier "laïcité" sur ce blog: cliquez sur " Laïcité "

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29-03-2011

«N’ajoutons pas de la confusion dans la période trouble que nous traversons»


Tribune de la conférence des responsables de culte en France

« La Conférence des responsables de culte en France a été créée le 23 novembre dernier et elle regroupe six instances responsables du bouddhisme, des Églises chrétiennes (catholique, orthodoxe, protestante), de l’islam et du judaïsme. Cette initiative est justifiée par la volonté d’approfondir notre connaissance mutuelle, par le sentiment de contribuer ensemble à la cohésion de notre société dans le respect des autres courants de pensée et par la reconnaissance de la laïcité comme faisant partie du bien commun de notre société. La laïcité est un des piliers de notre pacte républicain, un des supports de notre démocratie, un des fondements de notre vouloir vivre ensemble. Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis. Il nous paraît capital, pendant cette période préélectorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation.

Nous signons ensemble cette tribune sans aucun esprit polémique ou partisan. Une parole commune nous semble néanmoins nécessaire. Notre cohésion au sein de la Conférence que nous avons fondée est significative dans notre société française. Elle a été rendue possible grâce notamment au climat de coopération instauré entre les religions, que la “laïcité à la française” et ses évolutions depuis plus d’un siècle ont permis.

Mais cette cohésion ne signifie pas pour autant uniformité ! Elle ne nous engage nullement en faveur d’un quelconque amalgame syncrétiste ou d’un nivellement de nos positions individuelles et de celles des cultes que nous représentons. Nous travaillons ensemble dans la confiance, en intégrant nos histoires et identités respectives. Nous continuons à avoir des approches différenciées sur telle ou telle question, sans pour autant faire de nos différences des facteurs d’opposition. Nous sommes déterminés à réfléchir et à œuvrer ensemble sur la durée, en relation avec les autorités et les forces vives de notre pays, afin que le facteur religieux y soit un élément de paix et de progrès.

L’accélération des agendas politiques risque, à la veille de rendez-vous électoraux importants pour l’avenir de notre pays, de brouiller cette perspective et de susciter des confusions qui ne peuvent qu’être préjudiciables. Nous en sommes conscients. Cela ne doit pas nous dissuader pour autant de rappeler l’essentiel quand il le faut. Nous restons très attentifs aux évolutions profondes de notre société, notamment celles qui concernent les religions, dans le respect du cadre de la République. Ces évolutions appellent parfois des adaptations, voire des améliorations du cadre juridique et réglementaire de l’expression et de la vie des cultes en France. Nous ne manquerons pas d’être une force positive de propositions dans ce sens.

Faut-il dans le contexte actuel un débat sur la laïcité ? Le débat est toujours signe de santé et de vitalité. Le dialogue est toujours une nécessité. Il a un rôle majeur dans une société libre, démocratique et respectueuse de la personne humaine. Mais un parti politique, fût-il majoritaire, est-il la bonne instance pour le conduire seul ? Ce ne sont ni les débats ni les travaux qui manquent dans ce domaine ! La loi 1905 est déjà plus que centenaire. Elle a permis d’apporter depuis lors des solutions à des questions nées de nouvelles situations et des évolutions de notre société dans un monde de plus en plus rapide. Tous les cultes adhèrent sans réserve à ses principes fondamentaux tels qu’ils s’expriment en particulier dans ses deux premiers articles. Mais les modalités d’application de ces principes restent toujours perfectibles. Faut-il recenser tous les colloques et autres séminaires qui ont abordé en long et en large la question de la laïcité et de ses applications dans notre pays depuis des années ? Faut-il rappeler, dans la période récente, les travaux étendus et exhaustifs de la Commission présidée par le professeur Jean-Pierre Machelon qui ont donné lieu à un rapport sur “Les relations des cultes avec les pouvoirs publics” remis au ministre de l’intérieur le 20 septembre 2006 ? Ce rapport avait abordé d’une manière approfondie les différents aspects liés à l’exercice du culte en France, dont celui du “support institutionnel” de son exercice dans notre pays. Faut-il rappeler de même les travaux du “Groupe juridique inter-cultes” qui travaille depuis 2007, dans le prolongement des recommandations du rapport Machelon au sein du ministère de l’intérieur, et où siègent des représentants des principaux cultes ? Ce groupe a bien fonctionné et a permis la publication de plusieurs circulaires dont la dernière, du 23 juin 2010, conjointe aux ministères de l’intérieur et des finances, aborde d’une manière détaillée à l’attention des préfets, des directeurs départementaux des finances publiques et des trésoriers payeurs généraux, les différents aspects liés au “support institutionnel de l’exercice du culte en France”. Faut-il rappeler aussi la production intellectuelle abondante d’articles et d’écrits divers, ainsi que les nombreux ouvrages qui paraissent sur l’histoire, les fondements, la pratique et les perspectives de la laïcité en France ? La liste en sera longue. Elle illustre parfaitement toute la richesse et la profondeur de notre expérience française de la laïcité. Nous y reviendrons lors de la rencontre publique que nous comptons organiser en octobre prochain.

Secouée par des crises à répétition, politique, économique, financière et morale, la période actuelle manque de lisibilité mais sans doute pas d’espérance ! Le devoir de ceux qui sont “en responsabilité” consiste à éclairer le chemin et à élaborer des solutions conformes au bien de tous. N’ajoutons pas de la confusion dans la période trouble que nous traversons. Nous militons ensemble pour une laïcité de bonne intelligence. La laïcité n’est pas séparable des valeurs fondamentales que nous partageons, en particulier de la dignité et du respect de la personne humaine et de sa liberté inaliénable. Ces valeurs qui ne peuvent s’épanouir que dans la confiance mutuelle source de paix pour notre société. »

Cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, avec Mgr Laurent Ulrich, vice-président de la Conférence des évêques de France
Pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, avec le pasteur Laurent Schlumberger, membre du Conseil de la Fédération protestante de France, président du Conseil national de l’Église réformée de France
Métropolite Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, avec le Métropolite Joseph, secrétaire de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France et Carol SABA, porte-parole de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France
Grand rabbin Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France, avec le rabbin Moshé Lewin, porte-parole du Grand rabbin de France
Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, avec Anouar Kbibech, secrétaire général du Conseil français du culte musulman
Révérend Olivier Wang-Genh, président de l’Union bouddhiste de France

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Débat laïcité : mauvaises mesures et coups d’épée dans l’eau

Après des semaines de polémiques et dans un climat délétère, le débat de l’UMP sur la laïcité a débouché sur 26 « propositions ».

 

Plusieurs points sont à critiquer.

° D’une part, les mesures présentées comme garantissant la « liberté religieuse » s’apparentent pour plusieurs d’entre elles à des mesures de contrôle, notamment dans les entreprises, plus qu’à des mesures de liberté.  Les prises de positions sur les collaborateurs occasionnels du service public ou sur le libre choix de son médecin tendent à aller au-delà de la législation existante.

° D’autre part, des questions fondamentales comme celles des modalités du financement public des établissements d’enseignement privés et du régime des cultes d’Alsace et de Moselle ont été totalement évacuées.

° Enfin, les quelques propositions intéressantes, si elles n’étaient pas stigmatisantes (code de la laïcité, formation à la laïcité des agents publics), ne sont pas nouvelles. Il est ironique de noter qu’un grand nombre de solutions concrètes existent déjà dans les textes, dans des domaines comme les milieux hospitaliers et les restaurations collectives.

 

Alors même qu’une majorité de Français ont critiqué la tenue d’un tel débat, ces propositions reflètent bien la volonté d’instrumentalisation de la laïcité, en mettant sur le même plan la laïcité et la liberté religieuse. Nous rappelons que la laïcité assure la liberté de conscience, celle des citoyens,  celle des croyants comme celle des athées et des agnostiques, et garantit le libre exercice des cultes aux seules restrictions de l’ordre public et donc l’égalité en droits des citoyens et la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

 

Nous appelons tous les citoyens et les élus à continuer à travailler ensemble sur la mise en œuvre impartiale des principes laïques.

Ligue de l'Enseignement

 

 

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 07:41

Voici un courrier de Florence Rolland, membre du PCF rochelais adressé à Brahim Jlalji, Secrétaire départemental du PCF de Charente-Maritime.

 Florence souhaite la publication de ce courrier par les Nouvelles de la Charente-Maritime, le bulletin de la Fédération du PCF 17. On verra si le pluralisme des points de vue et le débat peuvent trouver place dans ce bulletin, sur un sujet, la laïcité, qui traverse le projet politique du PCF et qui est une des batailles centrales  de ce pays et de ce monde .

En Egypte, les Frères Musulmans ne font pas mystère de leur programme: instaurer la Charia, comme en Iran. Cela dit le mouvement démocratique et social en Egypte porte d'autres valeurs, démocratiques elles.

 

La laîcité, un des grands principes de la République

 Soyons vigilants, solidaires, mais défenseurs de la laïcité, liberté absolue de conscience, celle de croire ou de ne pas croire, d'une séparation du politique et du religieux, de l'Etat et des Eglises, à l'heure où notre Sarkozy national tente d'imposer une laîcité "ouverte", c'est à dire une remise en cause de cette séparation Etat-Eglises et de cette liberté de conscience pour chacun.

Cette laïcité induit le rejet de tout communautarisme, ce qui ne signifie pas la négation de l'existance de communautés.

J'ajoute que j'étais à ce rassemblement devant la Préfecture lors de la prise de parole de B Jlalji et que je peux témoigner de cette déclaration.

 

"Pas de problème, je peux laisser ma place"!!!

Reste que j'apprend, entre temps,  par Sud-Ouest du 17 février que le Secrétaire fédéral du PCF, qui est aussi Secrétaire de section du PCF de La Rochelle, Membre du Conseil National du PCF et collaborateur appointé du groupe des élus communistes de la CDA de La Rochelle, ne ferait pas son travail d'élu!

 Lors d'une réunion du Conseil de secteur du Centre ville, Gaby Gauthier, ancien Président du Comité de quartier de Lafond-Beauregard,  dit, selon Sud-Ouest, "La dernière fois que j'ai vu l'élu chargé des conseils de secteur, c'était en novembre 2009 (...) Je crois qu'il faut envisager le remplacement de l'élu (...)", ... qui n'est autre que Brahim Jlalji.

Ce dernier, toujours selon le journaliste de Sud-Ouest aurait répondu: "A mon sens, le problème n'est pas lié à l'adjoint mais à la place du conseil de secteur, dans une ville où les comités de quartiers sont aussi présents. Mais s'il suffit de changer l'adjoint pour tout arranger, pas de problème, je peux laisser ma place"!  Comment qualifier ce comportement? 

   

La réponse de Brahim Jlalji

 Quelques jours après la publication de la lettre de Florence Rolland ( en date du 12 février), Brahim Jlalji, me transmet sa réponse, que j'ai reçu le 21 février ( elle est publée ci-sessous). A croire qu'il a fallu la publication de la lettre de Florence Rolland pour que Brahim Jlalji daigne lui répondre ?

Reste qu'il ne conteste pas avoir prononcé publiquement la phrase relevée par Florence Rolland  ("...Si le peuple égytien veut choisir l'islamisme, il a le droit...") qui serait, simplement, "sortie du contexte"... 

Reste qu'il est facile de traiter la lettre de Florence de "raciste",  "islamophobe", voire "diffamatoire" sans aucunement le démontrer. Il ne faut pas perdre son sang froid comme çà!!! Le sujet mérite un vrai débat.

 

Une réaction d'un responsable du MRAP de La Rochelle.

C'est le Mrap qui organisait le rassemblement (où B Jlalji a, entre autre, pris la parole).  Abdelouahed Tatou, ancien responsable national du MRAP  m'a transmis sa réaction. Je la publie elle aussi sans problème. Pas de censure sur ce blog qui est, je le rappelle,  personnel et n'engage que moi même.

Cela dit Brahim Jlalji a pris la parole au nom du PCF, pas du MRAP et il a pris la parole comme citoyen engagé sur le plan politique, pas au nom de ses convictions philosophiques ou religieuses qui  lui sont toute personnelles et je les respecte au nom de la laïcité: le droit absolu de conscience pour chacun.

 

 En aucun cas, ma critique ne porte sur les croyances religieuses ou philosophiques de qui que ce soit. 

 Je ne confond pas l'islam comme religion et les extrémistes religieux qui se servent de l'islam pour des objectifs politiques, tels les Frères musulmans qui prônent, en Egypte, la Charia ( lire en fin d'article l'analyse de Samir Amin, publiée par l'Humanité, avant la chute de Moubarak).

Je fais confiance au peuple,   aux démocrates égyptiens qui n'ont d'ailleurs pas attendu les Frères musulmans pour manifester. Donc soutien résolu à ces luttes démocratique et populaires égyptiennes

Encore un mot pour dire que dans mon propos ( comme d'ailleurs, me semble-t-il,  dans celui de Florence Rolland), il n'y a pas d'islamophobie, d'autant qu'aucune référence n'est faite, de ma part,  ni de la sienne, aux convictions personnelles et à "l'origine"  de B Jlalji (dixit le responsable du Mrap rochelais), mais à sa seule expression politique en tant que dirigeant d'une organisation politique française, le PCF.

 

Oui, islam et démocratie sont compatibles

De ce point de vue, je partage complétement l'idée emise par le Mrap qu'islam et démocratie n'ont rien d'incompatibles, comme le montrent plusieurs exemples comme la Turquie ( dit le Mrap) et sa constitution laïque héritée de Mustapha Kemal dans les années 1930, mais aussi, et depuis les années 1960-65, la Tunisie avec Bourguiba, ....

Je connais assez bien le Maroc et la Tunisie pour apprécier la tolérance et la chaleur humaine des habitants de ces pays. Sans compter les nombreux amis maghrébins que je connais depuis longtemps dans mon quartier de Villeneuve-Les-Salines.

 

 Cette vision anti-islam est le fond de commerce de Marine Le Pen et de Nicolas Sarkozy, pas le mien. Ce que je combat c'est la récupération politique des religions par des intégristes, qu'ils soient chrétiens, juifs  ou musulmans déclarés. Eux combattent Et la laïcité Et la démocratie.

 

 (Ajout au 2 mars) Lors d'un rassemblement à La Rochelle le 1er mars concernant la Libye, organisé par le Mrap:

            Le  secrétaire départemental du PCF y  a pris très brièvement la parole pour dire que  les révolutions en Tunisie, en Egypte et en Libye  montrent que  l’islam est soluble dans la démocratie, qu'ils peuvent aller ensemble, et c’est tout. Est-ce là la parole d'un dirigeant du PCF, parti politique laïque, c'est-à-dire qui ne porte pas de jugement de valeur sur telle ou telle religion, qui relève de la vie personnelle de chacun? Qui ne pointe aucune religion, ni en négatif pour en faire un épouventail politicien comme Sarkozy, ni pour la valoriser en tant que telle. D'autant que le problème en Libye, sujet de la manifestation, n'est pas une question de religion, mais un problème de démocratie et de libertés, face à un pouvoir dictatorial.  "Nous en avons marre d’entendre, en notre nom de communistes, de telles déclarations" ont dit des militants communistes à la fin du rassemblement. e PCF n'a pas pour vocation à faire du prosélytisme pour telle ou telle religion, mais à contribuer au mouvement émancipateur des peuples.

Rassemblement bien trop réduit, par ailleurs,  "petit rassemblement" (selon Sud-Ouest du 2/3), faute d'un appel commun et large d'organisations locales.

 

Henri Moulinier

 

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La laïcité n'est pas lépinisable

(site du PCF national)

 

Nicolas Sarkozy aurait décidé de lancer un grand débat sur la laïcité, l'islam et l'immigration. Nous ne le laisserons pas souffler un nouvel écran de fumée nauséabonde comme ce fut le cas lors du débat sur l'identité nationale. Nous ne le laisserons pas passer à côté de la question sociale qu'il essaye d'escamoter à tout prix alors qu'elle est une préoccupation quotidienne des hommes et des femmes de ce pays. Enfin, nous ne le laisserons pas se servir d'un concept préfabriqué comme le multiculturalisme pour pousser les feux d'une sorte de culture nationale d'Etat au rabais et aux relents néocoloniaux.

 

Notre pays est marqué à la fois par une culture commune et une vraie diversité culturelle. C'est notre force. La laïcité n'est pas lepénisable. La laïcité n'est pas une machine à discriminer, elle est à la fois une  grammaire du vivre ensemble et la garantie que l'Etat n'est pas confisqué au profit de quelques uns. On est bien loin des valeurs de la laïcité dans la France de Nicolas Sarkozy !

 

Pierre Dharréville, responsable des questions de « relations avec les croyants » au PCF

 

 
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Lettre de Florence Rolland

Objet: Expression publique du PCF

 

                        Monsieur le secrétaire départemental du PCF 17,

 

            Je t'écris aujourd'hui au sujet des propos que tu as tenus lors du rassemblement de soutien au peuple égytien :"...Si le peuple égytien veut choisir l'islamisme, il a le droit... » sans un mot sur le rôle des acteurs( notamment français) du capitalisme, leur soutien à la dictature via le FMI dirigé par DSK et les multiples tractations qui ont court sous la direction d'Obama pour dévoyer la révolution des égyptiens en montant en épingle notamment "les Frères Musulmans". Pour eux, comme à une époque c'était "Plutôt Hitler que le Front Populaire" ne serait-il pas préférable l'Islam que la démocratie ?

            Il est grave qu'un représentant du PCF laisse entendre que la démocratie pourrait se résumer à un scrutin (Hiltler n'a t'il pas été élu?)

            Il est grave qu'il laisse entendre qu'un état islamique serait une réelle démocratie allant à l'opposé des principes fondamentaux de laicité défendus depuis toujours par le PCF, condition d'une réelle démocratie ! Les communistes se sont toujours battus pour la séparation de toute religion de l'état, seule garant de la liberté individuelle de conviction philosophique ou religieuse !

            J'avais regretté l'absence de l'expression du PCF au rassemblement de soutien à la Tunisie (pourquoi cette absence?). Lundi 7 Février ta prestation m'a fait honte!!   

            Tous les communistes, en toute démocratie, doivent savoir ce qui est dit en leur nom, le listing des adhérents étant toujours inaccessible je te demande donc la publication de cette lettre dans les Nouvelles. Mais ayant déjà été censuré par ce journal pourtant financé par les communistes, où chacun devrait donc pouvoir s' y exprimer, je prendrai mes dispositions en cas de  censure (démocratie?).

Ne pratiquerais-tu pas toi aussi la manipulation de l'opinion des communistes par la désinformation et le refus de toute critique?

            J'adresse cette lettre à nos responsables nationaux qui doivent savoir ce qui est dit publiquement au nom du PCF.

            Tu as le droit d'avoir des convictions opposées à celles de notre parti, dans ce cas il faut avoir l'honnêteté de ne pas être son représentant!

 

                                                                                   Florence Rolland

                                                                       Membre du PCF depuis 1974

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La reponse de Brahim Jlalji à Florence Rolland (reçue le 21 février) :
  
 Florence,  
 
J'ai bien reçu ton courrier d'insultes et bien évidement je ne t'en remercie pas.
 En dehors des insultes, tu me prêtes des propos à l'occasion du rassemblement organisé par le M.R.A.P de La Rochelle pour soutenir le peuple Égyptien.
 En plus de sortir mes propos de leur contexte, tu en inventes à ta guise. Tes méthodes sont scandaleuses et procèdent de la pire des manipulations.
 Ton courrier est islamophobe, dans le sens où comme le fait le Front National, tu opposes islam et démocratie. De plus, en comparant ainsi et en opposant une religion : l'islam, à un système politique : la démocratie, tu fais un grave dénie de laïcité...
 Enfin tes comparaisons entre l'arrivée au pouvoir d' Hitler et ce qui se passe aujourd'hui en Égyptien démontrent ta méconnaissance totale de ce qui se passe aujourd'hui dans le monde Arabe et du souffle irréversible de liberté et de démocratie et du rejet de tout totalitarisme islamiste ou autres dans ces pays...
 En ce qui me concerne j'ai défendu le droit du peuple égyptien à l'autodétermination libre, dans le cadre de la démocratie et je ne vois en cela rien de contradictoire avec ce que défend le Parti Communiste Français. De nombreuses personnes dont des égyptiens sont venu me remercier de mes propos.
 On ne peut pas vouloir la liberté et la démocratie pour les autres peuples à condition qu'ils votent comme il faut...c'est à dire comme nous souhaiterions qu'il votent. Nous saurions mieux que les égyptiens ce qui est bon et ce qui est mauvais pour eux...quel mépris!
 Enfin dans ton courrier, tu dis que je t'ai fait honte, en ce qui me concerne, c'est ton courrier raciste, islamophobe et diffamatoire qui ne t'honore pas et qui fait honte aux valeurs de notre parti. 
Évidemment, tu comprendras, que je ne te salut pas.
 
Brahim JLALJI
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   Position du Mrap de La Rochelle

Le MRAP, (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) de la Rochelle, à organisé un rassemblement de soutien au peuple égyptien le Lundi 7 février à 18h devant la préfecture à la Rochelle. A cette occasion, il y a eu des prises de parole de quelques organisations présentes. Le MRAP, NPA, La CGT, les représentants des égyptiens de la Rochelle, LDH, le PCF…
En tant qu’organisateurs, nous ne partageons pas la totalité des prises de parole. Mais nous tenons à souligner la qualité, la responsabilité et la connaissance du monde Arabe du représentant du PCF : Brahim JLALJI. Nous lui avons d’ailleurs signifié, comme lui ont signifié les représentant des égyptiens de la Rochelle. Sa prise de parole est en phase avec nos propres positions sur le droit des peuples à l’autodétermination.
Comme lui, nous appelons à la fin du discours néocolonialiste qui soutien les dictatures qui seraient un rempart face à « l’islamisme ». Et qui oppose Islam et démocratie, justifiant la non éligibilité de certains peuples à la démocratie…et qui au non de l’universalisme de certaines valeurs comme la laïcité, maintient les peuples arabes sous des dictateurs soutenus par nos « grandes démocraties », qui en réalité soutiennent leurs propres intérêt économiques… L’exemple de la Turquie, montre que la laïcité et la démocratie sont compatibles depuis longtemps avec l’Islam.
Ce point de vue, n’est évidement pas partagé par quelques individus drapés de laïcité mais qui en réalité sont des islamophobes. Ces individus font mine d’avoir compris que le secrétaire départementale du PCF à fait un discours pro islamiste ! Voir qu’il serait lui-même islamiste ! C’est immonde, le MRAP la Rochelle se réserve le droit à d’éventuelles poursuites contre les écrits et la diffusion de telles allégations. C’est vrai que ses origines à leurs yeux ne plaident pas en sa faveur, mais Brahim JLALJI est un long compagnon de route du mouvement anti-raciste et il est un grand défenseur des valeurs républicaines dont la laïcité. Le MRAP la Rochelle lui apporte tout son soutien et partage la totalité de son analyse.
Pour le MRAP la Rochelle,Abdelouahed TATOU, ancien responsable national du MRAP chargé du Maghreb

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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 08:36
Voici le texte  du rapport du Conseil d'Etat sur l'éventuelle interdiction totale du voile. Nicolas Sarkozy, Président d'un Etat de droit, entend passer outre ce rapport (et celui de la Commission Consultative nationale des Droits de l'Homme) pour imposer une loi d'interdiction totale. Ou tout le moins faire un effet d'annonce sur cette question comme sur celle de la sécurité, quitte à ne pas aller plus loin dans les décisions réelles.
 
Occuper le terrain! Faire diversion!!!
Nicolas Sarkozy, au lendemain de la claque des élections régionales, veut revenir aux "fondamentaux". Il durcit le ton et depuis une bonne semaine s'agite. "Frôlant la quasi-parodie", écrit l"Humanité du 23/4, le Président de la République s'agite, se met en scène et communique à l'envi. Frôlant la quasi-parodie, il recycle ses discours sécuritaires et stigmatisants"
 Tout cela pour tenter de redorer son blason, après sa perte profonde de légitimité politique, mais aussi pour tenter de faire diversion, alors que se posent de graves problèmes sociaux (chômage et pauvreté en hausse, mise en cause des retraites, richesse de plus en plus insolente pour une minorité et précarisation pour un grand nombre, ...)
 
Une loi sur l'interdiction totale du voile inégral:  politicien et provocateur!
Cette démarche de N Sarkozy ne vise-t-elle pas à semer la division? En prenant le risque, calculé à mon sens, d'imposer une loi inapplicable, ne donne-t-il pas des arguments à ceux qui, ici, rêvent de confrontation, au détriment du combat nécessaire contre l'enfermement des femmes?
Notre nécessaire combat pour l'émancipation féminine, contre leur enfermement sous un voile intégral, n'a pas besoin d'une telle loi à la husarde, contraire à la Constitution et à la Convention européenne des Droits de l'Homme.
Une telle loi ne risquerait-elle pas d'avoir l'effet contraire? Conduire les femmes à rester cloitrer chez elles, isolées de la société, reclues comme dans un cloître!?
N'y a-t-il pas d'autres voies? Je vous invite à lire les recommandations finales de la Commission Consultative nationale des Droits de l'Homme 
Site du Conseil d'Etat: accès au Rapport
                    http://www.conseil-etat.fr/cde/node.php?articleid=2000
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Conseil d'Etat:
 
Étude relative aux possibilités juridiques d’interdiction du port du voile intégral
 
 
Le Conseil d’État a présenté au Premier ministre le mardi 30 mars 2010 son étude relative aux possibilités juridiques d’interdiction du port du voile intégral.
 

> lire les questions-réponses
> lire le rapport

 

Par lettre de mission du 29 janvier 2010, le Premier ministre a demandé au Conseil d’Etat d’étudier « les solutions juridiques permettant de parvenir à une interdiction du port du voile intégral », qui soit « la plus large et la plus effective possible » tout en rappelant la nécessité de « ne pas blesser nos compatriotes de confession musulmane ». C’est donc dans le strict cadre de cette demande juridique, c’est-à-dire indépendamment de toute considération sur l’opportunité de légiférer en ce sens, que le Conseil d’Etat a procédé à l’étude demandée.

 

Alors qu’existent d’ores et déjà des dispositions contraignantes mais partielles, il est apparu au Conseil d’Etat qu’une interdiction générale et absolue du port du voile intégral en tant que tel ne pourrait trouver aucun fondement juridique incontestable.

 Il a donc également examiné la possibilité d’une interdiction de la dissimulation du visage, quelle que soit la tenue adoptée. Même dans cette perspective élargie, une interdiction dans l’ensemble de l’espace public se heurterait encore à des risques juridiques sérieux au regard des droits et libertés garantis constitutionnellement et conventionnellement. En revanche, le Conseil d’Etat est d’avis que la sécurité publique et la lutte contre la fraude, renforcées par les exigences propres à certains services publics, seraient de nature à justifier des obligations de maintenir son visage à découvert, soit dans certains lieux, soit pour effectuer certaines démarches.

 

1. DE NOMBREUSES DISPOSITIONS CONDUISENT D’ORES ET DEJA A PROHIBER OU A DISSUADER, DANS CERTAINS CAS, DES PRATIQUES DE PORT DU VOILE INTEGRAL, VOIRE, PLUS GENERALEMENT, DE DISSIMULATION DU VISAGE.

a) Ces pratiques sont déjà prohibées dans deux situations :

  • pour les agents publics, dans l’exercice de leurs fonctions, au nom du principe de laïcité ;
  • dans les établissements d’enseignement public (loi du 15 mars 2004) : le port du voile intégralest interdit en milieu scolaire, là encore au nom du principe de laïcité.

Par ailleurs, le port du voile intégral peut être interdit pour les salariés et les personnes qui
fréquentent les locaux d’entreprise, sur décision du chef d’établissement motivée par le souci
d’assurer son bon fonctionnement.

b) Certains dispositifs, reposant déjà sur des considérations de sécurité publique ou de lutte contre la fraude, imposent également l’identification ponctuelle des personnes et impliquent donc que celles-ci découvrent leur visage. Ils résultent tantôt de dispositifs législatifs ou réglementaires, tantôt d’instructions de service.
Tel est le cas :

  • des contrôles d’identité et des vérifications d’identité prévus par le code de procédure pénale ;
  • des règles propres à la réalisation des documents d’identité (photographies tête nue) ;
  • de l’accomplissement de certaines démarches officielles (mariage, vote, remise des enfants à l’école…) ;
  • de l’accès à certains lieux, lorsque des motifs de sécurité l’exigent (cela a été expressément jugé pour les consulats ou l’accès aux salles d’embarquement d’aéroports) ;
  • de l’accès à des lieux ou à des services réglementés, lorsque l’identification de la personne ou des vérifications liées à des caractéristiques objectives sont nécessaires (comme, par exemple, l’âge dans les débits de boissons). Le refus de découvrir son visage est alors susceptible de justifier le refus d’accès ou de délivrance du service.

c) En revanche, le fait de contraindre au port du voile intégral ou à la dissimulation du visage ne peut être appréhendé qu’indirectement par les incriminations « de droit commun » telles que la violence ou la menace avec ordre de remplir une condition, et, si la proposition de loi sur les violences faites aux femmes actuellement en discussion était adoptée, le délit de violences psychologiques au sein du couple.

Il existe donc un ensemble hétérogène de prescriptions ou d’interdictions, qui fait apparaître que la France est d’ores et déjà, au sein des démocraties comparables, l’un des Etats les plus restrictifs à l’égard de ces pratiques.

2. UNE INTERDICTION GENERALE DU PORT DU VOILE INTEGRAL EN TANT QUE TEL OU DE TOUT MODE DE DISSIMULATION DU VISAGE DANS L’ENSEMBLE DE L’ESPACE PUBLIC SERAIT EXPOSEE A DE SERIEUX RISQUES AU REGARD DE LA CONSTITUTION ET DE LA CONVENTION EUROPEENNE DE SAUVEGARDE DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES.

Le Conseil d’Etat a procédé à l’examen des différents principes qui seraient susceptibles de
fonder une interdiction du port du voile intégral dans l’espace public ou, plus généralement, de
la dissimulation du visage.

a) Une interdiction générale du seul voile intégral serait soumise à de fortes incertitudes
juridiques.

Aucun fondement n’est apparu juridiquement incontestable au Conseil d’Etat pour procéder à
une telle prohibition.

  •  Le Conseil d’Etat écarte tout d’abord résolument le principe de laïcité comme fondement d’une éventuelle interdiction. La laïcité s’applique principalement, en effet, dans la relation entre les collectivités publiques et les religions ou les personnes qui s’en réclament. Elle s’impose directement aux institutions publiques, ce qui justifie une obligation de neutralité pour les agents publics dans l’exercice de leurs missions. En revanche, elle ne peut s’imposer directement à la société ou aux individus qu’en raison des exigences propres à certains servicespublics (comme c’est le cas des établissements scolaires).
  •  Le principe de dignité de la personne humaine et celui de l’égalité entre les femmes et les hommes, même s’ils trouvent tous les deux des fondements constitutionnels solides et des applications jurisprudentielles très fortes, pourraient difficilement s’appliquer en l’espèce. · 
     
    - S’agissant de la sauvegarde de la dignité de la personne humaine, ce principe, pour fondamental qu’il soit, n’a pas paru trouver un point d’application indiscutable pour fonder une interdiction générale du port du voile intégral. Le principe de dignité fait en effet l’objet d’acceptions diverses, et, notamment, de deux conceptions susceptibles de s’opposer ou de se limiter mutuellement : celle de l’exigence morale collective de la sauvegarde de la dignité, le cas échéant, aux dépens du libre-arbitre de la personne (qui trouve une traduction jurisprudentielle dans la décision du Conseil d’Etat du 27 octobre 1995, Commune de Morsang-sur-Orge, relative à l’interdiction des « lancers de nains ») et celle de la protection du libre arbitre comme élément consubstantiel de la personne humaine, qui a connu une importante consécration dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. La Cour a ainsi consacré un « principe d’autonomie personnelle » selon lequel chacun peut mener sa vie selon ses convictions et ses choix personnels, y compris en se mettant physiquement ou moralement en danger, dès lors que cette attitude ne porte pas atteinte à autrui. Cet élément doit être rapproché du fait qu’une majorité des femmes concernées, selon le ministère de l’intérieur, le feraient volontairement.·

    - Quant au principe d’égalité entre les femmes et les hommes, en dépit là encore d’une forte consécration, il serait difficile d’en faire application en l’espèce. Opposable à autrui, il n’a pas, en revanche, vocation à être opposé à la personne elle-même, c’est-à-dire à l’exercice de sa liberté personnelle, laquelle peut la conduire à adopter volontairement un comportement contraire à ce principe.

    En dépit de leur forte assise juridique, ces fondements n’apparaissent pas juridiquement permettre l’interdiction du port du voile intégral, faute de pouvoir s’appliquer à des personnes qui ont choisi délibérément le port du voile intégral. Le Conseil d’Etat ne peut donc les recommander comme fondements juridiques d’une interdiction générale.
  •  De même, la sécurité publique ne pourrait pas fonder une interdiction générale du seul voile intégral, aucun trouble spécifique ne lui étant associé en tant que tel.
  •  Enfin, une interdiction limitée au voile intégral serait fragile au regard du principe de non discrimination, et vraisemblablement délicate à mettre en oeuvre.


b) Le Conseil d’Etat a donc examiné la possibilité juridique d’interdire de façon générale la dissimulation du visage dans l’espace public.

Il a pris en compte, à cet égard, les exigences de l’ordre public. Mais les significations juridiques de cet objectif de valeur constitutionnelle diffèrent. Ses trois piliers traditionnels sont la sécurité publique, la tranquillité publique et la salubrité publique, seule la première pouvant être invoquée en l’espèce. L’ordre public comporte aussi, en vertu de la jurisprudence constitutionnelle, une finalité particulière qui est celle de la lutte contre la fraude, laquelle peut impliquer la lutte contre la dissimulation des personnes, voire l’exigence de leur identification.

En outre, l’ordre public comprend une dimension, souvent qualifiée de « non-matérielle », qui englobe historiquement les « bonnes moeurs », le « bon ordre » ou la dignité. Mais cet ordre public non matériel, pour les raisons précédemment indiquées, ne peut à lui seul servir de fondement à une interdiction générale de la dissimulation du visage.

Le Conseil d’Etat a donc envisagé une conception renouvelée et élargie de l’ordre public, qui serait défini comme les règles essentielles du vivre-ensemble. Celles-ci pourraient impliquer, dans notre République, que, dès lors que l’individu est dans un lieu public au sens large, c’est-àdire dans lequel il est susceptible de croiser autrui de manière fortuite, il ne peut dissimuler son visage au point d’empêcher toute reconnaissance.

Mais le Conseil d’Etat a été conduit à écarter ce fondement. Outre qu’une telle définition n’a jamais fait l’objet d’une quelconque formulation juridique, et serait de ce fait sans précédent, elle serait également contraire à la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui retient une définition traditionnelle de l’ordre public, y compris dans ses décisions les plus récentes, et elle ouvrirait un espace de contrainte collective aux conséquences incertaines.

3. DANS CES CONDITIONS, SEULE LA SECURITE PUBLIQUE, COMPOSANTE DE L’ORDRE PUBLIC, ET L’EXIGENCE DE LUTTE CONTRE LA FRAUDE POURRAIENT FONDER UNE INTERDICTION, MAIS UNIQUEMENT DANS DES CIRCONSTANCES PARTICULIERES DE TEMPS ET DE LIEUX.

Sur ce fondement, le Conseil d’Etat a estimé que l’obligation de découvrir son visage pourrait, de manière solide sur le plan juridique, être consacrée par deux dispositifs.

  •  Le premier consisterait à affirmer et à étendre les possibilités d’interdiction de la dissimulation du visage pour prévenir les atteintes à la sécurité des personnes et des biens, dans le cadre de l’exercice des pouvoirs de police générale du préfet et, le cas échéant, du maire. Audelà, et dans la mesure où ces pouvoirs de police générale n’ont pas nécessairement vocation à s’exercer dans tous les lieux ouverts au public, il pourrait être envisagé de confier au préfet un pouvoir de police spéciale portant précisément sur l’interdiction de dissimulation du visage et susceptible d’être exercé en tout lieu ouvert au public, dès lors que la sauvegarde de l’ordre public l’exige, en fonction des circonstances locales (par exemple pour l’accès aux banques, aux bijouteries ou pour certaines rencontres sportives ou conférences internationales).
  •  Le second dispositif consisterait à proscrire la dissimulation du visage dans deux hypothèses :

    1. lorsque l’entrée et la circulation dans certains lieux, compte tenu de leur nature ou des exigences attachées au bon fonctionnement des services publics, nécessitent des vérifications relatives à l’identité ou à l’âge. Dans ces lieux, qui seraient définis par voie législative ou par voie réglementaire selon le cas, l’obligation serait permanente. On peut notamment songer aux tribunaux, aux bureaux de vote, aux mairies pour les cérémonies de mariage et les démarches relatives à l’état civil, à la remise des enfants à la sortie de l’école, aux lieux où sont délivrées des prestations médicales ou hospitalières, ou encore au déroulement d’examens ou de concours, y compris dans les enceintes universitaires.

    2. lorsque la délivrance de certains biens ou services impose l’identification des individus et, par suite, l’obligation pour ceux-ci de découvrir à cette occasion leur visage (achat de produits dont la vente est prohibée en deçà d’un certain âge ou devant donner lieu, en raison des moyens de paiement employés, à une identification).

Une telle mesure, sous réserve des dérogations nécessaires, invite donc les pouvoirs publics à décider dans quelles hypothèses il leur apparaît opportun de prévoir une obligation de découvrir son visage, la loi renvoyant à d’autres textes la détermination de lieux ou de situations où s’appliquerait une telle prescription.

Enfin, s’agissant des sanctions, le Conseil d’Etat a distingué deux cas de figure :

  • S’agissant des personnes qui dissimuleraient leur visage en méconnaissance des interdictions édictées, le Conseil d’Etat propose de créer une injonction de se soumettre à une médiation organisée par un organisme agréé, à titre de peine principale ou, si le juge l’estime nécessaire, de peine complémentaire à une amende. Ses modalités pourront être adaptées en fonction des motifs et de la nature de la dissimulation : il est clair qu’on ne peut traiter le problème du voile intégral comme celui des cagoules.
  • Quant aux instigateurs, le Conseil d’Etat a envisagé une incrimination pénale spécifique qui porterait sur le fait d’imposer à autrui par violence, menace, contrainte, abus de pouvoir ou abus d’autorité, de se dissimuler le visage en public, en raison de son appartenance à une catégorie de personnes, notamment à raison du sexe. La peine envisageable serait ici plus lourde puisqu’il s’agirait d’instituer un délit. Le juge pourrait également décider, à titre de peine complémentaire, de prononcer l’injonction de médiation sociale.


Le Conseil d’Etat a traduit ces dispositifs en formulations juridiques envisageables, sans pour
autant énoncer de propositions, seuls les pouvoirs publics étant compétents en la matière.

 

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AFP - 25/04/2010
L'affaire du niqab au volant attise la polémique sur l'interdiction du voile
 

L'affaire de la femme voilée verbalisée au volant et de son conjoint soupçonné de polygamie, apparue d'abord comme une aubaine pour la droite, a attisé la polémique au sein de la classe politique sur l'opportunité et l'efficacité d'une loi d'interdiction générale du voile intégral.

Durant tout le week-end, gauche et droite se sont écharpées sur ce sujet qui s'est emballé vendredi quand le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a demandé à son collègue Eric Besson (Immigration) d'étudier une éventuelle déchéance de la nationalité française d'un homme, conjoint d'une jeune femme verbalisée, début avril à Nantes, pour conduite en niqab.

"H.L", comme il se présente lui-même, est soupçonné par M. Hortefeux d'être polygame -il aurait quatre femmes toutes voilées et douze enfants selon le ministre - et de fraude aux aides sociales (ses femmes ou concubines percevraient l'aide pour parent isolé). En outre, il appartiendrait, selon le ministre, à la mouvance radicale du "Tabligh".

En plein débat sur l'opportunité et l'efficacité d'un projet de loi d'interdiction générale du port du voile intégral, l'affaire, d'abord apparue comme une aubaine pour la droite, a pris un tour polémique.

L'UMP a salué la fermeté de M. Hortefeux tandis qu'à gauche, on s'est étonné, à l'instar du député-maire de Nantes et chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, de cette coïncidence de calendrier, au point d'y voir une "opération politicienne".

"Hortefeux a eu raison de mettre les pieds dans le plat", s'est félicité dimanche le chef des députés UMP, Jean-François Copé. "Ce qu'a dit Brice Hortefeux est frappé au coin du bon sens et rappelle qu'en France, il y a des droits et des devoirs", avait jugé samedi le numéro un de l'UMP, Xavier Bertrand.

Après M. Ayrault, qui a demandé pourquoi le gouvernement feignait aujourd'hui de découvrir "une situation connue depuis longtemps par les services de l'Etat" et n'avait rien fait avant, Julien Dray a dénoncé "un montage politique", la construction "d'un scénario de dramatisation". Le tout visant, selon lui, "à préparer un contexte idéologique pour préparer les termes du débat de la présidentielle" de 2012.

"Que la droite joue avec ça, n'est pas une bonne méthode", a dit Manuel Valls (PS), favorable à une loi d'interdiction du voile intégral. "Une instrumentalisation", a renchéri François Hollande.

Marie-George Buffet (PCF) avait dénoncé samedi "une opération politicienne du plus mauvais goût" qui "fait le jeu des intégristes".

Soutenant M. Hortefeux, Jean-Marie Le Pen (FN) a estimé que "le plus important" n'était pas que les conjointes "portent le voile intégral", mais "qu'elles bénéficient de l'allocation de parent isolé".

 

Le collectif des mosquées de Nantes a protesté contre la médiatisation de cette affaire en s'indignant d'une "stigmatisation systématique".

L'islamologue Tariq Ramadan a jugé lors d'une conférence à Nantes que M. Hortefeux "trahi(ssait) les valeurs de la France" avec sa demande d'une l'éventuelle déchéance de la nationalité française.

M. Besson a prévenu les étrangers demandant la nationalité française à "se préparer à l'idée qu'ils devront plus que jamais respecter l'équilibre des droits et devoirs de la République".

Interrogé par l'AFP dimanche, le procureur de Nantes, Xavier Ronsin, qui n'a été saisi "à ce jour d'aucune plainte", s'est montré "prudent" sur la polygamie, car "si un homme est marié civilement mais a cinq maîtresses, l'adultère n'est plus puni par la loi".

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Marie-George Buffet - Secrétaire nationale du PCF - 6 mai 2010

 

Dès le lancement du débat sur l'«identité nationale», nous avons averti le gouvernement des dangers de sa démarche. Les dérives constatées du débat sur l'«identité nationale» étaient, de l'avis du Parti communiste français, intrinsèques à la formulation de celui-ci.

 

La tournure qu'ont pris les évènements depuis, l'entretien de cette démarche honteuse, montrent que le gouvernement souhaitait - et je pèse mes mots - l'installation dans la durée de tensions et de divisions au cœur de notre République.

 

Et c'est dans le contexte de ce débat qu'intervient le projet de loi interdisant le port du voile intégral et la récente affaire qui instrumentalise polygamie, islamisme et voile.

 

Si le gouvernement souhaitait vraiment lutter contre l'enfermement des femmes et le recul de leurs droits, alors il ne ferait pas cet amalgame  inacceptable.

 

Il ne permettrait pas que la République soit questionnée à partir d’un a priori sur le statut de Français mais engagerait au contraire un débat à partir de l'histoire de la construction de notre Nation et des droits de l’être humain, un débat qui mettrait au premier plan l'ambition de vivre ensemble la France.

 

Si le gouvernement voulait sincèrement et uniquement sanctionner ceux qui portent atteinte aux droits des femmes en les obligeant à porter le voile intégral, il ne ferait pas une loi spécifique en la matière mais ajouterait tout simplement un article à la loi contre les violences faites aux femmes, actuellement en examen entre l'Assemblée nationale et le sénat.

 

Suivant les avis émis par le Conseil d'Etat, il ferait appliquer les lois républicaines déjà existantes. Il organiserait la promotion de la laïcité et des valeurs d'égalité. Il réaffirmerait son opposition à tout ce qui conduit à l'enfermement des femmes et des jeunes filles, à leur mise en retrait de la vie sociale, à leur domination, au recul des principes de mixité, d'égalité et de libre disposition de son corps.

 

C'est donc bien une stratégie politicienne des plus dangereuses qui est mise en œuvre depuis maintenant plusieurs mois dans notre pays et qui peut se révéler très lourde de conséquences.

 

C'est la raison pour laquelle le groupe des députés communistes, refusant de cautionner une opération de consensus autour de cette stratégie, a décidé de ne pas prendre part au vote de la résolution de l'UMP. Et c'est la raison qui m'amène aujourd'hui à m'adresser solennellement au Président de la République :

 

Monsieur le Président, à mille lieues de vos préconisations répressives, j'affirme que le combat féministe passe par l'affirmation de l'égalité entre les hommes et les femmes, la lutte contre toutes les discriminations. Il passe par des droits assurant à chacune et chacun les moyens d'une vie sociale digne et pleinement autonome. Il passe par la promotion des droits des femmes dans toute la société. Il passe par la mise en œuvre du principe de laïcité.

 

Monsieur le Président, il est des déchirures qu'on ne peut pas refermer, des fractures qui marquent à jamais une Nation.

 

Votre politique met aujourd'hui la cohésion de notre République en danger.

 

J'appelle les Françaises et les Français à la contester de toutes leurs forces et à construire ensemble une société de partage, une société de justice sociale, une France du vivre-ensemble, la France que vous leur refusez !

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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 19:59
"Ces dernières années, des affaires de pédophilie ont secoué l'Eglise en de nombreux pays du monde, notamment aux Etats-Unis et en Australie, où le pape a rencontré des victimes, mais aussi au Canada et en Autriche, où l'épiscopat a indiqué vendredi vouloir prendre des mesures contre les coupables." conclue l' article  ci-dessous  de l'AFP
La condamnation est certes nécessaire, après des siècles de silence pour cacher ces actes scandaleux

Mais cela me pose 2 questions:
 1- Pourquoi tant de cas connus et (encore?) inconnus de pédophilie au sein du clergé catholique et cela à tous les niveaus, jusqu'au frère, archevâque, du pape Benoit XVI?  Relachement moral? Cas isolés? Ou problème majeur d'une Eglise catholique  qui interdit à ses ecclésiatiques de se marier, de "vivre normalement"!!!? Contrairement aux Pasteurs protestants, chez qui, ce genre de comportement n'existe pas, à ma connaissance.
Les donneurs de leçon de morale religieuse sont bien mal placés pour donner des leçons d'éthique!

2- Comment ne pas réagir à la volonté de Nicolas Sarkozy de promouvoir l'école et l'Université privées dirigées  par des autorités religieuses porteuses de telle pratiques "morales" vis-à-vis des enfants et des jeunes, pour mettre en cause l'école publique et laïque?
Précisemment l'école publique est une école laïque, ouverte à toutes les consciences, promouvant une pratique et des valeurs laïques, disposant d'enseignant(e)s qui ont une vie normale, et qui ne sont pas portés, sauf exceptions rares, à devoir profiter de leur autorité d'adultes "éducateurs" sur les jeunes  pour assouvir leurs pulsions  sexuelles.

Assez d'hypocrisie "morale" et de mise en cause de l'école publique et laïque! Non? Je ne suis pas anticlérical, je respecte les hommes et les femmes porteurs d'actes de foi. Je défends la laïcité. Mais je ne supporte plus la prétendue supériorité des curés par rapport aux enseignants, tant  vantée par le Sieur Sarkozy!!!        HM

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AFP - 06/03/2010 à 10h39

L'Eglise éclaboussée par de nouveaux scandales de pédophilie


Après les scandales retentissants de pédophilie au sein du clergé qui ont éclaté ces dernières années en de nombreux pays, des Etats-Unis à l'Irlande, l'Eglise doit faire face à de nouveaux abus, notamment dans un célèbre choeur dirigé par le frère du pape Benoît XVI.

photo : Gabriel Bouys , AFP/Archives


Le scandale en Allemagne a démarré fin janvier au prestigieux collège jésuite Canisius à Berlin. Son recteur avait reconnu que de nombreux anciens élèves avaient été victimes d'abus sexuels dans les années 1970 et 1980, impliquant au moins deux anciens professeurs jésuites.

Il s'est étendu à d'autres établissements scolaires, notamment celui d'Ettal, en Bavière, et a déjà provoqué plusieurs démissions d'ecclésiastiques.

Vendredi, c'est le choeur des petits chanteurs de Ratisbonne, également en Bavière, dirigé de 1964 à 1993 par l'évêque Georg Ratzinger, frère de Benoît XVI, qui a été touché à son tour.

L'évêché de Ratisbonne a reconnu un cas d'abus sexuel remontant au début des années 1950 mais il a ajouté disposer "d'informations sur plusieurs cas d'abus présumés entre 1958 et 1973". Mgr Ratzinger a assuré à une radio locale n'avoir été au courant de rien.

Le Vatican "prend très au sérieux toute l'affaire du scandale de pédophilie en Allemagne", a déclaré à l'AFP le père Ciro Benedettini, vice-directeur de la salle de presse du Vatican. Il s'est en revanche refusé à tout commentaire sur le cas précis de Ratisbonne.

La conférence épiscopale allemande a chargé l'évêque de Trêves, Mgr Stephan Ackermann, de faire la lumière sur ce vaste scandale.

Le président de la conférence épiscopale, Mgr Robert Zollitsch, doit avoir le 12 mars au Vatican une rencontre avec le pape Benoît XVI, qui, depuis le début de son pontificat, a fermement condamné ces comportements, exprimant à plusieurs reprises sa "honte" et assurant que les coupables "n'ont pas leur place dans l'Eglise".


Jusqu'à la fin du XXème siècle, l'Eglise, pour préserver son image, cultivait le secret et se contentait de transférer discrètement les présumés coupables, avec le risque qu'ils poursuivent leurs crimes dans leur nouvelle affectation.

Les affaires de pédophilie sont dévastatrices pour une institution très présente auprès des jeunes notamment à travers le catéchisme et les établissements scolaires. De plus, les indemnisations des victimes coûtent très cher à l'Eglise.

Alors que le pape doit s'adresser prochainement aux Irlandais, par le biais d'une lettre pastorale après une retentissante affaire de pédophilie, l'évêque de Ferns (sud-est), Mgr Denis Brennan, a même appelé à l'aide mardi ses paroissiens pour dédommager les victimes.

Dans la région de Dublin, des prêtres, couverts par leur hiérarchie, ont commis des abus sexuels sur des centaines d'enfants pendant plusieurs décennies.

Un autre scandale a éclaté lundi aux Pays-Basl'ordre des Salésiens de Don Bosco a annoncé qu'une enquête allait être ouverte sur des abus sexuels présumés commis par des membres du clergé sur des élèves d'un internat de la région d'Arnhem (est) dans les années 60.

Autre suite d'une affaire de pédophilie, la congrégation des Légionnaires du Christ au Mexique a demandé "pardon" jeudi à des enfants présumés de son fondateur, le père Marcial Maciel, victimes sexuelles du religieux mexicain, mort à 87 ans en janvier 2008 aux Etats-Unis.


Ces dernières années, des affaires de pédophilie ont secoué l'Eglise en de nombreux pays du monde, notamment aux Etats-Unis et en Australie, où le pape a rencontré des victimes, mais aussi au Canada et en Autriche, où l'épiscopat a indiqué vendredi vouloir prendre des mesures contre les coupables.

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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 08:43

Deux points de vue contradictoires :
-l'un de la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme, dont je partage la teneur et les propositions
-l'autre de Fabrice Rastier sur son blog que je vous invite à lire:
http://fabricerestier.20minutes-blogs.fr/archive/2009/12/30/pourquoi-je-suis-oppose-a-la-burka.html 

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COMMISSION NATIONALE CONSULTATIVE

DES DROITS DE L’HOMME 

http://www.cncdh.fr/

Avis sur le port du voile intégral 

(Adopté par l’Assemblée plénière du 21 janvier 2010) 


1.       A la suite d’une proposition de résolution de M. André Gerin[1], une mission d’information parlementaire a été créée sur la pratique du port de la burqa ou du niqab sur le territoire national, rebaptisée par la suite mission d’information parlementaire sur le port du voile intégral. Celle-ci a été instituée afin d’établir « un état des lieux de la pratique du voile intégral en France » et d’examiner « ses conséquences concrètes dans la vie sociale » et « son articulation avec les principes de la République française et, en particulier, celui de la liberté et de la dignité des femmes ». Le rapport de cette mission doit ( a été)  être rendu fin janvier 2010 

2.       La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) veille au respect des droits de l’homme, en tant que principes indivisibles et universels. En l’espèce, une intervention législative pourrait mettre en jeu les principes de liberté de pensée, de conscience et de religion, de droit au respect de la vie privée, et de liberté d’aller et venir.

 En prenant en compte la pluralité des positions sur un sujet aussi complexe, la CNCDH entend préciser quelques principes. 

3.       La CNCDH rappelle que dans une société libérale, toute restriction aux droits garantis par la Constitution et par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, notamment le droit au respect de la vie privée et familiale, la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté d’expression et la liberté de circulation doit être prévue par la loi, et constituer une mesure nécessaire, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui[2]. En ce sens, la loi doit être de portée générale, égale pour tous, et ne pas viser de situations particulières, conformément à l’article 34 de la Constitution. A cet égard, les lois d’exception comme les lois de circonstances doivent, dans la mesure du possible, être soigneusement évitées.
 

4.       C’est donc à l’aune du principe de nécessité que doit être jugée une intervention législative. Tout projet ou proposition de loi doit veiller à ce que les effets pervers ne soient pas supérieurs aux effets souhaités, et que les atteintes portées à la liberté de pensée, de conscience et de religion, au droit au respect de la vie privée, et à la liberté d’aller et venir soient strictement nécessaires, et proportionnés au regard du but qui les fonde.


5.       Des limitations à la liberté de religion peuvent être fondées sur la nécessité de prévenir les troubles à l’ordre public[3]. Le port du voile intégral dans les espaces publics peut être, dans certaines situations, une atteinte à l’ordre public. Ainsi, la prohibition ponctuelle du port du voile intégral lorsque l’identification de la personne est nécessaire, par exemple au guichet de banques, pour des parents allant chercher leurs enfants à l’école, ou au sein d’hôpitaux peut être justifiée et nécessaire au regard de l’ordre public. Sur ce fondement, l’autorité réglementaire compétente peut prendre un acte administratif prohibant le port du voile intégral. 


6.       Une telle prohibition du port du voile intégral ne peut être que limitée dans l’espace et dans le temps, et en raison de circonstances particulières. Dans un certain nombre de cas, cette prohibition est déjà appliquée. Une prohibition du port du voile intégral dans tous les espaces publics sur le fondement de l’ordre public ne saurait, sauf à étendre abusivement cette notion, être justifiée ni être considérée comme nécessaire dans une société démocratique, eu égard notamment à la gravité des atteintes aux droits de l’homme qu’elle occasionnerait. 


7.       La CNCDH souligne que le port du voile intégral lorsqu’il est imposé, est constitutif d’une atteinte à la dignité de la personne humaine. Ce vêtement apparaît pour beaucoup comme une contrainte sociale, que l’on peut considérer comme une forme d’oppression. Par ailleurs, la CNCDH comprend que l’absence de possibilité d’identification pose un certain nombre de problèmes au regard des principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité. L’impossibilité de distinguer le visage des femmes portant le voile intégral peut ainsi être perçu comme une négation de leur personnalité, et comme un refus de communication avec autrui ; en somme, le port du voile intégral rend la femme invisible aux autres et limite ses possibilités de relations sociales, cela empêchant, selon certains, que les femmes puissent y exprimer leur identité. 


8.       A ce titre, la CNCDH rappelle que l’égale dignité des hommes et des femmes est consacrée par plusieurs textes de droit interne et international. Ainsi, le préambule de la constitution de 1946 rappelle dans son article 3 que la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme. De même, la Charte des Nations Unies et l’ensemble des traités internationaux garantissent une égalité effective des femmes et des hommes. En outre, la Convention pour l’élimination des discriminations envers les femmes du 18 décembre 1979, ratifiée par la France le 14 décembre 1983, prévoit à l’article 5 que les Etats « prennent toutes les mesures appropriées pour modifier les schémas et modèles de comportement socioculturel de l’homme et de la femme en vue de parvenir à l’élimination des préjugés et des pratiques coutumières, ou de tout autre type, qui sont fondés sur l’idée de l’infériorité ou de la supériorité de l’un ou l’autre sexe ou d'un rôle stéréotypé des hommes et des femmes »


9.       Cependant, la gravité de cette atteinte à la dignité diffère selon que le port du voile intégral est revendiqué comme volontaire ou non, et, si certaines personnes portant le voile intégral partagent l’idée d’une infériorité de la femme, le vêtement en lui-même ne peut être purement et simplement assimilé à une idéologie. A ce titre, concernant les femmes revendiquant un port du voile intégral volontaire, il apparaît difficile de s’assurer de leur consentement réel, et des influences qu’elles ont pu subir. De plus, il est complexe de distinguer les femmes qui portent le voile intégral de manière revendiquée, des femmes qui le portent de manière subie. En ce sens, l’endoctrinement de certaines personnes peut, dans une certaine mesure être assimilable à une dérive sectaire. 


10.   La prohibition du port du voile intégral pour des personnes revendiquant pleinement cette pratique pourrait aussi être regardée comme portant une atteinte à leur liberté de conscience. Par ailleurs, les femmes subissant le voile intégral se verraient doublement punies, dans la mesure où une loi risquerait de porter atteinte à leur liberté de circulation. De plus, les personnes imposant aux femmes le port du voile intégral pourraient continuer à jouir de tous leurs droits, alors même que celles qui en seraient victimes subiraient une véritable discrimination. Une loi prohibant le port du voile intégral dans les espaces publics risquerait donc d’avoir, en pratique, des effets pervers, et ne pas être proportionnée aux buts en vue desquels elle a été créée. Sans se prononcer à ce stade sur l’opportunité d’une loi ayant un champ d’application plus réduit, la CNCDH entend rappeler que le soutien aux femmes qui subissent des violences doit être une priorité politique, conformément à la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes[4], ce qui pourrait être une mesure plus appropriée pour protéger le droit à la dignité des femmes portant le voile intégral. 


11.   La CNCDH rappelle son attachement au principe de laïcité. Consacrée depuis plus d’un siècle, la laïcité constitue ainsi une valeur fondatrice de la République française, conciliant la liberté de conscience, le pluralisme religieux et la neutralité de l’Etat[5]. La laïcité semble aujourd’hui faire l’objet de deux dérives contradictoires. D’une part, certains tendent à réduire le principe de laïcité à un simple principe de tolérance, justifiant un repli communautariste. D’autre part, certains semblent réclamer aujourd’hui un rejet de tout signe religieux dans l’espace public. Or, non seulement la République « assure la liberté de conscience » mais en outre elle « garantit le libre exercice des cultes » (article 1er de la loi de 1905), la République respectant « toutes les croyances » (Article 1er de la Constitution)[6]. La séparation des Eglises et de l'Etat ne doit donc pas être comprise comme visant à l'éviction hors de l'espace public de toute manifestation d'une conviction religieuse, mais comme l'affirmation d'une différence de nature entre d'une part la poursuite, par un ou plusieurs individus, d'un engagement intime qui leur est propre (l'adhésion à une croyance et les manifestations collectives possibles de cette adhésion) et d'autre part la participation du citoyen à la vie politique, c'est-à-dire aux affaires « publiques ». Ainsi doit être comprise la distinction fondamentale entre  « sphère privée » et « sphère publique »[7]. Si, dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit en application du principe de laïcité[8], il ne pourrait servir à lui seul de fondement à une prohibition du port du voile intégral.

Eu égard au principe de laïcité, il n’appartient pas à l’Etat de déterminer ce qui relève ou non de la religion


12.   Par ailleurs, la CNCDH s’inquiète d’un débat qui risque d’assimiler l’ensemble des musulmans à une minorité radicale, même si la doctrine islamique majoritaire ne considère pas que le port du voile intégral soit une prescription religieuse. La CNCDH a déjà, à maintes reprises, dénoncé la stigmatisation qui tend à se développer à l’encontre des musulmans[9], et entend prévenir toute mesure favorisant l’hostilité à leur égard. Par ailleurs, la CNCDH pense qu’une loi prohibant le port du voile intégral, très probablement perçue et vécue comme anti-musulmane, risquerait de renforcer l’audience et l’influence de ces mouvements radicaux qu’il convient de condamner. 


13.   A ce titre, la CNCDH estime que le port du voile intégral peut être l’expression d’une réaction à un sentiment de discrimination et de marginalisation qu’il ne faudrait pas encourager. C’est pourquoi, bien plus qu’une loi spécifique, un travail de médiation et de dialogue social pourrait permettre de régler un certain nombre de difficultés liées au port du voile intégral, et, dans une certaine mesure, permettre de modifier les pratiques de port du voile intégral qui sont fondées sur l’idée de l’infériorité ou de la supériorité de l’un ou l’autre sexe ou d'un rôle stéréotypé des hommes et des femmes. 


14.   La CNCDH craint un regain de controverses internationales au sein des organisations internationales de promotion et de protection des droits de l’homme qui avaient émergés à la suite de la loi du 15 mars 2004, alors que le contexte actuel, apaisé, encourage à la prudence et à la mesure. 


15.   La CNCDH estime nécessaire de faire œuvre de pédagogie, dès l’école, afin de permettre de faire une distinction nette entre la connaissance et la croyance, et de permettre à tous de mieux comprendre les religions et la laïcité en tant que faits historiques et faits sociaux, et de poser les bases d’un vivre ensemble.

A ce titre, la CNCDH souligne que l’éducation aux droits de l’homme, et les cours d’éducation civique, juridique et sociale doivent être une priorité, en visant les femmes et les hommes, afin de permettre la participation de tous à la vie de la cité, dans un esprit d’ouverture. 


16.   La CNCDH souligne qu’une prohibition du port du voile intégral peut sembler difficile à mettre en œuvre en pratique. Il conviendrait à cet égard de prendre en compte les risques qu’une intervention législative pourrait entraîner pour les intérêts français et les Français à l’étranger. 


17.   La rédaction d’une loi ne serait pas sans poser de problème. Concernant les personnes à qui cette loi s’appliquerait, il conviendrait de déterminer si la prohibition du port du voile intégral vise les ressortissants français, les candidats à la naturalisation, les résidents de longue durée, les détenteurs de visa de courte durée, ou les touristes…

 

18.   Par ailleurs se pose la question de savoir quelle serait la définition ou la description objective du vêtement incriminé et ou s’arrêtera l’interdiction.

 

19.   De plus, concernant le champ d’application territoriale d’une prohibition du port du voile intégral, plusieurs espaces peuvent être concernés : si le domicile semble exclu, au nom du droit à l’intimité, les notions d’espace public et d’espace privé restent à définir.

 

20.   Enfin, concernant les effets juridiques d’une éventuelle prohibition, il conviendrait de déterminer les sanctions prévues (amende, confiscation du vêtement litigieux), et les personnes étant visées par la loi (les femmes portant le voile intégral, leurs familles, ou leurs proches), ainsi que les cas d’aggravation de la peine, notamment pour la récidive.

     

21.   Sur le plan international, avant toute intervention législative, il convient de prendre en compte que les arguments invoqués et les dispositions adoptées risquent d’être transposés dans des pays étrangers, avec des objectifs diamétralement opposés. L’idée que chaque Etat est souverain pour imposer des codes vestimentaires, ou pour définir ce qui est conforme à la moralité ou à la dignité de la femme, peut introduire le relativisme juridique allant à l’encontre de l’universalisme des droits de l’homme, et de l’égalité entre les sexes.

 

22.   Au regard de l’analyse de tous ces éléments et du dispositif normatif existant, la CNCDH n’est pas favorable à une loi prohibant le port du voile intégral.


 

La CNCDH formule en conséquence les recommandations suivantes visant à guider les réflexions du Gouvernement et du Parlement sur le port du voile intégral : 

1. En premier lieu, la CNCDH n’est pas favorable à une loi prohibant de manière générale et absolue le port du voile intégral. 

2. Elle rappelle que le soutien aux femmes qui subissent toutes forme de violence doit être une priorité politique. 

3. Elle préconise, afin de lutter contre toute forme d’obscurantisme, d’encourager la promotion d’une culture de dialogue, d’ouverture et de modération, afin de permettre une meilleure connaissance des religions et des principes de la République. 

4. Elle appelle au renforcement des cours d’éducation civique – y compris l’éducation et la formation aux droits de l’homme – à tous les niveaux, en visant les hommes et les femmes. 

5. Elle demande la stricte application du principe de laïcité et du principe de neutralité dans les services publics, et l’application des lois existantes. 

6. Elle souhaite que, parallèlement, des études sociologiques et statistiques soient réalisées, afin de suivre l’évolution du port du voile intégral.

*****

(Résultat du vote en Assemblée plénière - pour : 34 voix ; contre : 2 ; abstention : 0)

 


[1] Proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur la pratique du port de la burqa ou du niqab sur le territoire national du 9 juin 2009.: http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/propositions/pio...

[2] Article 9 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales

Liberté de pensée, de conscience et de religion

1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites.

2. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui.

Article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques :

1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté d'avoir ou d'adopter une religion ou une conviction de son choix, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, individuellement ou en commun, tant en public qu'en privé, par le culte et l'accomplissement des rites, les pratiques et l'enseignement.

2. Nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d'avoir ou d'adopter une religion ou une conviction de son choix.

3. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet que des seules restrictions prévues par la loi et qui sont nécessaires à la protection de la sécurité, de l'ordre et de la santé publique, ou de la morale ou des libertés et droits fondamentaux d'autrui.

4. Les Etats parties au présent Pacte s'engagent à respecter la liberté des parents et, le cas échéant, des tuteurs légaux de faire assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions.

[3] La Cour européenne des droits de l’homme considère ainsi que des exigences de sécurité individuelle ou collective peuvent justifier une limitation de la liberté de religion. Elle a décidé que les sikhs pratiquants portant le turban pouvaient être obligés de l’ôter afin de pouvoir porter un casque lorsqu’ils circulent à moto (X c. Royaume-Uni, no 7992/77, décision de la Commission du 12 juillet 1978, Décisions et rapports (DR) 14, p. 234), ou encore afin de pouvoir se soumettre aux contrôles en vigueur à l’entrée des consulats (El Morsli c. France (déc.), no 15585/06, 4 mars 2008 ou des aéroports (Phull c. France (déc.), no 35753/03, CEDH 2005-I, 11 janvier 2005).

[4] Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes, 21 décembre 1993 :

 http://www2.ohchr.org/french/law/femmes_violence.htm

[5] Avis en réponse à la consultation du Bureau du Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies sur le suivi par la France de la Résolution 7/19 du Conseil des droits de l’homme du 27 mars 2008 sur « la lutte  contre la diffamation des religions »,  (Adopté par l’Assemblée plénière du 12 juin 2008), http://www.cncdh.fr/IMG/pdf/08.06.12_Avis_diffamation_des... 

[6]  Art. 1. de la Constitution de la V° République :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. »

[7]La laïcité aujourd’hui, rapport d’étape de la CNCDH,  http://www.cncdh.fr/IMG/pdf/La_laicite_aujourd_hui.pdf   

[8] loi du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics :

http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEX...

A ce propos la CNCDH avait fait valoir : « La loi du 15 mars 2004 sur le port de signes religieux ostensibles dans les écoles publiques – primaires et secondaires - doit être appréhendée dans ce contexte. Issu d’une réflexion collective approfondie menée par une commission de Sages, présidée par le Médiateur de la République, ce texte ne doit pas être conçu comme une mesure discriminatoire à l’égard des religions dans leur ensemble ou d’une religion en particulier. Il a pour objectif de réaffirmer le principe de laïcité qui garantit la liberté de conscience et le pluralisme religieux dans l’espace public, en assurant la liberté de chacun de s’exprimer et de pratiquer sa religion. Si la loi interdit les signes religieux ostensibles, c'est-à-dire les signes et tenues dont le port s’apparente à une forme de prosélytisme religieux excessif, elle autorise les signes discrets d’appartenance religieuse ».

Avis en réponse à la consultation du Bureau du Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies sur le suivi par la France de la Résolution 7/19 du Conseil des droits de l’homme du 27 mars 2008 sur « la lutte contre la diffamation des religions », 12 juin 2008 :

http://www.cncdh.fr/IMG/pdf/08.06.12_Avis_diffamation_des...

[9]Etude sur « l’intolérance et violences à l’égard de l’Islam dans la société française », 31 octobre 2003 http://www.cncdh.fr/IMG/pdf/Etude_Intolerance_a_l_islam_2...

 

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Le Conseil fédéral suisse
                refuse d'interdire la burqa
26.02.2010 15:53
Pour le gouvernement, la burqa permet à certaines femmes d'avoir une vie sociale. [Reuters]
Le Conseil fédéral reste opposé à une interdiction du port de la burqa, vu le peu de femmes concernées en Suisse. Pas question non plus de différencier les femmes résident en Suisse et les touristes, a annoncé le gouvernement vendredi.

Etablir un distinguo entre les femmes résidant en Suisse et les touristes ne semble guère praticable et ne serait pas sans poser des problèmes d'égalité de traitement, écrit le gouvernement dans sa réponse à une interpellation du conseiller national Christophe Darbellay (PDC/VS).
Le Conseil fédéral ne voit en outre aucune analogie entre la burqa et l'interdiction de manifester cagoulé prévue par maints cantons.

Intégration

Quant à savoir si le port du voile intégral nuit à l'intégration des musulmanes concernées, il est partagé. Le fait pour une personne de masquer totalement son visage réduit le contact visuel ce qui peut constituer un obstacle à son intégration. Mais cela permet aussi à des femmes d'accéder plus facilement à l'espace public car, sans voile, elles resteraient cloîtrées chez elles, estime-t-il.
Le gouvernement estime à moins d'une centaine le nombre de musulmanes voilées de la tête au pied. (...)

Source: tsrinfo.ch (radio suisse) et merci à ... mon informateur!

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 11:42

Ca commence à me chauffer!

° En Ile-de-France Besancenot recommence son onemen show des européennes. C'est une décision stratégique regrettable, qui a une dimension nationale. Marre des groupuscules qui veulent pêter plus haut qu'ils le ...cul et font cavalier seuls. Pour quelle efficacité? Pour changer concrétement, réellement quoi?

° En Poitou-Charentes, cest la Fédération du PCF de Charente-Maritime qui fait trainer, qui pose des conditions inaceptables par les autres partenaires ( PG, Fase, mais aussi les 3 autres Fédérations du PCF du Poitou-Charentes ET NPA, ici unitaire). Les quels dirigeants du PCF 17 ne veulent qu'une chose: avoir des sièges en ralliant la liste conduite par S Royal dès le 1er tour! Et Npa et Fase veulent refuser toute réflexion commune après le 1er tour et annoncer maintenant et catégoriquement qu'il n'y aura pas de désistement, ni fusion avec la liste de s. Royal. Tout se discute entre nous et avec les autres listes de gauche et progressistes. Et on verra ce qu'n pensent les électeurs et électrices de gauche aujourd'hui et lors du 1er tour                                                      
Car Ségolène Royal a décidé de prendre 5 "personnalités" issues du Modem, ce qui effectivement constitue aujpourd'hui une cas inacceptable à gauche. Cela amène d'ailleurs des réactions au sein même du Parti Socialiste.
 
Tout bouge. Soyons ouverts, offensifs, unitaires sur des propositions clairement à gauche.
C'est pourquoi, je ne comprend pas la position intransigante du Npa du Poitou et de la Fase ( voir communiqu" ci-dessous).
Que l'union se fasse au 1er  tour à la gauche de la liste de Ségolène Royal, y compris avec des socialistes qui n'acceptent pas la stréatégie centriste de Ségolène Royal et allons vite devant les électeurs
Et pour le second tour, nous verrons le poids de cette liste vraiment de gauche et les réactions de Ségolène Royal.
Mais ne faisons pas le jeu de la droite. Ne laissons pas faire la droite aui veut reconquérir la région. Poussons à gauche!                                                                     H Moulinier
                                                                                                                            
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http://eco.rue89.com/regionales-2010/2010/01/20/pcf-besancenot-enfonce-le-npa-dans-un-isolement-134682


    « Besancenot enfonce le NPA dans un isolement », pour le PCF

                    Par Julien Martin | Rue89 | 20/01/2010 | 16H09

 

Fini l'heure du grand rassemblement à la gauche de la gauche. En annonçant ce mercredi sa propre candidature au nom du NPA pour les régionales en Ile-de-France, Besancenot confirme la fracture avec le Front de gauche, qui réunit PCF et Parti de gauche de Mélenchon. Tête de liste de ce Front de gauche dans la même région, le communiste Pierre Laurent estime « regrettable » cette décision, dans un entretien à Rue89.

Que pensez-vous de la candidature d'Olivier Besancenot ?

En s'engageant personnellement, il confirme malheureusement le choix qui est d'enfoncer le NPA dans une stratégie d'isolement, au lieu du rassemblement que nous lui avons proposé. Je pense que c'est une décision regrettable par rapport au besoin d'unité de la gauche de transformation sociale.

 

Qu'est-ce qui a empêché le PCF, le PG et le NPA de se présenter unis aux régionales ?

La question qui fait débat, c'est est-ce que nous voulons une gauche réellement transformatrice, c'est-à-dire qui porte des objectifs de rupture avec la politique de la droite très brutale aujourd'hui, mais qui considère que nous pouvons porter ces objectifs jusqu'au pouvoir, que nous pouvons les porter dans des majorités régionales. […]

Nous nous voulons justement une gauche du possible, une gauche qui rende possible la transformation sociale tout de suite. Je crois que c'est notre volonté d'engagement dans les majorités régionales qui a fait débat avec le NPA. Le NPA dit que rien n'est possible dans ces majorités. Nous ne le pensons pas. […]

 

Il n'y a donc pas de différences programmatiques entre Olivier Besancenot et vous ?

Je crois que ce n'est pas justement sur le programme qu'il y a le plus de différences. Il y a beaucoup de propositions qui sont communes. Nous nous retrouvons dans beaucoup de mobilisations sociales en commun. […] Je crois qu'il y aurait suffisamment de commun pour construire des choses ensemble.

Après peut-être, une des choses qui nous différencie, c'est que, nous, nous insistons beaucoup sur la question du pouvoir que doivent retrouver les salariés sur les choix financiers dans les entreprises. […]

Peut-on imaginer une alliance au second tour, si vos scores respectifs le permettent, entre le Front de gauche et le NPA en Ile-de-France ?

[…] Il faudra bien se rassembler avec l'ensemble des forces de gauche pour battre la droite. Toute autre combinaison risquerait de conduire inévitablement à la victoire de la droite dans les régions. Et je crois qu'aucune des forces de gauche ne le souhaite. Toutes les forces de gauche seront devant l'exigence de se rassembler au second tour.

La suprématie à gauche du Parti socialiste ne peut-elle donc être contestée que par Europe Ecologie ?

Ce serait une erreur de considérer que la question qui se pose à gauche est de savoir qui du Parti socialiste ou d'Europe Ecologie sera en tête entre ces deux forces-là, parce que ce serait renoncer à faire grandir dans la gauche une réelle ambition de transformation.

La démarche qui est la nôtre avec le Front de gauche, qui est justement un rassemblement sans exclusive, est en train de progresser. Pas dans toutes les régions, […] mais c'est en train de progresser
.
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FASE-Alternatifs  - Poitou-Charentes


Les différents comités FASE du Poitou-Charentes se sont réunis aujourd'hui 20 janvier 2010 pour examiner, après deux mois de débats, les perspectives d'aboutissement des négociations entre les organisations qui ont déclaré vouloir présenter une liste "Ensemble pour un Poitou-Charentes à gauche, ...." à l'élection régionale de mars 2010.

A l'issue de cette réunion ils ont adopté à l'unanimité la position suivante :

1. La FASE et les Alternatifs estiment que la situation de blocage actuelle est le fait exclusif de l'intransigeance  d'une partie des militants communistes. Ils espèrent toutefois que la raison va enfin l'emporter et que le PCF saura très rapidement, tant sur l'accord politique global que sur la composition des listes, faire des propositions conformes à l'avis très majoritaire et respectueuses des nécessaires équilibres entre toutes les composantes de la liste. En rassemblant les partis du Front de Gauche, le NPA, la FASE, les Alternatifs, R&S (et le M'PEP ?) et en menant une campagne dynamique, la liste
"Ensemble pour ...." obtiendra -c'est l'objectif réaliste qu'elle se fixe- un score supérieur à 10%.

2. Après l'annonce de Ségolène Royal de la participation à sa liste -dès le premier tour- de personnalités de droite, le problème de la fusion au 2ème tour avec la liste du PS est désormais exclu. La FASE et les Alternatifs estiment inimaginable l'absence de la gauche au second tour de l'élection régionale ; ils sont donc favorables au maintien de la liste
"Ensemble pour ...." au 2ème tour, seul moyen au demeurant pour elle d'avoir des élus.

3. - Dans l'hypothèse où un accord global
ne serait pas rapidement conclu, la FASE et les Alternatifs sont favorables à la constitution d'une liste unitaire sans le PCF et y participeront si elle rassemble au moins le NPA et le PG.
    - Dans le cas où le Parti de Gauche rejetterait cette union, les différents comités FASE ainsi que les Alternatifs seront, après consultation de leurs adhérents, libres de leur choix de participer ou non à une liste à l'initiative du seul NPA.



A Niort le 20 janvier 2010

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 09:50
Jean-François Copé, Président du groupe des députés UMP, a annoncé, le 22/12/2009, sa volonté de faire voter une loi d'interdiction de ce port du voile intégral dans l'espace public, sans attendre les conclusions de la Mission parlementaire.

Par delà un coup médiathique, ...

Certes, JF Copé se fait une pub à bon compte. Il a cependant été rappelé à l'ordre aussitôt par le Président de l'Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, qui a jugé l'initiative "prématurée par rapport à la réponse que l'Assemblée pourrait donner".

Mais au-delà de ce coup de clairon, il me semble que JF Copé s'enfonce dans le sillon tracé par le Ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, aux ordres du Président Sarkozy, celui du "débat" sur "lidentité nationale". Il tente, de manière vidicative d'exploiter le filon de cette 'identité nationale" qui fleure bon l'exploitation de l'immigration comme bouc émissaire à la crise et outil de récupération (ou tentative de récupération des voix de l'extrême-droite.

Une proposition de loi anti-laïque

 La laïcité n'est pas anti-religieuse. J'ai déjà exprimé cette analyse dans des articles précédents.
Elle est une conception politique qui se fonde sur la liberté absolue de conscience, qu'elle soit religieuse, agnostique ou athée. Et en France cela s'est traduit, en 1905, par l'adoption de la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat. L'Etat et les services publics qu'il gère ( administrations, Education Nationale, Hôpitaux, ...) doivent être au service du bien commun, du "vivre ensemble", sans référence aux convictions privées de chacun, individuellement ou en groupes.

"La laïcité, comme principe politique d'organisation, s'applique aux institutions et non aux individus" écrit le responsable de la Libre Pensée de Gironde, Christian Baqué, dans "Sud-Ouest" du 29/12/09. Je partage son analyse, tout en n'étant pas membre de la Libre-Pensée.

D'autant que celui-ci rappelle que la loi de 1905 ne fut pas une "loi de destruction des religions" comme le voulaient certains députés et ministres libre-penseurs, mais une "loi de séparation des glises et de l'Etat", une loi de pacificatioon sociale, de respect des convictions, qui a permis à la France de vivre en paix depuis plus d'un siècle.

Une proposition autoritaire pour ne pas dire totalitaire!

Faut-il rappeler que Napoléon 1er, dans le Code civil, interdisait le port du pantalon pour les femmes! Et que le Grèce des Colonels avait interdit les cheveux longs et la mini-jupe!

Les libertés individuelles sont le fondement de notre République, une, indivisible, sociale et laïque! Elles garantissent le respect de notre vie privée dans notre pays.  Chacune et chacun a donc le drpoit de s'habiller comme il l'entend, sous réserve, bien entendu, du respect de l'ordre public!

Pour autant, je l'écrivais dans mon précédent article, rien ne nous interdit de nous interroger sur la signification du port de la burka par un nombre, limité, de femmes en France.

 N'est-ce pas une fausse liberté individuelle de ces femmes, souvent consentantes?

 N'est-ce pas symbolique d'une position de soumission sociale à l'homme? Pourquoi seules les femmes devrait-elles cacher leur corps à la vue des autres, dans la rue? La publicité, voire  la pornographie, qui fait trop souvent de la femme un simple  "objet de désir", est certes criticable, condamnable. Pour autant, exprimer sa dignité et son identité culturelle, voire cultuelle, en se drapant dans un voile intégral, ne me semble pas l'expression d'une image respectueuse de la femme, dans une société française et européenne qui pose l'égalité hommes-femmes comme un principe fondamental.

Cela dit, ces débats sur la burka et "l'identité nationale" ne cachent-ils pas une profonde remise en cause de la laïcité ert plus globalement de tout ce qui fait la France, son histoire, ses conquêtes sociales?

Je le crois. Pendant ce temps là, Nicolas Sarkozy continue son oeuvre de destruction de tout ce qui fait la France depuis 1936, la Libération, voire depuis la Révolution Française. C'est une démarche pétiniste, très inspirée du tatchérisme britannique, de cette volonté neo-conservatrice d'imposer une société plus "ouverte" aux intérêts de la haute bourgeoisie.

Sur le plan laïque, cette politique de N Sarkozy met en cause profondément la loi de 1905 et le service public d'Education Nationale. Je vous renvoie à des articles précédants:

° N. Sarkozy et l'UMP jouent l'enseignement supérieur catholique et privé contre l'Université publique

° Débat sur "l'identité nationale": un leurre pour faire passer la pillule!

° Le débat sur l'identité nationale " n'est ni libre, ni pluraliste, ni utile"

° Les députés de droite ont voté le chèque éducation pour l'école privée! Scandaleux

Mais le débat reste ouvert!

° Voici un autre point de vue de Fabrice Restier sur son Blog Charentais-maritime
http://fabricerestier.20minutes-blogs.fr/archive/2009/12/30/pourquoi-je-suis-oppose-a-la-burka.html
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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 19:49
Le Pape Benoit XVI a proclamé, le 19-12, "Vénérables" 2 de ses prédécesseurs, jean Paul II et ... Pie XII!
Ce décret sur les "vertus héroïques" de Pie XII constitue une surprise, qui provoque des réactions parfois indignées.
Le "dossier" de Pie XII était en stand by, rangé dans les tiroirs du Vatican, par les prédécesseurs de Benoit XVI. Benoit XVI, ardent admirateur de Pie XII, qui s'est recueilli sur sa tombe, vient de le resortir. Peut-être pour faire oublier son engagement de jeunesse dans les Jeunesses Hitlériennes, ou en fidélité à cet engagement? A la fin des années 60, Pie XII avait été accusé d'avoir eu une attitude passive face à l'Holocoste


"Benoit XVI réécrit l'histoire"...

"Benoit XVI réecrit l'histoire" affirme Stephan Kramer, Secrétaire général du Conseiul central des juifs d'Allemagne. La communauté juive de Rome a exprimé une position "critique", demandant l'accès aux archives vaticanes de l'époque et rappelant le départ en 1943 d'un train de déportés juifs vers Auschwitz "dans le silence de Pie XII". Ce que dit aussi, ci-dessous, Hannah Arendt.

"Le vicaire, un silence coupable?"

Voici quelques extraits d’un texte de Hannah Arendt datant de 1964. Son texte a pour titre : « Le Vicaire, un silence coupable ? » Il est un compte-rendu de la pièce de Rolf Hochhuth, Le Vicaire.

Voici comment Arendt résume le propos de cette pièce :« Elle a pour thème le silence du pape Pie XII sur le massacre des Juifs d’Europe durant la Deuxième Guerre mondiale et a donc implicitement trait à la politique du Vatican envers le IIIe Reich ».


* Dans le compte-rendu qu’elle en propose, Arendt revient également sur la période précédente, allant de 1933 à 1939, et aborde l’attitude du prédécesseur de Pie XII, le Pape Pie XI. Après avoir rappelé que si l’« épiscopat allemand avait condamné le racisme, le néo-paganisme et le reste de l’idéologie nazie en 1930 », il se rallia cependant au régime nazi dès sa prise de pouvoir en 1933 et ne cessa de coopérer avec lui jusqu’à sa chute, allant même jusqu’à « déterminer l’ascendance juive des personnes » de sa propre institution, Arendt évoque ici l’attitude particulière du Saint-Siège sous le Pape Pie XI, c’est-à-dire par différence avec celle des épiscopats nationaux, allemand, français, belge ou hollandais : « Le Saint-Siège avait sa politique à l’égard du IIIe Reich et, jusqu’au début de la guerre, cette politique exerça une protection plus amicale encore que celle de l’épiscopat allemand.
Osservatore Romano, « avait souligné que la condamnation de son programme religieux et culturel n’impliquait pas nécessairement un refus de la coopération politique », cependant que ni les protestations des évêques hollandais contre la déportation des Juifs, ni la condamnation de Galen pour euthanasie ne furent jamais appuyées par Rome.


Ainsi, remarquait Waldemar Gurian - avant l’arrivée au pouvoir des nazis, lorsque les évêques allemands avaient en 1930 condamné le parti national-socialiste -, le journal du Vatican, l’


Rappelons-nous que le Vatican avait signé un Concordat avec le régime hitlérien durant l’été 1933 et que Pie XI avait chanté les louanges de Hitler.


Le Pape était en effet « le premier chef d’État à se joindre à lui pour désavouer ouvertement le bolchevisme », devenant ainsi, selon les termes mêmes des évêques allemands, « le premier souverain étranger à gratifier Hitler d’une poignée de main, symbole de la confiance ».

Le Concordat ne fut jamais abrogé, ni par Pie XI ni par son successeur (Pie XII).


Qui plus est, l’excommunication de l’Action française, un groupe français d’extrême droite condamné comme hérétique en 1926, fut levée par Pie XII en juillet 1939, c’est-à-dire à un moment où le groupe n’était plus simplement réactionnaire, mais franchement fasciste. (...) Le régime nazi avait rendu caduc et nul le Concordat à peine signé et, tout le temps qu’il fut en vigueur, le IIIe Reich ne reçut qu’une seule et violente semonce - celle de l’encyclique de Pie XI Mit brennender Sorge (Un souci brûlant) en 1937.

Elle condamnait le « paganisme » et lançait un avertissement contre la priorité absolue accordée aux valeurs racistes et nationales, mais jamais n’étaient prononcés les mots « juif » ou « antisémitisme » et l’encyclique se souciait uniquement de "la campagne de calomnies anti-catholique et anti-cléricale du parti nazi ».


* Quant à l’attitude de Pie XII lors de la période 1939-1945, Arendt la résume en ces termes au début de son compte-rendu : « Les faits eux-mêmes sont indiscutables. Personne n’a nié que le pape possédait toutes les informations utiles sur la déportation nazie et la « réinstallation » des Juifs..

Personne n’a nié que le pape s’était bien gardé d’élever la voix pour protester lorsque, durant l’occupation allemande de Rome, les Juifs, y compris les Juifs catholiques (c’est-à-dire ceux qui s’étaient convertis au catholicisme) furent raflés juste sous les fenêtres du Vatican, et dirigés vers la solution finale »

Mais, selon P.-A. Taguieff, c’est là oublier la « mise au point décisive » que fit le Saint-Siège en date du 6 septembre 1938, lorsque le pape Pie XI expliqua à une poignée de pèlerins belges que l’« antisémitisme est inadmissible », même si, faut-il le rappeler, il convient de reconnaître à quiconque le « droit de se défendre, de prendre les moyens de se protéger contre tout ce qui menace ses intérêts légitimes ».

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Quelques articles sur ce blog à propos de Benoit XVI:

* Le Pape ... capote !

*Pour le Vatican: l'avortement est plus grave que le viol d'un fillette

*Pétition pour que le Pape revienne sur ses déclarations anti-capotes

*Le Pape Benoit XVI et l'évêque intégriste: l'effet boomerang


*Ne confondons pas laïcité et non-croyance!

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  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
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