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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 18:03
Le Giec, Groupement Interministériel d'Etude du Climat, est sur la selette, après l'échec de la Conférence de Copenhague. Derrière cette mise en accusation ( voire le 2e article ci-dessous), n'y a-t-il pas une sourde volonté de nier le réchauffement climatique, ou pire de le laisser se poursuivre, car on n'y pourrait rien!
L'analyse de Denis Clerc, ci-dessous, me met la puce à l'oreille. Il es est de même avec l'article, le 3e, de Pierre-Henri Lab.
Et vous?
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Le site officiel du G.I.E.C.
     ( I.P.C.C. en anglais: Intergovernmental Panel on Climat Change)
                                         http://www.ipcc.ch/
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Le procès fait au GIEC

Denis Clerc, conseiller de la rédaction d'Alternatives Economiques
                | Article Web - 19 février 2010


Dans la Grèce antique, on tuait le messager porteur de mauvaises nouvelles quand on ne voulait pas les entendre. Aujourd'hui, la dénégation est plus simple. 


La polémique autour du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, m'inquiète. Depuis plus de vingt ans, cet organisme, qui regroupe plusieurs milliers de scientifiques, confronte les analyses des uns et des autres concernant le changement climatique et s'efforce de les synthétiser pour en tirer des rapports d'évaluation adoptés par consensus.
Ce qui ne signifie pas qu'il n'existe pas en son sein des désaccords, ni que les enjeux politiques sous-jacents ne jouent pas un rôle dans les orientations préconisées : on n'a jamais vu une communauté scientifique unanime et les experts eux-mêmes ne sont pas des êtres désincarnés et protégés de toute influence économique, idéologique ou politique.
Après tout, même un expert peut se tromper : ne sous-estimons pas la complexité des phénomènes étudiés, les incertitudes inhérentes à toute prévision – « les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir », disait Pierre Dac –, les divergences dans l'interprétation des données, etc. Bref, les rapports du Giec ne sont ni Dieu (« qui sait tout et voit tout », me disait-on dans mon enfance), ni le pape (infaillible, affirme le dogme) : ce ne sont que des constructions humaines, faillibles parce que s'appuyant sur des probabilités plus que sur des certitudes.


Il n'empêche, il aura suffi que, dans le dernier rapport, il soit écrit que les glaciers de l'Himalaya pourraient avoir disparu en 2035 pour ouvrir les vannes de la contestation.
° Erreur typographique pour 2350, ayant échappé à la relecture des épreuves, expliquent les responsables du Giec.
° Exemple flagrant de manipulation, affirment les critiques. Et dans la foulée, tout y passe : le train de vie et la formation de Rajendra Pachauri, qui préside le Giec depuis 2002 et qui est soupçonné de conflit d'intérêts (il dirige un cabinet spécialisé dans la lutte contre le changement climatique), publication des courriels échangés par les scientifiques peu avant la conférence de Copenhague, dans lesquels il est question de « combine » (trick) à propos du réchauffement, publication de deux études (l'une d'un chercheur de l'Université de Kiel en Allemagne, l'autre d'un groupe de chercheurs de l'Université East Anglia) soutenant qu'il n'y aura vraisemblablement pas de réchauffement dans les décennies à venir...
 Et Claude Allègre nous ressort sa thèse – les fluctuations de la température du globe n'ont rien à voir avec l'activité humaine, ce sont des phénomènes naturels [1] –, on appelle à la rescousse Bjorn Lomborg, le statisticien danois qui estime qu'il vaudrait mieux dépenser l'argent à se protéger du réchauffement qu'à l'empêcher. Une thèse que reprend Christian Gérondeau, ancien délégué interministériel à la Sécurité routière [2], défenseur inconditionnel de la voiture, soutenant que, quoiqu'on fasse, les énergies fossiles seront brulées parce que le monde en a besoin, qu'il ne sert donc à rien de tenter de réduire les émissions de gaz à effet de serre et que, de toute façon, ces dernières ne jouent qu'un rôle très secondaire, voire nul, dans le réchauffement : « Quand les États auront compris qu'il est vain de chercher à réduire leurs émissions de gaz carbonique pour "sauver la planète", ils pourront réaliser des économies considérables », écrit-il dans son dernier livre[3].


je m'interroge sur les raisons de l'important écho médiatique que rencontrent les contestataires.
Comme il me paraît peu vraisemblable que des milliers de spécialistes puissent nous raconter des histoires sans fondement, et que je ne vois pas bien quelles motivations pourraient les y pousser, je m'interroge sur les raisons de l'important écho médiatique que rencontrent les contestataires. Leur registre est soit l'optimisme technologique – la science trouvera bien une solution –, soit la dénégation. Parce que s'exempter d'une responsabilité planétaire, c'est en même temps éviter d'avoir à changer quoi que ce soit dans son mode de vie, un peu comme le gamin qui tente d'éviter la punition en disant « c'est pas ma faute » ou « j'y suis pour rien » ? Peut-être, mais je crois davantage à l'explication qu'avançait Galbraith pour rendre compte de ce qu'il appelait « la culture du contentement » : ce mode de vie apporte à ceux qui en bénéficient des satisfactions qui les poussent à refuser d'admettre qu'il fasse des perdants et des malheureux ou qu'il ne puisse être généralisable à toute la planète.


Dans la Grèce antique, on tuait le messager porteur de mauvaises nouvelles quand on ne voulait pas les entendre. Aujourd'hui, la dénégation est plus simple : « Notre mode de vie n'est pas négociable », disait George W. Bush. Les libéraux refusent d'admettre que le marché peut avoir des responsabilités dans la gravité de la crise actuelle, un peu comme les communistes ont longtemps récusé les statistiques publiques sur la réduction des inégalités parce qu'elles allaient à l'encontre de l'inéluctabilité de la paupérisation (absolue) dans le système capitaliste. Nous ne croyons que ce qui nous arrange et nous sélectionnons les faits qui vont dans ce sens, en ignorant les autres. Serait-ce le retour de « l'imbécile heureux », comme on appelait autrefois le simple d'esprit ?

 Notes
 
  • (1) L'imposture climatique, éd. Plon, 2010
  • (2) Dont l'action n'a pas été nulle, puisqu'il est à l'origine de l'obligation d'installer des ceintures de sécurité dans les voitures. En 1971, quand il a été nommé à ce poste, les accidents de la route faisaient 18 000 victimes. On n'en comptait plus que 13 000 en 1981, quand il a quitté sa fonction (4 265 victimes en 2009).
  • (3) CO2, un mythe planétaire, éd. du Toucan, 2009.
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  • Climat: tout ce que cache le Giec 

         (et que vous avez toujours eu envie de savoir) 


     Conçu comme un instrument de référence en matière d'expertise climatique, le Giec est dans l'oeil du cyclone: données fausses ou peu fiables, tribalisme scientifique, fautes de communication. L'occasion de s'interroger sur l'utilisation politique, diplomatique, médiatique et militaire des enjeux climatiques.

     
     Il n’y a pas que le contesté GIEC qui surveille le climat. Un autre acronyme célèbre s’intéresse aux enjeux climatiques. Le 25 septembre 2009, la CIA créait « le centre sur le changement climatique et la sécurité nationale ». L’agence américaine du renseignement a fait du climat une question de sécurité nationale et a, elle aussi, mis le ciel sous surveillance. Pas pour les mêmes raisons que le Giec.

    Un reportage diffusé sur France 24 évoquait la guerre économique souterraine qu’alimente la surveillance des ressources naturelles. Pas franchement une découverte. Depuis la ruée vers l’or, c’est même un classique de l’histoire économique.
    Intéressant, le reportage n’en tombe pas moins dans le piège classique : la bienveillante CIA scruterait le ciel afin de « veiller à ce que les autres pays respectent leurs engagements en faveur du climat ». Merci la CIA!

    En plateau, David Mascré, Professeur de géopolitique à l’Ecole des Hautes Etudes en Relations Internationales, tempère la présentation par trop vertueuse des visées américaines : « comme toujours lorsqu’on se place du point de vue américain, on se place dans la longue durée avec une volonté d’hégémonie ». Et de citer notamment la guerre du Golfe en 1990-91 et « les bombardements de puits de pétrole de part et d’autre qui ont entraîné une épaisse couche nuageuse qui avait obstrué le ciel koweitien pendant plusieurs semaines ». Soit le climat envisagé comme facteur déterminant pour asseoir une domination militaire. Bien loin des taux de CO2 et autres lieux communs qu’on nous ressert à l’envie.
     
    Le climat fait son apparition dans l'agenda politique, médiatique et diplomatique

     Sympathique prix Nobel-promoteur du film « Une vérité qui dérange », autrefois vice-président des Etats-Unis, Al Gore s’inscrivait dans la même démarche : « Sous l’impulsion du vice-président Al Gore, le renseignement se voit assigner une mission environnementale, la CIA se dote d’un agenda environnemental, les images des satellites espions sont déclassifiées pour être mises au service de la science. En quelques mois, le climat fait son apparition sur les chaînes de télévision comme problème majeur. Il va bientôt devenir un élément structurant de l’agenda politique et diplomatique international » précise David Mascré dans un long texte paru en ce début d’année dans la revue Défense Nationale. <http://www.defnat.com/acc_frames/resultat.asp?cid=20100240&amp;ccodoper=1>  La machine est lancée, la focalisation sur les enjeux climatiques est sur les rails.

    Et pour Al Gore, une nouvelle carrière commence. Suivront le film, des conférences pour quelques dizaines de milliers de dollars à chaque fois, un prix Nobel donc et des sommets climatiques dans tous les agendas diplomatiques.

    L’analyse des relations entre environnement, sécurité, protection ou conquête des ressources devient un nouveau domaine d’expertise : rapports, think tank ou livres de prospective plus ou moins sérieux et alarmistes sur « les guerres climatiques » et l’accès aux ressources naturelles des pôles (NDLR : Voir le livre de Richard Labévière et François Thual « la bataille du grand Nord a commencé » qui décrit la guerre « très froide » que se livrent les grandes puissances pour l’accès aux ressources de l’Arctique).

    Car si la question des ressources n’est pas nouvelle, ce qui l’est c’est leur positionnement géographique, leur accessibilité, au niveau des pôles, sous les océans. On comprend dès lors toute l'ambivalence de la position américaine, usant de l’alibi climatique pour s’assurer la surveillance et l’accès à ces nouvelles routes de la Soie : « une manière habile de garder la main pour l’accès aux ressources gazières ou hydriques et de pousser des alliés à les faire aller dans un scénario qui les maintiendra sous dépendance américaine ».
     
    Giec: pour quelques degrés de plus...

     Une stratégie qui n’explique pas pour autant le refus des Etats-Unis de s’engager plus avant dans la lutte contre le réchauffement climatique : «  Semblable stratégie a toujours été l’une des constantes de l’histoire américaine. Elle constitue le corpus commun de nombre de grands géostratèges américains, de Mackinder à Brezinsky : mettre en place des instruments de régulation et de contrôle international et tout en mettant tout en oeuvre dans le même temps pour s’en exempter soi-même » estime David Mascré qui éclaire là en partie l’échec de Copenhague et la non-application du protocole de Kyoto.

    Rien de nouveau sous le soleil donc ? Pas si sûr. Le GIEC, créé en 1988, à la demande du G7
    <http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_d%27experts_intergouvernemental_sur_l%27%C3%A9volution_du_climat> , par l’ONU et le programme des Nations Unies pour l’environnement entre en jeu. C'est un organisme censé incarner LA Vérité scientifique officielle en matière climatique. Or, les « affaires » des dernières semaines <http://energie.lexpansion.com/climat/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-le-giec_a-35-3415.html>  ont largement ébranlé l’institution et son mode de fonctionnement.  

    Dans un article d’Olivier Blond paru dans Science et Vie en octobre 2007 et intitulé « Giec : anatomie d’un consensus », Amy Dahan, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l’histoire des sciences anticipait les possibles dysfonctionnements du système : le Giec est un « consommateur mais pas un producteur de science ». Le Giec ne finance pas les travaux des chercheurs. Son mode de fonctionnement et son organisation font qu’il est d’abord un organisme d’influence politique et…médiatique. Peu de gens lisent les milliers de pages des rapports scientifiques du Giec, se limitant aux synthèses validées par 170 pays, où chaque pays dispose d’une voix. Un processus qui permet l’expression de tous les intérêts divergents et lui donne une tournure beaucoup plus politique.

    « Dès 1995, Keith Shine, un chercheur britannique qui avait participé à la rédaction du deuxième rapport ne s'était pas privé de critiquer ce processus d'élaboration dans la presse :  « Nous écrivons un texte et les politiciens le transforment ligne par ligne. C'est quand même étonnant qu'ils aient le dernier mot dans ce que contient un rapport scientifique ! » écrivait  encore Science et Vie qui redoutait de voir les affrontements politiques nuire à l’efficacité de l’organisme.
     
    Focaliser l'attention de l'opinion sur les températures

     Le Giec, un outil d’influence et de domination politique au service des grandes puissances ? c’est bien la thèse de David Mascré « A une stratégie en deux temps, selon David Mascré, a succédé une stratégie en trois temps: définition des intérêts supérieurs de la puissance dominante au sein des organismes de géostratégie chargés d’étudier les scénarios possibles, financement et mise sur pied d’un organisme de construction et d’orientation du discours scientifique officiel, ratification des engagements volontaires ou contraignants pris par les États dans le cadre de traités internationaux ».

    Une stratégie qui s’appuie aussi largement sur les médias, avides d’images d’ours esseulés sur la banquise et d’indices climatiques en tous genres. « En effet le principal point de passage pour que cette stratégie puisse se mettre en place suppose de faire passer dans l’imaginaire des populations et de constituer en croyance collective globale ». Fini le CAC 40, on veut du CO2 !

    Au risque d’occulter d’autres problèmes humains bien plus lourds et dangereux en matière d’environnement mais pas toujours « opportuns » à traiter : migrations, concentrations de populations sur les littoraux, constructions en zones sismiques, ventes de dispositifs d’énergie nucléaire etc.

    Focaliser l’attention de l’opinion sur le réchauffement climatique pourrait également servir d’écran de fumée destiné à cacher le déploiement de stratégies de conquête et d’appropriation des ressources autrement plus nocives qu’une augmentation supposée de température d’un à deux degrés.
    La mise en avant de l’Arctique en est un bon exemple. On y discute de la fonte glacière sans prêter attention à la course débridée aux ressources qui, discrètement, est en train de s’y jouer.

    Certes cela n’est pas du ressort du GIEC et la course au pétrole et autres ressources de l’Arctique dépasse de loin la seule question du réchauffement. Mais de cela, en revanche, le monde se détourne et jusqu’à nouvel ordre personne n’envisage d’interdire la prospection pétrolifère dans ces zones. Mission « focalisation » accomplie ?
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  • Climat, le débat scientifique se réchauffe


    Les remises en question dont fait l’objet le Giec relancent le débat sur les causes du réchauffement climatique. Certains chercheurs continuent de contester l’importance du rôle joué par le CO2.

    Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) croule sous une avalanche de remises en question. Au moment de Copenhague, le fameux « climagate » était censé révéler, à travers la divulgation de courriels échangés entre scientifiques, un complot visant à soutenir la thèse du réchauffement. Dernièrement, la presse nord-américaine s’est fait l’écho d’attaques « diffamatoires » contre l’intégrité du président du Giec, Rajendra Pachaury. Parmi les critiques, une seule apparaît aujourd’hui fondée et a d’ailleurs été reconnue par l’institution internationale. Il s’agit de la publication, dans son dernier rapport, d’une date erronée à propos de la fonte des glaciers de l’Himalaya. Au final, bien que peu étayé, le doute s’installe jusque sur la réalité du réchauffement climatique.


     Directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, Vincent Courtillot est l’un des rares scientifiques français à exprimer son scepticisme sur les conclusions du Giec. Il est un de ceux, minoritaires, que les médias ont baptisés « climato-sceptiques ». Le scientifique ne remet pas en question la réalité du réchauffement climatique. « La température moyenne du globe a effectivement augmenté de 0,7 degré lors du siècle précédent », assure-t-il. Ce que Vincent Courtillot ne partage pas, c’est le diagnostic sur les causes de ce réchauffement. « Je pense que le Giec surestime l’impact de la hausse des émissions de gaz à effet de serre », explique-t-il, en pointant par exemple que, « entre 1998 et 2008, la température globale a reculé alors que la quantité de CO2 rejetée n’a jamais été aussi importante ».
    A contrario, le scientifique estime que « certaines causes du réchauffement sont sous-évaluées ». C’est le cas en particulier, selon lui, de l’influence du soleil. « Le soleil connaît des cycles d’activités pendant lesquels l’intensité de son rayonnement va fluctuer et par conséquence la quantité d’énergie reçue par la terre aussi. »
     Le physicien pointe également de nouvelles hypothèses sur la façon dont le soleil influence le climat de notre planète. « Il semblerait que le rayonnement de type ultraviolet, en agissant sur les courants électriques de la stratosphère, joue aussi un rôle sur la formation et l’importance de la couverture nuageuse, et donc sur la quantité d’énergie réverbérée dans l’espace », poursuit-il encore.


    Sous-estimation du rôle joué par le soleil et surestimation de celui de la hausse des émissions de CO2 ?
    Interrogé, le vice-président du conseil scientifique du Giec, le climatologue, Jean Jouzel, fait part de ses désaccords. « Je ne vois rien dans l’état actuel des connaissances de la science qui permette de réévaluer l’influence du soleil sur le réchauffement. Les hypothèses avancées par Vincent Courtillot restent des hypothèses. »
    A contrario, pour Jean Jouzel, le rôle déterminant des émissions de CO2 dans le réchauffement de la planète n’est plus à démontrer. Le scientifique en veut, entre autres, pour preuve que l’élévation des températures ne concerne que la basse atmosphère et pas la stratosphère. Ce qui est « typique de l’effet de serre ».

    Quant à l’alternance après une année très chaude comme 1998 de plusieurs années de « refroidissement », « elle n’invalide en rien » le lien entre émission de CO2 et évolution du climat. « Le réchauffement est une réalité même s’il n’est pas linéaire. Pour déceler une tendance en climatologie, il faut se baser sur une période d’au moins trente ans », explique-t-il.

    Le prochain rapport du Giec, dont la rédaction va bientôt débuter, fera le point sur l’état des connaissances scientifiques sur le réchauffement climatique.


    Pierre-Henri Lab
    Source: L'Humanité - 18/2/2010

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    A quoi servent les climato-sceptiques

    Guillaume Duval, rédacteur en chef d'Alternatives économiques | Article Web - 22 février 2010


    L'offensive des climato-sceptiques contre le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a ruiné en l'espace de quelques mois le consensus qui s'était presque établi sur les dangers du dérèglement climatique.  C'est humain : on prête toujours une oreille attentive aux gens qui vous disent qu'il n'y a pas besoin de changer de mode de vie. Ceux qui les soutiennent et leur donnent des tribunes portent une lourde responsabilité vis-à-vis de l'avenir.

     

    Jeudi dernier, Yvo de Boer a démissionné de son poste aux Nations unies. Ce Néerlandais n'était pas connu du grand public, mais il jouait un rôle clé dans les négociations mondiales contre le changement climatique, un sujet qui ne peut avoir de solution que dans un cadre global. On peut en effet agir au niveau local pour préserver les sols, la biodiversité, l'eau. Mais pour le climat, si tout le monde ne marche pas, il ne se passera rien.


    Des négociations qui patinent

    Jusqu'ici, les choses n'ont guère bougé en pratique. Le sommet de Rio de 1992 n'avait débouché que sur des déclarations et il avait fallu attendre Kyoto, en 1997, pour concrétiser un peu les choses. Mais les Etats-Unis, le principal pollueur de la planète, n'avaient pas ratifié le protocole et nombre de pays signataires n'ont absolument pas respecté leurs engagements, à commencer par l'Espagne ou l'Italie. Et pendant ce temps, les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter…


    Depuis le succès des films d'Al Gore, Une vérité qui dérange, et de Yann Arthus-Bertrand, Home, on pouvait avoir l'impression que la bataille de l'opinion commençait à être gagnée. Mais patatras, à la fin de l'année dernière, des climato-sceptiques ont piraté les e-mails des climatologues de l'université d'East Anglia au Royaume-Uni et réussi à monter en épingle un ou deux échanges douteux.
    Quelques semaines plus tard, le sommet de Copenhague, dans lequel on avait mis des espoirs sans doute excessifs suite à la victoire de Barack Obama, tournait au vinaigre. Du fait notamment des Chinois qui y ont testé leur nouveau statut de superpuissance. La négociation est bloquée et Barack Obama a perdu, avec le siège de sénateur du Massachussetts, le dernier espoir d'obtenir une majorité au Sénat en faveur d'une loi sur le climat. Et en l'espace de quelques mois, l'opinion s'est retournée. Les climato-sceptiques pérorent sur tous les écrans, à commencer par notre Claude Allègre national.


    Faut-il prendre les climato-sceptiques au sérieux ?

    Certes, les scientifiques peuvent se tromper. Ils peuvent être tentés, dans un monde ultracompétitif, de tordre un peu leurs résultats. Mais je ne crois pas un instant que cela puisse avoir été le fait de la communauté des climatologues tout entière, quasiment unanime sur le sujet. Et de toute façon, sans être un spécialiste, je ne vois pas comment le fait d'avoir décoffré depuis plus de deux siècles maintenant les millions de tonnes de charbon, gaz, pétrole enfermées depuis des millions d'années dans les replis de la croûte terrestre pourrait rester sans conséquences sensibles sur le climat.


    Pourquoi ça marche alors ?
     L'écho que trouvent les climato-sceptiques auprès de l'opinion tient, je pense, davantage à la psychologie qu'à la qualité scientifique de leur discours.
    Ils jouent en effet sur du velours sur deux plans à la fois.
    °  Ils incarnent tout d'abord des Astérix dans leur village gaulois face au large consensus environnant. Une figure qui attire toujours la sympathie, même lorsque c'est pour vendre de la marchandise intellectuelle avariée.
    ° De plus, à force d'explications, on avait presque fini par convaincre les opinions des pays développés qu'il n'y avait pas d'autre solution que d'accepter une profonde remise en cause de leur mode de vie. Et voilà que des gens arrivent pour leur dire qu'en fait, on peut parfaitement continuer comme avant. On les accueille évidemment comme des sauveurs.
     Ceux qui jouent à ce jeu-là, non seulement les vedettes climato-sceptiques elles-mêmes, mais aussi ceux qui, dans les médias ou le monde politique, les encouragent et les mettent en scène, portent une très lourde responsabilité vis-à-vis des générations futures. Leurs enfants leur en voudront.


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  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.

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