Le premier tour des élections législatives passé, le temps est maintenant au vote du second tour pour se débarasser de la droite et faire barrage à l'extrême-droite, partout en France, où cela est encore possible et permettre à la gauche d'être majoritaire à l'Assemblée Nationale, avec unn groupe Front de gauche consistant, garant de réels changements à gauche.il s'agit aussi de tirer de premières leçons du 1er tour.
Bipolarisation et vote utile
Au plan national, les 2 grands partis récupèrent plus de 30 % des voix. La bipolarisation est le produit de cette Constitution monarchique actuelle de la France. La réduction de la durée du mandat présidentiel à 5 ans, comme pour les législatives, a conduit à présidentialiser encore plus le régime politique. Merci Lionel Jospin ! Cela réduit, aux yeux des électeurs, l'importance des élections législatives. Or ce sont les députés qui votent les loi. Ils constituent un pouvoir essentiel. Mais pour beaucoup, les égislatives ne constituent qu'une sorte de 3e tour des présidentielles, pour "donner au Président" les moyens de sa politique. L'abstention forte, de plus de 42 %, n'y puise t-elle pas une partie de son explication?
Inquiétude pour le poids du Front de gauche à l'Assemblée Nationale
Le Front de Gauche, qui a contribué avec ses 4 millions de voix, à la victoire de F. Hollande, progresse sur les élections de 2007, passant de plus de 4% à 7 %. Mais le vote utile pour les candidats estampillés F. Hollande fait que des candidats du Front de gauche, de JL Mélenchon à plusieurs députés sortants, sont dépassés au Ier tour et doivent se retirer.
Le Front de gauche risque de régresser en sièges de députés et avoir des difficultés pour former un groupe à l'Assemblée. Ce sera un mauvais coup porté au changement à gauche. Plus encore si le PS réussit à avoir à lui seul la majorité absolu (ou accessoirement avec ses alliés d'EELV).
Et dans la circonscription de La Rochelle-Ré ?
La situation dans la circonscription La Rochelle-Ré nous interpelle, devant le choix entre 2 candidats qui se réclament de la même majorité présidentielle autour de F Hollande: Ségolène Royal et Olivier Falorni.
Je vous propose d'ouvrir le débat sur ce blog, à partir des réflexions d'Eric Durand, ci-dessous.
En ce qui me concerne, j'ai voté Front de gauche au Ier tour, non sans interrogations envers la candidature communiste d'Esther Mémain, dont chacun connait l'amour immodéré pour la stratégie de Front de gauche. Est-ce pour cela qu'elle réalise un petit score, ne progressant que de 670 voix et 1.1% sur 2007 avec 2019 voix et 3.4%, constituant la plus petite progression de Charente Maritime ( voir l'analyse d'Eric Durand)?
Je vous propose d'ouvrir le débat, sur ce blog
Dans des précédants articles sur ce blog ( Ségolène Royal candidate à La Rochelle: pour servir ou se servir ? ), j'avais exprimé ma surprise et ma critique sur la façon dont Ségolène Royal avait été "parachutée", sans vote des militant-e-s locaux du PS, et ce après des primaires très ouvertes et concrétisées par un vote citoyen. Qui plus est, pour rebondir sur la Rochelle et déclarer vouloir attérir au perchoir à Paris, annonçait-elle.
Je constate que nombre de citoyen-ne-s de cette circonscription ont critiqué cette candidature de Ségolène Royal, décidée nationalement. Près de 30 % des votes se sont portés sur Olivier Falorni, talonnant Ségolène Royal,qui est arrivée la première. Ce n'est pas sans signification.
Certes, pour le second tour, la droite éliminée sur notre circonscription appelle à voter pour Olivier Falorni, par la voix de D. Bussereau, responsable départemental UMP et Président du Conseil Général. La candidate locale de l'UMP appelle, quant à elle, à ne pas chosir entre les 2. L'appel de D Bussereau peut troubler les électeurs de gauche.
Pour autant, cela fait-il d'Olivier Falorni (ex-secrétaire départemental du PS, exclu de son parti, et ex-porte parole de F. Hollande en Charente-Maritime lors des primaires) un homme de ... droite?
Ségolène Royal continue de regretter cette "candidature de division". "On peut avoir des dissensions et même de légitimes ambitions, mais après il y a le verdict des urnes et je suis arrivée en tête" dit-elle dans Sud-Ouest du 12 juin. Et e poursuivre: "Je continue à rassembler avec les deux autres candidates de la majorité présidentielle, Esther Mémain pour le Front de gauche et Brigitte Desveaux pour Europe Ecologie-Les Verts qui sont dans cette dynamique de rassemblement de la gauche de Charente-Maritime. Je lance un appel aux électeurs de gauche et républicains qui ont voté de bonne foi en faveur d'Olivier Falorni pour qu'ils rejoignent cette dynamique d'union avec la majorité présidentielle". Ce que demandent les dirigeants socialistes, à commencer par Martine Aubry, Secrétaire du PS. Lequel PS national a exclut Olivier Falorni de ses rangs.
Ce à quoi Olivier Falorni répond que les appels à son retrait en faveur de Mme Royal "témoignent de la déconnexion totale de l'appareil parisien (Nb: du PS) par rapport au terrain. Je suis sidéré par cet aveuglement. Peut-être comprendront-ils le 17 juin. En plus Solferino n'a pas à me donner des ordres alors qu'on m'a exclu du parti de manière expéditive. Le partis socialiste a bafoué ses propres règles en n'organisant pas des primaires internes pour choisir un candidat aux législatives et maintenant, ce parti me demande de me désister au nom d'une règle qui n'existe pas !".
Faut-il voter blanc comme le propose Eric Durand ?
Je ne suis pas convaincu de cette proposition d'Eric Durand, ci-dessous. J'avoue, en ce qui me concerne, ma perplexité. Ma réflexion est ouverte. La discussion peut m'éclairer et éclairer chacun, d'ici dimanche 17 juin, date du 2e tour des législatives.
Qu'en-pensez-vous? Vous pouvez réagir en écrivant un message sur ce blog (voir en bas de cet article) ou en m'écrivant personnellement (henri.moulinier@orange.fr)
Henri Moulinier
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Le point de vue de Raoul Marc Jennar sur les résultats du Front de gauche au plan national. Une analyse pertinente : http://www.jennar.fr/?p=2399
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Réflexions à l'issue du premier d'Eric Durand, membre du PG:
*A propos des résultats du Front de gauche
"Après avoir largement, avec ses 4 millions d'électeurs, contribué à l'accession de la gauche à la présidence de la République, le Front de Gauche, malgré une abstention record, poursuit sa progression par rapport aux résultats du PCF aux législatives de 2007 (PCF : 1 115 719 voix 4.29% en 2007 et FdG 1 792 923 voix 6.91% en 2012), soit + 677 204 voix et + 2.62%.
Tous les objectifs n'ont pas été atteints, et notamment celui d'être en tête de la gauche dans le fief de Marine Le PEN.
La peur de la situation économique et sociale, l'annonce de premières mesures sociales, certes limitées, l'appel du PS à donner à François Hollande une majorité stable et cohérente a été entendu par des électeurs qui ont voulu leur donner tous les pouvoirs pour réussir..... mais risque fort bien et rapidement d'engendrer des déceptions.... et à nouveau d'alimenter le vote Front National.
Comme pour les présidentielles, le transfert de voix entre la droite et l'extrême droite s'est poursuivi, même si le FN n'atteint pas ses objectifs ni pas son score de 1997.
*En Charente Maritime :
- Sur la première circonscription (La Rochelle, Ré...), candidat PCF :
Le FdG ne progresse que de 670 voix et 1.1% sur 2007 avec 2019 voix et 3.4%, constituant la plus petite progression de Charente Maritime malgré le dévouement de nombre de militants FdG et de citoyens non encartés en manque de matériel électoral ;
Mais comment s'en étonner :
. Avec une gauche socialiste divisée qui a pu tenter certains électeurs du FdG à jouer la carte du candidat local contre la candidate parachutée, qui plus est partisane de l'ouverture au centre ;
. Avec une candidate FdG imposée (contre l'avis d'un grand des adhérents PCF), n'ayant de FdG que le non, qui n'a quasiment pas mené campagne, et dont nombre de positionnements et votes sont contestables et contestés (ex : sur le dossier URBASER à la CDA) ;
- Sur la seconde circonscription (Rochefort...), candidat PCF :
Le FdG progresse de 780 voix et 1.28% sur 2007 avec 2685 voix et 4.78% ;
- Sur la troisième circonscription (Saintes...), candidat PCF :
Le FdG progresse de 1166 voix et 2.63% sur 2007 avec 2564 voix et 5.52%, constituant la plus forte augmentation en % de Charente Maritime ;
- Sur la quatrième circonscription (Royan Est...), candidat PG :
Le FdG progresse de 1245 voix et 2.42% sur 2007 avec 2168 voix et 4.23%, constituant la plus forte augmentation en voix de Charente Maritime grâce a une campagne dynamique menée en équipe Front de Gauche ;
- Sur la cinquième circonscription (Royan Ouest...), candidat PCF :
Le FdG progresse de 693 voix et 1.00% sur 2007 avec 2340 voix et 3.76% ;
Et maintenant !
*Bien évidemment, il convient d'oeuvrer à battre, partout dimanche prochain, les candidats de droite encore en lice, et à élire, là ou c'est possible, en se rassemblant autour des candidats de gauche les mieux placés, une majorité de gauche forte d'un groupe du Front de gauche.
*Mais sur la première circonscription de la Rochelle-Ré ?
La bataille se joue entre une candidate à la législature qui ne s'intéresse à la Rochelle que pour conquérir le perchoir de l'Assemblée Nationale, et un ex futur socialiste, mis hors du PS le temps d'une élection, qui bénéficiera des voix de la droite (même si c'est à l'insu de son plein gré).
Blanc bonnet et bonnet blanc diront certains ! Je ne suis pas loin de les rejoindre.... et de voter blanc !"
Eric DURAND
Membre du Parti de Gauche
06 72 18 54 28
Article mis sur son mur politique
http://www.facebook.com/profile.php?id=1827363042
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Vendredi 15-6-2012
Par Stéphane Vacchiani - Sud-Ouest
Maxime Bono :
« Rejeter Royal, c'est prendre le risque de me voir m'éloigner »
Le maire de La Rochelle accable Olivier Falorni son adjoint (au personnel puis aux finances) de tous les maux.
Depuis deux jours, Maxime Bono a changé de ton. Le maire de La Rochelle accable son adjoint (au personnel puis aux finances) de tous les maux. Élu municipal, Olivier Falorni est le dissident du Parti socialiste qui se maintient dimanche contre Ségolène Royal, bien que la candidate officielle du PS soit arrivée première dimanche dernier. Première salve lors de la venue de Martine Aubry, seconde attaque en règle - et en public - avant-hier soir à l'Oratoire.
« Sud Ouest ». Pourquoi, si Olivier Falorni est un si mauvais adjoint, le dire seulement maintenant ?
Maxime Bono. J'ai été trop indulgent. Demandez à ses collègues adjoints (lire ci-dessous) ce qu'il a apporté à la vie municipale ? J'ai fait son boulot (pour le personnel il a rempli sa mission) mais pour les budgets c'est moi qui ai repris la main. La dernière réunion de concertation budgétaire, il est arrivé en retard et parti en avance.
Vous auriez pu le dénoncer plus tôt ? Le dégrader ?
C'est douloureux de dire cela… Je me suis tu, ce n'est pas « une omerta », je pense à l'équipe. C'est ma première erreur, j'ai trop longtemps cru que je serai en mesure de recoudre les morceaux (il fait le geste, NDLR). Que l'on aurait le temps avant les municipales de 2014, ou 2015. Mais j'aurai dû m'en douter. Pour les dernières municipales il est venu dans mon bureau me demander d'être plus haut sur notre liste en tant que premier fédéral. J'avais accepté, ses collègues aussi […] Je ne l'ai plus revu depuis dans mon bureau.
Si dimanche soir, Olivier Falorni (crédité de 58 % des intentions de vote) est élu, vous faites quoi lundi matin ?
Je poserai la question à la majorité municipale pour que l'on prenne à son sujet une décision collective. Je ne suis pas un dictateur…
Mais vous vous proposerez quoi ? C'est « lui ou moi » ?
Non je ne le conçois pas comme ça mais il y a des choses que je n'accepterai pas. Je me renierai de ne pas réagir devant un élu qui le sera grâce aux voix de ses adversaires : selon le sondage, il a un tiers de voix socialistes. Pour le reste il réunit des voix de droite et d'extrême droite. 66 % au total. Ça me heurte !
Je peux comprendre que ces électeurs (dont des amis, d'ailleurs) veuillent « dézinguer » Royal. Mais pas d'Olivier Falorni, qui n'est pas mon ami, qui se dit de gauche. Je ne peux pas l'accepter.
Et pour votre ami Jean-François Fountaine, son soutien principal, des sanctions aussi ?
Il aurait dû se comporter autrement. Notre amitié n'a pas suffi… On peut rester amis sans se voir.
Si Ségolène Royal est élue, vous ferez la même chose ?
Je demanderai aussi à la majorité municipale de prendre une position. Il accepte complaisamment de devenir un cheval de Troie mettant, dans ses flancs, les bataillons de la droite. C'est son honneur qui est en cause.
Comment travaillerez-vous avec le député Falorni si c'est le cas ?
Je ne siégerai pas à côté d'un élu qui s'est conduit ainsi. Mais il ne sera pas la victime, pas plus que moi. La vraie victime c'est La Rochelle. Soit on a avec Ségolène Royal une députée qui saura porter les dossiers, soit on a un député totalement isolé […] Aujourd'hui, Bussereau (président UMP du Département, NDLR) l'aide à être élu mais après il n'aura aucune légitimité pour aller demander quoi que ce soit au Conseil général. Voter Falorni, c'est stopper les projets de ce territoire…
Si Olivier Falorni gagne, vous allez arrêter votre carrière politique ?
Ceux qui rejettent Ségolène prennent le risque de me voir m'éloigner […] Reprendre ma liberté.
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Les adjoints de Maxime Bono, sauf un ...
« À une seule exception près » tous les adjoints au maire de La Rochelle ont publié tard, hier, un communiqué « condamnant cette aventure personnelle, destructrice de l'union ». Ils « demandent à tous les électeurs de gauche de refuser d'être les instruments de la droite (qu'est désormais M.Falorni) et de voter massivement pour Ségolène Royal, seule candidate de la majorité présidentielle, dimanche prochain ».
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Falorni : « Un torrent de boue »
« Je ne réponds pas à ce torrent de boue que l'on me déverse sur la tête depuis dimanche » répond d'abord Olivier Falorni avant de parler. Un peu. « Elle (Ségolène Royal, NDLR) qui disait refuser toute polémique, tombe elle-même dedans au moment où elle risque de perdre l'élection », avance quand même le candidat dissident, plus taiseux sur les propos du maire. « Je suis consterné » lâche son (encore) adjoint aux finances en attendant la suite. « Un maire doit se soumettre au verdict des électeurs et cesser de mépriser l'élu que je suis ».
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