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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 15:29
Le parlement européen maintient le chalutage en eaux profondes
Eliane PATRIARCA 10 décembre 2013 - Libération
Prises de pêche en septembre au large de Boulogne sur Mer.

Prises de pêche en septembre au large de Boulogne sur Mer. (Photo Pascal Rossignol. Reuters)

À CHAUD

La proposition d'interdire cette méthode de pêche a été rejetée à une courte majorité.

Le chalutage profond a encore de beaux jours devant lui en Europe. Tant pis pour les écosystèmes si singuliers des abysses, tant pis pour les champs de coraux et d’éponges, tant pis pour ces espèces de poissons si vulnérables. Ce matin à Strasbourg, le Parlement européen réuni en session plénière a rejeté, l’issue d’un vote serré, par 342 voix contre 326, un projet d’interdiction du chalutage et des filets maillants au-dessous de 600 mètres dans les eaux européennes et dans l’Atlantique Nord-Est. Des techniques que la communauté scientifique considère comme extrêmement destructrices pour les écosystèmes mais aussi pour la ressource halieutique puisque c’est une méthode non sélective, capturant, sans discrimination, des espèces de poissons à croissance et à reproduction lente.

Les eurodéputés ont donc décidé qu’il était urgent…d’attendre : ils ont repoussé la proposition d’interdiction formulée par la Commission européenne, se prononçant pour un contrôle accru des licences de pêche en eaux profonde qui ne seraient plus accordées pour les zones définies scientifiquement comme fragiles. Ils ont inclus une clause de révision par laquelle la Commission européenne devrait réévaluer la situation d’ici quatre ans, avec la possibilité d’interdire alors chaluts profonds et filets maillants.

Le dossier doit maintenant être examiné par les gouvernements européens. Mais à peine l’issue du vote connu, Blue Fish, l’association européenne de promotion de la pêche durable, a clamé victoire. «La décision du Parlement permet la mise en place d’un cadre réglementaire et politique qui renforce encore la protection des océans tout en préservant l’équilibre social et économique des territoires littoraux européens», a déclaré Olivier Le Nézet, son président. L’industrie, dominée par l’armateur français Scapêche, la flotte du distributeur Intermarché, a livré bataille jusqu’au dernier moment pour maintenir son droit à cette méthode de pêche, invoquant des menaces sur 3 000 emplois - seulement une centaine, rétorquent les ONG en se fondant sur les chiffres de la Commission européenne. «Ce texte reconnaît que la pêche en eau profonde peut s’exercer de manière durable et responsable en préservant l’équilibre crucial mais fragile entre la protection de l’environnement et celle des territoires maritimes auxquels des milliers d’emplois sont attachés», a claironné ce matin Olivier Le Nézet.

Du côté des ONG et des scientifiques, c’est la déception et l’amertume qui dominent, après l’exceptionnelle mobilisation des semaines dernières. 750 000 personnes ont signé la pétition élaborée par l’association Bloom pour la défense des océans profonds. Pour la fondatrice de Bloom, Claire Nouvian, le vote marque «la victoire du lobbying acharné des industriels et de la fabrication d’un mensonge d’Etat. Remercions en premier lieu le gouvernement de François Hollande et les socialistes du Parlement européen pour ses positions indéfendables qui achèvent de discréditer le pouvoir en place.» L’UMP, allié au Parti Socialiste, a également rejeté cette mesure Pour l’association Bloom, le seul choix qui reste aux consommateurs est donc de privilégier les enseignes «responsables», comme Casino et Carrefour qui ont décidé de cesser la vente d’espèces profondes.

VidéoUne conférence de Claire Nouvian sur les dommages causés par la pêche en eau profonde

 

A lire aussi : La pêche profonde prend l’eau

Eliane PATRIARCA
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Une analyse plus nuancée, qui fait réfléchir, de Que choisir (Extraits)
3 000 fois plus destructeur que le pétrole ?

Là où le bât blesse, c’est que le procès a lieu exclusivement à charge et que tout droit à la parole est dénié à la défense ! Quoi qu’elle dise, elle est coupable et doit être condamnée. « Bien sûr, il y a des choses dans cette BD qui ne sont pas fausses, mais qui sont présentées de façon à manipuler l’opinion », remarque Alain Le Sann, secrétaire du collectif Pêche et Développement, une association qui s’est donné pour mission de défendre en priorité la pêche artisanale dans sa diversité et ne peut être suspectée d’être vendue aux intérêts de la pêche industrielle.

« Même si je ne doute pas que les ONG écologiques comme Bloom soient tout à fait sincères et honnêtes, quand Pénélope Bagieu affirme que le chalutage profond est 3 000 fois plus destructeur que le pétrole, il y a de quoi s’interroger, surtout quand on sait que ces pêcheries se trouvent exactement à l’endroit où se développe l’exploration pétrolière. Alors, de là à vouloir éliminer les témoins gênants de cette nouvelle exploitation des mers que sont les pêcheurs… » Curieux, en effet, d’autant que Bloom a le soutien financier de la fondation américaine Pew, qui bénéficie elle-même de donations de puissantes compagnies gazières et pétrolières (Sunuco et Oryx Energy).

« Personne n’ose vraiment répondre à Bloom, de peur d’avoir une mauvaise image, de passer pour quelqu’un qui n’a rien à faire de l’environnement », s’indigne Alain Le Sann, qui se dit « désespéré et révolté » par cette « manipulation de l’opinion et le mépris affiché des pêcheurs ».

Une pêche très encadrée

Plus que toute autre forme de pêche, le chalutage des grand fonds n’a pas bonne presse. À partir des années 1990, l’épuisement des stocks halieutiques du plateau continental, conséquence de la surpêche, a poussé les professionnels à aller toujours plus loin, à pêcher toujours plus profond.

  Avec les conséquences dramatiques que l’on sait : destruction d’écosystèmes fragiles (coraux, éponges géantes, etc.), prélèvements massifs d’espèces éminemment vulnérables car leur croissance est lente et leur taux de fécondité faible, absence de sélectivité des prises, etc. Des dégâts environnementaux dont les scientifiques ont encore du mal à mesurer la portée, les profondeurs des océans restant encore très largement inexplorées. « Il est impossible de parler de durabilité pour cette forme de pêche », affirme Philippe Cury, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

Pourtant, en 2003, l’Union européenne a mis en place des mesures très strictes d’encadrement de cette pêche : quotas (voire même interdiction de pêcher des espèces comme l’empereur et tous les requins profonds à partir de 2010), protection des aires de concentration de la lingue bleue, zones où la pêche profonde est interdite afin de protéger les coraux profonds, les grandes éponges, etc.

Par ailleurs, les navires hauturiers font l’objet d’une surveillance permanente des autorités maritimes. Ils ont l’obligation de fournir des informations sur les ressources et les écosystèmes et doivent embarquer régulièrement des observateurs. « C’est la pêche la plus encadrée et la plus contrôlée par l’Union européenne », a déclaré Fabien Dulon, directeur général de la Scapêche, lors d’une journée intitulée « Vérité sur la pêche profonde », organisée le 21 novembre dans le port de Lorient, avec la participation de l’Ifremer. Pour Fabien Dulon, si « des exagérations et des erreurs ont été commises dans les années 1990 », ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les diagnostics et les avis émis par la communauté scientifique internationale (CIEM) en 2012 sont d’ailleurs très encourageants. Ainsi, la durabilité de la pêche des trois espèces (grenadier, sabre et lingue bleue) représentant près des trois quarts des captures est aujourd’hui rétablie. Quant aux espèces capturées de manière accessoires, « la plupart le sont très occasionnellement et en très petites quantités », précise l’Ifremer dans un dossier sur les pêches profondes européennes, publié sur son site. Les captures cumulées de plus de 70 espèces représentent moins de 1 % du poids total des captures annuelles. Quant aux poissons rejetés, ils sont estimés à 20 % du total des captures. Un nombre encore beaucoup trop important, mais qui est équivalent, voire inférieur à celui des autres pêcheries.

Reste la question délicate de l’impact des chaluts sur les sols. « Il existe, bien sûr, car le bourrelet du filet touche le sol, mais on ne saccage pas les fonds. Nous ne pêchons pas sur les récifs, mais seulement sur des sols sablo-vaseux, compatibles avec nos filets », affirme Fabien Dulon.

Poisson consommé en France : massivement issu de l’importation

Sur le plan économique, la Scapêche a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 43 millions d’euros pour un résultat net d’exploitation de 1,4 million, loin du déficit annoncé par Bloom. De son côté, le Comité national des pêches qui représente l’ensemble des armements de la pêche française rappelle que le chalutage des grands fonds n’est pas pratiqué en France par les seuls navires hauturiers, mais aussi par ceux de la flotte artisanale. Car plus de 50 % des espèces dites d’eau profonde vivent au-dessus de 200 mètres de profondeur, et ce seraient donc environ 400 navires français, de Boulogne-sur-Mer à Bayonne, dont la survie serait menacée par de nouvelles interdictions.

Lorsque l’on sait qu’aujourd’hui, près de 80 % du poisson consommé en France est issu de l’importation, autant dire qu’une telle interdiction tirerait probablement un trait définitif sur la filière pêche française, et sur une histoire et une culture vieilles de plusieurs millénaires. Il ne s’agit pas de verser des larmes de crocodile sur le passé, mais l’on peut s’étonner de voir privilégier les filières d’aquaculture, en provenance d’Asie ou d’Amérique du Sud, dont le développement repose sur la destruction massive des poissons-fourrage (sardines, chinchards, maquereaux, etc.) qui seront transformés en farines pour les besoins des élevages. Un dommage pour la planète sans commune mesure avec les chalutiers de la Scapêche, mais qui semble ne pas émouvoir les militants de Bloom ! Ceux-ci préfèrent lancer des idées aussi peu réalistes que la reconversion des chalutiers en palangriers (utilisant des lignes d’hameçons reposant sur le fond), moins nocifs selon eux et « qui emploieraient six fois plus de personnels, assurant ainsi la pérennité de l’emploi (sic) ». C’est méconnaître à la fois la réalité écologique de la pêche (tous les poissons ne se pêchent pas à la ligne !) et le poids des charges salariales dans le bilan des entreprises.

L’inquiétude de la filière est donc réelle, même si les lobbies environnementaux ciblent pour l’instant leurs attaques sur le chalut profond et se déclarent favorables à d’autres engins comme la palangre. La plupart des professionnels estiment pourtant que le problème n’est pas là. « Ce n’est pas tel engin ou tel autre qui est condamnable en lui-même, mais plutôt l’intensité avec lequel il est utilisé dans une zone de pêche donnée », remarque Philippe Favrelière, ingénieur agricole, sur son blog « Regard sur la pêche et l’aquaculture ». « Par exemple : dans le cadre de la pêche à la langouste en zone Caraïbes, l’utilisation massive de casiers a des effets négatifs sur les récifs coralliens et elle contribue à la surpêche, pourtant les casiers (ou nasses) sont considérés comme des arts dormants, passifs et sélectifs. »

Hier, le filet maillant, aujourd’hui le chalut en eaux profondes, et pourquoi pas, demain, l’interdiction de tout chalutage (et de la drague à coquilles Saint-Jacques) ? se demandent les professionnels. Dans ces conditions, « que restera-t-il aux marins-pêcheurs à part la pêche à la ligne, ou plutôt la pêche à mains nues, j’oubliais les associations de bien-être animal pour lesquelles l’hameçon est considéré comme un engin de torture ! », ironise Philippe Favrelière.

Un compromis 
 On n’en est pas encore là. La commission pêche du Parlement européen qui préconisait au départ l’interdiction pure et simple du chalutage profond a revu sa copie, sous la pression de la France et de l’Espagne, les deux principaux pays concernés. Un compromis avec les organisations professionnelles a été trouvé à Bruxelles, le 4 novembre dernier. Il sera présenté au Parlement demain. Il prévoit entre autres d’encadrer plus étroitement le chalutage des grands fonds, en protégeant les écosystèmes marins vulnérables, mais sans interdire ce mode de pêche. Une solution qui satisfait globalement les professionnels, mais laisse sur leur faim les lobbies écologistes.

Dans le détail, ce texte prévoit la création de deux types de zone : zones de pêche (délimitées selon les zones actuellement pêchées, avec donc un « gel de l’empreinte ») et zones de protection. Une étude cartographique réalisée dans l’année suivant l’adoption du texte permettra d’exclure des zones de pêche les éventuels écosystèmes marins vulnérables. Et une évaluation est prévue au bout de 4 ans, sur les espèces et sur les fonds, avec si besoin une révision de la réglementation.

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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 13:42
HALTE A LA DESTRUCTION DES FONDS MARINS !

CAMPAGNE1

L’AVENIR DES OCÉANS PROFONDS EST ENTRE NOS MAINS, AGISSONS !

URGENCE OCEANS PROFONDS

Des explications fort simples et pertinentes :

2013 est une année cruciale pour la protection des océans profonds : la Commission européenne a proposé l’interdiction du chalutage profond, une méthode de pêche décrite par les chercheurs comme « la plus destructrice de l’histoire » : d’immenses filets lestés raclent les fonds marins jusqu’à 1800 mètres de profondeur et dévastent des écosystèmes multimillénaires et des espèces vulnérables, dont certaines sont menacées d’extinction.

En France, moins de dix navires sont impliqués dans la pêche profonde au chalut de fond. Six d’entre eux appartiennent à la flotte d’Intermarché. Malgré les millions d’euros d’aides publiques qu’ils perçoivent, ces navires industriels sont tous déficitaires. Le chalutage profond est un gouffre à fonds publics ; il n’existerait pas sans le soutien de nos impôts.

Les lobbies de la pêche industrielle font pression sur les Etats membres de l’Union européenne et les députés du Parlement européen pour éviter l’interdiction de cette méthode de pêche dont le modèle économique sous-performant et dépendant des aides publiques appartient au passé. Les lobbies s’appuient notamment sur la France pour faire avorter le règlement européen.

La mobilisation citoyenne peut contrecarrer le pouvoir des lobbies : aidez-nous à éliminer cette méthode de pêche destructrice et à faire en sorte que nos élus et diplomates retrouvent la dignité de leur fonction en recevant des directives claires et ambitieuses de la part du Président de la République.

Signez pour mettre fin à ce non-sens économique et écologique.

HALTE A LA DESTRUCTION DES FONDS MARINS !
271 334 signatures
Objectif: 300 000

 http://www.politis.fr/Le-succes-fou-d-une-petition-sur,24606.html   

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Pétition      

Au Président de la République française, M. François Hollande

« Nous, citoyens de France et du monde, vous exhortons à soutenir la proposition européenne d’interdire le chalutage en eaux profondes, qui est reconnu comme l’une des méthodes de pêche les plus destructrices de l’histoire. Cette activité résiduelle, déficitaire et subventionnée ne concerne que neuf navires en France mais son impact environnemental est disproportionné : d’immenses filets lestés ratissent les milieux océaniques les plus vulnérables et capturent plus de 100 espèces, ensuite rejetées, dont certaines menacées d’extinction. Ces pêches industrielles dévastent le patrimoine naturel de l’humanité en rasant des coraux multimillénaires, détenteurs du record de longévité animale sur terre.
M. Hollande, honorez la promesse « d’excellence environnementale » que vous avez faite aux Français et mettez fin à cette déforestation des océans profonds qui déshonore la France. Soutenez sans équivoque la proposition d’interdiction du chalutage en eaux profondes. »

Signer

Adressée à M. François Hollande

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 07:58

Un excellent article que je vous invite à lire. il est issu de Basta ! www.bastamag.net . Un magazine à faire connaître et à soutenir! HM

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Transition agricole

Afterres 2050 : le scénario qui imagine l’autre modèle agricole de demain

par Nolwenn Weiler 14 novembre 2013

 

Imaginez un pays où chacun mange sainement, avec une eau de qualité, un usage réduit des pesticides, des émissions de gaz à effet de serre divisées par quatre... Science fiction ? Pour le moment, sans aucun doute. Mais en 2050, pas forcément, si l’on en croit Afterres, un scénario d’utilisation des terres agricoles résolument novateur, imaginé par l’association Solagro, et actuellement à l’étude dans plusieurs régions de France. En modélisant les besoins alimentaires et les pratiques agricoles, Afterres dessine un autre paysage agricole français pour 2050. Et les changements nécessaires pour y parvenir.

Pays de la Loire, 2050. Dans les champs, le maïs a cédé la place aux prairies, avec des légumineuses (comme les haricots, les lentilles, le trèfle ou la luzerne) [1]. Les vaches qui y pâturent sont de race « mixte » : ce sont de bonnes laitières et elles peuvent aussi fournir de très bons steaks. Le nombre de haies dans les champs a doublé, entourant des parcelles agricoles couvertes en permanence par l’une ou l’autre culture, ce qui ralentit l’érosion. La moitié des terres sont cultivées selon le cahier des charges de l’agriculture biologique (contre 4,4% dans les années 2000). L’eau qui coule dans les rivières, et se niche dans les nappes phréatiques, est redevenue « propre », les pesticides ayant quasiment disparus. Et les agriculteurs sont plus nombreux.

À Notre-dame-des-Landes, définitivement débarrassée du projet d’aéroport, les végétariens de la zone à défendre (ZAD), et autres adeptes de la sobriété heureuse, ont fait des émules. Dans toute la région, la consommation de viande a diminué de moitié. Idem pour les produits laitiers. Personne n’a pour autant de carence en calcium. Le lait de vache (avant tout adapté à la croissance des veaux) n’ayant pas le monopole des apports en calcium, contrairement aux croyances répandues au début du 21ème siècle ! Épinards, brocolis, noix, amandes, dattes, sardines, notamment, sont d’excellentes sources de calcium, de même que l’eau.

+ 600% de légumes en 40 ans

Dans les cantines scolaires, au restaurant ou à la maison, les seules denrées venues de loin sont les épices et certains produits de la mer. Oubliées les tomates d’hiver, ou les fraises du mois d’avril. Bienvenue aux fruits et légumes de saison ! Ils permettent de renouveler les saveurs au fil de l’année et de faire d’importantes économies d’énergies, en cessant de chauffer des milliers d’hectares de serres maraîchères. La quantité de légumes cultivés a néanmoins beaucoup augmenté : + 600 % en quarante ans ! On compte également 25% de vergers en plus, et le nombre de vignes a plus que doublé. De quoi embaucher les salariés mis sur le carreau par le secteur agro-alimentaire ou automobile chez les voisins de la péninsule bretonne. Mais qu’est-il donc arrivé ?

Retour en 2013. Le thermomètre s’emballe, le nombre d’affamés et de personnes malades de ce qu’elles mangent augmente, tandis que celui des agriculteurs ne cesse de diminuer. Ces derniers étant de plus en plus nombreux à ne plus vivre de leur métier. La raréfaction des ressources fossiles et les crises climatiques risquent de faire grimper les prix des aliments indéfiniment, les inégalités entre riches et pauvres se creusent... Serions-nous condamnés ? Pas forcément. A condition d’engager dès aujourd’hui un changement radical de nos pratiques agricoles et alimentaires. C’est ce que propose le « scénario de transition » sur lequel a planché Solagro, une association spécialisée dans la réalisation d’éco-bilans et d’études sur les énergies renouvelables. Baptisé Afterres2050, leur réjouissant programme s’étale sur les 40 prochaines années.

Les Pays de la Loire, région test

Afterres2050 décrit l’utilisation possibles des terres en 2050 en France. Ce scénario est le fruit de plusieurs années de recherche, pour modéliser les besoins et comportements alimentaires, les pratiques et les systèmes agricoles, avec leurs multiples variables... L’objectif : montrer « de manière chiffrée » qu’il est possible de nourrir la population française en 2050 (71 millions de personnes), tout luttant contre le changement climatique et en respectant la fertilité des sols, la qualité des eaux, la biodiversité. A condition d’amorcer les changements dès maintenant. L’association s’est appuyé sur une modélisation mathématique (intitulée MoSUT) qui permet de croiser de nombreuses données et hypothèses : « des tonnes de céréales, de foin, des rendements, des hectares, des assolements, des vaches, des poules, des cochons, des protéines, des glucides, des lipides, des habitants, des tonnes équivalent pétrole, des flux d’import-import, pour ne citer que les paramètres les plus évidents ».

Quatre conseils régionaux prévoient pour le moment de décliner le scénario national à l’échelon local. Dans les pays de la Loire, c’est une association, Virage énergie climat, qui s’est lancée. Deuxième région agricole de France en termes de production, avec notamment 51% de la production de viande, les Pays de la Loire, c’est un peu la France agricole en modèle réduit. A ceci près que l’agriculture biologique y est un peu plus développée. Reste que pour parvenir aux objectifs d’autonomie imaginés par Afterres, qui permettent une division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole, cette terre d’élevage va devoir traverser de grands chamboulements. Le cheptel global de bovins sera divisé par deux. Celui des vaches à viande par six !

« Le fait de privilégier les races à viande est très récent dans l’histoire de l’agriculture, et directement lié à l’agriculture industrielle d’après-guerre », explique Mathieu Doray, de Virage énergie climat. « Les races anciennes qui servaient à tracter les engins ont été sélectionnées pour cela, puisqu’elles étaient robustes et pleines de muscles, ajoute Christian Couturier, l’un des co-penseurs du scénario Afterres. Mais c’est une production de luxe, qui consomme énormément de ressources et d’espaces. C’est donc une parenthèse qui doit se refermer. Il faut revenir à des races mixtes, qui donnent du lait, et que l’on peut manger. » Et pour rendre l’élevage bovin moins dépendant du prix des céréales, il faut les remettre au régime herbager. Des vaches qui mangent de l’herbe, donc.

Des besoins nutritionnels au paysage agricole

Cette diminution du bétail est une conséquence directe du changement de régime alimentaire. « Nous sommes partis des besoins nutritionnels (les nôtres et ceux des cheptels) avant d’envisager les moyens de production », détaille Christian Couturier. Et de prévenir : « Il sera impossible de nourrir et d’alimenter en énergie et en matériaux les 70 millions de français(es) prévu(e)s en 2050, en conservant nos habitudes de consommation actuelles ».

Est-ce problématique ? Pas forcément, si l’on en croit l’Organisation mondiale de la santé, qui estime que notre alimentation, trop riche, joue un rôle clé dans l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques telles que l’obésité [2], le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains cancers et l’ostéoporose [3]. Sans oublier les méfaits sanitaires liés aux pesticides, épandus dans les champs puis ingérés.

Dans l’assiette de 2050, la consommation journalière de protéines passerait de 90 à 55 grammes pour un adulte, selon le scénario Afterres. Un chiffre proche de celui recommandé par les nutritionnistes [4]. En plus de diminuer, les apports en protéines seront diversifiés. Ils ne proviennent plus exclusivement des animaux, mais aussi de sources végétales (à 62 %), telles que les fèves, pois et lentilles. Et le sucre diminuerait de 14 à 11% de nos apports énergétiques quotidiens, soit l’équivalent de 4 morceaux de sucre par jour en moins sur les 20 ingérés aujourd’hui.

Manger, mais pas seulement

Afterres2050 considère l’agriculture comme une source d’alimentation, mais aussi d’énergie et de matériaux. C’est pourquoi les scénarios Afterres et négaWatt – scénario de transition énergétique – fonctionnent ensemble. « Ils sont imbriqués l’un dans l’autre », explique Christian Couturier. En 2050, une grande partie des déjections animales sera transformée par la méthanisation, ce qui permet à l’agriculture de produire l’énergie dont elle a besoin pour fonctionner, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Un processus de méthanisation qui peut commencer dès à présent.

Toutes ces évolutions permettront, selon le scénario, de « libérer » 5 à 8 millions d’hectares de terres, qui pourront être utilisées, dès 2025, pour d’autres usages que la production d’aliments. En Pays de la Loire, environ 14 000 ha de terres arables seraient ainsi alloués à la production de matériaux bio-sourcés (chanvre, lin...), afin d’alimenter les filières bâtiment et textile. La production d’agro-carburants (sur environ 25 000 hectares) commencerait sur des terres arables libérées en 2035, lorsque la triple transition – nutritionnelle, agricole et énergétique – « sera suffisamment engagée pour rendre à nouveau légitime l’utilisation de terres arables pour des productions non alimentaires ». Afterres2050 s’est par ailleurs penché sur une gestion alternative de la forêt française, source importante d’énergie.

Que vont dire les paysans ?

Comment les professionnels du secteur vont-ils accepter ce nécessaire changement de pratiques ? « Il est évident que le dossier que l’on pose sur la table est plutôt lourd, concède Mathieu Doray. Dans une région laitière telle que la nôtre, on a d’emblée un désaccord avec les producteurs de lait intensifs. Moins avec les éleveurs bio qui sont déjà une logique de désintensification ». Afterres2050 peut aussi être pris comme une occasion unique de sortir par le haut d’une crise du secteur laitier qui n’en finit pas de ruiner les agriculteurs, et de susciter leur colère. « Les éleveurs laitiers veulent avoir des perspectives. Ils voient bien que le fait de taper sur la grande distribution ne va pas suffire », rebondit Christian Couturier.

« La diminution du nombre d’animaux ne signifie pas que l’on va réduire le nombre d’agriculteurs », précise Mathieu Doray. Côté emploi, Afterres2050 n’a encore rien défini. Tout reste à chiffrer. « Dans notre scénario, on a 50% d’agriculture bio et 50% d’agriculture intégrée. Si cette méthode ne supprime pas totalement le recours aux pesticides de synthèse, elle en réduit fortement l’utilisation, en les utilisant uniquement en derniers recours, explique Mathieu Doray. Ces deux systèmes demandent plus de main d’œuvre que l’agriculture intensive. Donc, on suppose que globalement, on va plutôt créer des emplois. On a aussi chez nous une grosse industrie agroalimentaire, notamment en Mayenne. Mais on peut très bien imaginer transformer des protéines végétales... » Ou de mettre en route des filières de conserves sans pesticides ni bisphénol A...

« Plusieurs secteurs agricoles sont en crise, et ce n’est pas le scénario Afterres qui a provoqué ces crises, poursuit Christian Couturier. L’agriculture va de toute façon être obligée de se réorganiser. Et les mutations à venir vont être sévères. Il nous faut définir de nouvelles perspectives, en fonction du changement climatique et de ses impacts. En tenant compte des nécessités de stockage du CO2 (dans la biomasse, ndlr), et de production d’énergie à partir de ressources renouvelables. La question, c’est donc : comment on accompagne ce changement ? Avec une fuite en avant, et des marchés mondiaux de plus en plus compétitifs totalement incertains ? Ou en imaginant un autre modèle de développement agricole ? » Un modèle dont Afterres veut poser les bases. Et montrer que des changements sont possibles.

Nolwenn Weiler
@NolwennWeiler sur twitter

Photo : CC Lars Heidemann / CC Charles Knowles

Infographies : Association virage énergie Climat

- Le scénario Afterres2050

Notes

[1Les légumineuses sont des sources de protéines végétales, pour l’alimentation animale ou humaine, qui ne nécessitent pas l’apport d’engrais azotés.

[2Le taux d’obésité en France, s’il reste parmi les plus bas des pays de l’OCDE, progresse de façon régulière et touche, en 2009, 14,5 % des Français, contre 8,5 % en 1997.

[3Sur ces questions voir cette étude publiée par l’OMS.

[4Les nutritionnistes recommandent 52 grammes de protéines par jour et par adulte.

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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 20:30

Une gigantesque escroquerie est en train de se mettre en place à Bruxelles, aux dépens des abeilles, de la biodiversité... et de tous les citoyens qui se battent depuis des années pour faire interdire les pesticides « tueurs d'abeilles » en Europe et dans le monde !

Nous devons la stopper net, avant qu'elle n'ait des conséquences dramatiques sur nos cultures et notre alimentation à l'avenir. Je vous demande de signer de toute urgence la pétition européenne ci-jointe et de la faire circuler autour de vous autant que vous le pourrez.

Il n'y a pas un instant à perdre.

Après des années de lutte acharnée des citoyens et des apiculteurs, la Commission européenne s'est officiellement décidé à interdire 3 pesticides néonicotinoïdes extrêmement dangereux pour les abeilles (1).

Les associations ont crié victoire et baissé la garde. Pourtant...

Le compromis que devrait adopter Bruxelles est en réalité un plan désastreux imposé par les multinationales agrochimiques comme Bayer, Syngenta et compagnie, qui mènent depuis des mois un lobbying effrené et extrêmement agressif pour arriver à ce résultat (2).

Objectif : Contrer la volonté des citoyens européens et empêcher l'interdiction REELLE des pesticides tueurs-d'abeilles – malgré les recommandations expresses des autorités sanitaires françaises et européennes (3)... Pour sécuriser les centaines de millions d'euros de profit annuel que ces produits rapportent aux grosses firmes qui les produisent !

Officiellement, les 3 pesticides les plus dangereux seront interdits pour une durée-test de deux ans à l'issue de laquelle les autorités sanitaires contrôleront si l'interdiction a mis un terme au massacre des abeilles, et s'il faut ou non interdire définitivement les néonicotinoides.

Or, cette soi-disant interdiction n'aura aucun effet sur la santé des abeilles !

En fait, les 3 pesticides tueurs-d'abeilles seront interdits seulement quelques mois par an... et largement utilisés tout le reste de l'année – sur près de 85% des céréales, et sur une grande partie des cultures de fruits, légumes et herbes aromatiques – empoisonnant largement les sols et l'eau absorbés ensuite par les cultures soi-disant « non-traitées ».

De nombreuses études ont montré que ces substances ultra-toxiques peuvent rester présentes dans le sol jusqu'à trois ans après le traitement (4), et que les cultures non-traitées replantées sur le même terrain révèlent des traces de néonicotinoïdes jusque dans leur pollen... que viennent ensuite butiner les abeilles ! (5)

A la fin de la période-test de deux ans, les multinationales pourront prouver que les abeilles continuent d'être décimées malgré la soi-disant interdiction de leurs produits, et qu'ils n'y sont pour rien. Ils auront réussi à blanchir leurs pesticides et à maintenir leurs profits – et pour longtemps !

C'est un plan diabolique, qui nous promet un désastre environnemental sans précédent.

Nous pouvons encore empêcher ça. MAIS IL FAUT AGIR VITE : d'ici quelques jours, la Commission européenne se prononcera sur sa version définitive du règlement européen concernant ces 3 pesticides tueurs d'abeilles.

Nous devons agir avant, pour exiger l'interdiction REELLE de ces pesticides ! Signez dès maintenant la pétition européenne pour contrer les lobbys en cliquant ici !

Si nous ne faisons rien, voici ce qui va se passer dans les 2 prochaines années :

- les pesticides néonicotinoïdes continueront à être utilisés pour les cultures d'hiver, imprégnant ainsi durablement les sols et l'eau...

- les cultures de printemps et d'été "non traitées" seront infectées par les résidus de ces pesticides, et empoisonneront les abeilles...

- la mortalité massive des abeilles ne déclinera pas, malgré la soi-disant "interdiction" des néonicotinoïdes

- Syngenta, Monsanto, Bayer et tous les laboratoires agrochimiques pourront à loisir clamer que leurs produits n'ont rien à voir avec la mortalité des abeilles, et obtenir leur réhabilitation totale sur le marché.

Et là, il ne nous restera plus que nos yeux pour pleurer…

Il faut tuer dans l'œuf ce plan démoniaque, et exiger de la Commission européenne qu'elle interdise purement et simplement ces pesticides tueurs d'abeilles, comme elle prétend le faire d'ailleurs !

Pas de compromissions, pas de petits arrangements... Si l'on doit faire un test de 2 ans pour évaluer réellement l'impact de ces pesticides sur les pollinisateurs, alors allons-y franchement !

Les agriculteurs eux-mêmes n'auraient pas à y perdre :

d'après l'INRA, on pourrait réduire rapidement la consommation de pesticides en France de 30 à 40 % – sans aucune perte de revenus pour les agriculteurs – en revenant simplement à un système de rotation des cultures qui permettrait de combattre efficacement les parasites en réduisant durablement l'usage des traitements chimiques (6).

Ca représente tout de même, pour la France uniquement, plus de 20 000 tonnes de substances ultra-toxiques déversés chaque année en pure perte dans nos campagnes !

En fait, les seuls qui seraient ébranlés, ce seraient les chiffres d'affaires des géants de l'agrochimie... Mais la Nature n'a que faire de leurs profits !

Alors s'il vous plaît, aidez Pollinis à créer une véritable onde de choc à travers le pays et l'Europe toute entière, pour que notre pression sur la Commission européenne soit plus forte que celle des lobbys agrochimistes qui sacrifieraient sans vergogne votre santé, votre alimentation et l'avenir même de la Nature pour satisfaire à leurs profits immédiats.

Signez la pétition, et transmettez cet email à un maximum de personnes autour de vous.

D'avance, merci !

 

Nicolas Laarman
Délégué général Pollinis
Conservatoire des Fermes et de la Nature

 

Pour en savoir plus :

1- Le texte de la Commission européenne interdisant 3 néonicotinoïdes :

http://www.pollinis.org/IMG/doc/regulation_commission_europeenne_interdiction_3_neonicotinoides.doc

2- L'excellent rapport de Corporate Union Observatory sur le sujet (en anglais) :

http://corporateeurope.org/publications/pesticides-against-pollinators

Ou ici en français, le bon petit résumé publié en ligne dans le Journal de l'environnement :

http://www.journaldelenvironnement.net/article/comment-le-lobby-des-pesticides-se-bat-pour-les-neonicotinoides,34147

3- Début 2013, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un rapport confirmant que les néonicotinoides présentent un risque important pour les abeilles et les pollinisateurs :

http://www.efsa.europa.eu/en/press/news/130116.htm?utm_source=homepage&utm_medium=infocus&utm_campai gn=beehealth

4 -Les néonicotinoides persistent dans l'environnement, la demi-vie de la clothianidine dans le sol a été mesurée à 148 à 6900 jours par l'Agence de protection de la santé américaine :

http://www.epa.gov/pesticides/chem_search/cleared_reviews/csr_PC-044309_2-Nov-10_b.pdf

Voir aussi l'étude de J. DeCant et M. Barrett publiée en 2010 dans la revue Environmental Protection (pp. 1-99) : Environmental Fate and Ecological Risk Assessment for the Registration of CLOTHIANIDIN for Use as a Seed Treatment on Mustard Seed (Oilseed and Condiment) and Cotton.

5- La persistance des néonicotinoïdes contamine l'environnement au sens large, notamment le pollen.

L'imidaclopride par exemple peut être absorbée par des cultures non-traitées, jusqu'à deux ans après la première utilisation, et peut se retrouver dans le pollen et le nectar des fleurs non traitées à des niveaux toxiques pour les abeilles :

Bonmatin, J. M., et al . (2003) A sensitive LC/APCI/MS/MS method for analysis of imidacloprid in soils, in plants and in pollens. Anal. Chem. 75 (9), 2027-2033.

En 2002 et 2003, 69,1% du pollen récolté par les abeilles de 25 ruchers dans cinq départements français, sur des plantes traitées et non traitées étaient contaminés par de l’imidacloprid, bien que cette neurotoxine ait été interdite à l'utilisation sur le tournesol en janvier 1999 :

Chauzat M.P. et al (2006). A survey pesticides residues in pollen loads collected by honey bees in France. Journal of Economic Entomology, 99:253-262

6- Rapport Ecophyto R&D de l'INRA : « Réduire l'usage des pesticides » :

http://institut.inra.fr/Missions/Eclairer-decisions/Etudes/Toutes-les-actualites/Ecophyto-R-D

 

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 08:38

 

C'est devenu un grand classique: il y a régulièrement de grands messes internationales pour évoquer le réchauffement climatique et les éventuelles mesures à prendre. Et à chaque fois, la montagne accouche d'une souris!

Cette fois ci, y aura-t-il des avancées ? A suivre, car les choses s'aggravent et le scénario catastrophe menace, comme le montre bien cet article du quotidien "Sud-ouest".

A suivre ces jours ci à Doha au Quatar.

H Moulinier

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Publié le 26/11/2012

Par jean-denis renard – « Sud-Ouest »

Climat : ce grand malade que personne ne soigne

Pendant deux semaines, 190 pays planchent sur les moyens d'éviter un scénario catastrophe. 

La banquise de l'océan Arctique, autour du pôle Nord, a atteint un nouveau record de fonte cet été. 

Et pourtant...

Le réchauffement climatique, c'est comme la dette grecque. À force d'entendre parler de « la négociation de la dernière chance », on baîlle à s'en décrocher la mâchoire. Ce constat dressé, les promoteurs d'une politique climatique ambitieuse se font plutôt discrets alors que s'ouvre aujourd'hui à Doha, au Qatar, la conférence annuelle des Nations unies sur le thème. Les représentants de quelque 190 pays plancheront jusqu'au 7 décembre pour adopter des mesures susceptibles de limiter la hausse moyenne des températures à 2 °C d'ici à la fin du siècle.

La cause du mal est identifiée et fait consensus au sein de la communauté scientifique : le rejet continuel dans l'atmosphère, du fait des activités humaines, de gaz qui piègent la chaleur du rayonnement solaire. Il s'agit, pour les principaux, du dioxyde de carbone, du méthane et du protoxyde d'azote. Le remède est tout aussi connu : limiter drastiquement les émissions de ces gaz, pays par pays.

La Banque mondiale en alerte

C'est à ce point du débat que commence la partie de surplace. Le bilan 2011 l'atteste : jamais les émissions mondiales de gaz à effet de serre n'ont été aussi massives.

Face à l'appétit jamais démenti de l'espèce humaine pour les énergies fossiles, les cris d'alarme se succèdent. Il y a dix jours, les experts de la Banque mondiale ont publié un rapport qui envisage le scénario catastrophe. En l'occurrence, une hausse de 4 °C des températures d'ici à 2060, ce qui questionnerait les capacités d'adaptation de nos sociétés. Dans la foulée, le PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement) a publié des conclusions similaires. En creux, ces deux institutions désignent un faux-semblant de la négociation climatique : en l'état actuel des engagements internationaux, l'objectif des 2 °C supplémentaires à ne pas dépasser d'ici à 2100 est une fable.

Comment enclencher la vitesse supérieure ?

À Doha, on travaillera sur la prolongation du protocole de Kyoto, le seul outil qui encadre les émissions des gaz à effet de serre des pays industrialisés. L'application de ce traité prend fin au 31 décembre. Les volontaires ne se bousculent pas au portillon pour un Kyoto 2. Seules l'Union européenne, la Suisse, la Norvège et l'Australie semblent prêtes à s'engager, ce qui représenterait 15 % du total des émissions de gaz à effet de serre. Ce serait un prélude à un accord global en 2015 qui entrerait en application en 2020, l'avancée la plus manifeste enregistrée l'an dernier à Durban.

Les attitudes respectives des États-Unis et de la Chine, les deux plus gros pollueurs, seront scrutées à la loupe. Ces deux géants ont consacré tous leurs efforts à torpiller la négociation multilatérale ces dernières années. Le renouvellement du bail de Barack Obama à la Maison- Blanche comme celui des visages à la tête de l'État chinois laissent entrevoir une nouvelle ère. À moins que leurs émissaires n'optent, une fois de plus, pour du réchauffé.

 

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 10:15

Tous cobayes?

Je suis allé le voir avec des ami-e-s. Il interpelle, il montre, il interroge!!!

Un conseil: allez le voir!

Henri Moulinier

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TOUS COBAYES ?

Le nouveau film de Jean-Paul JAUD dénonce les OGM et le nucléaire

Et le livre choc du Pr Séralini Touscobayes !

En 2011, 1 milliard d’êtres humains souffrent de la faim, et 1,4 milliard n’ont pas accès à l’électricité. Les OGM et l’énergie nucléaire, issus d’un même monde, le monde de l’après Seconde Guerre Mondiale, apparaissent comme des solutions inéluctables. Devons-nous pour autant succomber, sans tests environnementaux et sanitaires approfondis, aux OGM et au nucléaire ?

Comment se fait-il que les OGM agricoles soient dans les champs et dans les assiettes alors qu’ils n’ont été testés que pendant trois mois sur des rats ? Comment se fait-il que l’énergie nucléaire soit toujours l’énergie du futur alors que les hommes ont vécu Tchernobyl et Fukushima ? Les conclusions seraient-elles accablantes ? Après « Nos enfants nous accuseront » et après « Severn », le troisième long métrage de Jean-Paul Jaud s’attaque une nouvelle fois aux défis environnementaux, en donnant la parole aux agriculteurs japonais de Fukushima, sénégalais ou français, aux scientifiques, aux politiques ou aux militants. Autant de personnes qui s’expriment librement sur ces deux problématiques majeures, les OGM et le NUCLÉAIRE. Narré par Philippe Torreton, ce film apporte une vision transversale entre ces deux technologies, génétique et nucléaire. Il apporte des alternatives positives, mais surtout des réponses sans appel sur l’irréversibilité et la contamination inévitable du vivant.

 

Le réalisateur Jean-Paul Jaud signe surtout avec "Tous cobayes ?" un plaidoyer anti-OGM s’appuyant sur l’étude française alarmiste qui vient de relancer le débat sur l’innocuité d’un maïs transgénique. Il a en effet suivi mois après mois l’équipe du Pr Gilles-Eric Séralini. Le film montre de nombreuses scènes de laboratoire où des scientifiques emmaillotés comme des chirurgiens examinent les rats. Certains rongeurs vont développer d’énormes tumeurs, allant jusqu’à 20 % de leur poids. Notamment après le 3ème mois, la durée des études classiques de toxicologie, selon les chercheurs. Jean-Paul Jaud a travaillé tout en gardant le secret sur l’étude engagée par le Pr Séralini, celui-ci expliquant avoir récupéré clandestinement des semences de ce maïs NK 603 via un lycée canadien ayant requis l’anonymat. Le NK 603 n’est pas cultivé en Europe mais est importé pour l’alimentation animale. "Les semenciers refusent de donner des semences aux chercheurs", affirme le scientifique. Corinne Lepage, députée européenne qui se bat depuis des années à Bruxelles contre les OGM, est très présente dans le documentaire. "Les premiers qui ne veulent pas de la recherche, ce sont eux, les semenciers", accuse-t-elle. "Il n’y a pas de problème, car il n’y a pas d’étude" de long terme, ajoute la députée qui vient de publier la vérité sur les OGM, c’est notre affaire !.

Dans un entretien, Jean-Paul Jaud raconte comment avec « Tous Cobayes », il dresse les mêmes constats sur deux sujets : "les OGM d’abord qui sont aujourd’hui de plus en plus exploités alors qu’on ne maîtrise pas les effets. La nature réagit, certaines maladies apparaissent mais encore une fois, face à la pression de grandes multinationales, on ne nous dit pas la vérité.

Le nucléaire ensuite, car c’est exactement la même logique : nous sommes dans l’opacité et le mensonge. Des prédateurs cupides nous l’imposent. Je suis allé tourner à Fukushima et j’ai vu que le nucléaire entraine la destruction.

Je ne veux pas dresser un portrait anxiogène mais mon devoir est d’informer les gens, de dresser un constat, de dénoncer les méthodes et aussi de proposer des solutions. Pour moi, les médias dépendent la plupart du temps des mêmes multinationales qui n’ont plus aucun respect pour notre écosystème et seulement du respect pour leur compte en banque. En laissant faire cela, nous risquons de le payer très cher et surtout de le faire payer aux générations futures. Je ne suis pas un idéaliste, je sais qu’il existe des solutions de substitution. En ce qui concerne le Japon, il y avait avant Fukushima 54 réacteurs nucléaires en fonctionnement. Aujourd’hui ils sont tous à l’arrêt et cela n’empêche pas l’économie Japonaise de s’en sortir" (NDLR : le Japon a annoncé l’arrêt total de sa production nucléaire d’ici 30 ans)".

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Polémique sur la toxicité des OGM :

             ces conflits d'intérêts qui nuisent à la science

28 septembre 2012 Par Benjamin Sourice 

La riposte a été prompte, dense et nourrie. Depuis sa publication dans Food and Chemical Toxicology, c'est un incroyable tire de barrage qui s'abat sur le Pr. Séralini et son étude de toxicologie concluant au risque d'action tumorigène, ainsi que de possibles troubles hépatiques et rénaux, associés à la consommation du maïs GM NK603 et de l'herbicide Roundup commercialisés par Monsanto. Rapidement, une poignée de scientifiques, pompeusement présentés comme la « communauté scientifique internationale » (G. Pascal dans le Monde), sont montés aux créneaux pour dénoncer publiquement cette étude bien gênante pour l'industrie des biotechnologies. Une salve de critiques à laquelle s'attendait le Pr. Séralini : « c'est ce même lobby qui a permis l'autorisation de ces produits et qui est activé par les entreprises de biotechnologies, parce que la conséquence, ce serait qu'on les oblige à faire des études à long terme »(AFP).

Face à ces images de rats boursouflés de tumeurs se répandant comme une traînée de poudre, quelle stratégie pouvaient bien employer les entreprises de biotechnologie sinon celle d'envoyer quelques porte-flingues patentés pour temporiser ? Une stratégie rodée par la passé : en cas de controverse scientifique, les entreprises s'abritent derrière une première ligne d' « experts » chargés de prendre d’assaut les médias. Le contre-feu est lancé dès le premier jour, sans recul scientifique ou possibilité d'analyser les données brutes. Non seulement, la majorité de ces scientifiques ne sont pas spécialistes en toxicologie mais beaucoup présentent également des conflits d'intérêts suffisamment lourds pour remettre en cause leur légitimité. 

Les snipers de Monsanto

Le lendemain de la publication, l'ONG Corporate Europe Observatory, spécialisée dans la surveillance des lobbys, interceptait un mail d'un dirigeant de Monsanto qui orientait ses destinataires (masqués) vers le site Science Media Center (SMC), une organisation financée à 70% par le secteur privé (Monsanto, Bayer, Croplife, Novartis...). Le plan média est là sur le site de SMC, prêt à l'emploi, avec ses éléments de langage et un florilège de citations de sicaires anti-écologistes.

Parmi eux, Anthony Trewavas, professeur de biologie cellulaire à l'Université d’Édimbourg, repris par le Financial Times, qui ne voit qu'une « variation aléatoire sur une lignée de rongeur susceptible de développer des tumeurs quoi qu'il arrive ». Trewavas est un chercheur en biotechnologie agricole, plus rapide à flinguer ses pairs qu'à publier des études sérieuses, et il a une sainte horreur des anti-OGM, « ces mauvais esprits, anarchistes et destructeurs ». Il fut condamné par un tribunal de Londres en 2001 pour diffamation dans une affaire l'opposant à Greenpeace. 

Pour Tom Sanders, directeur du département des sciences nutritionnelles au King’s College de Londres, dont les propos sur SCM sont repris par Reuters, « l'immortalité des rats n'était pas une option ». D'après le site Power Base Info, Tom Sanders est également un ardent promoteur de l'aspartame, un édulcorant industriel controversé et un temps commercialisé par Monsanto sous le nom de Nutrasweet. Par le passé, Trewavas et Sanders ont joué un rôle important dans les campagnes de dénigrement contre Ignacio Chapela et Arpad Pusztai, deux autres scientifiques ayant mené des travaux critiques sur les OGM ou le Roundup.

Les experts du pantouflage 

En France aussi, une poignée d'experts se relaient dans les médias pour clamer leur stupeur face aux résultats alarmants concernant la toxicité du maïs GM NK603. Gérard Pascal, ancien toxicologue à l'INRA et ex-président du conseil scientifique de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) fut le premier à questionner les résultats avec ironie : « si les résultats se confirment, c’est le scoop du siècle. Et dans ce cas il faudrait interdire les OGM dans le monde entier. » Puis il poursuit en réclamant une commission d’enquête avant de remettre en cause la compétence de l'équipe de recherche, et ce malgré le fait que le Pr. Séralini publie régulièrement ses résultats dans des revues internationales à comité de relecture. 

Désormais à la retraite, M. Pascal a su faire fructifier son expérience en devenant consultant pour des entreprises de l'agroalimentaire telles que Danone et Nestlé. Il a participé à la création du cabinet de communication et de lobbying Entropy Conseil, spécialisé dans les questions de « sécurité alimentaire » et « gestion de crise » appartenant au groupe Protéines, spécialiste en « communication de la santé ».

Pascal apparaît en 2010 comme membre du comité scientifique de l'International life sciences institute (ILSI), décrit par le Canard Enchaîné (26/09/2012) comme « le plus puissant groupe de lobbying alimentaire avec 400 adhérents dont Monsanto, Unilever, Syngenta, Bayer, Nestlé... » L'ILSI est au cœur de plusieurs scandales de conflits d'intérêts et de portes tournantes concernant les autorités communautaires. Le dernier en date remonte à mai 2012 quand Diana Banati, présidente de l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA), l'autorité en charge de l'évaluation sanitaire des OGM, fut contrainte de démissionner en raison de ses liens avec l'ILSI. Elle a depuis officiellement rejoint l'ILSI en tant que Directrice exécutive pour l'Europe et ce en dépit des protestations de Bruxelles contre ce cas flagrant de « pantouflage » (passage du public vers le privé). 

La Commission Européenne vient de confier une mission d'urgence à un panel de vingt scientifiques de l'EFSA afin de vérifier la validité de l'étude sur le maïs NK603 et le Roundup. Suite aux scandales à répétition, l'organisme sanitaire européen oblige ses experts à publier systématiquement des déclarations d'intérêts. Ce qui n'empêche pas au moins cinq membres du panel de présenter des liens étroits avec l'industrie, comme Patrick du Jardin, chercheur en biotechnologie sur les pommes de terre GM et ancien consultant chez Monsanto ou bien Gijs Kleter qui fût membre du International Food Biotechnology Committee de l'ILSI entre 2002 et 2007. 

Les réac' anti-écologie 

Le cercle des scientifiques médiatiques est assez restreint et facilement identifiable au définitif. Ce sont plutôt les étiquettes dont ils usent, se réclamant tantôt d'une instution publique (INRA) tantôt d'un cabinet de consulting ou bien d'une association, qui leur permettent un positionnement optimal dans les médias. Par exemple, Gérard Pascal est également membre de l'Association française pour l'information scientifique (AFIS) qui se proclame gardienne de la « science rationaliste » contre les « entreprises charlatanesques ». l'AFIS est connue pour ses positions pro-OGM et son expertise en polémique musclée. 

Le 26 septembre 2012, dans un débat contre Mme Lepage à l'antenne de France Inter, M. Houdebine, Président de l'AFIS, n'a pas hésité une seconde à faire preuve de son rationalisme éclairé en déclarant : « le roundup est moins toxique que l'aspirine ou le sel de cuisine, et qui plus est biodégradable ». Des arguments qui valurent à Monsanto d'être condamnée pour publicité mensongère aux Etats-Unis en 1996 et en France, en 2007 où le tribunal a reconnu dans son jugement que « le glyphosate en constituant la substance chimique active [du roundup], auquel il est ajouté un surfactant, l’amine polyoxyéthilène, présente une écotoxicité manifeste et ne se dégrade pas rapidement dans la nature. »

En 2008, le médecin Marcel Kahn claquait la porte de l'AFIS avec fracas en dénonçant une culture rampante de conflits d'intérêts au sein de l'association. Selon lui, « l'association est devenue une sorte de lobby pro-OGM. J'ai demandé à Louis-Marie Houdebine et Marcel Kuntz [biologiste, directeur de recherche au CNRS et membre du comité de parrainage de l'AFIS] de déclarer leurs liens d'intérêts avec Monsanto et ses filiales. Cela a été refusé. », une information que relayait le Monde ce 22 septembre 2012. M. Houdebine est également fondateur de la start-up Bioprotein Technologies SA, créé en 1998, et spécialisée dans la « production de protéines et de vaccins recombinants dans le lait de lapines transgéniques. »

Le biologiste et membre du Criigen Pierre-Henri Gouyon, du Muséum national d'histoire naturelle, dénonce lui aussi les prises de positions partisanes de l'AFIS « systématiquement favorable aux OGM et systématiquement opposée à l'écologie ». « Il suffit de se rendre sur le site Internet de l'Office américain des brevets pour se rendre compte que certains des membres de l'AFIS les plus engagés à défendre les OGM ont déposé des brevets avec des entreprises de biotechnologies », dénonce M. Gouyon.

Les pro-biotech inflitrés 

Les détracteurs de M. Séralini se trouvent également en nombre au sein de l'Association Française de Biotechnologie Végétales (AFBV), qui en plus de M. Houdebine, compte parmi ses membres éminents M. Marc Fellous, Président de l'association et ancien directeur de la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) et M. Phillipes Joudrier, ancien Président du Comité d’experts spécialisés Biotechnologies de l’AFSSA, tous deux d'ardents défenseurs de leur cause.

On retrouve également parmi les parrains de l'association le généticien Axel Kahn, qui a présidé de 1988 à 1997 la CGB chargée d’évaluer les risques liés aux Plantes GM, avant de devenir en 1997, Directeur scientifique chez Rhone Poulenc, géant de l’agrochimie qui avait investi de longue date dans le secteur des Plantes GM. « Ses liens avec Rhone Poulenc datent pourtant d’avant 1997, puisque son 1er brevet est déposé pour cette société en 1994 » raconte la journaliste Marie Monique Robin.

L'association et M. Fellous ont été condamnés en 2011 pour des propos diffamatoires concernant l'intégrité scientifique des études du professeur Séralini et l'accusant d'être un « chercheur-militant ». Lors de ce procès, l'avocat de M. Séralini n'a pas manqué de rappeler les liens étroits qui unissent bons nombres des « experts » de l'AFBV avec le secteur des biotechnologies, le juge lui-même s'étonnant du voile d'« indépendance » dont se couvre l'association. La réponse de Marc Fellous indigna une partie de l'auditoire venu supporter M. Séralini : « Dans notre jargon d’experts, le mot “indépendant” est un terme qui persiste à être utilisé. Mais on devrait plus parler de transparence que d’indépendance. Ce mot est dépassé car nous sommes tous concernés par le financement des industriels. » 

Que ce soient les anciens membres de l'AFSSA, comme M. Pascal ou M. Jourdier, ou de la CGB comme M. Fellou ou M. Kahn, ces scientifiques ont tous participé aux travaux d'évaluation autorisant la mise sur le marché français de plusieurs OGM. Si les résultats de l'étude de toxicologie de M. Séralini devaient se confirmer, la question des responsabilités pourrait se poser dans ce dossier potentiellement aussi explosif que celui du Médiator, bien que les effets sur la santé humaine ne soient pas comparables.(...)

La suite sur le blog de Benjamin Sourice

http://blogs.mediapart.fr/blog/benjamin-sourice/280912/polemique-sur-la-toxicite-des-ogm-ces-conflits-dinterets-qui-nuise

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      OGM étude:

     Gilles Seralini sur le Nk603 et le Round Up,  Réponses à 13 questions


> http://www.dailymotion.com/video/xut6u3_ogm-1-13-en-quoi-votre-experience-sur-les-ogm-est-unique_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut82b_ogm0-2-13-votre-puissance-statistique-est-elle-insuffisante_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut88n_ogm-3-13-monsanto-a-deja-fait-des-groupes-de-20-rats-pour-ses-etudes_news
> http://www.dailymotion.com/video/xuub6b_ogm-04-13-le-choix-de-la-race-sprague-dawley-critique-etude-seralini-criigen_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut8fu_ogm-5-13-avez-vous-detailles-les-informations-sur-l-alimentation-des-rats_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut8mg_ogm-6-13-vous-mettez-en-cause-le-roundup-mais-il-a-pourtant-ete-homologue_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut8pz_ogm-7-13-les-ogm-existent-sans-probleme-apparent-depuis-15-ans-dans-l-alimentation-aux-etats-unis_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut9ps_ogm-8-13-pourquoi-n-acceptez-vous-pas-les-critiques-de-l-efsa_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut9z5_ogm-09-13-allez-vous-rendre-public-les-donnees-brutes-de-votre-etude-sur-le-mais-nk603-et-le-roundup_news
> http://www.dailymotion.com/video/xuta3w_ogm-10-13-votre-position-sur-le-secret-industriel-et-les-donnees-brutes-des-industriels_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut7lz_ogm-11-13-pourquoi-avoir-organise-une-etude-secrete_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut9vc_ogm-12-13-pourqoui-une-clause-de-confidentialite-a-t-elle-ete-imposee-a-la-presse_news
> http://www.dailymotion.com/video/xut7q0_ogm-13-13-le-criigen-independant_news

 

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 07:08

Le 12 août 2012, le Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki-Moon a lancé un appel international pour la sauvegarde des océans menacés par la pollution, la srpêche et la montée des eaux. Des actions concrètes sont nécessaires à tous les niveaux. A La Rochelle, que pouvons-nous faire, ensemble? Personnellement, je suis très sensible à cette question. Mon travail de recherche sur la pêche industrielle m'a permis de mesurer les conséquences de la surpêche.

Je vous propose de lire, ci-dessous, la déclaration de M. Ban Ki-Moonle 22 mai dernier

Henri Moulinier

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Journée de la biodiversité : Ban Ki-moon appelle à une protection renforcée des océans

Organisation des Nations Unies (ONU) - 23/05/2012 

 

À l'occasion de la Journée internationale de la biodiversité, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a plaidé en faveur de la protection de la biodiversité marine, à l'heure où les océans sont de plus en plus menacés.

« Les océans couvrent pratiquement trois-quarts de la surface du globe. Ils hébergent à la fois le plus grand animal connu - la baleine bleue- ainsi que des milliards de minuscules micro-organismes. Des rivages de sable jusqu'aux abysses les plus profonds, les océans et les littoraux font vivre une abondante diversité biologique dont l'humanité a besoin », a déclaré M. Ban, qui regrette dans un message qu'en dépit de son importance, la biodiversité marine ait été « malmenée par l'homme »

 Défendre la biodiversité

L'Assemble générale a proclamé le 22 mai Journée internationale de la biodiversité afin de sensibiliser l'opinion publique à l'importance de la biodiversité. La biodiversité marine est le thème retenu cette année, afin de donner aux États Parties à la Convention sur la diversité biologique et à tous ceux qui s'intéressent à la vie marine l'opportunité de renforcer la prise de conscience sur cette question et de favoriser les actions concrètes. 

Déplorant la surpêche, le Secrétaire général a indiqué que plus de la moitié des ressources halieutiques de la planète était aujourd'hui épuisée et un tiers supplémentaire appauvri : « On estime que 30% à 35% des environnements marins les plus importants - dont les phanérogames, les mangroves et les récifs coralliens - ont été détruits. 

Les déchets plastiques continuent de tuer des organismes marins et la pollution terrestre menace certaines eaux côtières d'asphyxie, a-t-il expliqué. « De surcroît », a noté Ban Ki-moon,  « l'utilisation accrue de combustibles fossiles perturbe le climat de la planète : elle réchauffe la surface des eaux, élève le niveau de la mer et augmente l'acidité des océans, produisant des conséquences dont nous prenons à peine la mesure. »

 50 % de l'oxygène que nous respirons

Or, relève le Secrétaire général, la pêche est à l'origine de plus de 15% des protéines animales consommées dans le monde. Les océans et les zones côtières fournissent des services écosystémiques précieux, du tourisme à la protection contre les tempêtes. Et de minuscules plantes photosynthétisantes appelées phytoplanctons produisent 50% de l'oxygène que nous respirons, a-t-il précisé.

Tout espoir n'est pas perdu 

Tout espoir n'est cependant pas perdu, selon M. Ban. Une étude scientifique menée en 2011 a ainsi montré qu'en dépit des dommages infligés à la faune marine et aux habitats marins au cours des siècles derniers, 10% à 50% des populations et des écosystèmes avaient affiché des signes d'amélioration dès lors que les menaces posées par l'activité humaine avaient diminué ou disparu. 

« Ceci étant, alors que près de 15% de la surface de la terre est protégée, à peine plus de 1% des milieux marins le sont », a relevé le Secrétaire général, qui s'est toutefois félicité de récents progrès, notamment grâce à la création de grandes réserves marines et au recensement des habitats de haute mer.

Pour Ban Ki-moon, la Conférence Rio+20 doit donner un nouvel élan à l'action en faveur de la gestion et de la conservation des océans en incitant les Nations Unies, les gouvernements et les autres partenaires à prendre des mesures pour freiner la surpêche, élargir les zones marines protégées, réduire la pollution des océans et endiguer les effets des changements climatiques.

 Agir à tous les niveaux

« En agissant aux niveaux national, régional et mondial, et notamment en resserrant la coopération internationale, nous pourrons atteindre les objectifs d'Aichi pour la biodiversité et conserver 10% des zones marines et côtières d'ici à 2020 et ainsi faire un grand pas vers la protection de la biodiversité marine en vue de l'avenir que nous voulons. »

 

 

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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 09:05

 

 Le sommet de la Terre s’est achevé ce vendredi 22 juin 2012 au Brésil, sans la moindre 
manifestation de satisfaction et sous les critiques des ONG. Les négociations environnementales menées dans le cadre du sommet de la Terre se sont terminées. Elles laisseront le monde sur sa faim.

 Dépouillé d’objectifs contraignants pour les États autant que de garde-fous à l’intention du monde industriel, le texte devant servir de base à la résolution que prendront les 193 États, écope des pires critiques. Elles sont sans concessions du côté de la société civile. L’accord ne propose rien pour s’attaquer aux crises écologiques et sociales qu’affronte la planète, estiment ainsi les Amis de la terre, qui rebaptisent la conférence « sommet de la Terre brûlée ».

        Le texte (en anglais) de la déclaration finale de Rio juin 2012:

  http://www.uncsd2012.org/content/documents/727The%20Future%20We%20Want%2019%20June%209pm.pdf

Engagements volontaires

Attac, dans un décryptage à chaud, fait le compte de tous les « laissez-passer » que le document confère aux États. Les engagements ne sont bien souvent que « volontaires ». L’organisation cite pour exemple les subventions versées aux énergies fossiles, dont il revient à chacun de décider ou non de les supprimer. De même, le document allège-t-il les références aux droits humains et sociaux, entre autres celui à l’eau. Pour Attac, il s’agit là ni plus ni moins d’un enterrement en bonne et due forme du processus multinational.

Côté politique, François Hollande a plus sobrement estimé que cet accord constitue une « étape importante » quoique encore insuffisante. Il a noté, en outre, l’avancée que représente, en terme de gouvernance mondiale, l’élargissement des compétences conférées au Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), quand bien même cela ne débouche pas encore sur l’organisation mondiale indépendante que la France appelait de ses vœux.

Objectifs de développement durable

Le seul aspect à avoir semble-t-il progressé est celui des "objectifs de développement durable", censés prendre le relais des objectifs du millénaire pour l’éradication de la pauvreté qui se terminent en 2015. Mais là encore, des bémols sont à relever. « Le contenu n’est pas mauvais », notait, jeudi, un diplomate camerounais. « Mais leur adoption pourrait être reportée à 2015. »

 Le poids des mots, le choc du vide

Quand on compte les mots, le poids détermine la consistance du texte, l'accord manque de concistance. Ainsi la commissaire de l’UE à l’environnement, Connie Hedegaard, relève-t-elle que le texte comprend trop de « prend note » et de « réaffirme », et pas assez de « décide » et de « s’engage ». Attac France dénombre plus de trente fois « croissance »… et plus aucune référence à la « justice environnementale ».

 Henri Moulinier

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Les dirigeants mondiaux adoptent le document final du Sommet Rio+20
(Xinhuanet 23/06/2012)

RIO DE JANEIRO -- Les dirigeants mondiaux ont adopté vendredi 22 juin 2012 un document final au terme du Sommet Rio+20, visant à éradiquer la pauvreté et assurer un avenir durable pour la planète.
Au terme de la Conférence des Nations Unies pour le développement durable (Rio+20), tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, 191 Etats membres ont renouvelé leurs engagements envers le développement durable au niveau mondial et ont déclaré que le monde devrait changer son modèle de croissance basé sur la consommation et la production non durable.
Le document de 53 pages, intitulé "Le monde dont nous voulons", a été adopté suite aux négociations prolongées et intenses que le chef de l'ONU, M. Ban Ki-moon, avait qualifiées de "désagréablement lentes" .
"Nous, les chefs d'Etat et de gouvernement et les représentants de haut niveau[...] renouvelons notre engagement au développement durable et d'assurer la promotion d'un avenir économiquement, socialement et écologiquement durable pour notre planète et pour les présentes et futures générations", déclare le texte.
Les dirigeants ont réitéré les Principes de Rio adoptés il y a 20 ans lors du Sommet de la Terre, également tenu à Rio de Janeiro, en particulier le Principe des responsabilités communes mais différenciées, qui a été inclu à la demande véhémente des pays en développement.
Rappelons que les principaux pays industrialisés, dont les Etats-Unis, s'étaient opposés à ce principe particulier, l'une des questions les plus épineuses au cours des pourparlers.

Un grand succès ?
Le secrétaire-général de l'ONU, Ban Ki-moon, a qualifié le document final de'"grand succès" réalisé par le sommet de Rio+20 et d'un modèle pour un monde plus durable.
"C'est un très bon document. C'est une vision sur laquelle nous pourrons bâtir nos rêves[...] il est important que les Etats membres sont unis et travaillent ensemble", a souligné le chef de l'ONU.
Le sommet a également formellement introduit un nouveau terme - économie verte - au monde, mais s'est abstenu de proposer une définition claire, car il manque encore de consensus au sein de la communauté internationale.
Il a considéré l'économie verte comme l'un des outils les plus importants pour la réalisation du développement durable, mais a souligné qu'il existe "de différents approches, visions, modèles et outils pour chaque pays".

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* Le texte (en anglais) de la déclaration finale de Rio juin 2012

  http://www.uncsd2012.org/content/documents/727The%20Future%20We%20Want%2019%20June%209pm.pdf

* Analyse d'Attac de la déclaration finale:

  http://www.france.attac.org/articles/rio20-note-de-decryptage-ndeg2

* le texte de l'accord du premier Sommet de Rio en ... 1992:

     http://www.un.org/french/events/rio92/rio-fp.htm   

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 10:42

 

C'est dans l'indifférence quasi générale que les négociations internationales sur le climat ont repris à Bonn, cinq mois après la conférence de Durban qui avait fini par entériner le fiasco de Copenhague. En effet, loin d'avoir sauvé le protocole de Kyoto, Durban l'avait vidé encore un peu plus de sa substance, renvoyant à la prochaine conférence, au Qatar (26 novembre -7 décembre 2012) la définition du contenu d'une nouvelle feuille de route. Dans le même temps, les financements promis par les pays du Nord ne sont toujours pas là et le réchauffement global s'accélère. Et le G8, dans sa bulle, parle croissance mondiale au nom du monde entier !

Les négociations internationales sur le climat sont dans l'impasse 

Entamées suite à la conférence de Rio de 1992, les négociations internationales sur le climat sont dans l'impasse. Il y a tout juste deux ans se tenait le sommet de « la dernière chance » à Copenhague.

Depuis, un nouveau record d'émissions de gaz à effets de serre est battu quasiment chaque année : + 6 % en 2010. Les niveaux d'émissions sont aujourd'hui plus hauts que le pire des scénarios publiés par les scientifiques il y a à peine 5 ans. Nous allons vers plus de 4°C de réchauffement climatique global et la consommation d'énergie carbonée s'accroît.

Les conséquences à travers le monde sont désastreuses :

sécheresses en Australie et en Afrique, inondations au Pakistan et en Thaïlande, feux de forêts en Russie, montée des eaux qui menacent les îles du Pacifique, changement des saisons des pluies dans les Andes ou en Asie du Sud-Est, etc. En Europe, la dépendance aux énergies fossiles et aux matières non renouvelables s’accroît. Elle alourdit la dette extérieure et menace encore un peu plus la stabilité de la zone euro.

La volonté des pays du Nord d'éviter toute mesure contraignante.

A Bonn, puis au Qatar, il sera seulement question de trouver un accord sur la façon de négocier lors des trois prochaines années, le négociateur américain considérant que nous sommes dans une « phase conceptuelle » (sic). Déjà vidé de sa substance depuis Copenhague, le principe de responsabilités communes mais différenciées, qui devait guider les négociations en intégrant un critère de justice, est aujourd'hui purement et simplement abandonné par les pays du Nord dans le cadre des négociations préalables à la conférence internationale de Rio+20 (20-22 juin). Ces derniers s'opposent en effet à ce que la déclaration finale comporte tout langage prescriptif, toute référence à des principes qui pourraient quelque peu les engager, toute référence aux droits des populations pour l’accès aux ressources vitales.

Certes le climat est bien considéré comme « un des plus grands défis de notre temps » et sont reconnus ses « effets négatifs (...), y compris les évènements climatiques extrêmes, les sécheresses, la montée du niveau des mers, l'érosion des côtes et l'acidification des océans », le tout « compromettant gravement la sécurité alimentaire, les efforts pour éradiquer la pauvreté et parvenir à un développement soutenable, menaçant l'intégrité territoriale, la viabilité et l'existence même de petits Etats insulaires ». Mais face à ces constats partagés, aucune mesure ou objectif contraignant n’est en vue.

 L'échec des mécanismes de marché du carbone

Les mécanismes de marché et la compensation carbone mis en œuvre depuis 2005 ont échoué, comme le montre le marché du carbone européen. Ils sont pourtant cités en exemple pour la mise en place de nouveaux dispositifs visant à protéger la biodiversité et plus largement l'ensemble des services écosystémiques que la nature nous fournit gratuitement. Alors que l’industrie financière est en train de provoquer un chaos économique et politique en Europe, c’est son extension qui est proposée par la voie de la financiarisation des ressources naturelles, au nom d’une économie et d’une croissance vertes.

Une transition écologique est urgente

Pour Attac France, cette « économie verte », largement décrite dans de nombreux rapports d'institutions internationales, transcrit la volonté de soumettre tous les cycles vitaux de la vie aux règles du marché et à la domination de la technologie.

Pour sortir de l’alternative suicidaire austérité ou croissance, une transition écologique est urgente, notamment en matière énergétique. Créatrice d’emplois et ouvrant les possibilités d’un avenir commun entre les peuples du monde, elle pourrait faire de l’Europe un continent moteur pour ces transformations. C'est dans cette optique qu'Attac France, en lien avec ses partenaires français, européens et internationaux participera et contribuera au Sommet des Peuples qui se déroulera en parallèle de la conférence de Rio+20 (15–23 juin) ainsi qu'aux initiatives des 9 juin (débat public à Paris) et 20 juin (journée d'actions globale).

 

Attac France, le 24 mai 2012.

 

Publications d'Attac France sur le sujet :

⁃ un livre Attac : La nature n'a pas de prix, les méprises de l'économie verte, éd. Les Liens qui Libèrent, publication en librairie le 30 mai, envoi presse et interviews possibles. Voir : http://www.france.attac.org/livres/la-nature-na-pas-de-prix-les-meprises-de-leconomie-verte

⁃ 4 pages : La nature est un bien commun, pas une marchandise. Non à leur économie verte ! Voir : http://www.france.attac.org/articles/la-nature-est-un-bien-commun-pas-une-marchandise-non-leur-economie-verte

 

 

 

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 08:55

    "L'accord" à l'arraché, à la fin de la Conférence de Durban,  fixe un "cadre" dit Jean Jouzel (Sud-Ouest du 12-12-2011).

Mais un cadre ... vide!

"Le problème, c'est qu'"il faut remplir tout cela. Et on en prend pas vraiment le chemin, notamment pour la période 2013-2020" dit-il. "Le problème, c'est qu'il exisrte un fossé énorme entre ce qu'il faudrait faire et termes de réduction des émissions et ce qui est en route actuellement." Et de conclure: "On sait que l'on va produire encore trop de gaz à effet de serre d'ici à 2020. Comment réussir à les réduire dans des proportions supérieures à celles prévues? C'est le problème. On va en rediscuter l'année prochaine, mais on va encore prendre du retard. A chaque fois, on perd un an".

Je vous invite à lire l'appréciation de selon Climate Justice Now ! coalition de mouvements sociaux et de la société civile: "La COP17 succombe dans l'apartheid climatique" (au bas de cet article).   

"La situation de notre planête est alarmante...

La situation climatique de notre planête est alarmante, comme le décrit le rapport du GIEC, comme le note le quotidien "Sud-Ouest" du 28/11/2011, par la plume de Jean-Denis Renard:

"Sur la pente actuelle des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d'azote, etc.), 48 milliards de tonnes en 2010, il n'y a aucune chance de maintenir le réchauffement planétaire sous la barre des 2 °C d'ici la fin du siècle. Psalmodié comme un mantra, cet objectif fait pourtant consensus au sein de la communauté internationale.

Il y a, en revanche, de fortes probabilités de voir le niveau des mers s'élever au-dessus de la fourchette donnée par les experts en 2007, de 18 à 59 centimètres. Il est tout aussi probable de voir les événements extrêmes - canicules, ouragans, inondations - revenir avec une fréquence accrue, d'assister à une désertification accélérée en plusieurs parties du globe et de devoir gérer des multitudes de réfugiés climatiques (...)"

La crise actuelle a bon dos!

Au nom du libéralisme dominant, de la volonté des grands Etats de poursuivre le mode de développement actuel, du chacun pour soi et du "On verra plus tard", va-t-on sciemment laisser les choses se dégrader! La crise actuelle, celle du capitalisme financier mondialisé, devrait être au contraire l'occasion de tout remettre à plat, pour promouvoir un autre mode de développement à la fois plus juste et plus économe!? C'est l'appel que lance Attac ci-dessous et que je soutiens!

La France, l'Union Européenne ont-elles la volonté politique de secouer le cocotier. Sarkozy quand il le veut peut faire entendre la voix de la France ! Il y a là un enjeu de civilisation majeur pour notre planête!     H Moulinier

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

 

JEAN-DENIS RENARD – SUD-OUEST 28-11-2011

Conférence de Durban : le climat intéresse-t-il encore les décideurs ?

La communauté internationale se réunit pendant deux semaines en Afrique du Sud pour statuer sur le réchauffement en cours. Sans ambition. 

La 17e Conférence internationale sur les changements climatiques, qui s'ouvre ce matin à Durban, en Afrique du Sud, se conclura-t-elle, le 9 décembre, sur le même constat que ses deux devancières ? À savoir sur l'incapacité des nations à se confronter au réchauffement climatique ? Il y a deux ans, à Copenhague, au Danemark, certains des pays de la grand-messe onusienne étaient encore dans le déni, à l'instar de l'Arabie saoudite. L'an dernier, à Cancún au Mexique, on était plus dans l'évitement et le traitement des questions annexes. Reste à savoir si, cette fois-ci encore, le seul enjeu consistera à rendre présentable le manque d'ambition.

Le constat, validé par la communauté scientifique (à l'exception de quelques climatosceptiques dont la surface médiatique est inversement proportionnelle à leur crédit scientifique), peut tenir en quelques idées simples. Lutter contre le réchauffement climatique ne participe pas du simple principe de précaution puisque le risque est certain à 90 % - c'est la précaution d'usage parmi les climatologues.

Sur la pente actuelle des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d'azote, etc.), 48 milliards de tonnes en 2010, il n'y a aucune chance de maintenir le réchauffement planétaire sous la barre des 2 °C d'ici la fin du siècle. Psalmodié comme un mantra, cet objectif fait pourtant consensus au sein de la communauté internationale.

Il y a, en revanche, de fortes probabilités de voir le niveau des mers s'élever au-dessus de la fourchette donnée par les experts en 2007, de 18 à 59 centimètres. Il est tout aussi probable de voir les événements extrêmes - canicules, ouragans, inondations - revenir avec une fréquence accrue, d'assister à une désertification accélérée en plusieurs parties du globe et de devoir gérer des multitudes de réfugiés climatiques.

Tous ces éléments sont sur la table. Les derniers en date proviennent d'un rapport spécial du Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) sur les extrêmes climatiques, publié il y a dix jours.

Dès lors, comment expliquer l'inaction ?

Sur l'agenda international, la crise économique et les dettes souveraines polarisent l'attention. Elles incitent les pays développés à remettre à plus tard (si possible aux prochains mandats électoraux) le questionnement du modèle de développement, basé sur l'usage des énergies fossiles, donc émettrices de carbone. De leur côté, les grands émergents - Chine, Inde, Brésil - ne sont pas disposés à casser leur croissance sur l'autel du climat, sachant que l'Occident a une responsabilité historique dans la situation actuelle : le carbone présent dans l'atmosphère a un cycle d'une centaine d'années.Le blocage peut se résumer à l'affrontement de la Chine et des États-Unis qui, tels des pistards ne voulant pas lancer l'effort en tête, se regardent en chiens de faïence. À eux deux, ces géants représentent maintenant 40 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Difficile de se passer d'eux pour définir une « feuille de route ».

La Chine est très attachée au protocole de Kyoto, un traité international qui engage les pays industrialisés (sauf les États-Unis) à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % entre 2008 et 2012. Pékin appelle de ses vœux une deuxième période d'engagements, à partir de 2013, mais refuse la contrainte d'une baisse de ses propres émissions.

Climato-sceptiques offensifs

Washington, au contraire, ne veut pas entendre parler d'efforts asymétriques. Le protocole de Kyoto est le cadet des soucis des États-Unis, qui ne l'ont jamais ratifié. Outre-Atlantique, l'offensive des climato-sceptiques (ceux qui ne croient pas à l'influence des activités humaines et/ou au réchauffement lui-même), relayée par de puissants lobbys industriels, a eu raison des timides ambitions affichées par Barack Obama en début de mandat.

Dans ce mille-feuille d'intérêts divergents, l'Union européenne peine à faire entendre sa voix. Bruxelles n'est pas opposé à figurer le bon élève de la classe en pérennisant des objectifs contraignants. Ceci étant, l'Europe ne « pèse » plus aujourd'hui que 11 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il lui faudrait gagner à la cause au moins un autre pays industrialisé pour enclencher une dynamique. Mais ni le Japon, ni la Russie, ni le Canada, tous signataires de Kyoto, ne veulent se lier les mains pour l'avenir. Dans ce contexte, le communiqué publié mardi dernier par Nathalie Kosciusko-Morizet paraît un tantinet décalé. « Le climat doit rester une priorité », claironne la ministre de l'Écologie. Avant de rester prioritaire, peut-être devrait-il le devenir…

À lire aussi dans « Sud -Ouest »

 Il y a le feu à la banquise : le scénario du réchauffement climatique pour l'Europe

« Tous les clignotants au rouge »

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Durban :

face à l'emballement climatique et l'inaction gouvernementale, Occupy COP-17 !

 

Le paysage des négociations climatiques qui s’ouvrent à Durban (28 novembre-9 décembre 2011) est sombre. Les pays industriels ne respectent pas les modestes engagements pris à Kyoto en 1997. Les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 6 % en 2010 par rapport à 2009, dépassant le pire des scénarios du GIEC. Les transferts financiers visant à contenir le changement climatique et à s’adapter sont toujours attendus et aucun accord n’a été trouvé pour l'organisation du Fonds vert pour le climat.

Le seul traité international dont nous disposons, le protocole de Kyoto, est vidé de sa substance : aucun engagement contraignant de réductions d'émissions n'est pris pour l'après-2012. L’échéance pour un nouveau traité est repoussée au mieux à 2020, au moment où le GIEC fait le lien entre le changement climatique et les événements météorologiques extrêmes, inondations, ouragans, sécheresse, orages violents !

L’heure est à l’unilatéralisme, rebaptisé stratégie « bottom up ».

D'un régime contraignant avec objectif global de réduction des émissions, on passe à l’enregistrement de déclarations d’intention unilatérales. Les pays industriels, États-Unis en tête, refusent un accord politique visant à réduire de manière contraignante les émissions de gaz à effet de serre.

Les peuples sont mis à l’écart

À Durban, les techniciens de la finance climatique vont tenter de mettre en place le Fonds vert et attirer les capitaux privés sous le haut patronage de la Banque mondiale, avancer sur la transformation des forêts en produits financiers (programme REDD+) et sur l’inclusion des sols dans les mécanismes financiers d’attribution des droits à polluer, préserver les marchés du carbone et autres « mécanismes de flexibilité » du protocole de Kyoto. Place donc aux              « experts», pour des arrangements sans traité international, sans ratification des parlements nationaux. Pour eux, le changement climatique n’est pas l’affaire des peuples !

 

Le besoin d’un Traité international

ATTAC et AITEC seront présentes à Durban avec les mouvements sociaux africains et sud-africains, avec le mouvement pour la justice climatique, pour construire des alternatives locales et globales au modèle productiviste responsable de la crise climatique. Pour pérenniser ces résistances et les expériences locales, nous avons besoin d’un traité international, qui leur donne un cadre, qui soit discuté de manière multilatérale, qui permette un débat démocratique et rende la parole aux peuples.

Avec les mouvements sociaux présents à Durban nous disons : Occupy COP17 !

Attac - Paris, le 24 novembre 2011

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11 Décembre 2011

La COP17 succombe dans l'apartheid climatique

L'antidote est l'Accord des Peuples de Cochabamba.

Durban, Afrique du Sud – Les décisions issues du sommet des Nations-Unies sur le climat à Durban – COP17 – constituent un crime contre l'humanité, selon Climate Justice Now ! coalition de mouvements sociaux et de la société civile. Ici en Afrique du Sud, qui a inspiré le monde entier par les luttes de libération menée par la majorité noire du pays, les nations les plus riches ont créé avec cynisme un nouveau régime d'apartheid climatique.

« Retarder toute action réelle après 2020 est un crime aux proportions mondiales », selon Nnimmo Bassey, président des Amis de la Terre International. « Une augmentation de 4°C de la température mondiale, permise par ce plan, est une condamnation à mort pour l'Afrique, les petits États insulaires, et les pauvres et les personnes vulnérables de l'ensemble de la planète. Ce sommet a amplifié l'apartheid climatique, les 1 % les plus riches de la planète ayant décidé qu'il était acceptable d'en sacrifier les 99 % ».

Selon Pablo Solon, ancien négociateur en chef de l'Etat plurinational de Bolivie, « il est faux d'affirmer qu'une deuxième période d'engagements du protocole de Kyoto a été adoptée à Durban. La décision actuelle a seulement été reportée à la prochaine COP, sans engagement de réduction d'émissions de la part des pays riches. Cela signifie que le protocole de Kyoto restera en vie jusqu'à ce qu'il soit remplacé par un nouvel accord encore plus faible ».

Les pollueurs de la planète ont bloqué toute réelle action et ont une fois de plus choisi de renflouer les banques et les investisseurs en décidant d'étendre les marchés du carbone pourtant en train de s'effondrer, ce qui comme toutes les activités des marchés financiers de nos jours permettent surtout d'enrichir quelques privilégiés.

« Ce que certains considèrent comme de l'inaction est en fait une démonstration de l'échec, palpable, de notre système économique actuel pour répondre aux crises économiques, sociales et environnementales » selon Janet Redman, de l'Institute for Policy Studies, basé à Washington. « Les banques qui ont provoqué la crise financière sont en train de faire d'importants profits en spéculant sur le futur de notre planète. Le secteur financier, acculé, cherche un moyen de s'en sortir à nouveau en développant de nouveaux produits pour soutenir un système défaillant ».

Bien que l'on parle d'une « feuille de route » proposée par l'Union Européenne, l'échec de Durban montre que c'est un cul-de-sac, une route pour nulle part. Les porte-paroles de Climate Justice Now ! appellent la communauté internationale à se rappeler qu'un véritable plan pour le climat, basé sur les besoins planétaires identifiés par les scientifiques et issu du mandat de mouvements populaires, a vu le jour lors du Sommet des Peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre-Mère en Bolivie en 2010. L'accord des peuples de Cochabamba, porté devant les Nations-Unies, a été supprimé des textes de négociations, alors qu'il proposait un moyen juste et efficace pour avancer, ce qui est terriblement nécessaire.

ELEMENTS SUPPLEMENTAIRES

Sur la technologie

« Les discussions sur les technologies ont été détournées par les pays industrialisés s'exprimant pour le compte de leurs entreprises multinationales », selon Silvia Ribeiro de l'organisation internationale ETC Group.

« La critique des monopoles sur les brevets technologiques, et les évaluations environnementales, sociales et culturelles des technologies n'ont pas été prises en compte dans les résultats de Durban. Sans répondre à ces questions fondamentales, les nouveaux mécanismes concernant les technologies vont seulement être une arme marketing mondiale pour accroître les profits des entreprises transnationales en vendant des technologies dangereuses aux pays du Sud, comme les nanotechnologies, la biologie synthétique et la géo-ingénierie. »

Sur l'agriculture

« La seule façon d'avancer pour l'agriculture est de soutenir des solutions agro-écologiques, et de maintenir l'agriculture hors des marchés carbone », selon Alberto Gomez, coordinateur nord-américain de la Via Campesina, le plus grand mouvement de paysans de la planète.

« Les entreprises agroalimentaires, à travers leur modèle social, économique et culturel de production, sont l'une des principales causes des dérèglements climatiques et de l'accroissement de la faim. C'est pourquoi nous rejetons les accords de libre-échange et d'association, et toutes les formes d'application des droits de propriété intellectuelle sur le vivant, les paquets technologiques (produits agrochimiques, modifications génétiques) et toutes les autres fausses solutions (agrocarburants, nanotechnologies, le programme « climate smart agriculture ») qui ne font qu'aggraver la crise actuelle ».

Sur REDD+ et les projets de forêts-carbone

« REDD+ menace la survie des populations indigènes et des populations tributaires des forêts. De très nombreuses preuves montrent que les Peuples indigènes sont l'objet de violations de leurs droits en raison de la mise en oeuvre des programmes et politiques de type REDD+ » a déclaré la Global Alliance of Indigenous Peoples and Local Communities against REDD and for Life.

Leur déclaration, rendue publique la première semaine de la COP17, établit que « REDD+ et les Mécanismes de Développement Propres (MDP) promeuvent la privatisation et la marchandisation des forêts, des arbres et de l'air à travers les marchés carbone et les compensations provenant des forêts, des sols, de l'agriculture et même des océans. Nous dénonçons les marchés carbone comme une hypocrisie qui ne va pas stopper les dérèglements climatiques ».

Sur la Banque Mondiale et le Fonds Vert pour le Climat.

« La Banque Mondiale est un bandit de l'économie néolibérale », selon Teresa Almaguer de Grassroots Global Justice Alliance aux Etats-Unis. « Nous avons besoin d'un fonds climat géré à travers une gouvernance participative, non par une institution non démocratique qui est en plus responsable pour une bonne part des dérèglements climatiques et de la pauvreté dans le monde. Le Fonds Vert pour le Climat a été transformé en Greedy Corporate Fund , selon Lidy Nacpil, de Jubilee Sud. Le Fonds a été détourné par les pays riches, selon leurs conditions, et mis en place pour fournir plus de profits au secteur privé. »

Sur l'économie verte

« Nous avons besoin d'un fonds climat qui fournisse des financements aux populations des pays développés qui soit totalement indépendant des institutions anti-démocratiques comme la Banque Mondiale. La Banque Mondiale a une longue expérience de financements de projets qui exacerbent les dérèglements climatiques et la pauvreté, selon Lidy Nacpil, de Jubilee Sud. Le fonds est détourné par les pays riches, positionnant la Banque Mondiale comme administrateur provisoire et donnant un accès direct à l'argent prévu pour les pays en développement au secteur privé. Il devrait être appelé le Greedy Corporate Fund ! »

Les politiques climat sont en train de prendre un changement radical vers ce qui est appelée « l'économie verte », réduisant dangereusement les engagements éthiques et la responsabilité historique à un calcul économique coût-avantage, à des opportunités commerciales et d'investissements. L'atténuation et l'adaptation ne devraient pas être considérées comme du Business, ni avoir des financements conditionnés par les logiques du secteur privé et visant à faire des profits. La vie ne se vend pas.

Sur la dette climatique

« Les pays industrialisés du Nord sont moralement et légalement contraints de rembourser leur dette climatique, affirme Janet Redman, co-directrice du Sustainable Energy & Economy Network à l'Institute for Policy Studies. Les pays développés sont devenus riches au détriment de la planète et du futur des populations en exploitant du pétrole et charbon peu chers. Ils doivent payer pour les pertes et dommages en résultant, ils doivent réduire drastiquement leurs émissions, et ils doivent soutenir financièrement les pays en développement pour aller vers des scénarios d'énergies propres. » Les pays développés, assumant leurs responsabilités historiques, doivent honorer leur dette climatique dans toutes les dimensions pour que ce soit la base d'une solution juste, efficace et scientifique. Il ne faut pas se concentrer uniquement sur la compensation financière, mais aussi sur la justice réparatrice comprise comme la reconstitution de l'intégrité de la Terre-Mère et de tous les êtres. Nous appelons les pays développés à s'engager à agir. Cela pourrait peut-être reconstruire la confiance qui a été cassée et permettre au processus d'avancer.

Sur les véritables solutions

« L'unique solution au changement climatique est de laisser le pétrole, le charbon et les sables bitumineux dans le sol » selon Ivonne Yanez d'Acción Ecologica, Equateur.

##FIN##

 

 

 

 

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  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.

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