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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 07:47

Les "frondeurs du PS" étaient près de 800 ce samedi matin 30 août à La Rochelle, en marge de l'Université d'été du PS. Une réunion dans un amphi 400 de la Flash de La Rochelle bourré à craquer, de la combattivité, des propositions alternatives à celle du gouvernement Valls. Comment les choses vont se développer au sein du PS dont la direction refuse tout congrès, et avec les autres forces de gauche antilibérales, pour ouvrir une alternative à gauche, sans attendre 2017, car alors il sera trop tard!? H Moulinier

Voici l'Appel de "Vive la gauche":

Vite, des convergences sur des propositions politiques claires et rassembleuses ! Vive la Gauche Ceux que l’on appelle « les frondeurs », conduits par les députés Christian Paul, Laurent Baumel, et Jérôme Guedj, lancent ce matin leur nouveau collectif, « Vive la gauche ». Ils viennent de rendre public leur appel. Ils appellent à la mise en place d’un plan d’urgence qui allierait la distribution de pouvoir d’achat à des soutiens « ciblés » aux entreprises. Rue89 « L’heure n’est plus à la déception ou à l’alerte, mais à un puissant sursaut collectif. Plusieurs crises s’additionnent et n’en finissent pas. La durée et la profondeur de la récession minent le quotidien des Français et la confiance en un destin collectif. Privées d’une amélioration de leurs conditions de vie, les classes populaires et moyennes ont exprimé leur colère. Le vote majoritaire d’un sombre dimanche en faveur de l’extrême-droite a été le révélateur insupportable d’une société sous tension. Nous devons retrouver notre force collective pour orienter le présent et permettre un avenir de progrès. Il y a urgence à redonner justice et efficacité à des politiques enlisées, sans résultats ni perspectives. La vocation de la gauche, c’est de porter l’espoir, non pas de risquer un renoncement continu, ou de s’excuser sans cesse de ce que nous sommes. A s’écarter de leurs engagements, les socialistes se divisent. A les oublier, nous nous perdrons. Les applaudissements du Medef ne seront jamais le critère de notre réussite. Nous choisissons de ne pas subir une suite d’événements qui préparent d’amers lendemains. Nous avons une conviction bien ancrée : pour se réinventer, la France a besoin d’une gauche fière d’elle-même et de ses valeurs. L’idéal progressiste est notre ressort, comme il est celui de millions de gens. Au lendemain des élections municipales et européennes, deux défaites sans précédent, des parlementaires de notre majorité ont choisi de s’exprimer dans l’Appel des 100 et d’agir, conscients des enjeux et responsables du mandat qui leur a été confié. Nous leur apportons notre soutien pour les choix décisifs des prochaines semaines au Parlement.

Aujourd’hui, alors qu’elle dirige le pays, la gauche a une obligation de fidélité à ses engagements et un devoir d’audace pour proposer des solutions modernes. Devant les inégalités qui déstructurent la société, les chocs climatiques, les excès financiers ou les drames du chômage, nos réponses ne sont pas celles de la droite.

Nous préférons les réformes de fond, avec des choix clairs, aux audaces de surface :

•une réforme fiscale conforme à nos engagements ;

•une seconde loi bancaire utile à l’économie réelle ;

•les bases d’un nouveau modèle de développement social, écologique et numérique.

Contre la récession, nous proposons un plan d’urgence alliant

•un soutien ciblé aux entreprises ;

•du pouvoir d’achat supplémentaire pour les familles ;

•et un maintien des capacités d’investissement local. Opposer facticement l’offre et la demande est une vision dépassée.

La gauche du 21ème siècle doit aider l’offre par une demande soutenue, soutenir la demande par une offre adaptée. C’est le bon chemin. Contre l’épuisement démocratique et la colère qui s’expriment, nous devons dépasser les institutions asphyxiantes de cette Ve République corsetée. Pour permettre à la gauche de rassembler durablement une majorité sociale et politique, nous devons changer les modes de représentation et de délibération de notre pays et les adapter aux temps présents. Ni conformismes, ni tabous, mais des principes !

La gauche se doit à sa mission de transformation, avec la justice et l’égalité comme boussoles. Face au risque de délitement, il faut recréer les conditions d’une démarche commune rassemblant la gauche, sans laquelle rien ne peut réussir. »

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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 09:30

Un article d'un membre d'EELV qui intéresse toute la gauche attachée à une politique de gauche et qui mesure que la politique de Hollande-Valls nous mène dans le mur et fait le jeu du FN. Quelle alternative, telle est la question posée par ce texte dense, riche et dont je partage l'essentiel. Il a le mérite d'ouvrir le débat politique en cette fin d'été. H M.

« Je dénonce la méthode qui consiste à promettre, à annoncer, chaque fois avec les mêmes mots, et hélas rien ne vient. » François Hollande, 24 mars 2012

Plus de deux ans après l’élection présidentielle, il est important de se rendre compte de l’impasse dans laquelle Hollande a placé la gauche française et les écologistes, ainsi que les différents scénarios qui peuvent en découler. Cette impasse doit se mesurer à l’aune de la singularité de la période dans laquelle nous nous trouvons, singularité que je tente de présenter régulièrement dans mes chroniques de Politis, notamment la dernière, « la décomposition du monde ». Depuis la crise des subprimes de 2007-2008, nous sommes entrés dans une accélération de l’histoire. Nous ne connaissons pas le détail des étapes futures mais nous savons qu’elles sont sources de ruptures de toute sorte, politique, géopolitique, économique, sociale… et bien sûr écologique. Dans un article co-écrit pour un journal africain en mai 2008, bien avant la faillite de Lehman Brothers, puis dans une version réactualisée, « de la crise des subprimes à la crise globale », j’avais tenté de lister des événements apparemment singuliers inscrits dans des temporalités différentes, non forcement liés causalement mais dont la conjonction amplifie les différentes crises, créant une crise globale. J’avais en référence le dernier article d’André Gorz, très clairvoyant sur le devenir de nos sociétés : « La sortie du capitalisme aura donc lieu d’une façon ou d’une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s’opérer. » Depuis ces événements se sont multipliés , les dominos ont continué à tomber et la gravité de la crise s’est amplifiée, notamment dans sa dimension géopolitique.

Les causes de la crise ne sont pas franco-françaises mais en France, elle prend une tournure particulière, plus politique avec la montée du Front national. De plus, son poids moral, économique, politique fait qu'elle a un rôle à jouer. En 2012, François Hollande a pu gagner dans le contexte particulier de grand discrédit de Nicolas Sarkozy, où pour la première fois, toute la gauche, y compris Lutte ouvrière ou le NPA, des centristes tel François Bayrou, ont appelé à voter pour Hollande ou plutôt contre Sarkozy. Mais deux ans plus tard, François Hollande détient la plus forte côte d’impopularité pour un président de la 5e république. L’UMP reste dans une mauvaise posture à cause de l’affaire Bygmallion ou d’autres affaires judiciaires, rendant difficile le retour de Sarkozy. Mais l’incapacité de Hollande à réagir laisse toutes les éventualités possibles dont celle la plus probable à ce jour de la continuité de la progression du FN. La seule stratégie de Hollande semble être « moi ou le chaos », se placer comme le seul rempart à la montée du FN pour éviter une récidive du 21 avril 2002 en 2017, comme Chirac l'a fait pour son deuxième mandat. Une fois de plus, il place la tactique avant la stratégie et le projet politique.

Quelle est la nature de cette impasse ?

La politique économique du gouvernement Hollande dans sa version Ayrault ou Valls est totalement irrationnelle. Pire, elle aggrave la situation. Comme le disait Aristote, la politique est comme une science, elle est le produit de la logique et de l’expérience. Si les résultats divergent des objectifs alors il faut changer de politique. Le chômage et la dette atteignent des niveaux records. Le déficit budgétaire n’arrive toujours pas à atteindre les 3 % du PIB. Et aucun changement. Pire, le dernierrapport parlementaire sur le projet de loi de finances rectificative pour 2014 de Valérie Rabault, a montré que le CICE va entraîner une destruction d’emploi de 60 000 emplois. Pourquoi continuer une politique qui ne fonctionne pas ? Même Sarkozy était revenu sur le bouclier fiscal, qui ne coûtait que 5 milliards contre 20 pour le CICE. Au-delà de l’idéologie, la méthode Hollande, la recherche de l’équilibre où l’on fait plaisir un petit peu à tout le monde, ne fonctionne pas pour un État. Lesderniers chiffres de l’INSEE pour le deuxième trimestre 2014 rappelle la réalité d’une non reprise, pourtant tellement évidente. Le pire est que l’investissement est 12 milliards en dessous du niveau du premier trimestre 2008 et laisse peu de chance pour une inversion tant proclamée par Hollande ! Nous sommes toujours dans lacroissance performative. Dans un contexte de crise profonde bien différent de la période 1997-2001, elle est même un facteur accélérateur du déclin de la France. Ce n’est pas un discours déclinologue de dire cela, c’est un fait objectif qui demande une réaction singulière. Car au bout de l’impasse, c’est le FN en embuscade.

L’impasse n’est pas seulement économique. Même sur les sujets sociétaux, les avancées attendues (droit de vote pour les résidents étrangers, proportionnelle, démocratie d’entreprise…) n’ont pas eu lieu et lorsqu’elle existe comme lors du mariage pour tou-tes, c’est tellement mal gérée politiquement que cela permet une convergence des extrêmes-droites. Aujourd’hui, l’impasse est aussi diplomatique. Depuis le début, Hollande multiplie les impairs. Le 15 janvier 2013, il déclare à propos de l’intervention au Mali qu’il veut « détruire les terroristes. Pour le reste si nous pouvons, nous ferons des prisonniers, (...), ça pourra être utile ». En novembre 2013, il déclare en Israël que « Pour l’amitié entre Benjamin [Netanyahou] et moi même, j’aurai toujours trouvé un chant d’amour pour Israël et pour ses dirigeants ». Le 16 décembre 2013, il déclare au dîner du CRIF à propos du retour de Valls d’Alger, « Il en revient sain et sauf et c’est déjà beaucoup ». En décembre 2013, il fait allégeance au Roi Abdallah d’Arabie Saoudite, ce qu’aucun dirigeant occidental n’avait fait auparavant. Il loue la « sagesse précieuse » du roi, qui « cherche une solution [en Syrie] politique, soutenir l’opposition modérée et favoriser la transition ». Le 23 juin 2014, il déclarait que le Qatar « a aussi une volonté de contribuer à la paix et à la sécurité de la région, et d’être un acteur important sur le plan international ».Le summum est le communiqué de presse du 9 juillet 2014 où « il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces ». 2 000 morts plus tard dont plus de 80 % de civils, quelle perspicacité ! Et il y a aussi le Tchad, la Russie...

Ce gouvernement joue avec le feu en promouvant des pays qui sont loin d’être des États démocratiques. Il essaie d’attirer le maximum d’investissement du Qatar, principal financier du Hamas et des Frères musulmans, tout en assurant son soutien à Israël. Valls, lui, alimente la confusion entre Israël et Judaïsme, oubliant de fait les arabes israéliens et tous les juifs qui ne veulent pas être associés à la politique du gouvernement israélien. Il confond salafisme et frères musulmans. Il transforme un conflit entre deux pays en un conflit religieux, comme si tous les Palestiniens étaient musulmans et tous les Israéliens juifs. Il fait le jeu de fait de tous les extrémistes israéliens ou palestiniens. Il interdit la veille une manifestation de plus de 10 000 personnes, permettant les dérapages extrémistes (Soralien et salafiste). Il laisse faire la Ligue de défense juive pourtant interdite au EU et en Israël, coupable d’avoir fait perdre un œil à un commissaire de police, il y a quelques années. Au lieu de laisser les organisations habituées à gérer ces situations tendues, il préfère avoir une analyse manichéenne pour isoler les progressistes du camp de la paix des mouvements extrémistes.

Cette incohérence (ou ce cynisme ?) qui n'est pas l'apanage de la France génère aujourd’hui des dizaines de milliers de morts dans le monde. Nous ne sommes pas dans la logique manichéenne des néo-conservateurs d’un camp démocrate contre des terroristes ! mais dans une multiplicité de contradictions que l’Occident alimente, et notamment la France. Comment soutenir à la fois l’Arabie Saoudite, le Qatar et Israël. L’Arabie Saoudite, monarchie théocratique veut imposer la vision wahhabite rigoriste du Coran, sa haine des chiites et des soufis. Cela explique leur soutien aux djihadistes partout dans le monde, qui font exploser des mosquées soufis à Tombouctou, chiites en Syrie ou en Irak. Le Qatar soutient les frères musulmans, ce qui explique les conflits internes aux islamistes ou en Égypte entre les militaires, les salafistes et les frères musulmans. Hollande ne peut pas vouloir combattre les terroristes djihadistes et ne pas s'opposer à leurs financiers, ne pas vouloir une démocratisation des pays d'Afrique et du Moyen-Orient et s'appuyer sur des États non démocratiques. Ce ne sont pas des terroristes, ce sont des acteurs politiques (aux pratiques barbares mais ce ne sont pas les seuls), qui ont des cadres, une organisation, dont des armées organisées, une diplomatie, un projet politique. La guerre a changé de dimension pour se réaliser sur de grands territoires.

Hollande, un danger pour la Gauche ?

Hollande est devenu un danger pour la Gauche en décrédibilisant son projet avec sa stratégie de la fuite en avant. Aujourd’hui, la politique du gouvernement ne permet ni de sortir de la crise, ni de contrer la montée du FN.

Face à cela, 3 attitudes. Soit on considère que le gouvernement actuel est tellement responsable de la situation actuelle qu’il faut le combattre frontalement. C’est la stratégie du Parti de Gauche. Je me suis déjà exprimé sur ce point, il y a un an, bien avant le résultat des dernières élections, dans « Où va la politique française face à une conjonction politique dangereuse ? » sur la stratégie dangereuse de Mélenchon. N’oublions pas que François Hollande a gagné grâce à toute la gauche. Son échec serait perçu comme celui de toute la gauche et le score des élections européennes est là pour nous le rappeler (- de 35 % pour toute la gauche). Ladéstabilisation actuelle des institutions, aggravée par les derniers événements de la mise en examen de Sarkozy pour corruption, dans le contexte actuel ne peut que favoriser la montée du FN. Aujourd’hui, il n’y a aucune alternative à gauche crédible pour l’opinion. L’échec d’Hénin-Beaumont pour Mélenchon aurait du être un signal en n’arrivant même pas à se qualifier pour le deuxième tour des législatives malgré son bon score à l’élection présidentielle. Il n’en fut rien.

La deuxième attitude est celle de partir de l’absence d’alternative, le fameux TINA (There is no alternative). Face à cela, il faut agir au mieux au sein du gouvernement ou dans la majorité pour obtenir le maximum d’avancées. Il faut faire une balance entre les avancées et les reculs. Cette attitude pourrait se comprendre dans une situation où il n’y aurait pas de dégradation de la situation, mais ce n’est pas le cas. Alors, on cherche des boucs émissaires externes. La France serait soumise à une crise externe.

Reste la troisième attitude, construire une alternative politique et un programme audible et crédible. Face à une crise singulière, il faut une unité de la gauche, des écologistes, des mouvements sociaux et des syndicats. Les enjeux de la sortie de la crise ne pourront se faire sans une unité large. Cette unité doit éviter tout anti-mélenchonisme ou tout anti-hollandisme. EELV doit jouer le rôle de passerelle entre les deux gauches. Dans ces périodes, il faut être unis et éviter la division, car nos véritables ennemis s’organisent et ont peu à faire de la démocratie. La difficulté est de simultanément répondre à l'urgence pour stopper la déliquescence en cours, faire le programme de rupture que nécessite la crise et trouver les ou la majorité qui le permette dans un contexte où Hollande a produit beaucoup de désillusion. Tout cela ne pourra pas se faire sans une clarification au sein du PS notamment avec la ligne néo-conservatrice Valls qui ne conduit qu'à la dislocation de la gauche et à son déshonneur tellement ses propos l'ont disqualifié avec les « blancos », la non intégration des Rroms en France. Ses derniers propos au JDD du 17 aout 2014 clarifient l'impossibilité de perspective avec lui en jugeant hors de question de changer de politiques et irresponsables ceux qui le demandent !

Le danger particulier du FN

Le FN n’est pas un adversaire anodin. Ce n’est pas un parti classique de droite. C’est un parti néo-fasciste. Il cherche à prendre le pouvoir et tous les moyens sont bons pour y parvenir. Une fois le pouvoir conquis, il n’y a pas de retour en arrière possible. Comme chaque fois que l’extrême-droite gagne les élections, elle profite d’abord du contexte de crise qu’elle alimente et qui la porte puis enclenche les réformes juridiques qui renforcent son pouvoir. N’oublions pas les travaux de Wilhelm Reich des années 1930 sur « La Psychologie de masse du fascisme ». Ce n’est pas le fascisme qui a endoctriné les masses, mais les masses, réceptives aux illusions, ont porté le fascisme au pouvoir. Petit à petit, on s’habitue aux reculs démocratiques, aux restrictions des libertés, à la présence d’hommes en arme, pour notre sécurité. On trouve des boucs émissaires, les Rroms, les chômeurs, les musulmans. On détourne les mots de leur signification. Le FN défend la laïcité, la liberté de parole, les ouvriers licenciés… Il mène une stratégie de conquête progressive du pouvoir, pas à pas, territoire après territoire. Il a analysé son échec de 1995 où il n’a gardé comme ville conquise qu’Orange. Cette ville est très emblématique de la stratégie du FN, même si Bompard n’est plus membre du FN. Après avoir gagné la ville, il a conforté son pouvoir sur la ville. Sa femme a gagné la ville voisine de Bollène, puis il a gagné la circonscription législative et obtient 59,82 % des voix au premier tour des élections municipales. À cela, s'ajoute la deuxième circonscription du Vaucluse (sur 4), gagnée par Marion Le Pen. Aujourd’hui, la communication du FN vise à donner de la respectabilité, malgré les « provocations » régulières de Jean-Marie Le Pen. Ce jeu de rôle entre le père et la fille ne doit pas tromper sur la nature de ce parti. Il n’y a pas de mouvement comparable à ce qu’a fait Gianfranco Fini en Italie en quittant le MSI pour créer l’Alliance nationale. Il suffit de lire les analyses deRéflexes ou les travaux des chercheurs qui suivent le FN. De plus, par rapport à 1995, la situation politique, économique et sociale est critique. Dans de nombreux pays, les partis nationalistes montent en puissance et gagnent même des élections comme en Hongrie ou poussent les autres partis à reprendre des éléments de discours et surtout mettre en œuvre une partie des programmes. Nous ne sommes plus dans la lepenisation des esprits mais dans la mise en pratique.

Au-delà de l’impasse dans laquelle nous place Hollande, il nous met face au dilemme du 21 avril 2002, la droite républicaine ou le FN. Sauf qu’on ne reproduit jamais deux fois le non-choix, d’autant plus que l’exacerbation de la crise économique est amplifiée par la crise politique. Une crise politique peut être résolue par une réforme institutionnelle mais pas la conjonction des crises politiques et économiques. Le passage de la quatrième république à la cinquième s’est fait dans un contexte de croissance économique. Le problème premier des gens n’est pas d’avoir un meilleur système démocratique ou des territoires plus adaptées à leur vie, mais de résoudre leur problème de précarité ou leur inquiétude d’y sombrer. Il faut certes passer à la sixième république, mettre en place la proportionnelle, faire une réforme territoriale mais c’est aujourd’hui insuffisant pour renverser le cap.

Que faire pour EELV et pour les progressistes ?

Il y a un accord pour changer de stratégie politique mais encore faut-il savoir laquelle ? Pour cela, il faut résoudre le dilemme du temps, concilier l'urgence de la réponse avec celui du temps long de la construction de l'alternative ? Les attitudes pré-citées face à l’impasse Hollande conduisent à des stratégies contradictoires. Le maintien de l’alliance conflictuelle avec le PS est une impasse. Nous sommes bien loin des avancées de 1997-2001. La maintenir ne permettra pas de faire changer Hollande de cap qui maintiendra une politique inefficace, qui n’empêchera pas la montée du FN. On obtiendra une loi de transition énergétique meilleure, mais insuffisante part rapport aux exigences de la crise. Et nous coulerons politiquement avec le PS. La seule stratégie institutionnelle est insuffisante. Elle nous coupe même de plus en plus de la population.

Il y a une autre stratégie perdante : croire qu’une solution à gauche est uniquement possible en dehors des institutions. L’alternance politique qui pourrait se construire n’est pas aujourd’hui à gauche comme en 1997 ou en 2012 mais à la droite extrême. Il y a une stratégie possible d’alliance au centre à travers un front républicain. C’est une variante du TINA que partage l’UDI ou le Modem. Le problème est que cette politique ne permet en aucun cas de résoudre la crise sociale et renforcerait l’idée que droite et gauche, c’est la même chose. Symétriquement, l’alliance uniquement avec le Front de Gauche est insuffisante pour construire une alternative à court terme et la gravité de la situation nous oblige à agir vite. Le repli identitaire est aussi contraint par l’urgence de la réaction et nous ne sommes plus dans la situation de 2009 où EELV était en capacité d’être moteur d’une alternative écologiste et de gauche.

EELV a donc une équation compliquée à résoudre : retrouver notre situation de 2009, répondre à l’urgence à la situation, construire un front dans lequel nous ne sommes pas noyés, tout en ayant en perspective la singularité de la crise et de sa réponse (voir mon analyse avec Yann Moulier-Boutang, « Une lecture écologiste de la crise, la première crise socio-écologique du capitalisme » ou « un plan B pour Hollande ») L’urgence de la réponse passe par les parlements actuels car dissoudre l’assemblée nationale, c’est à coup sûr redonner le pouvoir à la droite. Il faut élargir l’alliance EELV, Front de Gauche, frondeurs pour atteindre une majorité alternative, quitte à avoir une crise institutionnelle car l’irrationalité de la politique actuelle est telle que l’inaction est tout aussi une impasse qui ne peut que favoriser la montée du FN. Simultanément, il faut préparer une alternative à moyen terme, d’autant plus que la première solution a une forte probabilité d’échouer. La construction d’une alternative ne doit pas commettre les erreurs de la séquence 2009-2012. Il ne faut pas uniquement construire les alliances politiques, ni le programme. Il faut également réfléchir à la mise en œuvre de cette alternative. Ce travail ne doit pas se faire qu'avec les partis mais aussi avec l'ensemble des acteurs sociaux dont une partie a perdu confiance dans la politique. La communauté de pensée écologiste est bien plus grande dans la société que dans la politique mais elle reste insuffisante. Il faut construire, co-élaborer des stratégies pour gagner des victoires qui redonnent confiance.

Face à l’impasse Hollande, il faut réagir pour ne pas sombrer.

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 17:20

Le co-président du Parti de gauche n’a pas tenu les propos qu’on lui prête depuis 24 heures pour l’accuser de tenir un « discours des années 30 » et d’avoir versé dans            « l’antisémitisme » en parlant de Pierre Moscovici.


 

Depuis hier, toute la planète solferinienne s’enflamme pour un mot de trop que Jean-Luc Mélenchon aurait prononcé sur Pierre Moscovici. J’emploie à dessein le conditionnel car les « confrères » [1] qui ont décidé d’aboyer sur les réseaux sociaux avec la meute, et ont même pris la tête de celle-ci (Jean-Michel Aphatie et Jean Quatremer), ne pouvaient se fonder sur une seule source. Ils auraient mieux fait de s’informer avant de commenter. Mais c’est un réflexe de journaliste, qui se perd.

Le propos rapporté par l’AFP, qui a déclenché la tempête d’indignation, n’est pas exact. Jean-Luc Mélenchon n’a pas dit que Pierre Moscovici « ne pense pas français » et « pense finance internationale », comme le rapporte l’AFP.

Il a dit que Pierre Moscovici « ne pense plus en français ». Cela change beaucoup de choses que le contexte éclaire encore.

En marge du congrès du Parti de gauche à Bordeaux, Jean-Luc Mélenchon tenait hier après-midi (samedi), un point de presse. Celui-ci a duré 1h30. Au cours de cette discussion, l’ancien candidat du Front de gauche à la présidentielle a beaucoup parlé de l’euro, comme l’a bien rapporté Stéphane Alliès de Mediapart. Et longuement du traitement infligé par l’eurogroupe à Chypre, « un événement immense ». Puisque contre ses propres règles, et notamment la protection des dépôts bancaires jusqu’à 100.000 euros, les 17 pays membres de la zone euro avaient décidé la semaine dernière de ponctionner tous les dépôts bancaires pour éponger les dettes des banques.
Au cours de cette discussion, Mélenchon est revenu sur une phrase du discours tenu, le matin même, par François Delapierre [2] : « 17 salopards » ?
« C’est une très belle expression qui renvoie à un film que vous connaissez… »
Des journalistes lui font remarquer que dans le film les salopards étaient douze. Voici une retranscription fidèle de la suite des propos de Mélenchon :

« Le fond de l’affaire est le suivant, qu’a fait le Français dans la réunion ? Il s’est pris pour un petit intelligent, économique, vachement responsable, qu’a fait des études à l’Ena, qui sait comment on doit organiser la rectification des comptes d’une nation, gna gna gnagna gna gna gna… Ben va dans une administration, tu représentes pas le peuple français quand tu fais ça ! Il faut dire : « Non, pas question. Je refuse. Je ne suis pas d’accord. » Pourquoi ? Pas en se disant « les Grecs, je sais pas quoi », mais en se disant « mais demain c’est moi ». Comment le même homme demain à la même table si on lui dit « mais M. Moscovici vous n’avez pas fait ci, vous n’avez pas fait ça, vous avez accepté telles dépenses sociales et tout… » Comment il va pouvoir dire « non » vu qu’il a déjà dit « oui » pour les chypriotes ? Donc il se met dans leurs mains. Donc c’est un comportement irresponsable. Ou plus exactement c’est un comportement de quelqu’un qui ne pense plus en français… qui pense dans la langue de la finance internationale. Voilà ».

Ce que reproche Mélenchon à Pierre Moscovici ce sont bien ses actes politiques, dans le cadre de ses fonctions. Pas autre chose.

Et si le PS entend autre chose, c’est évidemment pour des raisons inavouables.

Article du journal Politis

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 10:59

Voilà une interrogation qui mérite débat, qui met en cause les 2 courants historiques de la gauche: sociale-démocrate/socialiste, et communiste. Certes, ce texte ne dit rien sur la nature actuelle de la construction européenne, ultra-libérale et bien technocratique et peu démocratique, verrouillée. Certes, il ne donne aucun avenir à la gauche "anti-capitaliste", à la "lutte de classe", aux idées du communisme débarassé de sa gangue stalinienne.

Tout cela constitue des débats nécessaires à gauche, me semble-t-il.

Mais l'autre débat sur les propositions que doit travailler la gauche sont loin d'être ininteressantes, en fin d'article

Je le livre à votre réflexion et à vos commentaires!                   H M.

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POURQUOI L'EUROPE VIRE À DROITE ?

                                        PARCE QUE LA GAUCHE S'EST PERDUE

 

L’ouvrage de Raffaele Simone « Le Monstre doux. L’Occident vire-t-il à droite ? » sort enfin en France (Gallimard, Le Débat). Il a fait couler beaucoup d’encre en Europe dans les milieux de gauche dès sa sortie en Italie, début 2009. En septembre dernier, la revue Le Débat lui consacrait cinq articles importants dans son dossier « Déclin de la gauche occidentale ?». En janvier 2010 Laurent Fabius et la fondation Jean Jaurès l’invitaient pour le colloque « La gauche à l’heure de la mondialisation. ». À l’époque, le monde entier subissait les graves contrecoups de la crise financière née des excès du libéralisme, et pourtant la gauche européenne s’était effondrée aux élections européennes. Comment l’expliquer ?

L’essai de Raffaelle Simone, qui est linguiste et se présente comme un philosophe s’intéressant à notre modernité, aide à comprendre. Son constat est sévère. Selon lui, la gauche n’est plus porteuse d’espoir et d’un grand projet « à la hauteur de notre temps ». Face à elle, la droite nouvelle l’emporte parce qu’elle a compris notre époque consumériste, individualiste, pressée et médiatique, et sait se montrer pragmatique et sans idéologie. Cette droite conquérante s’est associée aux chefs d’entreprises comme aux hommes des médias pour promouvoir une société de distraction et de défense des intérêts immédiats, tout en promettant la sécurité et la résistance à l’immigration. Un projet que Raffelle Simone, s’appuyant sur Alexis de Tocqueville, appelle « Le Monstre doux ».

On pourrait s’étonner d’une telle critique de la gauche quand un sondage Viavoice publié le 23 août dans Libération la donne victorieuse à 55% gauche aux élections présidentielles de 2012 

 Des chiffres jamais vus, qu’il faut cependant tempérer.

°Ces sondages arrivent en effet en pleine affaire « Woerth-Bettancourt » qui coûte cher à la crédibilité du gouvernement et son ministre de l’économie.

°Ensuite, le sondage de Libération révèle que 57% des sondés jugent que la gauche « ne ferait pas mieux que la droite ». Quant au programme de gouvernement du parti socialiste, il n’est pas bouclé après l’université d’été, tandis que le PS n’a toujours pas élaboré une position claire tant sur les retraites que sur les questions de sécurité et l’immigration. C’est pourtant là une problématique cruciale, où les Français l’attendent au tournant, et plus encore Nicolas Sarkozy, à qui la politique brutale de cet été envers les Roms n’a pas attiré que des inimitiés. Deux sondages ont montré que 65% des personnes interrogées étaient favorables à l’expulsion des Roms « sans papiers » (sondage Le Figaro) et 48% à leur reconduite en Roumanie avec ou sans papiers (Le Parisien). Il n’est pas exclus que la droite engrange ces réactions au moment d’un vote décisif, d’autant que la gauche est souvent apparue peu crédible, sinon laxiste, dans ces domaines. Enfin, n’oublions pas que Nicolas Sarkozy n’a jamais craint de s’opposer à Martine Aubry, face à laquelle, comme il l’a déclaré en mai 2010, il dit représenter  « l’archaïsme » et lui « la modernité ».

C’est à ces questions sur l’archaïsme de la gauche et la modernité de la droite que Raffelle Simone a répondu à cet entretien réalisé pour le Monde Magazine (14 sept 2010 ) :

 

ENTRETIEN AVEC RAFAELLE SIMONE, AUTEUR DE L'ESSAI :

"LE MONSTRE DOUX. POURQUOI L'EUROPE VIRE À DROITE ?" (Gallimard, Le Débat)

 

La gauche, dites-vous, ne comprend plus notre temps. Pourriez-vous nous donner des exemples de cette incompréhension ?

Il me semble frappant qu’après la très grave crise financière de 2008 et ses désastreuses conséquences sociales, fruit d’une politique ultra-libérale, la droite l’a emporté largement, presque partout, aux élections européennes de juin 2009. La gauche n’a même pas su profiter de l’échec flagrant des politiques de droite, elle n’a pas pu apparaître comme porteuse d’espoir et de solutions concrètes. C’est dire combien son image s’est dégradée. De fait, depuis les années 1980 et les débuts de la mondialisation, la liste des changements radicaux et des grands problèmes contemporains que les dirigeants de gauche n’ont pas compris donne véritablement le tournis. Beaucoup d’hommes de gauche ont résisté à l’idée de l’unification européenne, un grand projet pourtant né de leurs rangs, puis critiqué l’unité allemande après l’effondrement du Mur. Ils se sont opposés longtemps, avec force, à la critique écologique du productivisme sans frein, qui aurait pu les ressourcer. Ils ont dénié l’apparition d’un facteur ethnique dans la sphère politique. Jusque récemment, ils ont refusé de discuter de l’immigration de masse et des clandestins, se montrant laxistes sur ces questions. Eux, les défenseurs de la pensée laïque, n’ont pas été clairs dans leur critique de l’Islam radical, sur les questions du port du voile et de la visibilité des signes religieux. Ils ont montré le même aveuglement sur les violences urbaines et l’insécurité, ne considérant que leurs causes et pas leurs effets. Ils s’obstinent à ne pas voir le vieillissement de la population et, comme en France, à ne pas évoluer sur les retraites. Ils ont abandonné la défense des ouvriers et des salariés aux syndicats et n’ont plus rien de partis populaires. Ils n’ont pas compris la montée en puissance des pays émergents, la Chine, l’Inde, le Brésil, et comment ils s’apprêtent à dominer le monde. Ils n’ont pas saisi grand chose aux nouvelles cultures jeunes, hédonistes, individualistes, alternatives, ni à la croissance formidable des médias de masse, au pouvoir de la télévision, d’Internet et du numérique. Cela fait beaucoup. Et si on additionne ces bévues, on voit alors qu’ils ont ignoré comment, dans les populations européennes vieillissantes, la modernité générait un agrégat inquiétant et chaotique de menaces et de peurs auxquelles seules la droite et l’extrême droite semblent aujourd’hui pouvoir répondre. Alors que la gauche, si elle était à l’écoute des milieux populaires, aurait dû en faire une de ses missions…

 

Vous dites encore que plus personne ne connaît les grands apports de la gauche en Europe. Expliquez-nous ?

En effet, aujourd’hui plus grand monde sait ce que l’Europe moderne doit aux luttes des partis de gauche, les combats douloureux, et sanglants qu’ils ont mené pour les droits des travailleurs, la liberté d’association, les libertés publiques, les congés payés, l’assurance maladie, les retraites, l’enseignement obligatoire, la laïcité républicaine, le suffrage universel, les droits des femmes, les services publics, l’égalité devant la loi, la régulation étatique des excès des puissants, etc. La gauche, idéologiquement, a dissipé ce qui constituait son patrimoine, elle ne le revendique plus, elle a même peur de le revendiquer, elle l’a laissé sans paternité, celui-ci est devenu comme inhérent à l’identité européenne. Voyez par exemple comment, après la terrible crise financière de 2008, la droite libérale, pragmatique et sans état d’âme, a allégrement pioché en Europe et ailleurs dans le catalogue des idées classiques de gauche, nationalisant les banques et se montrant interventionniste. La gauche n’y a pas gagné en force et crédibilité pour autant, au contraire, elle s’est fait absorber le peu qu’il lui restait de son réservoir d’idées. Et pourquoi ? Car depuis des années, beaucoup plus idéologique et fermée que la droite, elle n’a rien proposé de neuf et d’adapté à la modernité, s’en contenté de répéter des formules toute faites, je pense par exemple au « Care » de Martine Aubry qui ressemble fort à l’assistanat des années 1970, et rappelle une formule identique lancée à la fin des années 1990 par Walter Veltroni en Italie, tout en échouant à faire aboutir ses derniers grands projets…

 

Lesquels ?

La liste des échecs patents de la gauche apparaît aussi longue que ses conquêtes. Elle n’a pas réussi à réduire la disparité qui va s’aggravant, entre les pauvres, les classes moyennes et les très riches, elle a échoué à réguler le capitalisme financier laissant la droite le faire à sa manière, c’est-à-dire à moitié, elle n’a pas su mettre en place des mesures de solidarité qui aideraient véritablement les plus démunis à s’en sortir, elle n’a pas relevé le niveau moyen d’instruction et de culture, elle n’a pas mis fin à l’exploitation méthodique des travailleurs et des employés, elle n’a pas su imposer l’égalité ni la parité des hommes et des femmes, elle a laissé les écoles laïques devenir moins attractives que les écoles privées, elle n’a pas aidé que se développe une conscience citoyenne, elle n’est pas arrivée à réduire l’impact de la production sur l’environnement, etc. Comment expliquer ces spectaculaires revers ? J’y vois des raisons tant extérieures à la gauche qu’intérieures. D’abord, il faudra analyser les effets de l’espèce de secousse sismique qui a eu lieu depuis les années 1980 avec le développement vertigineux de la consommation, la montée en force de l’individualisme, la toute puissance de la télévision et des écrans, autant de phénomènes qui ont profondément bouleversé « l’esprit du temps ». J’y reviendrais... Face à ces mouvements, les propositions sociales de la gauche, l’égalité, la solidarité et la redistribution apparaissent dépassés à l’individu comme au consommateur contemporain, d’autant que ces idées semblent appartenir à une idéologie associée à une histoire effrayante, le passé communiste.

 

Vous pensez que la gauche conserve encore pour les citoyens une couleur communiste, même après l’effondrement des P.C européens ?

L’ombre historique du communisme pèse encore sur la gauche, et comment ! Le fait que le socialisme au pouvoir ait pris une forme communiste, c’est-à-dire une succession de régimes tyranniques, misérables et criminels, reste dans toutes les mémoires. Surtout en Europe, où ce passé terrifiant ressurgit régulièrement au fur et à mesure que nous découvrons de nouveaux documents accablants sur cette époque, les agissements criminels des nomenklaturas, les mea-culpa contraints des plus grands intellectuels.

En même temps, l’effondrement brutal et grotesque du communisme a signifié l’écroulement de quelques-uns des grands mythes de la gauche toute entière. L’idée qu’elle allait changer le monde par la « révolution », que celle-ci fut violente, comme le voulaient les bolchevicks, ou graduelle, comme l’entendaient les sociaux-démocrates, a fait long feu. Qui veut encore la révolution aujourd’hui, et pour mettre en place quel régime ? Quant aux grands discours sur « la lutte des classes », ou même « la haine de classe », nous savons bien qu’ils mènent à la guerre civile et au despotisme. La notion de « progrès » et de « progressisme », qui veut que la gauche défend un futur meilleur, va dans le sens de l’histoire et de la libération de l’homme, vacille aujourd’hui après les révélations des livres noirs du communisme comme suite aux effets désastreux de nos industries et du progrès technique sur l’écologie terrestre. De même, l’incapacité intrinsèque de la planification socialiste à développer une économie prospère et éviter la paupérisation générale, son dirigisme insupportable à tout esprit d’initiative ont ruiné les rêves d’une économie toute étatique et redistributrice, et montré les avantages du libre-échange et du marché, malgré ses crises et sa brutalité. Malgré cela, et cela nuit beaucoup à la gauche moderne, il reste encore des « intellectuels de gauche » pour justifier l’époque socialiste et l’étatisme forcené, des hommes de gauche ou de l’ultra-gauche qui persistent à diaboliser le marché ou qui se définissent comme « anti-capitalistes » ou « anti-américanistes », ou encore montrent des sympathies dangereuses envers des régimes dictatoriaux comme le Cuba de Castro ou le Venezuela de Chavez, ou encore une négligence coupable envers l’islamisme ou le terrorisme, qu’ils « comprennent » ou « excusent ». Tout cela fait que bien des élections perdues par la gauche non communiste l’ont été parce qu’elle n’a pas su clarifier ses différences de fond d’avec les errements sanglants d’hier, et que leurs adversaires de droite la mettent dans même sac, à la manière de Berlusconi qui ne parle jamais de « la gauche » mais, brutalement, des « communistes ».

 

Après l’échec du communisme et sa mythologie, vous voyez venir l’échec du socialisme et des idées sociales. Pourquoi ?

Au final, que reste-t-il dans le réservoir d’idées de la gauche européenne non communiste ? Plus grand chose. Le volet social, le réformisme, la régulation des excès du libéralisme, mais là encore, le discours apparaît faible, minimaliste, sans véritable vision d’ensemble. Beaucoup des propositions avancées me semblent décalées du réel, hésitant entre l’assistanat de l’Etat Providence et une politique de centre gauche, édulcorée, proche de celle de la droite centriste ou chrétienne. En Italie par exemple, tout comme Ségolène Royal en France, la gauche a cherché à s’allier avec les démocrates-chrétiens de l’« Ulivo », jusqu’à former un parti de coalition, le Parti Démocrate. Sans identité politique, cette gauche « light », centriste, peureuse d’apparaître de gauche, dans laquelle personne ne se retrouve, ni les gens de gauche, ni les catholiques, a subi une défaite sévère face aux hommes de Berlusconi aux élections législatives. Résultat, son premier chef Walter Veltroni, un ancien communiste, a dû démissionner. De fait, de nombreux engagements de la gauche édulcorée ressemblent à ceux des chrétiens sociaux, notamment l’assistanat, l’étatisme, la tolérance envers la délinquance sociale et l’immigration clandestine, le tout emballé par des accents confessionnels. C’est là une façon de remplir le « réservoir » des idées que j’appelle le « fusionnisme » qui est plutôt un « confusionisme ». Il en existe d’autres. En Angleterre, nous avons assisté à l’arrivée d’une « troisième voie » promue par le « new labour », dont un des premiers bilans est qu’il laisse un pays où les disparités sociales n’ont jamais été aussi grandes, sans avoir fini de reconstruire des services publics rendus exsangues par Margaret Tatcher. Sur le continent, en France comme en Italie, des hommes de gauche suggèrent que les socialistes devraient se concentrer sur la défense des « droits », même les « petits droits », ceux des minorités, des femmes, des homosexuels, des immigrés, des sans papiers, des détenus, une politique qui se veut radicale, mais qui mène à réclamer la gratuité totale des services et de l’assistance publique comme à une politique laxiste en matière de sécurité. D’autres proposent de s’orienter vers la solidarité, l’aide sociale, le fameux « care », considérant d’abord les gens comme des victimes, montrant une philanthropie et une condescendance qui ne me semble pas conforme avec les idées de gauche. Tous ces tâtonnements manquent de rigueur, ne mènent pas à définir une grande politique ni ne font avancer la réflexion sur un véritable réformisme de gauche, à la hauteur de la modernité consumériste et mondialisée. Voilà pourquoi, il me semble qu’en ce début du XXIe siècle le réservoir d’idées de la gauche frôle la banqueroute.

 

Face à cette gauche en crise, écrivez-vous, prospère un « Monstre doux ». Expliquez-nous ?

Dans « De la démocratie en Amérique », Alexis de Tocqueville décrit un possible « despotisme du futur », une nouvelle forme de domination. Elle s’ingèrerait jusque dans la vie privée des citoyens, développant un autoritarisme « plus étendu et plus doux », qui « dégraderait les hommes sans les tourmenter. » Ce nouveau pouvoir, pour lequel dit-il « les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent pas », transformerait les citoyens en « une foule innombrable d’hommes semblables (…) qui tournent sans repos pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, (…) où chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée des autres.» Isolés, tout à leur distraction, concentrés sur leurs intérêts immédiats, incapables de s’associer pour résister, ces hommes remettent alors leur destinée à « un pouvoir immense et tutélaire qui se charge d’assurer leur jouissance (…) et ne cherche qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance. Ce pouvoir aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il pourvoit leur sécurité (…) facilite leurs plaisirs (…) Il ne brise pas les volontés mais il les amollit (…), il éteint, il hébète. » C'était une sorte de prophétie, mais nous y sommes aujourd’hui. C’est le « Monstre doux » dont l’Italie me semble être l’avant-garde, le prototype abouti. Il s’agit d’un régime global de gouvernement, qui ne concerne pas que la politique, mais aussi d’un système médiatique, télévisuel, culturel, cognitif, une forme d’ambiance infantilisante persistante qui pèse sur toute la société. Ce régime s’appuie sur une Nouvelle Droite anonyme et diffuse, associée au grand capital national et international, plus proche des milieux financiers qu’industriels, puissante dans les médias, intéressée à l’expansion de la consommation et du divertissement qui lui semblent la véritable mission de la modernité, décidée à réduire le contrôle de l’Etat et les services publics, rétive à la lenteur de la prise de décision démocratique, méprisant la vie intellectuelle et la recherche, développant une idéologie de la réussite individuelle, cherchant à museler son opposition, violente à l’égard des minorités, populiste au sens où elle contourne la démocratie au nom de ce que « veut le peuple ». En Italie, l’administration Berlusconi incarne cette droite jusqu’à la caricature. Mais aussi en France, depuis le fameux dîner du Fouquet’s, aujourd’hui avec l’histoire Bettancourt, votre gouvernement a montré plusieurs fois ses accointances avec le monde des affaires et des médias, quant au président Sarkozy, il a fait scandale pour son omniprésence à la télévision et son train de vie de star. Sa politique me semble exemplaire de cette nouvelle droite refusant d’imposer comme d’effrayer les plus riches, voulant diminuer les services publics et flirtant avec le populisme et certaines thèses d’extrême droite.

 

Dans votre essai, le « Monstre doux » s’impose à la modernité à travers trois commandements. Pourriez-vous les préciser ?

°Le premier commandement est consommer. C’est la clef du système. Le premier devoir citoyen. Le paradigme culturel numéro Un de la modernité. Le bonheur de réside dans la consommation, le shopping, l’argent facile, on préfère le gaspillage à l’épargne, le shopping à la sobriété, le style de vie au respect de l’environnement. °Le second commandement est s’amuser. Le travail, de plus en plus dévalorisé, devient secondaire dans un régime général de distraction et de fun. L’important c’est le temps libre, les week-ends, les ponts, les vacances, les sorties, les happy hour, le after hour, les variétés télévisées, les chaînes câblées, les présentatrices dénudées (cela triomphe en Italie, et pas que dans la télé Berlusconi, partout), les jeux vidéos, les émissions people, les écrans partout. Le divertissement scande chaque moment de notre vie, rythme le calendrier, jusque chez soi où la télévision, le game boy et l’ordinateur occupent une place centrale. Le divertissement occupe tout l’espace, reformate les villes historiques, quadrille les lieux naturels, envahit les restaurants et les grands magasins, transforme les lieux magnifiques en resorts, installe partout des gadgets et des endroits factices facilitant le jeu et la consommation, installe des hôtels géants, des grandes surfaces et des malls le long des plus belles plages, crée des villages touristiques dans les plus infâmes dictatures. Même les phénomènes les plus graves, les actualités les plus alarmantes se transforment en divertissement. La première guerre d’Irak, le tsunami, les catastrophes naturelles, les drames humains se voient transformer en spectacles, deviennent des sortes de jeux vidéo en temps réel ou des feuilletons émotionnels. Les affrontements politiques tournent au show business, à la guerre des petites phrases, à la parade des people, quand les ministres ne sont pas d’anciens mannequins nus, à la Une de tous les tabloïds, comme Mara Carfagna notre ministre de l’égalité des chances, ou Daniela Santanché, sous-secrétaire à je-ne -sais-quoi. La démultiplication des gadgets, des portables, des tablettes, des appareils permettant la diffusion et la production d’images fait que nous sommes encerclés, noyés, dissous dans les écrans. Sous le régime du Monstre doux, la réalité s’efface, un rideau de fun rend tout flou, plus rien n’est grave, important, après le travail la vie devient un vrai carnaval, les grandes décisions sont prises par les beautifull people que sont les politiques et les grands patrons, tout devient pixel, virtuel, irréel, vie des stars. La crise économique, la spéculation financière, les plans de rigueur, les atteintes aux libertés et les collusions entre les hommes politiques et les milieux d’affaires comme nous l’observons en France et en Italie, ne sont des épisodes vites oubliés d’un grand reality-show.

 

Et le troisième commandement ?

C’est le culte du corps jeune. De la jeunesse. De la vitalité. L’infantilisation des adultes. Ici le Monstre Doux se manifeste de mille manières, ridiculise tous ceux qui grossissent, se rident et vieillissent, complexe les gens naturellement enrobés, excluent les personnes âgées. Le rajeunissement est devenu une industrie lourde. Partout, on pousse à faire des régimes, à se surveiller et restreindre, à l’achat massif de cosmétiques, à dépenser des fortunes pour paraître lisse, mince, svelte, adolescent, à investir dans la chirurgie esthétique, le lifting, le botox, comme l’éternellement bronzé Silvio Berlusconi. Je ne crois pas qu’une société aussi obsédée par une telle tyrannie du corps et la jeunesse ait jamais existé. Cela produit des conséquences morales graves. Partout se répand un égoïsme arrogant, jeuniste, vitaliste, affichant un mépris ouvert de la fatigue, du corps souffrant, des vieux, des laids, des gens ralentis, handicapés, tous ceux qui démentent le mythe de la jeunesse éternelle. Pendant ce temps, les enfants refusent de vieillir, deviennent anorexiques ou boulimiques, quittent leurs parents à trente ans, on rejette partout toute posture adulte, réflexive, intellectuelle, responsable, morale, jugée « out », inutile, triste, on a l’obligation d’être « branché », tout doit aller vite, le succès, l’argent, les amours. Dans son essai « Tous esclaves du fitness » (2004), désemparé, le sociologue polonais Zygmunt Bauman se demande « Où es la compassion ? ». Voilà le Monstre doux, un monde d’amusement sans compassion.

 

Mais comment le Monstre doux et la nouvelle droite se confondent, et pourquoi l’emportent-ils dans toute l’Europe ?

Un monde où le consommateur a remplacé le citoyen, le divertissement recouvre le réalisme et la réflexion, l’égoïsme règne, me semble favorable à la nouvelle droite, qui d’ailleurs le favorise et l’entretient, car ses valeurs comme ses intérêts sont associés à la réussite de la consommation et la mondialisation de l’économie, pleine de promesses. En ce sens, j’avance l’idée que cette droite nouvelle, consumériste, people, médiatique, liftée, acoquinée aux télévisions, appelant à gagner plus d’argent, défendant les petits propriétaires, décrétant les idées d’égalité et de solidarité ringardes, méfiante envers les pauvres et les immigrés, est plus proche des intérêts immédiats des gens, plus adaptée à l’ambiance générale de l’époque, plus « naturelle » en quelque sorte. Et c’est pourquoi elle gagne. Face à elle, la gauche semble n’avoir rien compris au véritable bouleversement civisationnel de la victoire de l’individualisme et du consumérisme, s’accrochant à ses seules idées sociales. Il faut ajouter que défendre les idées de justice, de solidarité, d’aide aux démunis et se préoccuper du long terme et de l’avenir de la planète apparaissent aujourd’hui comme des attitude difficiles, courageuses, mais hélais contraire à l’intérêt égoïste immédiat. Cela coûte, exige des efforts. C’est pourquoi, la gauche perd.

 

Vous n’imaginez pas une gauche nouvelle, à la hauteur de son temps ?

Une nouvelle gauche, me semble-t-il, aura beaucoup à faire, si jamais elle doit encore exister sous ce nom. À mon sens, elle devrait rompre avec la vieille gauche, sans renier les valeurs historiques constructives de la gauche non communiste. Elle devrait réaffirmer ses valeurs, sans les édulcorer, les adapter à notre époque, réparer les méfaits culturel profonds du Monstre doux. Vaste, immense programme !

°Affirmer le rôle de l’Etat dans la régulation des excès du marché et du capitalisme financier.

°Mettre en place des services publics forts. Investir dans des universités et des écoles de haut niveau.

°Défendre radicalement la laïcité contre les intrusions religieuses. Assurer durablement et sans laxisme la sécurité des citoyens.

°Soutenir puissamment la recherche.

°Appuyer la création de médias et de télévisions de qualité. Elle devrait s’inspirer des expériences de la social-démocratie des pays du Nord de l’Europe qui a rompu avec le vieux paradigme de l’assistanat et de l’Etat Providence, pour promouvoir l’émancipation de chaque individu, sans en abandonner aucun, en corrigeant l’inégalité sociale par l’entraide. L’entraide, c’est un mot qui semble en effet inaudible à l’époque du Monstre doux, un mot de gauche.


(Frédéric Joignot, journaliste, écrivain- NEWS NEWS NEWS (13/9/11).)

http://fredericjoignot.blogspirit.com/archive/2010/09/13/pourquoi-l-europe-vire-a-droite-parce-que-la-gauche-n-a-plus.html#more

 

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 18:48
30 décembre 2010 16h30 | Par SudOuest.fr 10 commentaire(s)

 

Le Parti Communiste détourne les voeux de Nicolas Sarkozy

[VIDÉO] Salon de l'Élysée, 31 décembre 2010 : l'heure de la traditionnelle cérémonie des vœux du président de la République. Traditionnelle... A la différence que Nicolas Sarkozy retourne complètement sa veste et épouse le programme du parti communiste français

  

 Parmi ses voeux pour 2011, le vrai-faux Nicolas Sarkozy a notamment évoqué un Smic à 1.600 euros. Affaire à suivre... (Capture d'écran de la vidéo)

Parmi ses voeux pour 2011, le vrai-faux Nicolas Sarkozy a notamment évoqué un Smic à 1.600 euros. Affaire à suivre... (Capture d'écran de la vidéo

Comme le dit Nicolas Sarkozy dans la vidéo déposée il y a deux jours sur la chaîne Dailymotion du parti communiste français (PCF) : "C'est un peu ouf". Ouf, l'idée qu'à eu le parti communiste de parodier la traditionnelle cérémonie des vœux du président de la République. Un Nicolas Sarkozy "changé", comme il aime souvent à le dire, qui aurait décidé de satisfaire en 2011 les principales revendications du PCF. La transformation séduit visiblement le web : sur le seul site de Dailymotion, la vidéo a été visionnée plus de 100 000 fois en 48 heures.

L'heure des promesses

"J'ai une pensée pour chacun d'entre vous, commence un Nicolas Sarkozy à la voix changée, filmé dans un salon de l'Élysée. Je pense à vous qui avez défilé pour défendre vos retraites, avec les étudiants, tous les jeunes, en choisissant la solidarité contre le bling-bling"... Voilà comment débutent les vrais-faux vœux de Nicolas Sarkozy aux Français pour 2011.

"Sans-papiers et Roms", "smicards, précaires, chômeurs qui risquez votre vie au gré des plans sociaux", personne ne sera laissé au ban en 2011, "promis". Avec, en priorité absolue et évidente : le rétablissement de la retraite à taux plein à 60 ans... Toutes les revendications du Front de gauche sont là, actées pour 2011, qui plus est par Nicolas Sarkozy en personne. Le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon, n'en espérait probablement pas tant...

"Mes chers compatriotes, vive le Front de gauche, vive la France", conclue le clip. Et, surtout, vive le buzz !

 

Voeux 2011 de Nicolas Sarkozy
envoyé par CN-PCF. - L'actualité du moment en vidéo.
Dailymotion accusé de censure

Quelques heures après sa publication par un internaute, la vidéo a été retirée du site qui retransmettra d'ailleurs et pour la première fois les vrais vœux de Nicolas Sarkozy en direct vendredi soir. "Dailymotion a fini par nous expliquer que le problème venait du fait que j’avais envoyé cette vidéo de mon compte personnel et non de celui du PC", a rapporté Franck Mouly, membre de la direction, au Parisien.

Postée par le biais du compte Dailymotion officiel du parti communiste, la vidéo est désormais librement consultable sur la plateforme vidéo. Et les internautes ne se privent pas.

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 20:04

 

A l'écoute de l'annonce de la composition du gouvernement bis Fillon, ce dimanche soir 14/11, je pense que ce remaniement gouvernemental marque une continuité d'hommes et de politique, si ce n'est l'entrée du Ministre d'Etat Alain Juppé.

Cela ressemble à un gouvernement de combat reserré autour de l'UMP et des ex-RPR pour préparer les élections présidentielle de 2012.

Certains centristes y sont en moins,  tel Jean-Louis Borloo, tenté de jouer la carte "centriste" aux élections présidentielles, faute d'avoir eu une promotion gouvernementale, mais point par divergence politique.

 

Nicolas Sarkozy garde François Fillon et la plupart de ses Ministres UMP.

 Nicolas Sarkozy tente de tourner la page de la crise sociale déclenchée avec sa "réforme " injuste des retraites. ll efface Eric Woerth,  veut  faire oublier les scandales  d'Etat, telle l'affaire Bettencourt .

 Mais il est clair que les attentes sociales  fortes  dans le pays  demeurent. Nicolas Sarkozy, après avoir imposé sa réforme des retraites, va poursuivre sa politique anti-sociale, qui va bien au-delà du seul bouclier fiscal. 

 

Un bilan social  des plus graves

 La France n'a jamais connu une telle politique réactionnaire, une politique radicalement antisociale, " l'une des plus réactionnaires qui ait été conduite depuis les débuts de la Ve République. Et c'est pour cela, sûrement, que les mouvements de grèves et de manifestations de ces dernières semaines ont pris cette importance, se nourrissant de beaucoup d'autres colères que celles suscitées par la seule réforme des retraites" écrit un journaliste de Médiapart, Laurent Mauduit    

               (http://www.mediapart.fr/article/offert/5077f7e543c9ed60e956fc097b7eed22#).

 

 Laurence Parisot, Présidente du Medef l' a confirmé le 14/11  en rendant  hommage  à François Fillon : « Le gouvernement qui a démissionné hier soir a marqué de son empreinte la vie de notre pays d'une manière positive, a conduit des réformes majeures qui vont nous aider dans la sortie de crise. François Fillon est un homme d'une grande rigueur, d'une très grande solidité, courageux, qui sait faire face aux événements. »

 

Une impopularité qui inquiète

"A droite, un sentiment d'urgence fait frissonner les échines. La promulgation de la loi sur les retraites par le Président de la République ne signe pas une victoire, sinon à la Pyrrhus" écrit Patrick Apel-Muller dans l'Humanité du 15/11. L'impopularité de l'exécutif inquiète même parmis l'état-major des troupes sarkoziennes. L'opinion reste hostile et le mouvement social témoigne d'un refus qui porte sur la globalité de la politique du pouvoir.

Trois ans et demi après son élection,  Nicolas Sarkozy est en échec, lui qui prétendait faire table rase du passé en ouvrant une ère où les grèves ne se verraient plus, où le libéralisme deviendrait le credo ouvrier et où l'argent roi s'étalerait sans pudeur.

 

Les luttes qui vont se poursuivre doivent se conjuguer avec les discussions citoyennes, politiques sur la possibilité d'une alternative à Nicolas Sarkozy et à sa politique en 2012, sans attendre, sans occulter ce débat par l'expression d'egos candidats à la présidentielle.

Cela concerne la gauche, toute la gauche, et dans ce cadre,  le Front de gauche qui doits'élargir et  développer le débat sur le contenu d'un  "programme partagé".

 

Continuons l'action contre la réforme des retraites!

Pour exiger un référendum, comme la Constitution le permet,

pour que le peuple ait la parole!

  Déjà plus de 180 000 signatures au 19/11

        www.referendumretraites.org

 

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 17:04

Marine Le Pen souhaite "que le système implose"

La vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, a affirmé mercredi qu'elle "n'attendait qu'une chose du système, c'est qu'il implose", à propos des manifestations contre la réforme des retraites et de la politique du gouvernement    augmenter la taille du texteréduire la taille du texte

 

 "Moi, je ne veux pas calmer le jeu. Je n'attends qu'une chose du système, c'est qu'il implose. Je veux que les Français se rendent compte que tout est à reconstruire, que notre pays est en train de s'effacer, que l'Etat s'effondre, que la souveraineté nationale a disparu et que la pérennité de notre civilisation est en cause", a déclaré Marine Le Pen, invitée de Questions d'Info LCP/France Info/AFP.

"Par conséquent, c'est à un vrai sursaut vital que je les appelle (les Français, ndlr)", a-t-elle ajouté.

Contre la mobilisation de la rue

Comme on lui demandait si elle souhaitait une mobilisation de la rue, elle a répondu par la négative, expliquant que son appel consistait "à voter autrement aux prochaines élections". "Je suis pour la révolution patriotique (...) pacifique et démocratique, mais je la veux rapide", a-t-elle insisté.

Evoquant la présidentielle de 2012, la vice-présidente du FN a ajouté : "Il faut se préparer à ces échéances, ça c'est une certitude, d'autant qu'on ne sait pas, après tout, si Nicolas Sarkozy ira jusqu'au bout de son mandat".

"Des syndicats complces de la situation"!!!

Elle a fait valoir que les manifestations contre la réforme des retraites étaient "encadrées par des syndicats (...) complices de la situation". "Ils ont défendu le traité de Lisbonne, étaient pour l'ouverture totale des frontières qui a multiplié les délocalisations et fait exploser le chômage". "Ils ont tout soutenu et ils sont là pour canaliser la colère", a poursuivi la vice-présidente du FN, en souhaitant la création de "nouveaux syndicats libres". Proches du Front national? "Pourquoi pas", a répliqué Mme Le Pen.

"La politique de Nicolas Sarkozy consiste en réalité exclusivement à défaire ce qu'il a fait. Quelqu'un qui se trompe aussi souvent, il faut peut-être lui dire au revoir. Il faut peut-être changer, là, pour le coup", a poursuivi Mme Le Pen, qui est favorable à la suppression du bouclier fiscal et de l'ISF.

Marine Le Pen rame à contre courant des millions de gens qui manifestent

 et tous ceux au delà qui veulent défendre le système retraite par répartition et obtenir une réforme juste et au financement assuré.

C'est une fouteuse de merde, qui annonce la couleur: casser nos acquis sociaux, comme les fachos qui disaient, autrefois: "Plutôt Hitler que le Front Populaire"'!

C'est ce sillon là que Sarkozy tente de creuser à son profit en faisant plus front national que le Front national. Lui l'homme de la grande bourgeoisie. Le Front National n'est que la variante extrêmiste de la même politique de casse de l'Etat social!

Oui, soyons encore plus nombreux-ses à manifester Samedi 16 octobre partout en France pour obtenir l'abandon de cette réforme là et préparons-nous, dans le même temps, à débattre d'une politique nécessaire pour que ça change, pour se débarasser de cette clique au pouvoir et de sa politique réactionnaire.

Ne laissons pas le champ libre à cette graine de fachos et à leur Marine, la digne fille de son excécrable père!

 

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 07:07

Les démissions d'Alain Joyandet et de Christian Blanc ne  visent-elles pas  à occulter la situation du ministre du Travail Eric Woerth, empêtré dans l'affaire Bettencourt? L'A.F.P. a fait le tour des journeaux. En voici quelques extraits:

"La démission forcée des deux ministres accrédite surtout l'idée que le pouvoir cherche un exutoire pour essayer de protéger Éric Woerth. Or, sacrifier deux personnes pour essayer d'en sauver une troisième, plus gravement menacée, témoigne d'une grande panique au sommet", écrit Alain Joannès dans Le Télégramme.

Pour Dominique Garraud de la Charente Libre, "les démissions de deux sous-ministres dans le collimateur témoignent d'une grande fébrilité de l'Élysée. Et s'il fallait parier sur les chances de succès d'une opération diversion Joyandet-Blanc, la cote serait très élevée".

 

"En vérité, un vent de panique a gagné l'exécutif".

 Car le gros morceau, l'affaire qui nuit le plus à l'image du Président et de son gouvernement, c'est celle d'Eric Woerth:  "Éric Woerth est certes préservé mais les fusibles ont cramé", indique Denis Daumin de La nouvelle République.

 

"Ca sonne déjà comme le début de la fin..."

Désabusé également, Jean-Claude Souléry (La Dépêche du Midi) estime que "ce n'est pas encore une hécatombe, mais ça sonne déjà comme le début de la fin".

"L'un et l'autre étaient devenus le symbole de ce que les Français n'acceptent plus: la légèreté dans l'exercice d'une fonction gouvernementale, une forme d'insolence dans la façon d'être", affirme Paul-Henri du Limbert dans le Figaro.

"Ces comportements sont d'autant plus mal vécus qu'ils surgissent à un moment où l'avenir n'a jamais été aussi angoissant", confirme Michel Urvoy d'Ouest France.

 

"L'irritation, pour ne pas dire le dégoût des français..."

Son de cloche identique de la part de Patrick Fluckiger, de l'Alsace: "Ces démissions interviennent au moment où un sondage révèle l'irritation, pour ne pas dire le dégoût, des Français devant les indélicatesses de certains des plus hauts dirigeants de l'Etat".

"Il faut craindre que deux démissions surprises ne suffisent pas à instaurer une éthique ministérielle moderne. Il faudra plus, en tout cas, que des bonnes paroles sur l'Etat irréprochable", conclut Laurent Joffrin dans Libération.

 

 

En fait, " l'Elysée coupe des têtes" ... pour sauver la sienne et sa politique !

C'est le titre du quotidien local de ma région, Sud-Ouest, qui sous-titre que les 2  ont été "poussées à la démission hier - dimanche 4 Juillet - par Nicolas Sarkozy et François Fillon (...)"

Car comment faire avaler aux français qu'il faut se serrer la ceinture, supprimer 100 000 emplois publics en 3 ans, réduire le train de vie de l'Etat, face à de tels comportements scandaleux.

 

 

Scandaleux, aussi, celui de Nicolas Sarkozy lui-même,

qui s'était fait augmenter de 170% le budget de l'Elysée, qui s'offre un avion de 180 millions d'euros. Il a montré l'exemple de ce pouvoir bling-bling, d'une droite débridée, cotoyant jusqu'à y mettre la main, les milieux du fric-roi, ceux de cette haute bourgeoisie qui s'enrichit sans scrupules, pendant qu'on veut serrer un peu plus la ceinture de millions de gens qui, pour beaucoup, vivent chichement

 

C'est au tour d'Eric Woerth de démissionner et à Sarkozy de retirer sa "réforme" des retraites

Car les 2 sont liés comme le sont Eric Woerth et Mme Bettencourt! Oui, démission et retrait du projet!

Et le besoin urgent de travailler à l'alternance politique dans ce pays, à de nouvelles orientations de cette Union Européenne ultralibérale, Europe du fric, de la mise en concurrence des Etats, des entreprises, des salariés, des individus. Il y va de l'avenir de notre pays, de notre société.

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AFP - 09/07/2010

 

Bettencourt: plus de 380.000 euros retirés en espèces début 2007, révèle Marianne

 

Plus de 380.000 euros retirés en espèces à la BNP durant les quatre mois précédant l'élection présidentielle de 2007: les carnets de l'ex-comptable de Liliane Bettencourt montrent d'importants mouvements de fonds, révèle l'hebdomadaire Marianne à paraître samedi.    augmenter la taille du texteréduire la taille du texte

"Au total sur quatre mois, de janvier à avril 2007, pas moins de 388.000 euros (sont) sortis en liquide et sans affectation précise", écrit l'hebdomadaire. "Rien, dans les cahiers de caisse de Claire T., ne permet de savoir à qui cet argent liquide était réellement destiné. Ce qui est logique, puisqu’elle-même indique « qu’il ne fallait pas laisser de trace", écrit encore Marianne.

Toutefois, les mentions "Monsieur" ou "Monsieur Bettencourt", nom sous lequel les retraits d'argent aux fins politiques étaient consignés, selon les déclarations de l'ex-comptable à Mediapart, apparaissent à de "nombreuses reprises", pour un total de "183.350 euros en quatre mois", calcule l'hebdomadaire.

Tracfin, la cellule de renseignements financiers qui dépend du ministère des Finances et lutte contre les mouvements suspects de capitaux, a-t-elle ou non été alertée par la (ou les) banque(s) concernée(s)? Et si oui, Tracfin en a-t-elle informé Bercy?", s'interroge l'hebdomadaire. Marianne indique avoir comparé les sommes retirées en 2007 avec "celles sorties sur la même période de l'année 2006" et conclut que "les mouvements ne sont pas de la même ampleur".

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 15:31

Publié par la "Tribune de Genève"

 "Deux comptes suisses, à Vevey et à Genève, ont été mis au jour par les enregistrements du maître d’hôtel. Le réseau de sociétés gérant la fortune de l’héritière L’Oréal finit sous le Jet d’eau, près de l’Hôtel d’Angleterre. Selon un banquier de la place, «depuis 2008, Florence Woerth était presque à demeure à Genève».

  ÉLISABETH ECKERT | 02.07.2010 |
 
Au fur et à mesure des révélations entourant la fortune de Liliane Bettencourt et des écoutes – si elles sont authentiques – révélant un véritable montage financier d’évasion fiscale, les langues se délient à Genève. Et pour cause! Les gérants de fortune de la place financière genevoise n’en veulent pas tellement à l’héritière de L’Oréal, qui pèse quelque 16 milliards grâce aux 31% d’actions qu’elle détient dans le groupe cosmétique et aux 3% qu’elle contrôle chez Nestlé, faisant d’elle la plus importante actionnaire de la multinationale.
 Ils en veulent à Eric Woerth, aujourd’hui ministre français du Travail, mais qui fut, il y a quelques mois encore ministre du Budget, n’hésitant pas à brandir la liste des 3000 noms de citoyens français, volée par Hervé Falciani en 2009 chez HSBC Private Bank (Suisse) à Genève.
 
Actifs gérés depuis Genève
L’un d’eux, spécialiste des «family offices» (sorte de banques privées pour très grandes fortunes) tempête: «Eric Woerth, qui avait fait de l’évasion fiscale sa priorité, nous a longtemps fustigés comme les ennemis numéro un. C’est lui aussi qui, avec Peer Steinbrück, alors ministre allemand de l’Economie, nous a conduits sur la liste grise de l’OCDE, celle des paradis fiscaux non coopératifs. Mais savez-vous qu’au même moment, sa femme Florence, l’une des gérantes de fortune de Liliane Bettencourt, était vue très souvent dans le «family office» de la milliardaire française, qui se situe à deux pas de l’Hôtel d’Angleterre?» 
Cette entité de gestion de fortune genevoise fait partie de la holding Téthys qui gère les actifs de l’héritière, à savoir principa­lement les dividendes de son paquet d’actions chez L’Oréal et chez Nestlé, ainsi que ses biens immobiliers. Elle travaille main dans la main, mais depuis la Suisse (!), avec la société financière française Clymène, dirigée par l’homme de confiance Patrice de Maistre et employeur, depuis 2007, de Florence Woerth, épouse de l’ex-ministre du Budget.
Et notre financier fâché d’ajouter: «Eric Woerth, durant ces deux dernières années, ne pouvait pas ignorer que sa femme se trouvait très régulièrement à Genève. Et que ce n’était certainement pas pour voir son Jet d’eau!»
 
Les 2 comptes en Suisse de Liliane Bettencourt
Les enregistrements illicites faits par l’ex-maître d’hôtel de Liliane Bettencourt ont déjà mis au jour deux comptes bancaires, l’un à Vevey, de 65 millions d’euros, l’autre à Genève, de quelque 16 millions d’euros. Ces deux comptes sont tellement réels que Liliane Bettencourt et son gérant de fortune Patrice de Maistre les ont déplacés au mois d’avril dernier, selon les dernières informations, non plus à Singapour ou Hongkong, mais dans une assurance-vie en France au profit du petit-fils de Liliane et fils de Françoise, aujourd’hui en procès avec sa mère.

 En 2009 et 2010, le directeur de la société financière Clymène a donc fait, de son propre aveu, de très nombreux aller-retour à Genève et dans l’arc lémanique, pour «qu’on enlève ces comptes». 
 
° Autre fait avéré des liens entre Clymène et Genève est le transfert, il y a quelque deux ans, de 280 millions d’euros des comptes français de Liliane Bettencourt chez UBS Genève. Enfin, selon des documents publiés cette semaine par l’hebdomadaire Marianne, il s’avère que la fortune déclarée en 2007 dans l’Hexagone par l’héritière L’Oréal et ses gérants s’élevaient à 2,2 milliards d’euros pour une imposition de 40 millions d’euros.
 
° Enfin, en tant que trésorier de l’UMP, Eric Woerth, lui aussi, connaît visiblement passablement bien la route qui conduit à Genève, chez un autre de ses amis, Pierre Condamin Gerbier, responsable de l’UMP à Genève et gérant de fortune ardent défenseur des «family offices». C’est ce dernier qui s’est chargé, notamment, d’organiser le dîner de gala au Crowne Plaza, puis au Caviar House, avec les plus grandes fortunes françaises exilées en Suisse romande, en mars 2007, lorsque Woerth était venu collecter des fonds pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
 
Or, comme le confiait un autre banquier genevois, lui aussi extrêmement courroucé, au Matin Dimanche en septembre 2009, «Eric Woerth ne cherchait pas alors à savoir si les chèques qu’on lui remettait étaient prélevés sur des comptes suisses non déclarés au fisc français.» La collecte finale avait rapporté, en tout, plus de 7 millions d’euros."

 

Autres articles du blog sur le sujet:

Bouclier fiscal: Bettencourt a récupéré 30 millions d'euros ! Merci Mr Woerth!

Eric Woerth a-t-il récolté de l'argent des comptes en Suisse pour le candidat Sarkozy???


 

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 08:35

Christine Cauet, conseillère générale de la Loire

Depuis la victoire de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle et la nomination des gouvernements Fillon après les législatives de 2007, la France populaire n’a pas cessé de subir les mauvais coups de la droite.

 Faut-il en rappeler la liste ? Remise en cause du droit à la retraite, dépeçage progressif de la protection sociale, casse du droit du travail, privatisations de services publics, réforme fiscale favorable aux plus riches, mise au pas de la justice, mépris de la jeunesse, de l’université et de la recherche…


Devant cette offensive, le pays a clamé à de multiples reprises son refus des politiques néolibérales et démontré son attachement à notre modèle républicain et social. Il l’a fait dans la rue avec des manifestations massives et lors des municipales de 2008. Mais les gouvernements de droite ont refusé systématiquement d’écouter. Ils ont choisi d’aggraver la crise du pays en méprisant délibérément la volonté populaire.

Face à une telle droite, il faut une gauche de combat.

 Face à la crise historique à laquelle ont conduites les politiques libérales, il faut une gauche audacieuse proposant au pays des ruptures avec la logique destructrice du capitalisme.

Hélas le Parti socialiste a pris le chemin inverse. Dans l’illusion des victoires locales, il se dissout dans des querelles de leadership absconses, confirme son adhésion à la construction libérale de l’Europe et cherche son salut dans des coalitions avec le MODEM.


Ne me sentant plus en phase avec la politique conduite sur le plan national au PS qui condamne la Gauche à perdre la présidentielle, j’ai décidé, en conscience, de quitter le Parti Socialiste.


Je veux œuvrer efficacement à l’union de la gauche pour changer la vie vraiment.

Je veux travailler à la réinvention d’une gauche populaire fière de ses couleurs. Je veux m’engager pour faire gagner la gauche en 2012. Je veux être une socialiste utile à mon pays. C’est pourquoi je décide de rejoindre le Parti de Gauche et j’invite les socialistes qui partagent mes convictions à faire de même.


Christine CAUET, conseillère générale de la Loire

http://www.jequitteleps.fr

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  • : Henri MOULINIER
  • : Espace de débat pour contribuer à l'élargissement du Front de gauche, la victoire de la gauche pour une réelle alternative au néolibéralisme et au capitalisme
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  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
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