Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 17:18
Les élections européennes du 7 Juin sont des élections importantes, car le Parlement européen co-décide ( avec le Conseil des Ministres européens), de directives qui, après doivent être transcrites en lois nationales. Et la politique de Sarkozy s'inscrit de plein pieds dans les orientations ultralibérales actuelles de l'Union européenne

75% des lois votées en France sont la transposition de directives européennes!

   L'enjeu politique est donc essentiel, même si le Parlement européen a un pouvoir limité ( voir mon diaporama sur les Institutions européennes). Il est donc important que les citoyen(ne)s soient largement informé(e)s; que le débat public ait lieu, en particulier dans les grands médias.

Mais, aujourd'hui, UMP, Verts, PS font tout pour gommer les vrais enjeux:

   
 Le dernier show du Président Sarkozy, à Nimes, devant un public choisi, est révélateur de sa duplicité: il critique cette Europe "qui n'a pas le courage d'assumer une politique économique et une politique de change, pas le courage de conduire une politique industrielle, qui ne veut pas décider, prendre ses responsabilités" et d'affirmer: "Il faut changer l'Europe"!! Mais qui, en même temps, réitère son souhait d'une adoption rapide du ... Traité de Lisbonne! 
Alors que, précisemment, ce Traité de Lisbonne est au coeur des enjeux européens et nationaux actuels. Car il entend fixer de manière figée pour longtemps un cadre européen ultralibéral, bien peu démocratique, antilaïque et rivé à l'Otan 


Et le PS joue le même jeu européen, soutient l'adoption rapide du Traité de Lisbonne voulu par N Sarkozy Souvenez-vous, en 2007, le PS et une majorité de ses députés et sénateurs, lors du Congrès des parlementaires à Versailles, ont voté avec la droite ou se sont abstenus, évitant ainsi un référendum sur ce Traité, clone du feu Traité Constitutionnel européen que le Non majoritaire des français et des néerlandais avait envoyé aux oubliettes!

    ° Pour Lire la suite, cliquez ici

C'est le bal des hypocrites!!!

       
Voir l'article "Elections européennes du 7 Juin: un véritable bal des hypocrites"

Le cavalier seul du NPA ne paie pas

        La division, voulue par le Npa, de la gauche de gauche, pour profiter seul de la popularité médiathique de Besancenot,  pousse vers le bas les sondages en sa faveur. Les voies de l'Union, dans la rue et dans les urnes, sont une exigeance incontournable. Une idée à méditer. Un vote utile: celui du Front de gauche, la seule nouveauté de ce paysage électoral, qui ne demande qu'à grandir et s'élargir.

Le Front relève ... la tête!

  Les sondages, depuis plusieurs semaines, montrent une progession du % de votants déclarés pour les listes du Front de gauche. Il serait aujourd'hui à 7% et une dynamique citoyenne commence à se développer dans et autour de ce Front. Voilà une bonne nouvelle, face à tous ceux, de l'UMP au PS, au Modem et àla liste Verte qui soutiennent le Traité ultralibéral de Lisbonne. Il reste encore une semaine pour confirmer cette progression du Front de gauche dans les urnes!

On nous cache des choses!

Oui, on nous cache, Sarkozy en tête, un document confidentiel du Conseil de l'Union Européenne datant du 28 avril 2009 (document 8250/09-ECOFIN257) qui intime à la France d'aller plus loin et plus vite dans  "son programme national de réformes , de renforcer la concurrence dans les secteurs de l'énergie et du fret ferroviaire, ainsi que dans les professions réglementées pour moderniser le marché du travail"

Quelques lignes plus loin, on notifie à la France de "poursuivre l'amélioration du cadre général de la concurrence dans les secteurs des services". Autrement dit de privatiser plus vite!

"Ces problèmes doivent etre réglés, poursuit le texte
, tout en respectant l'objectif d'encadrement des couts annoncés par le gouvernement, à savoir une croissance zéro des dépenses publiques"

Ainsi, c'est très clair, le Conseil Européen réclame plus de concurrence, d'attaques contre les secteurs et services publics et de nouvelles diminutions des dépenses publiques et sociales, alors que l'argent coule à flot, pour les banquiers et les multinationales sans aucune contre partie pour l'emploi et les salaires.

Exigeons  la transparence!

Il faut réclamer la transparence en exigeant que ce document sorte de la confidentialité et qu'un débat télévisé soit organisé en toute urgence ......"
Partager cet article
Repost0
30 mai 2009 6 30 /05 /mai /2009 13:10

 

Régis Debray, Didier Daeninck, Patrick Chamoiseau, Ariane Ascaride, Robert Guédiguian, Bernard Cassen, Ignacio Ramonet, Charb, Edmonde Charles-Roux, Janette Habel, Jacques Nikonoff, Georges Séguy, Jean Ziegler, et des centaines d’autres (sans oublier Christian Piquet de la LCR/NPA)
appellent à voter Front de Gauche.

 

On trouvera dans le passé de ces citoyens, dans un de leurs articles, une de leurs déclarations, matière à heurter la pureté révolutionnaire et l’exigence d’infaillibilité dans la clairvoyance politique.

 

L’intégriste religieux et politique n’épouse que des vierges. S’il en manque, il préfère l’onanisme qui préserve sa pureté et n’affecte son intégrité qu’au niveau de l’acuité auditive.

 

C’est l’apanage des puceaux de n’avoir jamais mal fait l’amour et quiconque a un jour participé à une révolution, à la gestion d’une commune, d’un pays s’est exposé à l’erreur, à la faute, au compromis, voire à la compromission. Elu municipal, ancien militant du PCF, ancien secrétaire d’une section syndicale, je suis de ceux dont les mains sont maculées de cambouis.

 

« Quoi je me suis trompé cent mille fois de route » écrit un Aragon qui ajoute, trop optimiste: « On sourira de nous pour notre dévouement » alors que ce n’est pas le sourire qui prévaut mais trop souvent l’injure.

 

« On sourira de nous pour le meilleur de l’âme

On sourira de nous d’avoir aimé la flamme

Au point d’en devenir nous-mêmes l’aliment

Et comme il est facile après coup de conclure

Contre la main brûlée en voyant sa brûlure.

 

Je suis de la confrérie de ceux qui se sont trompés au moins deux fois sur trois puisque, au gré de mes désarrois passés j’ai soutenu Bové, Besancenot, Buffet.

 

Eh bien j’ai donc perdu ma vie et mes chaussures

Je suis dans le fossé je compte mes blessures.

 

Oublions Bové, disqualifié par son indigne mensonge sur sa fausse expulsion de Cuba (le tacle de l’ambitieux contre un petit pays étranglé par le mastodonte US.) et par son ralliement à une figure libérale qui fit campagne pour le oui au TCE.

 

Reste la gauche, la vraie, celle qui sait que le PS est au centre.

 Nous y voyons des frères d’armes qui devraient avancer au coude à coude, heureux d’être ensemble, s’enrichissant les uns les autres, attentifs à ce que les autres portent en eux de respectable et de novateur. Au risque de choquer les gardiens du Temple Révolutionnaire, j’ajoute que je vois des frères dans certains militants du PS, qui aspirent à ce que veut la vraie gauche, militants qui se fourvoient mais n’en sont pas pour autant méprisables.

 

Nous allons tous mourir avant de voir arriver quelque chose de grand, de beau, de juste, d’enthousiasmant dans ce pays si l’on persiste à confondre l’union et la fusion, le programme et la Bible, l’autre et l’intrus, le contradicteur et l’ennemi.

 

On observe en Amérique latine une montée des luttes victorieuses : un peu, beaucoup ou passionnément, mais jamais par des assauts à front de taureau et toujours par des épaulements fraternels surmontant les diversités.

 

Ici aussi, nous avons besoin d’être ensemble.

 

C’est pour contribuer à faire comprendre cette nécessité que je voterai Front de Gauche le 7 juin.

 

Maxime Vivas, écrivain.
Partager cet article
Repost0
30 mai 2009 6 30 /05 /mai /2009 05:32



« Il n’est pas bon d’avoir plusieurs maîtres ; n’en ayons qu’un seul ;

Qu’un seul soit le maître, qu’un seul soit le roi. »

 

Balladur l’avait rêvé (1), le Parlement européen l’a voté.

A quelques
mois des élections européennes, une petite perle de résolution (2) a été votée dans l’hémicycle bruxellois le 26 mars 2009, révélant
l’imaginaire de nos parlementaires.

L'empire d'Occident


C’est Jean-Luc Mélenchon qui
l’évoquait, le 21 avril dernier sur BFM TV, à savoir l’existence d’un projet de « grand marché transatlantique dérégulé, sans droits dedouane et sans barrières à la circulation des capitaux et des marchandises », voté par le Parlement européen, socialistes inclus » et ajoutons les Verts, dans la plus grande discrétion.

« Nous sommes entraînés, à la date de 2015,
annonce
le sénateur de l’Essonne, dans une aventure où nous ne formerons plus qu’un ensemble économique et social avec les Etats-Unis, et personne n’en parle une seconde où que ce soit ».

Balivernes ou complot ?

 Rien de vraiment nouveau
dans cette résolution si ce n’est la reprise de lieux communs vieux de 60 ans sur nos relations « privilégiées » c’est-à-dire vassales, avec les Etats-Unis.

Cette vassalisation
est inscrite dans les fondements de l’Europe

- depuis le Plan Marshall
,
son inspirateur initial
- en passant par la Communauté Européenne de Défense en 1950-1954
- puis par les projets
des trois blocs (Etats-Unis, Europe, Japon) de la Trilatérale en 1973-1974.
-  Et
en 1992-1993, lors des négociations du GATT, le commissaire européen, Sir Leon Brittan,  négociait secrètement, au nom de l'Union européenne, avec les Etats-Unis, un projet qui aboutissait à un « bloc transatlantique ».


Le plus surprenant, c’est que cette persistance dans la soumission arrive en pleine
crise du système, révélant le désarroi total de nos parlementaires incapables

de sortir de leur schéma de pensée stéréotypé, se réfugiant dans les pulsions

conformistes pour un American Dream qui n’a plus cours depuis un certain temps

déjà… hors des enceintes bruxelloises.

 Il est intéressant de remarquer qu’à ce
jeu, les Etats-Unis sont plus imaginatifs que nous puisque Brzezinski, conseiller d’Obama, dans un article le 13 janvier 2009 (3), envisage la création d’une sorte de G2 Etats-Unis/Chine… sans l’Europe, montrant à défaut d’autre chose qu’ils sont toujours capables d’un certain pragmatisme, absent de ce côté-là de l’Atlantique.


Ah, qu’il est loin le temps où un de Gaulle pouvait tranquillement retirer la France

du commandement intégré de l’OTAN, et imaginer d’autres types de relations que

vassales avec les Etats-Unis.

A quand l’Europe capable de se penser elle-même,
indépendante et actrice d’un monde multipolaire ? Après avoir commencé par la Boétie (4) nous finirons par lui en espérant que cette petite phrase parvienne à l’oreille de nos parlementaires :

«
Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà
libres. »


 
Julien Alapetite

(Edito de "Cerises" - feuille d'info des communistes unitaires)

(1)
Pour une Union occidentale entre l’Europe et les Etats-Unis (Fayard, novembre 2007)

(2) Résolution P6_TA (2009), voir aussi article dans Politis n° 1053

(3) http://www.ft.com/cms/s/0/d99369b8-e178-11dd-afa0-0000779fd2ac.html
(4)
Discours de la servitude volontaire. Etienne de La Boétie


Voir l'interwiev de Je L Mélanchon 

Partager cet article
Repost0
27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 13:57

Quand Cohn-Bendit défendait le Oui avec la droite …

contre Bové et les Verts !

 

 

Cohn-Bendit avait théorisé en 2005 que « le oui n’a pas d’odeur » et pouvait donc être défendu aussi bien avec la droite, le gouvernement UMP ou George Frêche. « Le bulletin de vote oui n'a ni odeur, ni couleur et il est absurde de parler d'un oui de gauche ou de droite» « Nous avons intérêt à faire campagne ensemble pour créer une dynamique en faveur du oui. Y compris avec l'UMP. » (Libération le 8 mars 2005)

A tel point qu’il a alors été interdit de campagne officiel par les Verts, pourtant favorables au Oui mais qui refusaient que leurs portes paroles participent à des meetings d’autres partis. Le seul meeting prévu le 29 avril 2005 par les Verts avec Cohn-Bendit et Voynet a même été annulé par le Parti écologiste.

 

Les meetings controversés de Cohn-Bendit :

- conférence commune avec le ministre UMP des affaires étrangères Michel BARNIER, le 9 mai 2005 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne

- meeting commun avec Bayrou le 3 mai 2005 à la fac de droit de Nantes

- le 29 avril 2005, à Maraussan dans l’Hérault Bové et Cohn-Bendit s’affrontaient le même soir par meetings inerposés, Cohn-Bendit défendant ce soir là le oui aux côtés de Georges Fréche et de François Hollande, tandis que José Bové se disait «choqué qu'on puisse faire de la propagande en faisant voter les morts», à propos de la récupération de Jaurés organisée en faveur du Oui par le PS et Cohn-Bendit

 

 

Cohn-Bendit et la campagne des européennes 2009

 

Voici comment Cohn-Bendit a justifié le ralliement de Bové aux listes Europe-Ecologie le 9 septembre 2008 sur France Culture : « ceux qui ont été aveugles sur le Traité constitutionnel européen peuvent ouvrir les yeux ». Les listes Europe-Ecologie sont donc basées sur le reniement du vote Non de 2005.

 

Le refus de politiser l’élection et d’affronter Sarkozy : « Pas question de se laisser entraîner dans un combat franco-français pour ou contre la politique de Sarkozy. La réponse n'est pas nationale mais européenne » (Daniel Cohn-Bendit lors de la présentation des es têtes de liste le dimanche 15 mars au Cabaret sauvage.)

 

Daniel Cohn-Bendit dans le texte


Sur l’économie :

« je suis pour le capitalisme »

 

« Je suis pour le capitalisme et l’économie de marché »,

Une envie de politique, 1998 (La découverte)

 

Votre question le capitalisme est-il moral ?, ne m’intéresse pas. Arrêtez ! Laissez ça aux curés ! Le souci des capitalistes, c’est de gagner et ils ont raison.” »

Université d’été du Medef, 1er et 2 septembre 2000 à Jouy-en-Josas (relayé par le Figaro).

 

 

A l’inverse José Bové affirme (chat sur le site LeMonde.fr 27 mars 2009) :

 

« pour moi l'écologie n'est pas compatible avec le capitalisme »

« Europe-Ecologie, dénonce, à travers les crises actuelles, le modèle capitaliste dans ses dégâts sociaux et écologiques. »

 

« Si Renault peut produire moins cher en Espagne, ce n’est pas
scandaleux que Renault choisisse de créer des emplois plutôt en Espagne.
Une envie de politique, 1998 
      (La découverte)

  

Il n’est pas opposé à l’appel aux fonds privés pour ces établissements afin de créer de « véritables joint-ventures avec les entreprises » et ajoute que « naturellement, l’industrie participerait aussi à la définition des contenus de l’enseignement, contrairement à ce que nous disions en 1968 »Une envie de politique, 1998 (La découverte)

 

« Je suis très ferme sur le déficit public. Par principe, tout écologiste conséquent doit être pour une limitation des dépenses publiques. »

Libération du 6 janvier 1999

 

« Des services comme le téléphone, la poste, l’électricité n’ont pas de raison de rester dans les mains de l’État. » « Il n’y a pas de raison qu’il existe un service public de télévision. »

Libération du 6 janvier 1999

 

« Il faut admettre que les machines travaillent sept jours sur sept, donc admettre le travail du week-end. »

« J’ai toujours été hostile aux horaires obligatoires d’ouverture des magasins »

Une envie de politique, 1998 (La découverte)


« Chacun demeure libre de rêver d’un monde sans marchés financiers internationaux, sans libéralisation des échanges, sans globalisation de l’économie. Mais que gagnerait l’Europe, et chacun de ses peuples, à s’inscrire dans cette nostalgie ? »

Petit Dictionnaire de l’Euro, publié avec Olivier Duhamel, 1998 (Le Seuil)

 

Sur la question des alliances :

 « une tactique « à gauche toute » reviendrait à un non-sens politique »

 

Dès le 14 juin 2000, Cohn-Bendit cosigne un texte dans le monde avec Bayrou : « Pour que l’Europe devienne une démocratie »

 

 

« Cette approche n'est pas sans analogie avec l'écologie politique qui s'est instituée dans le dépassement du simple clivage droite-gauche et se fonde sur une compréhension nouvelle des problèmes qu'elle saisit dans leur complexité »

« Pour la candidate socialiste, la lucidité politique exige d'elle le refus de se laisser enfermer dans le manichéisme politique classique que voudrait lui imposer Sarkozy. »

« Il va sans dire qu'une tactique «à gauche toute» reviendrait à un non-sens politique. »

« Au Parlement européen, cette maturité politique a prévalu au moment où, avec les députés de Prodi, l'UDF s'est alliée au groupe des Libéraux européens. « 

« Le vent du centre qui a soufflé sur cette campagne réussira-t-il à décomplexer la France et la gauche pour accepter une économie de marché selon des critères sociaux et écologiques acceptables de part et d'autre ? »

"Cours, camarade..." – Article paru le 26 avril 2007 dans le journal du dimanche

 

 

« Le Parti socialiste doit poursuivre la mutation désormais entamée et assumer clairement l'option sociale-démocrate qu'il a su esquisser durant cette campagne : accepter une mondialisation contrôlée qui puisse devenir, à l'instar de nos partenaires européens, une opportunité et pas seulement une menace. »

« La France a besoin d'une nouvelle coalition analogue à la coalition italienne de l'Olivier, où chacun trouve sa place. »

Non, tout n'est pas perdu... – tribune parue dans Libération du 7 mai 2007  - Par Daniel Cohn-Bendit,  Gabriel Cohn-Bendit, Jean-Yves Le Drian, Jean-Pierre Mignard, Joël Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 10:38


Le 1er décembre les partis socialistes et sociaux-démocrates européens ont adopté à Madrid le Manifesto du PSE.

 
Les socialistes ont immédiatement présenté ce texte comme une avancée de gauche :

- « Le Manifesto ne se contente pas de quelques mesures de régulation face à la crise » 
- « il propose aux Européens l'espoir d'un nouveau modèle dans lequel l'économique prend le pas sur le financier »
  
- « Il propose de nombreuses solutions concrètes en faveur de l'Europe sociale » (Martine Aubry le 1er décembre 2008)

- «Avec le "manifesto"  qui prévoit un revenu minimum européen, on peut sans complexe faire une campagne de gauche sur l'Europe» (Razzy Hammadi, proche de Benoît Hamon, dans Libération 15 janvier 2009)

 

Cela restait à vérifier concrètement, d’autant que le fameux Manifesto n’a d’abord été disponible qu’en anglais.

Une traduction française, présentée alors comme « provisoire » n’est apparue sur les sites socialistes qu’entre les fêtes de fin d’année, c'est-à-dire plus d’un mois après. Cette traduction réserve d’énormes surprises car elle déforme lourdement le texte original du Manifesto en inventant parfois de toutes pièces certaines formulations sociales et plus à gauche. Depuis la mi-janvier, nouvelle entourloupe, la traduction française diffusée en ligne n’est d’ailleurs même plus présentée comme « provisoire » …

 

Les plus gros mensonges de la traduction française du Manifesto :

 

·       là où le Manifesto se réclame de l’action des « partis progressistes de gauche et de centre-gauche au pouvoir », la traduction française escamote le « centre gauche » et ne parle que de « partis de gauche »

·       là où le Manifesto appelle à « tirer le meilleur profit des opportunités qu’offre la mondialisation » comme le ferait n’importe quel libéral, la traduction française fait l’impasse sur la « mondialisation » et parle juste de « saisir les possibilités nouvelles d’un monde ouvert »

·       là où le Manifesto écrit de manière très générale et floue que  « le processus de libéralisation doit être évalué », la traduction française affirme que « les politiques de libéralisation déjà adoptées doivent faire l’objet d’une évaluation sociale », ce qui n’est plus du tout la même chose.

·       là où le Manifesto défend « des salaires minimum décents dans tous les Etats-membres », la traduction française propose « l’établissement d’un salaire minimum décent dans tous les Etats membres » … On fait ainsi croire que le Manifesto propose un salaire minimum européen, alors que ce n’est nullement le cas !

·       là où le Manifesto  propose de « travailler à promouvoir des horaires de travail décents », la traduction française prétend carrément « agir pour la fixation d’une durée maximale de travail décente », ce qui à nouveau n’est absolument pas la même proposition.

 

 

Quelques autres mesures libérales et atlantistes du Manifesto :


- « il faut parachever le marché intérieur européen  – et réduire les formalités imposées aux entreprises »

- « construire un partenariat transatlantique fort »

- « La nouvelle initiative européenne de défense doit être développée en coordination avec l’Otan »

L’alignement sur le Traité de Lisbonne contre l’avis des peuples

 

Le Manifesto du PSE défend « l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne », alors même que le peuple irlandais l’a rejeté par référendum et que les peuples français et hollandais avait déjà rejeté sa copie conforme la Constitution européenne.

 

 

Quelques citations ...

 

n François Hollande le 21 octobre 2008 sur RTL : « quand nos engagements européens sont en cause, il n'y a plus de clivages politiques qui demeurent ».

 

n Martine Aubry lors du point de presse au Conseil national du PS le 25 novembre 2008 : « L’Europe est un projet pour la gauche en soi »

 

n Jacques Delors en 1992 quelques jours avant le référendum sur Maastricht : « Votez oui à Maastricht, et on se remettra au travail tout de suite sur l'Europe sociale »

 

 

 

Partager cet article
Repost0
25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 11:45

 Au lieu de se contenter d’établir un cadre institutionnel permettant aux citoyens de faire des choix, les traités européens tranchent le débat en amont, déplorent les 36 premiers signataires de l'appel ci-dessous, et dont je rejoinscomplétement la démarche en tant qu'économiste:
 

Le marché permet-il le progrès économique et social ? 

                    Les tenants du libéralisme économique le pensent. D’autres estiment que s’il peut faire bien des choses, il ne peut ni subvenir à une série de besoins sociaux, ni assurer le plein emploi, la réduction des inégalités ou encore un développement respectueux de l’environnement. L’intervention publique est nécessaire. Qui a raison ? Le débat est ouvert tant chez les économistes que parmi les citoyens. Ce qu’on peut reprocher aux traités européens est avant tout cela : au lieu de se contenter d’établir un cadre institutionnel permettant aux citoyens de faire des choix, ils tranchent le débat en amont
.

N. Sarkozy s’enorgueillit d’avoir obtenu qu’avec le traité de Lisbonne, la libre concurrence ne figure plus dans les « objectifs » exposés à l’article 3 du Traité de l’Union européenne, à l’inverse de ce qui prévalait dans le projet de Constitution. Pourtant, un Protocole, partie intégrante du Traité, stipule : le « marché intérieur tel qu’il est défini à l’article 3 […] comprend un système garantissant que la concurrence est libre et non faussée ».

De façon méthodique, le Traité de Lisbonne, à la suite des traités en vigueur en Europe, organise la soumission de tous les instruments d’intervention publique aux principes du marché.

Ainsi en va-t-il de la politique budgétaire et monétaire : celle-ci doit être « conduite conformément au respect du principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre, favorisant une allocation efficace des ressources ». Même lorsqu’ils prêtent beaucoup de vertus aux mécanismes de marché, la plupart des économistes admettent que, dans bien des cas, la concurrence libre n’est pas possible et n’est donc pas en mesure de permettre cette « allocation efficace ». Les traités disent l’inverse.

La protection écartée

° Le débat sur l’opportunité qu’il y a, ou non, à mettre en œuvre des protections commerciales concertées est d’emblée écarté, tandis que « toutes les restrictions aux mouvements de capitaux […] sont interdites ».

°De même, la politique industrielle est en grande partie empêchée. Elle doit être menée « conformément à un système de marchés ouverts et concurrentiels » et à l’« exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des Etats membres ». Cette dernière condition, ajoutée par la défunte Constitution, est reprise dans le Traité de Lisbonne.

° Quant aux services publics, la prémisse retenue par l’Union est claire : le privé est tout aussi compétent pour assumer des missions d’intérêt général. D’ailleurs, les traités se bornent à régler le sort des Services d’intérêt économique général, qui doivent être ouverts à la concurrence. Les services publics non marchands (services « non économiques » selon le vocabulaire symptomatique de l’Union) n’y sont pas mentionnés. Tant que la prémisse retenue prévaudra, il n’est d’ailleurs pas sûr qu’ils gagnent à l’être.

° On retrouve le même type de difficulté pour l’Europe sociale. Par la « méthode ouverte de coordination », l’Union intervient dans les domaines de la politique de l’emploi et de la protection sociale qui ne comptent pas parmi ses compétences traditionnelles. D’aucuns y ont vu les germes d’une Europe sociale en formation. A regarder de près les préconisations prises en son nom (flexibilisation du droit du travail, retraite par capitalisation, etc.), il est permis d’en douter.

La crise a deux principales sources : l’austérité salariale qui a conduit à l’explosion de l’endettement privé et la libéralisation financière qui a transformé cette dette en bulle spéculative.

Mais où sont les plans européens de réglementation drastique de la finance et de relance des salaires et des prestations sociales ?

Traités transgressés

Les traités sont aujourd’hui transgressés. Les déficits publics crèvent le plafond des 3 % du Pib, la dette publique celui des 60 % ; la Banque centrale européenne, avec beaucoup d’atermoiements, se résigne à intervenir sur les marchés financiers pour dénouer une crise que l’initiative privée s’avère incapable de surmonter ; des banques sont nationalisées, etc.

Ces transgressions pourront servir de point d’appui pour un gouvernement qui serait soucieux de rompre avec le libéralisme : au nom de quoi seraient-elles acceptables pour sauver la banque et la finance, et non pour les domestiquer afin de satisfaire les besoins du plus grand nombre ?

 On ne peut pour autant soutenir que les traités ne sont que des tigres de papier. Juridiquement, ils s’imposent aux Etats membres. Ils expliquent, pour une part, que l’Europe, et singulièrement la zone euro, soit à la traîne en matière de relance.

Financière et économique, la crise est aussi sociale et écologique. Elle exige une redéfinition de la construction européenne. Pour ne citer que cet exemple, un vaste plan financé par l’emprunt en faveur du ferroviaire et de la rénovation thermique des bâtiments permettrait de concilier écologie et soutien à l’activité et à l’emploi. Mais les traités n’autorisent pas cette solution puisqu’ils interdisent à l’Union toute possibilité d’emprunt.

Pas d’assentiment populaire

Les gouvernements usent depuis longtemps de l’Union européenne pour introduire des mesures qu’ils peuvent difficilement imposer directement faute d’assentiment populaire. C’est une première entorse à la démocratie. Il en est une autre aussi grave qui renvoie au jeu propre des institutions européennes. Au fil des décennies, s’y est constituée une véritable bureaucratie pour laquelle le libéralisme économique est devenu une seconde langue. Sachant que le ralliement des gouvernements est potentiellement fragile, puisqu’ils sont soumis à la sanction des élections, elle leur impose le plus étroit des corsets. On comprend ainsi ce qu’il importe d’expliquer : la frénésie de détails des traités. Le libéralisme économique et le dirigisme politique font décidément bon ménage.

L’art de gouverner suppose des compromis. La crise ne peut être une méthode permanente de gouvernement. Au risque de l’enlisement, il est néanmoins des situations qui ne peuvent être débloquées que par des crises. La construction européenne relève clairement de ce cas de figure. Le « non » lors du référendum de mai 2005 a été une étape en ce sens. Malgré les menaces agitées, il ne s’est pas traduit par un cataclysme économique. Ce dernier est venu ensuite, et chacun s’accorde à dire qu’il vient du libéralisme… que les traités élèvent au pinacle. De même, un plan B était possible. Les gouvernements en ont trouvé un, à leur façon, avec le Traité de Lisbonne que les partis socialistes soutiennent explicitement. Le mépris pour la souveraineté du peuple aidant, ce Traité, loin d’être « simplifié », reprend la quasi-totalité des dispositions de la Constitution. Comme toujours dans l’histoire, c’est donc aux citoyens qu’il revient, à nouveau, de dire « stop ».

Les prochaines élections européennes en offrent l’opportunité. Les signataires de ce texte sont des économistes non libéraux qui n’étaient membres ni du Parti communiste, ni des courants du Parti socialiste ayant donné naissance au Parti de gauche. Avec d’autres, ces partis ont lancé un Front de gauche pour les élections européennes afin de prolonger la dynamique unitaire du référendum. L’urgence qu’il y a à dessiner des alternatives au capitalisme libéral mérite mieux en effet que la priorité donnée à son pré-carré.

 En gardant notre indépendance d’esprit, nous soutenons et appelons à soutenir cette initiative. Notre pays a connu un beau débat de fond à l’occasion du référendum. Dans un contexte, celui de la crise, qui l’exige plus encore, les élections européennes gagneraient à ce qu’il en soit de même".

Liste des 36 économistes signataires au 12 mai 2009 :

Bruno Amable (Paris 1), Angel Asensio (Paris XIII), Michaël Assous (Paris 1), Philippe Batifoulier (Paris X), Laure Bazzoli (Lyon II), Rachid Belkacem (Nancy II), Mathieu Béraud (Nancy II), Eric Berr (Bordeaux IV), Laurent Cordonnier (Lille 1), Elisabeth Cudeville (Paris I), Jean-Paul Domin (Reims), Anne Eydoux (Rennes II), David Flacher (Paris XIII), Maryse Gadreau (Dijon), Ariane Ghirardello (Paris XIII), Anne Isla (Toulouse II), Florence Jany-Catrice (Lille 1), Hugues Jennequin (Rouen), Thierry Kirat (CNRS, Paris Dauphine), Dany Lang (Paris XIII), Florence Lefresne (Ires), Michel Maric (Reims), Jérôme Maucourant (Saint Etienne), Jacques Mazier (Paris XIII), Matthieu Montalban (Bordeaux IV), Stefano Palombarini (Saint Denis), Dominique Plihon (Paris XIII), Muriel Pucci (Paris I), Christophe Ramaux (Paris 1), Gilles Raveaud (Saint-Denis), Jacques Sapir (EHESS), Richard Sobel (Lille 1), Nadine Thèvenot (Paris 1), Damien Talbot (Bordeaux IV), Bruno Tinel (Paris 1), Franck Van de Velde (Lille I). 

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° 

Réponse à Alain Lipietz

 

° Alain Lipietz vient de publier une critique de l'Appel des 42 économistes
en faveur du Front de gauche. Ci-dessous la réponse de six de ces économistes parmi lesquels Bernard Guibert, ancien responsable de la commission Economie des Verts (de 1998 à 2006)


 ° Voici la réponse de certains de ces économistes aux critiques d'Alain Lipietz:


"L'écologie, à l'instar du « social », ne s'accommode pas du libéralisme économique : cette conviction est au cœur de l'Appel des économistes en faveur du Front de gauche.

Si le marché et la concurrence ont parfois du bon, il est des choses qu'ils ne savent pas faire : assurer le plein emploi, la satisfaction d'une série de besoins sociaux ou répondre à l'impératif écologique. Cela s'explique aisément au fond, si du moins on accepte de considérer, à l'encontre des libéraux, que le tout n'est pas réductible au jeu des parties, l'intérêt général à celui des intérêts particuliers.

 

L'écologie engage le long terme et le collectif :
     deux dimensions que le marché et la recherche du profit à court terme sont bien eelle exige une intervention publique forte, une « véritable planification ».

Or les traités européens empêchent cela.

Dl'Union européenne est d'abord définie et structurée comme un espace marchand où règne la liberté de circulation des marchandises et des capitaux à la fois « en interne » (entre les 27) et avec le reste du monde. L'intervention publique est systématiquement combattue, corsetée : politiques monétaire, budgétaire (à la fois des Etats et de l'Union), industrielle, commerciale, services publics - appréhendés sous l'angle des Services d'intérêt économique général (SIEG) ouverts à la concurrence, etc.  La crise écologique exige de déployer tous ces instruments, et c'est pourquoi il nous semble judicieux de réhabiliter la notion de planification : les traités ne l'autorisent pas. Pas plus celui de Lisbonne que les traités antérieurs.

 

C'est bien là l'essentiel : au lieu de se contenter de fixer des règles institutionnelles de « vie en commun » qui permettraient ensuite aux peuples d'exercer leur choix, les traités dictent, avec un souci du détail qui confine à l'obsession, les « bonnes politiques » économiques libérales à mettre en œuvre. La question que nous posons à Alain Lipietz est simple : peut-on mettre l'écologie au cœur d'une action publique qui n'a de cesse de valoriser des politiques économiques libérales ? Notre réponse est : non.

Alain Lipietz indique que nous n'accordons que trois lignes à l'écologie. C'est inexact. L'écologie irrigue l'ensemble des deux textes que nous avons soumis au débat (Europe : sortir du dirigisme libéral et Europe : pour changer de cap). Juste en dessous des lignes qu'il cite, il est d'ailleurs indiqué : « la mondialisation libérale est une catastrophe pour l'environnement. Fermer des usines en Ecosse, proches du lieu de pêche, pour décortiquer des langoustines en Thaïlande, puis les réimporter : est-ce cela le rêve européen ? Favoriser la relocalisation des activités et celles qui polluent peu - comme la plupart des services publics - est une première façon de concilier plein emploi et écologie. Il en est une autre : la baisse du temps de travail ». Le cauchemar de la langoustine résume parfaitement l'Europe telle qu'au fond elle se fait : libre-échange et liberté de mouvements de capitaux conduisent aux désastres social et écologique.

 

L'écologie exige de relocaliser drastiquement certaines productions et de privilégier les circuits courts : cela passe par la domestication de la finance, le contrôle des mouvements de capitaux et la remise en cause du libre échange. Elle suppose un vaste plan de soutien (nous proposons un emprunt de 2 % du PIB de l'Union) pour les transports collectifs, la rénovation énergétique des bâtiments ou bien encore la recherche en faveur des énergies renouvelable, car la réduction de la consommation énergétique - en tout premier lieu - et le développement des énergies renouvelables sont indispensables pour envisager une sortie progressive du nucléaire qui ne se traduise pas par un surcroît de consommation d'énergie fossile émettrice de GES.

 

A la suite des traités antérieurs, tout cela est interdit par celui de Lisbonne. Pire, l'Union vient de s'engager - avec le soutien des députés Verts européens dont nombre d'entre eux se sont par ailleurs prononcés en faveur de la libéralisation du secteur de l'énergie et de l'électricité - dans la mise en place du grand marché transatlantique en 2015.

Au sujet de la PAC, les quelques prérogatives supplémentaires offertes au Parlement européen permettront-elles de lutter contre son productivisme auquel il convient de façon générale de s'opposer ? Il aurait fallu au préalable que les traités ne lui assignent pas comme premier but d'« accroître la productivité de l'agriculture en développant le progrès technique, en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu'un emploi optimal des facteurs de production, notamment de la main-d'œuvre » (repris dans l'art. 39 du Traité de Lisbonne sur le fonctionnement de l'UE).

 

Les marchés de droits à polluer -

    qui ont le défaut de ne concerner que les émissions de CO2 - passent certes par une certaine forme de planification par les quantités puisque des droits sont distribués par la puissance publique. Alain Lipietz, qui n'est pas un économiste libéral, n'ignore cependant pas que ce système a été conçu par des économistes libéraux avec l'idée suivante : les imperfections sur les marchés peuvent être gérées par le marché lui-même... en inventant un « marché des imperfections » !

La défense de ces marchés ne cesse d'autant plus de surprendre qu'ils s'accompagnent d'ores et déjà d'innovations financières familières (produits dérivés...) et qu'ils autorisent, via le Mécanisme de développement propre (MDP), ce que certains n'hésitent pas à qualifier de « nouveau néocolonialisme vert ». Une entreprise d'un pays développé peut, en effet, accroître ses « permis à vendre » au Nord en encourageant un projet « moins sale que la moyenne » dans un pays du Sud.

 

Alain Lipietz soutient enfin que « les Non successifs à toute réforme » seraient responsables de l'incurie de l'Union. Il se félicite des bribes de pouvoir supplémentaire données au Parlement européen par le traité de Lisbonne. Notre conception de la démocratie est plus exigeante. A l'instar des précédents, ce traité fige, dans un sens libéral, le contenu des politiques.

A quoi sert de renforcer les pouvoirs du Parlement européen, si, sur ces questions essentielles, tout est tranché en amont ? 

 Cela n'est pas acceptable et rend d'ailleurs largement superfétatoire, aux yeux des citoyens, les débats « institutionnels » (pondération des voix au Conseil, champs de la majorité qualifiée, domaines de codécision entre le Conseil et le Parlement, etc.), lesquels méritent mieux que le simple éloge indifférencié des pouvoirs d'un Parlement bien mal élu. Quoiqu'il en soit, ce traité reprend la quasi-totalité des dispositions du Traité constitutionnel qui a été massivement rejeté - avec un taux de participation record cette fois - par référendum. C'est une entorse particulièrement grave à la démocratie.

 

La crise du capitalisme libéral est globale : à la fois économique, sociale, écologique et démocratique. Elle exige une réponse globale, certainement européenne, mais qui passe par la « remise à plat » de la construction l'Union et des traités. C'est le sens des deux textes que nous avons soumis au débat et de notre soutien à la démarche unitaire du Front de gauche. Dans cet engagement, la dimension écologique est essentielle. La dimension démocratique l'est tout autant : notre premier texte s'intitulait, et ce n'est pas pour rien, « Europe : pour sortir du dirigisme libéral ».

 

Eric Berr (Bordeaux 4),  David Flacher (Paris 13), Bernard Guibert (économiste-statisticien), Florence Jany-Catrice (Lille 1), Dominique Plihon (Paris 13),Christophe Ramaux (Paris 1),

Partager cet article
Repost0
16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 14:52

Je vous propose de lire l'article ci-dessous de Laurent de Boissieu, journaliste politique, paru le 14 mai sur le blog
"Observatoire de l'Europé.com". Il a le mérite de la précision des comptages des votes communs des députés européens UMP, Modem et PS. Droite,  "Centre" et socialistes gèrent ensemble cette Europe " libérale", qu'ils vilipendent en cette période électorale. Il y a besoin de faire la clarté sur la démagogie de ces partis.

Je vous propose aussi, dans un second article,  de prendre connaissance de la duplicité du Parti Socialiste et de sa "traduction provisoire" ( devenue définitive)  du Manifesto européen du Parti Socialiste Européen, où siège le PS français.

Le groupe GUE, Gauche Unitaire Européenne, lui, n'a pas mangé de ce pain là. Raison de plus pour réfléchir à votre vote "efficace" et "utile", celui du Front de gauche                                           HM

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Le bal des Hypocrites

"On a le droit de soutenir l'actuelle Union Européenne. On a le droit de la critiquer et de vouloir une autre Europe. Mais on n'a pas le droit de dire vouloir changer d'Europe lorsqu'on est à l'origine de cette Europe-là ! Sauf à reconaître publiquement ses erreurs. Or, entre le dernier discours de Nicolas Sarkozy sur l'Europe et la polémique PS-MoDem après la diffusion du petit clip du premier sur le second, on assiste à un véritable bal des hypocrites.


Queques rappels :

- la mise en concurrence des systèmes fiscaux et sociaux des États (Acte Unique Européen) a été votée en 1986 par 100% du groupe socialiste, 100% du groupe UDF et 94,3% du groupe RPR. C'était peut-être une bonne chose, mais que les héritiers de ces partis assument leur choix passé !

- l'indépendance de la Banque centrale européenne (traité de Maastricht) a été votée en 1992 par 97% du groupe socialiste, 91,5% des groupes UDF et 54% du groupe RPR. C'était peut-être une bonne chose, mais que les héritiers de ces partis assument leur choix passé !

- le Pacte européen de stabilité a été signé en 1997 par Jacques Chirac (RPR) et Lionel Jospin (PS). C'était peut-être une bonne chose, mais que les héritiers des anciens cohabitants assument leur choix passé !

- les directives européennes de libéralisation des services publics (services d'intérêt économique général : SIEG) et leurs lois de transposition ont été acceptées et votées indifféremment sous les gouvernement PS et RPR-UDF/UMP. C'était peut-être une bonne chose, mais que les héritiers de ces partis assument leurs choix passés !


Je détaille ce dernier point, vu que le PS accuse précisément le MoDem (dont les élus sont majoritairement des anciens UDF, je le rappelle) de voter avec l'UMP au Parlement européen en faveur de la libéralisation des services publics :

- gouvernements PS (Rocard, Cresson, Jospin) : directive européenne 90/387/CEE du 28 juin 1990, directive européenne 90/388/CEE du 28 juin 1990, loi du 2 juillet 1990, directive européenne 98/10/CE du 26 février 1998, loi du 2 juillet 1990, directive européenne 97/67/CE du 15 décembre 1997, loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire du 25 juin 1999 (article 19), loi du 10 février 2000, directive européenne 98/30/CE du 22 juin 1998, directive européenne 91/440/CEE du 29 juillet 1991, directive européenne 2001/12/CE du 26 février 2001, directive européenne 2001/13/CE du 26 février 2001, directive européenne 2001/14/CE du 26 février 2001.

- gouvernements RPR-UDF (Juppé) : directive européenne 96/19/CE du 13 mars 1996, loi du 26 juillet 1996, directive européenne 96/92/CE du 19 décembre 1996, directive européenne 95/18 CE du 19 juin 1995,  loi du 13 février 1997.

- gouvernements UMP (Raffarin) : directive européenne 2002/77/CE du 16 septembre 2002, directive européenne 2002/39/CE du 10 juin 2002, loi du 20 mai 2005, loi du 3 janvier 2003, directive européenne 2003/54/CE du 26 juin 2003, loi du 9 août 2004, loi du 3 janvier 2003, directive européenne 2003/55/CE du 26 juin 2003, loi du 9 août 2004, directive européenne 2004/49/CE du 29 avril 2004, directive européenne 2004/50/CE du 29 avril 2004, directive européenne 2004/51/CE du 29 avril 2004.

Laurent de Boissieu
Journaliste politique 

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Les mensonges des socialistes français sur le Manifesto du PSE

 

Le 1er décembre les sociaux-démocrates européens ont adopté à Madrid le Manifesto du PSE. 

Les socialistes ont immédiatement présenté ce texte comme une avancée de gauche :




- « Le Manifesto ne se contente pas de quelques mesures de régulation face à la crise » « "il propose aux Européens l'espoir d'un nouveau modèle dans lequel l'économique prend le pas sur le financier » « Il propose de nombreuses solutions concrètes en faveur de l'Europe sociale » (Martine Aubry le 1er décembre 2009)


- «Avec le "manifesto" qui prévoit un revenu minimum européen, on peut sans complexe faire une campagne de gauche sur l'Europe» (Razzy Hammadi, proche de Benoît Hamon, dans Libération 15 janvier 2009)

 

Cela restait à vérifier concrètement, d’autant que le fameux Manifesto n’a d’abord été disponible qu’en anglais.

 Une traduction française, présentée alors comme « provisoire » n’est apparue sur les sites socialistes qu’entre les fêtes de fin d’année, c'est-à-dire plus d’un mois après.
Cette traduction réserve d’énormes surprises car elle déforme lourdement le texte original du Manifesto en inventant parfois de toutes pièces certaines formulations sociales et plus à gauche.

Depuis la mi-janvier, nouvelle entourloupe, la traduction française diffusée en ligne n’est d’ailleurs même plus présentée comme « provisoire » …

 

Les plus gros mensonges de la traduction française du Manifesto :

 

·       là où le Manifesto se réclame de l’action des « partis progressistes de gauche et de centre-gauche au pouvoir », la traduction française escamote le « centre gauche » et ne parle que de « partis de gauche »


·       là où le Manifesto appelle à « tirer le meilleur profit des opportunités qu’offre la mondialisation » comme le ferait n’importe quel libéral, la traduction française fait l’impasse sur la « mondialisation » et parle juste de « saisir les possibilités nouvelles d’un monde ouvert »


·       là où le Manifesto écrit de manière très générale et floue que  « le processus de libéralisation doit être évalué », la traduction française affirme que « les politiques de libéralisation déjà adoptées doivent faire l’objet d’une évaluation sociale », ce qui n’est plus du tout la même chose.


·       là où le Manifesto défend « des salaires minimum décents dans tous les Etats-membres », la traduction française propose « l’établissement d’un salaire minimum décent dans tous les Etats membres » … On fait ainsi croire que le Manifesto propose un salaire minimum européen, alors que ce n’est nullement le cas !


·       là où le Manifesto  propose de « travailler à promouvoir des horaires de travail décents », la traduction française prétend carrément « agir pour la fixation d’une durée maximale de travail décente », ce qui à nouveau n’est absolument pas la même proposition.

 

 

Quelques autres mesures libérales et atlantistes du Manifesto :


- « il faut parachever le marché intérieur européen  – et réduire les formalités imposées aux entreprises »

- « construire un partenariat transatlantique fort »

- « La nouvelle initiative européenne de défense doit être développée en coordination avec l’Otan »

L’alignement sur le Traité de Lisbonne contre l’avis des peuples

 

Le Manifesto du PSE défend « l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne », alors même que le peuple irlandais l’a rejeté par référendum et que les peuples français et hollandais avait déjà rejeté sa copie conforme la Constitution européenne.

 

 

Citations utiles

 

François Hollande le 21 octobre 2008 sur RTL : « quand nos engagements européens sont en cause, il n'y a plus de clivages politiques qui demeurent ».

 

 Martine Aubry lors du point de presse au Conseil national du PS le 25 novembre 2008 : « L’Europe est un projet pour la gauche en soi »

 

 Jacques Delors en 1992 quelques jours avant le référendum sur Maastricht : « Votez oui à Maastricht, et on se remettra au travail tout de suite sur l'Europe sociale »

 

 

 



Partager cet article
Repost0
15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 15:58
Je publie cet article du Monde car il me semble significatif de la campagne du Front de gauche qui commence à percer sur le champ politique. La clarté s'impose vis-à-vis de tous ceux qui jouent le double jeu, mais au Parlement européen font cause commune, des députés de droite et centristes aux députés socialistes.
   Raison de plus pour ne pas aller à la pêche le 7 Juin et de voter pour les listes du Front de gauche  H M 


    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Le Front de gauche cible la cogestion socialiste de l'UE
 
 

Nîmes, envoyée spéciale


S
'afficher en nombre et unis : devant quelque 1 000 personnes réunies lors d'un meeting du Front de gauche, jeudi 14 mai à Nîmes, Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) et Francis Wurtz (PCF) ont voulu montrer que la gauche du "non" était toujours présente dans ce département du Gard où le Traité constitutionnel européen avait été rejeté à 64 % en 2005.

En toile de fond de cette réunion, où flottaient les drapeaux rouges, figuraient les luttes locales – les suppressions d'emplois aux Salins du Midi ou à Merlin-Gerin à Alès – comme nationales, face à "un pouvoir qui refuse de reculer parce que la gauche n'est pas à la hauteur". Ce fut le leitmotiv de la soirée : la gauche a failli, tant dans le soutien aux mobilisations sociales que dans sa cogestion de l'Europe.

"Il faut donner un débouché politique aux luttes pour stopper cet engrenage libéral", a commencé Marie-Pierre Vieu, candidate communiste sur la liste du Sud-Ouest. "Amplifier" le refus de l'Europe libérale, c'est "prendre ses responsabilités dans un climat où sévit le politiquement correct", a lancé Francis Wurtz, député européen (PCF) sortant. Citant l'ouverture à la concurrence du fret ferroviaire, des tarifs de l'électricité ou de La Poste, le député a dénoncé le "fiasco du modèle libéral de l'Union européenne", cogéré par les socialistes.

"Menteur ! "


Usant d'un lyrisme très jauressien, Jean-Luc Mélenchon, tête de liste dans la grande région Sud-Ouest, a renchéri, en attaquant
Nicolas Sarkozy d'abord – "notre Woody Woodpecker national qui saute partout en essayant d'enfumer le peuple". "Menteur !", a-t-il rugi, stigmatisant le discours du 5 mai à Nîmes, durant lequel le chef de l'Etat a appelé "à construire une Europe protectrice alors qu'il a coécrit le Traité de Lisbonne".

Les autres cibles du sénateur de l'Essonne sont tous ceux qui "écrivent une lettre au Père Noël en parlant d'Europe plus protectrice": l'UMP, François Bayrou président du MoDem, le PS… tous coupables d'avoir approuvé le Traité de Lisbonne.


"Dans 95% des cas ..."

S'adressant aux électeurs socialistes, le sénateur a raillé l'Europe sociale défendue par ses anciens amis : "Au Parlement européen, les députés socialistes ont voté dans 95 % des cas avec la droite."
Ragaillardi par "l'esprit rebelle" qu'il dit sentir dans sa campagne, il a exhorté encore une fois à voter "pour punir un système injuste".


Quelques heures plus tôt,
Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a pour sa part appelé à voter blanc ou nul le 7 juin, lâchant ses anciens compagnons de la campagne du référendum de 2005. "Le discours de Nicolas Sarkozy, comme celui du PS, est celui d'un illusionniste", et les idées du Front de gauche ne sont pas "claires", a expliqué M. Chevènement.

"C'est une immense déception", a réagi M. Mélenchon avant d'assurer que onze fédérations du MRC ont "rejoint la campagne" du Front de gauche.


Sylvia Zappi
Partager cet article
Repost0
6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 07:58
 Plus d'un million de personnes ont manifesté ce 1er Mai, bien plus que les autres années. Et c'était un vendredi, début d'un week-end prolongé, occasion de voyages et autres sorties. Ce fut mon cas, pour un voyage prévu de longue date en Toscane italienne, à Florence. Pour autant, mon opposition à la politique de Sarkozy ne faiblit pas. Le gouvernement ferait mieux de ne pas sous-estimer le profond mécontentement qui dépasse de loin le nombre de manifestants du 1er Mai.

  Ce mécontentement a besoin de s'exprimer dans la rue, mais aussi dans les urnes
: le 7 Juin, date des élections européennes, doit en être l'occasion.Ce sont des élections importantes, car le Parlement européen co-décide ( avec le Conseil des Ministres européens), de directives qui, après doivent être transcrites en lois nationales. Et la politique de Sarkozy s'inscrit de plein pieds dans les orientations ultralibérales actuelles de l'Union européenne

75% des lois votées en France sont la transposition de directives européennes!

   L'enjeu politique est donc essentiel, même si le Parlement européen a un pouvoir limité ( voir mon diaporama sur les Institutions européennes). Il est donc important que les citoyen(ne)s soient largement informé(e)s; que le débat public ait lieu, en particulier dans les grands médias.

Mais, aujourd'hui, tout est fait pour gommer les enjeux: 
   quelle construction européenne pour demain et quelle politique pour nos pays?


 Le dernier show du Président Sarkozy, à Nimes, devant un public choisi, est révélateur de sa duplicité: il critique cette Europe "qui n'a pas le courage d'assumer une politique économique et une politique de change, pas le courage de conduire une politique industrielle, qui ne veut pas décider, prendre ses responsabilités" et d'affirmer: "Il faut changer l'Europe"!! Mais qui, en même temps, réitère son souhait d'une adoption rapide du ... Traité de Lisbonne

Alors que, précisemment, ce Traité de Lisbonne est au coeur des enjeux européens et nationaux actuels. Car il entend fixer de manière figée pour longtemps un cadre européen ultralibéral, bien peu démocratique, antilaïque et rivé à l'Otan  ( voir mon diaporama sur le Traité de Lisbonne)

Ce Traité nous a été imposé par la Parlement, sans recourir à un nouveau référendum, alors qu'il n'est que le clone du traité Constitutionnel européen rejeté par notre Non majoritaire en 2005. Son adoption par la seule voie parlementaire fut le résultat d'une manoeuvre délibérée de N Sarkozy, avec la complicité du PS et d'une majorité de députés et sénateurs socialistes
Et précisemment, le PS a la même stratégie d'évitement du débat sur ce Traité de Lisbonne, tout en critiquant, lui aussi, cette "Europe libérale"

Et Xavier Darcos cherche à manipuler élèves et enseignants!

   Un prétendu document pédagogique" sur l'Europe a été envoyé aux profs d'Histoire-Géographie qui désinforme par le biais d'"associations" qui ne sont que des officines de propagande de l'Union Européenne et du Ministère des affaires etrangères. C'est profondément scandaleux de la part de ce Ministre qui triche, édulcore, déforme les faits pour tenter de manipuler les jeunes. Cela mérite d'être dénoncé. Honte à Darcos qui devrait s'en aller!!!

C'en est assez de ce complot contre la démocratie!

    Pourquoi un tel silence? Espère-t-on, en haut lieu et dans les milieux de la grande finance que, à la faveur de l'abstention dans les quartiers populaires et les entreprises, on aurait les mains libres pour poursuivre les choix ultralibéraux actuels en France et dans tous les pays européens? Et ainsi effacer le Non majoritaire au Traité de Lisbonne?

Ne laissons pas faire: rassemblons-nous au sein du Front de gauche!

     S'abstenir, comme semblent le vouloir 66% des électeur(trice)s français(es), serait une bien mauvaise solution pour toutes celles et tous ceux qui sont mécontents de ces politiques, alors que l'UMP, le PS et les Verts soutiennent la ratification du Traité de Lisbonne et par là même confortent la politique de N sarkozy. Et je ne peux oublier la position jusqu'au boutiste, anti unitaire du Npa qui préfère se compter et jouer perso en 2012 avec son "idole" Olivier Besancenot.
    Un sondage , fin avril, montre une progression du Front de gauche passant de 4 à 5,5%. Celui d'Ipsos le porte à 6% Ce n'est qu'un frémissement, mais il est intéressant.
    L'attitude anti unitaire du Npa lui vaut un recul de 2%, de 9 à 7%. Il est encore temps de réflechir!
 De ce point de vue,  je note, avec satisfaction,  le soutien apporté par le M'pep
, le mouvement de Jacques Nikonoff, au Front de gauche, 

 Oui, même encore (trop) limité, le Front de gauche ne demande qu'a s'élargir!

      C'est, de mon point de vue, la seule perspective neuve aujourd'hui, celle du rassemblement vraiment à gauche, pour donner un prolongement politique, citoyen, à la belle unité intersyndicale et au mécontentement, à la colère croissante,  des français face à une gestion néolibérale, par Etats interposés, de la crise structurelle du capitalisme.
     
S'abstenir comme le proposent certains militants ou organisations de gauche, opposés à l'actuelle construction européenne ( telle la Fédération ou le MRC), serait un non-sens, un cadeaux à Sarkozy

   °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Une opération de recomposition politique...

Depuis maintenant des mois, le pays souffre de la crise engendrée par le système capitaliste. Il souffre mais il se bat et exige un véritable changement de cap. Les mobilisations sociales engagées ne faiblissent pas. La droite au pouvoir craint le mouvement populaire qui se développe et les prolongements politiques qu'il peut se donner. Elle craint pour cette raison l'élection européenne du 7 juin prochain. Elle fait tout pour en dénaturer l'enjeu et dévoyer les colères, les luttes, les exigences de changement dans de nouvelles impasses.

C'est dans ce contexte qu'est relancée ces derniers jours une opération de recomposition politique baptisée par le directeur de Libération, Laurent Joffrin, « la grande coalition de l'après-Sarkozy ».

De quoi s'agit-il ?

Pour préparer la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, il faudrait échapper à la « réponse classique », «  la vieille soupe de l'union de la gauche », et construire « un espace politique culturel et social neuf », une nouvelle « coalition » réunissant « les forces écologistes, les socialistes à l'ancienne comme Jean-Luc Mélenchon, le PS, les partisans de François Bayrou, et les gaullistes sociaux et républicains tentés par Dominique de Villepin ». Cette construction devrait exclure le PCF, « qui ne regroupe plus personne sous son drapeau mité ».

Le NPA, mis en avant à toute occasion dans les même colonnes de Libération, devient un utile repoussoir pour justifier la recomposition en question. Puisqu' « il récuse toute alliance de gouvernement », « l'union de la gauche se déploie dans un espace politique trop étroit », justifie Laurent Joffrin. Et voilà la boucle bouclée. La fracture irrémédiable de la gauche est théorisée pour mieux tourner le dos à toute ambition de rupture réellement ancrée à gauche, tout projet de changement à vocation majoritaire.

En vérité, la « coalition » préconisée par Laurent Joffrin n'est que le énième recyclage d'une opération de recomposition qui vise la bipolarisation définitive de la vie politique, organisant, dans le cadre immuable du système capitaliste, l'alternance entre un bloc de droite ultra-libéral et un bloc démocrate à l'américaine.

Evidemment, tout le débat sur les causes de la crise actuelle, sur les responsabilités politiques dans cette crise et sur la nature des solutions à mettre en oeuvre pour réussir un réel changement progressiste est évacué de cette construction. « L'après-Sarkozy sera aussi, on peut l'espérer, un après-crise », se contente d'écrire Laurent Joffrin sans jamais le démontrer. Et pour cause. Car sans rupture avec les logiques capitalistes, avec les convictions libérales de François Bayrou ou  Dominique de Villepin, social-libérales de la majorité du PS, sans rupture avec les principes actuels du traité de Lisbonne, comment viendra la sortie de crise et où sera le changement réclamé par notre peuple ?

Cette grande coalition serait à coup sûr celle de l'échec.

C'est d'ailleurs déjà cette même tentation qui a fait le lit de la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007, permis le retour au pouvoir de Berlusconi en Italie. Allons-nous recommencer ?

On comprend pourquoi, dans ces conditions, l'élection européenne est évacuée du raisonnement. Car au coeur du choix européen figure précisément la question de savoir si on continue ou si on arrête avec les choix politiques qui ont conduit à la crise actuelle.

Le Front de gauche pour changer d'Europe, dont l'initiative a été prise par le PCF, dérange parce qu'il ne rentre pas dans le cadre de telles recompositions. Il porte une condamnation claire de Nicolas Sarkozy et de sa politique. Il propose de rompre sans ambiguïté avec les choix libéraux de l'Union européenne. Il ouvre un espace politique de rassemblement prometteur pour l'avenir. En répondant présent tout à la fois sur le projet et sur l'ambition unitaire, il apporte une réponse pertinente aux urgences sociales et politiques qu'exprime le mouvement populaire. D'autres préféreraient voir les électeurs rater cette première marche et verser dans des chemins de traverse.

Voter Front de gauche le 7 juin, c'est déjouer ce piège, porter dans les urnes des propositions réellement alternatives aux choix libéraux mis en oeuvre en France et dans toute l'Union européenne, c'est refuser la désunion et ouvrir le chemin d'un nouvel espoir à gauche pour toutes les échéances à venir.

Comité exécutif national du PCF
Paris, le 5 mai 2009 
Partager cet article
Repost0
4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 19:31

ABSTENTION : PIÈGE A CONS !

Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP)

Le 30 avril 2009.

Les sondages sont convergents : si rien ne change dans les quelques semaines qui viennent, l’abstention battra un nouveau record lors des élections européennes du 7 juin. Depuis 1979, date de la première élection du Parlement européen au suffrage universel, l’abstention en France est allée de record en record : 39 % en 1979 et 57 % en 2004. On nous annonce pour 2009 une abstention supérieure à 60 %.

La situation est encore pire dans la plupart des autres pays de l’Union européenne.

Dans les pays qui faisaient partie des six membres du Marché commun du départ, les résultats sont particulièrement médiocres. Aux Pays-Bas, 42% d’abstentions aux élections européennes de 1979 ; 61% en 2004. En Allemagne, 34% d’abstentions en 1979 ; 57% en 2004. Le Royaume-Uni, qui a rejoint l’Union européenne plus tard, fait figure d’exception. L’abstention, en effet, connaît une remarquable stabilité. Mais à quel niveau ! Elle était de 60% en 1979, et elle est toujours de 60% en 2004 !

On nous avait dit que l’adhésion à l’Union européenne, dans les pays qui venaient d’y entrer, avait suscité l’enthousiasme des citoyens. Il n’en est strictement rien. Le record d’abstentions, toutes catégories, est détenu par la Slovaquie avec 83%. Deuxième, la Pologne, avec 79%. Troisième, l’Estonie, avec 73%. Etc.

Faut-il se réjouir ou s’inquiéter de la montée de l’abstentionnisme aux élections européennes ? Il faut s’en inquiéter et il faut donner un contenu très politique au vote du 7 juin, allant bien au-delà de la seule question du Parlement européen.

 

10 RAISONS POUR NE PAS S’ABSTENIR, CAR S’ABSTENIR C’EST VOTER SARKOZY
1.- Ne pas encourager le peuple à se taire.

Ce n’est pas si souvent que la souveraineté populaire est sollicitée dans le cadre de l’Union européenne. D’autant qu’à plusieurs reprises les oligarques européens n’ont pas tenu compte des résultats de référendums, en France et aux Pays-Bas en 2005, ou en Irlande par exemple en 2008, au motif qu’ils n’étaient pas politiquement conformes.

Alors quand le peuple peut s’exprimer, il doit le faire ! Va-t-on demander au peuple de se taire ? Ce serait faire un magnifique cadeau à tous ceux qui ne veulent pas des peuples dans la construction européenne.

Certes, il est parfois des situations où l’abstention peut se justifier. C’était le cas, en 1969, au deuxième tour de l’élection présidentielle en France, où deux candidats de droite étaient opposés : Georges Pompidou et Alain Poher. C’était « bonnet blanc et blanc bonnet ». Mais ce n’est pas le cas à cette élection européenne de 2009, car on ne peut pas mettre sur le même plan toutes les listes qui présentent des candidats aux élections.


2.- Ne pas abandonner le combat contre le traité constitutionnel européen de 2005.

Le peuple doit se rappeler au bon souvenir de l’Union européenne après 2005. Avec 55 % de « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen le 29 mai 2005, faudrait-il passer cette grande victoire aux oubliettes et s’abstenir aux européennes de 2009 ?

Faire ce cadeau aux oligarques de Bruxelles et aux grands médias qui avaient menacé de « cataclysme » si le « non » l’emportait ? Il existe une continuité entre 2005 et 2009 ! Tous ceux qui ont voté « non » en 2005 doivent se mobiliser une nouvelle fois en 2009. A quel titre faudrait-il renoncer alors qu’il est possible de sanctionner les partisans du « oui » ?


3.- Ne pas donner la victoire aux partis et listes pro-système.

Ceux qui s’abstiennent, comme d’habitude, sont les jeunes et les milieux populaires, c’est-à-dire ceux qui ont le plus intérêt au changement des politiques de l’Union européenne et de l’Union européenne elle-même. En s’abstenant, ils laissent la voie libre aux partisans du système. Les partis qui étaient favorables au TCE en 2005 sont aujourd’hui favorables au Traité de Lisbonne, copie conforme du TCE. Il faut les nommer : UMP, PS, MoDem, Verts.

Est-il possible de les laisser caracoler avec des sondages qui leur donnent respectivement aux alentours de 28%, 25%, 12% et 10% ? Autrement dit, le « oui » obtiendrait 75 % ! Le traité de Lisbonne est la ligne de partage. Tous ceux qui le soutiennent doivent être éliminés de l’élection. D’autant que se sont les parlementaires de ces mêmes partis qui ont empêché, en 2008, lors du Congrès de Versailles, la tenue d’un référendum sur le traité de Lisbonne (sauf une députée des Verts et quelques parlementaires du PS). Alors pas de pitié !


4.- Ne pas faire la politique de l’autruche.

Est-ce que les records d’abstention passée aux européennes ont changé quelque chose ? Ont-ils envoyé un message, fait « prendre conscience » aux oligarques européens qu’ils faisaient fausse route ? Ont-ils montré quoi que ce soit ? Au contraire ! Ils ont laissé le champ libre à tous ceux qui veulent interdire la démocratie en Europe. Ce serait quand même le comble, en France, après que les électeurs aient voté « non » en 2005, qu’ils aient observé les extravagances de Sarkozy depuis deux ans et constaté la responsabilité de l’Union européenne dans la crise, qu’ils disent « encore » à ces politiques en s’abstenant ! Et qu’ils ne profitent pas de l’occasion pour sanctionner les partis pro-système !


5.- Ne pas laisser impunis les responsables de la crise.

Parmi les partis et listes qui se présentent aux élections européennes, certains ont une responsabilité particulière dans la crise du capitalisme néolibéral. Ce sont tous ceux qui ont participé ou soutenu les politiques de l’Union européenne, qui ont impulsé les politiques gouvernementales de libéralisation, qui ont soutenu les traités européens de Maastricht à Lisbonne. Pourquoi les laisser impunis ? Il faut les sanctionner !


6.- Ne pas laisser passer la chance que le peuple s’exprime pour la première fois après l’élection de Sarkozy et la crise.

C’est la première fois que le peuple a la possibilité de s’exprimer après les présidentielles de 2007 et la crise du capitalisme néolibéral. Va-t-il se taire, comme si personne n’était responsable de rien ? Comme s’il n’y avait pas de coupables ? Comme s’il n’y avait pas de solutions ?


7.- Ne pas donner un signal négatif aux travailleurs en lutte.

Que signifierait un score de l’UMP arrivant en tête de l’élection avec près de 30% des voix, et sa roue de secours – Bayrou – avec 12 à 15% ? Quel serait le signal politique donné à tous ceux qui luttent contre les effets de sa politique ? Il y aurait une contradiction totale entre l’immense mécontentement qui gronde dans la société et le résultat de ces élections. Comment comprendre qu’il n’y ait aucune traduction politique des luttes sociales ? L’abstention ne sera pas interprétée comme un soutien aux luttes mais comme un abandon. Elle affaiblira les luttes.


8.- Ne pas permettre à Sarkozy de consolider sa politique.

Si l’UMP l’emporte haut la main, ce sera une consolidation de la politique de Sarkozy, ce sera lui donner carte blanche pour la poursuivre. Est-ce vraiment ce que veulent les abstentionnistes ?


9.- Ne pas alimenter la « gouvernance ».

L’abstention va préparer la « gouvernance », c’est-à-dire la gestion par des « experts » et non par des élus. C’est le rêve des européistes de tous bords : diriger l’Union européenne avec des gens « compétents », qui savent mieux que les peuples ce qui est bon pour eux, faire oublier la démocratie et la parole du peuple. L’abstention ne fait qu’encourager cette tendance morbide.


10.- Ne pas lâcher prise face à l’eurolibéralisme.

L’abstention, c’est accepter l’eurolibéralisme puisque c’est refuser d’accorder sa voix aux listes qui s’y opposent.


DONNER UN SENS POLITIQUE AU VOTE DU 7 JUIN QUI AILLE AU-DELA DE LA SEULE QUESTION DU PARLEMENT EUROPEEN

Encourager les électeurs à voter pour telle ou telle liste au motif que l’action de leurs candidats, s’ils sont élus député, pourrait changer les politiques européennes n’est pas vrai. Tout ce que peuvent faire les députés européens – et ce n’est pas totalement négligeable – c’est de se faire les relais des luttes sociales et les vigies qui informent les citoyens des mauvais coups en préparation ; c’est aussi freiner l’adoption des directives qui pourraient être contraires aux intérêts des populations.(1) Pas moins mais pas plus.

Il serait inexact de prétendre que le Parlement européen ne dispose d’aucun pouvoirs. Il a même vu ses pouvoirs renforcés ces dernières années. Mais c’est la Commission qui conserve le monopole de l’initiative législative, elle est seule habilitée à proposer des projets de règlement ou de directive.

Par exemple si le Parlement européen voulait majoritairement proposer un texte législatif pour prendre des mesures protectionnistes universalistes, inspirées de la Charte de La Havane, il ne le pourrait pas. Certes, la procédure dite de la « codécision » existe et a mis sur un pied d’égalité le Conseil et le Parlement dans certains domaines ; en cas de désaccord sur un texte, il n’est pas adopté. Cette procédure ne s’applique cependant qu’à un nombre limité de domaines. Quelques succès ont été observés (que l’on peut compter sur les doigts d’une seule main) comme le projet de directive de libéralisation des services portuaires (Port Package) rejeté par le Parlement européen. Mais il faut dire que ce rejet résulte uniquement d’une mobilisation syndicale exceptionnelle, au niveau européen, avec par exemple le blocage des ports…


Ce qui est susceptible de faire changer les politiques européennes ce n’est pas le Parlement européen, quelles qu’en soient les majorités, mais des luttes sociales massives, déterminées et coordonnées à l’échelle européenne, ainsi qu’une volonté des pays membres de s’émanciper de la domination de l’Union européenne par des politiques de « désobéissance européenne ». D’autant que les deux grands groupes qui dominent le Parlement européen, le « Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-chrétiens) et des Démocrates européens », et le « Groupe socialiste au Parlement européen », se partagent les rôles en toute confraternité, notamment pour organiser l’alternance de la présidence du Parlement. Car au Parlement européen, chacun le sait, on ne fait pas de politique, le clivage gauche/droite n’a plus de raison d’être puisque les politiques européennes se prétendent au-delà des clivages.


Comparé aux autres institutions de l’Union européenne (Conseil, Commission, Cour de Justice, Banque centrale), le Parlement européen est celle qui a le moins de pouvoirs. Il est écarté des domaines très importants que sont les politiques monétaire, économique, commerciale, étrangère et de sécurité commune. Quels que soient les pouvoirs du Parlement européen, il n’est qu’un rouage d’un système surplombé par les traités dont l’inspiration libérale est connue. Or le Parlement européen ne peut pas changer les traités. Ainsi, le Parlement ne pourra jamais remettre en cause le dogme de la « concurrence libre et non faussée » et devra mener son action à l’intérieur de ce concept.

Cette question est tout à fait fondamentale car elle perturbe la gauche. Celle-ci sait bien que le Parlement européen n’est pas comme un parlement « normal », qu’il est encadré par les traités, et que finalement ses pouvoirs ne jouent qu’à la marge. En même temps, la gauche craint que le rappel de ces vérités élémentaires démoralise les électeurs, qu’il faudrait donc les masquer, enjoliver la réalité et faire croire que le Parlement européen pourrait changer l’Europe, voir même « changer d’Europe ». C’est l’inverse qui est vrai ! Les électeurs attendent un discours de vérité sur l’Union européenne. Quand le Parti socialiste affirme que pour « réorienter l’Europe, il faut d’abord envoyer au Parlement de Strasbourg une majorité de députés de gauche », il enfume les électeurs. Car même avec une majorité de gauche au Parlement européen – ce qui est évidemment souhaitable -, il ne sera pas possible de réorienter l’Union européenne, les traités l’interdiront !

Mais alors, à quoi bon voter, pourraient se demander avec sagacité les électeurs, car quelle que soit la majorité au Parlement européen, ce seront toujours les mêmes politiques ?


10 RAISONS POUR ALLER VOTER, QUI SONT LOIN D’ETRE TOUTES LIEES AU PARLEMENT EUROPEEN
1.- Voter pour envoyer à Strasbourg des députés relais des luttes sociales.

Moins il y aura de députés européens favorables à l’eurolibéralisme, mieux cela vaudra ; et inversement, plus il y aura de députés européens favorables à un autre type de construction européenne, mieux cela vaudra. C’est donc une question de principe : quoique l’on pense du Parlement européen, quand on est vraiment de gauche on ne laisse pas élire la droite.


2.- Voter pour donner un puissant signal politique en faveur des listes qui luttent contre l’eurolibéralisme et pour un autre type d’union européenne.

Quel que soit le nombre de députés européens qu’obtiendront les différentes listes, les politiques européennes ne changeront pas. La chose doit être dite et redite car il faut une politique de vérité. Mais les forces qui dénoncent l’eurolibéralisme et qui luttent pour un autre type d’union européenne doivent être soutenues. Dans le contexte politique européen et français, il n’est pas indifférent que les listes de gauche obtiennent un bon score. Ce sera un signal politique encourageant pour les luttes futures.


3.- Voter pour faire pencher le rapport des forces en faveur de la gauche.

La première leçon qui sera tirée des élections européennes portera sur le rapport des forces entre la droite et la gauche, à l’échelle de l’Union européenne et dans chaque pays. Les électeurs de gauche qui envisagent de s’abstenir devraient reconsidérer leur position, sauf à vouloir faire un cadeau à la droite.


4.- Voter pour faire barrage aux listes favorables au traité de Lisbonne.

Toutes celles et tous ceux qui ont voté « non » en 2005 n’ont aucune raison de voter « oui » en 2009 en votant pour les listes de l’UMP, du PS, du MoDem ou des Verts. Ou de s’abstenir, ce qui revient au même. Le clivage de 2005 sur le traité constitutionnel européen existe toujours en 2009, il passe par les pro et les anti traité de Lisbonne.


5.- Voter pour montrer que le peuple est toujours là.

Ce n’est pas parce que les oligarques européens ont refusé de tenir compte du résultat des référendums en France, aux Pays-Bas et en Irlande, qu’il faut se décourager. Il ne faut pas non plus se décourager parce que les parlementaires des partis pro-système, en 2008, ont empêché la tenue en France d’un référendum sur le traité de Lisbonne. Au contraire ! Ceux qui ont voté « non » en 2005 ne vont quand même pas voter « oui » aujourd’hui, ou même s’abstenir ! Il faut se rappeler au bon souvenir de ces listes et partis et les éliminer de la course.


6.- Voter pour sanctionner les responsables de la crise.

La crise du capitalisme néolibéral a été encouragée par les politiques de l’Union européenne. Celle-ci refuse d’y répondre, laissant chaque pays, dans le désordre le plus total, élaborer de soi-disant « plans de relance » qui ne servent en réalité qu’à tenter de relancer les profits. Les élections européennes du 7 juin sont les premières élections depuis la crise. C’est une occasion à ne pas manquer pour voter en faveur des listes qui n’ont aucune responsabilité dans le système de Bruxelles et qui préconisent des solutions.


7.- Voter pour sanctionner Sarkozy.

Tous ceux qui sont lassés des pitreries de Sarkozy et de son dévouement total à ses amis les milliardaires et aux politiques néolibérales qui les servent, ont une excellente opportunité de voter contre l’UMP, son parti. Si l’UMP faisait un bon score, il serait interprété comme un soutien à la politique de Sarkozy. Ce serait quand même incroyable !


8.- Voter pour donner un signal positif aux travailleurs en lutte.

Les dernières journées nationales d’action décidées par les organisations syndicales ont connu un succès historique. Les luttes dans les entreprises privées se radicalisent et bénéficient d’un soutien largement majoritaire de la population. Il serait incompréhensible que les listes favorables au traité de Lisbonne, c’est-à-dire aux politiques qui ont provoqué les licenciements, les délocalisations et la crise, obtiennent 75 % des voix comme certains sondages l’indiquent aujourd’hui. Il faut un sursaut ! Il faut aller voter, et voter pour les listes de la gauche de gauche.


9.- Voter pour contribuer à la reconstruction de la gauche.

Le vote du 7 juin 2009 ne doit pas être la fin d’une campagne mais le début d’un processus historique qui doit prendre modèle dans le Front populaire. C’est la première étape de la reconstruction de la gauche, celle-ci, avec le Front de Gauche, devant poursuivre son activité dans les luttes de tous les jours et préparer les élections régionales.


10.- Voter pour le Front de Gauche.

De toutes les listes présentes au scrutin du 7 juin, ce sont celles du Front de Gauche qui réunissent le maximum de critères positifs. On peut avoir une opinion nuancée sur le Front de Gauche, qu’il s’agisse de sa composition pour l’instant limitée, d’un certain manque de dynamisme, ou de faiblesses sur le contenu des analyses et des propositions. Néanmoins, c’est du côté du Front de Gauche que se trouve le meilleur potentiel.

Il faut politiser cette élection européenne en montrant que l’envoi de parlementaires de la gauche de transformation sociale à Strasbourg ne concerne pas le seul Parlement européen ni même la seule question européenne. Outre l’affaiblissement nécessaire des partisans du Traité de Lisbonne, cette élection doit clairement constituer une étape dans la reconstruction de la gauche. Des députés européens de gauche sont indispensables pour freiner la mise en œuvre de l’eurolibéralisme, diffuser les informations qui permettront aux luttes sociales de se développer, former un groupe indépendant des lobbies et des partis pro-système afin de créer les liens internationaux indispensables.


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°


   (1) Le Parlement européen peut prendre des positions favorables aux travailleurs, si des députés européens y défendent leurs intérêts.

 Ainsi en est-il du rejet de la directive sur le temps de travail



La directive sur le temps de travail :
vers les 65h hebdomadaires ?

 

 

Le Parlement européen a rejeté le 17 décembre 2008 la version de compromis de cette directive défendue par la présidence française. Le rejet a été acquis à une large majorité GUE-PSE et une partie du PPE et des libéraux.

Ont notamment été rejetés :

-   l’opt out à 65h hebdo (qui aurait été étendu à 12 pays en plus de l’Angleterre)

-   la non prise en compte des temps de garde comme temps de travail

 

Rappel historique de cette fameuse directive :


La Commission européenne a présenté en 2003 un projet de directive sur le temps de travail. Dans la première phase de négociation entre Etats au Conseil, le Royaume Uni de Tony Blair avait obtenu en 2004 une dérogation spéciale (appelée l’opt out) permettant à son pays de dépasser, avec l’accord du salarié, la limite maximale théorique de 48 heures hebdomadaires prévue par la directive. Le Royaume Uni avait alors concédé que cette dérogation soit toutefois limitée à 65h hebdomadaires mais avait obtenu en contrepartie que la durée maximale normale de 48h soit appréciée sur un an et non plus 4 mois et que les temps de garde ou d’attente ne soient plus comptés dans le temps de travail des salariés. Face à une telle régression, le Parlement européen avait émis le 11 mai 2005 un vote négatif. Faute d’une majorité suffisante au Conseil pour passer en force (la France de Chirac et l’Italie de Prodi étaient alors contre), la Commission dut alors renoncer provisoirement à sa directive.


Mais l’arrivée au pouvoir de Sarkozy en France et de Berlusconi en Italie ont fait basculer la majorité au Conseil qui a ainsi relancé cette directive scélérate par une décision du 9 juin 2008. Cette dernière version du projet est pire encore que la première car la possibilité de dérogation jusqu’à 65h hebdomadaires qui n’existait auparavant que pour le Royaume Uni est désormais généralisée à tous les Etats. Et 12 Etats de l’UE ont déjà annoncé qu’ils l’utiliseraient, ce qui représente une régression y compris par rapport à la convention de l’OIT qui fixe à 48h la limite hebdomadaire.

 

Le fait que ce soit la France qui ait contribué à faire basculer les choses en ce sens en dit long sur les intentions du gouvernement Fillon-Sarkozy en matière de temps de travail. Cela éclaire particulièrement les attaques successives du gouvernement contre les 35h et notamment la dernière loi Bertrand (votée en juillet 2008) qui vise à fixer le temps de travail au niveau de l’entreprise, y compris de manière moins favorable qu’au niveau de la branche.


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Ci-dessous, un appel dont je partage la teneur, particulièrement les raisons que j'ai mis en rouge, mais je publie l'intégralité de l'Appel:

OPERATION

« LA REVOLTE BLANCHE »

 

Dans leur ensemble les Français se déclarent favorable à l’Europe initiée par Jean Monnet et Robert Schuman. Or, malgré cela, il apparaît que le divorce s’accentue sans cesse entre eux et cette institution.

En effet, le taux de participation diminue lors de chaque scrutin européen.

 


1979 : 60.7% - 1984 : 56.7% - 1989 : 48.7% - 1994 : 52.7% 1999 : 46.8% 2004 : 42.76%

 

Il y a de nombreuses raisons à ce regrettable état de fait !


Les citoyens

- ignorent le rôle des députés européens

- ne se sentent pas directement concernés

- constatent le manque de débats sur les véritables enjeux et les perspectives concernant l’institution européenne

- manquent de confiance dans les institutions communautaires qu’ils ne comprennent pas : pour eux, l’Europe est livrée à la financiarisation de l’économie et aux seuls intérêts des multinationales et autres monopoles trusts contre les PME/PMI, et loin de toute équité sociale.

- regrettent « l’incohérence » du découpage des circonscriptions (?)  

- déplorent, que, de par la volonté du Président de la République, leur vote ait été remis en cause après le référendum pour la constitution

- ont assisté à l’abandon par certains élus de leur mandat européen pour un national,

- n’ont plus confiance dans leurs représentants qui les méprisent et ne se rappellent de leur existence qu’au moment des élections.  

mais surtout

 


Les Français assistent au spectacle pitoyable des marchandages et autres parachutages des deux partis majoritaires qui entendent se servir dans de nombreux cas, une nouvelle fois, de manière indécente, des élections européennes comme, d’un véritable « Pôle emploi » pour cumulards en quête de nouveaux privilèges ou anciens élus en manque de mandat.

 

Il n’est donc pas surprenant que le sondage « Eurobaromètre » démontre, que le taux des abstentions est annoncé, une nouvelle fois, sous la poussée de la défiance démobilisatrice, en forte progression.

 

MALGRE CELA IL FAUDRA VOTER !

Ne cautionnez pas les politiciens qui n’ en veulent qu’à votre mandat !

 NE VOUS ABSTENEZ EN AUCUN CAS !
Ne faites pas le jeu des politiciens…qui vous refusent la reconnaissance du vote blanc.
Ils se moquent de votre défection !


 NE RENONCEZ PAS A VOTRE DROIT DE VOTE!
Demain vous ne l’aurez peut-être plus !
 

 


PARTICIPEZ A  L’ OPERATION

« LA REVOLTE BLANCHE »

VOTEZ BLANC…   MAIS VOTEZ !


VOTER EST UN DROIT...C' EST AUSSI UN DEVOIR !... VOTER EST UN DROIT...C' EST AUSSI UN DEVOIR !...

 

Saint-Brieuc le 12 mai 2009

 

Gérard GAUTIER

Ancien Conseiller Régional de Bretagne

Président Mouvement « BLANC C’EST EXPRIME »

B.P. 330 22003 Saint – Brieuc cedex 1  Téléphone ! 02.96.33.50.34

SITE : www.blanccestexprime.asso.fr                               COURRIEL : blanccestexprime@wanadoo.fr


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Henri MOULINIER
  • : Espace de débat pour contribuer à l'élargissement du Front de gauche, la victoire de la gauche pour une réelle alternative au néolibéralisme et au capitalisme
  • Contact

Profil

  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.

Recherche

Pages

Catégories