1- Au plan national, le PS devance l'UMP, forte abstention et regain du FN
Certes, le Parti socialiste est devenu la première force politique de France en devançant l'UMP dimanche, au premier tour des élections régionales, marqué par un regain du Front national (FN)
Mais la forte abstention, plus d’un électeur sur 2 ayant boudé les urnes, est une donnée majeure qui ne doit pas être occultée. Les forces de gauche (53,8%) distancent le bloc droite (40,4%). le MoDem divisant par deux son score des Européennes de juin 2009 avec environ 4%.
Une abstention record
Ce n'est pas un phénomène nouveau, souligne Pierre Sadran, prof à Science-Po bordeaux, dans Sud-Ouest du 15/3. "Le taux d'abstention a toujours été important pour les élections régionales, malgrè une légère remontée en 2004" dit-il. En 1986, pour les élections régionales couplées avec les législatives, le taux d'abstention avait été de 22%. 31% en 1992. 42% en 1998. 39% en 2004. "C'est sans doute le phénomène du 1er tour mais il s'inscrit dans un cycle de participation globalement à la baisse".
Cela ne traduit-il pas une crise politico-sociale profonde?
Le taux d'abstention atteint aujourd'hui 53%. Un record inquiétant. Elle est toutefois moins élevée qu'aux européennes (59,37%). Est-ce le signe d'un désintérêt croissant des français pour "la politique"? Jean-Luc Mélanchon considère que cette situation est alarmante: "Non, ce n'est pas une case creuse, c'e'st une case d'insurrection civique de gens qui disent: "Y'en a ras le bol", et ça s'adresse à tout le monde". Et cette abstention touche encore plus les milieux populaires, ceux qui sont les plus frappés par la crise sociale.
Une campagne au ras des pâquerettes!
A l'issue d'une campagne ponctuée de coups bas et de polémiques, les résultats constituent un désaveu pour le président Nicolas Sarkozy et le gouvernement Fillon. Sur huit ministres briguant une présidence de région aucun ne semblait en mesure de l'emporter.
L'UMP, dont les ténors avaient multiplié leurs efforts ces derniers jours pour que l'électorat se mobilise, fait trois à quatre points moins que Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle de 2007 (31,18%) tandis que le PS fait quatre à cinq points de mieux que Ségolène Royal. Il y a tout juste neuf mois, le parti de Martine Aubry subissait pourtant une déroute (16,5%) aux européennes.
Europe Ecologie se positionne comme la troisième force politique du pays (entre 12,3% et 13,1%) mais est talonné par le FN (11,2% à 12%) qui reste "une force nationale", a pavoisé Le Pen. Merci Mr Besson pour cette campagne monstrueuse sur "l'identité nationale", puis le "voile intégral". Ajouté à la crise sociale, ces campagnes font le lit de l'extrême-droite. En région Paca où il mène vraisemblablement son dernier combat électoral, M. Le Pen et ses listes dépassent les 20%.
2- Et le Front de gauche? Et le Poitou-Charentes?
° Le Front de gauche, sur le plan national, progresse par rapport aux européennes ( seule base de comparaison) avec 6,95% ( sur les 17 régions où il se présentait). C'est une démarche confirmée, à élargir. Ce résultat cache des inégalités selon les régions. Il dépasse 10% dans certaines ( tel le Nord, le Limousin, l'Auvergne avec 14,24% ! gagant 5% ...). Oui, le Front de gauche s'implante dans le paysage politique français
° En Poitou-Charentes, il ne passe pas la barre des 5% ( 4,66%). Déception, après un combat dynamique autour de Gisèle Jean, mais un combat très court. Les discussions autour de la constitution d'une liste régionale large ont trainé, mais ne se sont pas concrétisées: le Npa a fait liste à part avec la Fase et les alternatifs, pour un piètre résultat (1,85%). Les basses manoeuvres des dirigeants fédéraux du PCF de Charente-Maritime en ont rajouté:
- eux qui ont tout fait pour faire échouer l'alliance avec le Npa , la Fase et les Alternatifs ( qui font ensemble un score des plus réduit)
- eux qui ont fait trainer les discussions, puis se sont retirés au dernier moment, croyant faire échouer la liste du Front de gauche. Ils n'ont pas réussi, mais se sont appliqués à déglinguer le Front de gauche, en appelant ouvertement, mais oralement, à voter pour Ségolène Royal au 1er tour. Le bilan: il n'y aura plus d'élus communistes au Conseil Régional du Poitou-Charentes, pas d'élus du Front de gauche C'est lamentable!!!
Les résultats en Poitou-Charente montrent où est le manque à gagner pour le Front de gauche:
- Vienne: 5,56% pour le F de G (5,02% aux européennes), soit + 0,56% et + 1 847 voix
- Charente: 5,91% pour le Fde G (5,60% aux européennes), soit + 0,31% et + 1438 voix
- Deux-Sèvres: 3,45% pour le F de G (3,64% aux européennes), soit -0,19% et + 612 voix
- Et la Charente-Maritime: que 4,08% pour le F de G. (5,19% aux européennes),
soit -1,11% et - 664 voix .
Voilà le résultat du véritable travail de sape de "l'équipe" qui dirige la Fédération du PCF 17 actuellement!
Preuve aussi, qul la campagne d'un Front de gauche avec un PCF 17 rassemblé aurait permis de passer la barre des 5% aussi en Charente-Maritime, donc en Poitou-Charente ( car la Charente-Maritime épèse" 40% de l'électorat de la Région)! Ce qui était un des arguments de cette fine équipe, pour ne pas y aller en dehors de la liste du PS!
Une déclaration scandaleuse de Brahil Jalji dans Sud-Ouest
Le déclaration de Brahim Jalji, Secrétaire fédéral en titre du PCF 17dans Sud-Ouest de mardi 16 mars, est proprement scandaleuse et mensongère: "Comme c'était malheureusement prévisible en Poitou-Charente, le Front de gauche n'atteint pas les 5% des suffrages" ose-t-il dire, avec le sourire sur la photo! Lui, qui avec son groupe de félons ont distribué un tract pour critiquer le "front de gauche" et dire oralement et largement qu'ils allaienr voter pour Ségolène Royal dès le 1er tour.
Eux qui ont fait du porte-à-porte chez les adhérents du PCF pour les appeler à voter dès le 1er tour pour Ségolène Royal et pas pour le Front de gauche, qui sont venus porter la contradiction dans plusieurs réunions du Front en Charente-Maritime! Et d'oser ajouter que Gisèle Jean, tête de liste du Front de gauche pour le Poitou-Charente, a tenu des propos qui "renvoient dos-à-dos Ségolène Royal et Dominique Bussereau"!
Alors que toute la démarche du Front de gauche se porte contre la droite et plour une politique vraiment de gauche, critiquant, oui, les accords de S Royal avec des responsables locaux du Modem! Mais pas un mot sur cette question. Chacun sait que c'est en accusant son chien d'avoir la rage qu'on peut le mieux s'en débarasser!
Il est clair que la personnalité et le bilan ont joué du côté de la liste conduite par Ségolène Royal
Elle fait presque 40% (38,98% en Poitou-Charentes et 36,57% en Charente-Maritime, score le plus "bas" des 4 départements, il est vrai celui de l'opposant de droite et Président du Conseil Général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau).
C'est, reconnaissons-le, un bon résultat, qui peut l'encourager dans sa démarché "présidentiable", mais, j'en reparle plus bas, il y a loin de la coupe aux lèvres et une élection régionale n'a pas grand chose à voir avec des élections présidentielles ( la preuve pour Ségolène, la dernière fois)! Le Modem ne fait, lui, que 4,37%, chiffre cependant supérieur à la moyenne nationale (4%). Preuve, encore qu'il n'y avait aucun danger que la liste de Ségolène Royal soit battue par la droite! Encore un faux prétexte pour justifier le ralliement de ces "bureaucrates" de la direction du PCF 17 à la liste de Ségolène Royal dès le 1er tour
Pour le second tour, la droite doit être largement battue!
MG Buffet arrirmait le soir du 1er tour que celui-ci "est un vote sanction très clair. Nous voulons, dit-elle, des listes communes de toute la gauche au second tour". Je partage son appel. Personnellement, j'irai mettre un bulletin Ségolène Royal au 2e tour, pour battre la droite, même si je ne cautionne pas sa stratègie "centriste", d'ouverture aux militants du Modem.
S'il est encore trop tôt pour dire si la gauche va réussir le grand chelem, cet objectif paraît envisageable. Sur les 26 régions (22 en métropole, quatre outre-mer), seules lui manquent pour l'heure l'Alsace et la Corse. Les 28-29% de Valérie Pécresse (UMP) en Ile-de-France ne devraient pas lui suffire pour arracher la région au socialiste Jean-Paul Huchon (environ 25%).
Seul point noir pour le PS, le Languedoc-Roussillon où sa candidate Hélène Mandroux est éliminée (7%) tout comme Jean-Louis Roumégas (Verts). Là l'ex-socialiste Georges Frêche est en passe d'être réélu en recueillant plus de 35% au premier tour.
3- Et après? Quelle politique pour la France demain?
° L'enjeu du scrutin est la désignation pour quatre ans des 1.880 élus qui siégeront dans les 26 conseils régionaux.
° Au-delà, l'enjeu sera celui des perspectves politiques nationales: présidentielles et législatives. C'est une autre paire de manche!!! Car il y a nécessité à définir, à gauche, des propositions politiques en rupture réelle avec la politique actuelle.
° Pas pour faire comme en Espagne ou en Grèce, avec des gouvernements socialistes qui font des politiques anti-sociales, inspirées par les orientations ultralibérales de l'Union européenne et de son Traité de Lisbonne!
-Le cas irlandais, voir ci-dessous, montre la voie!
-Les commentaires d'un économiste grec sont aussi, ci-dessous, matière à réflexion, à propos des mesures antisociales du Premier Ministre socialiste de Grèce, juste élu.
-Les mesures de privatisarion de Premier Ministre socialiste portugais, Socrate, mettent en cause les services publics. Il veut privatiser, sous l'oeil interessé et encourageant de Barroso et de la Commission de Lisbonne, pardon ... de Bruxelles!
Non, la France a besoin de se préparer à résister à la politique que Sarkozy va tenter de nous imposer au lendemain des régionales pour nous faire payer la facture des banquiers et des spéculateurs.
Mais nous avons aussi besoin, dès maintenant, de réfléchir, discuter ensemble dfes propositions alternatives pour 2012 et les présidentielles, pour que la gauche fasse une politique ... de gauche en France!!!
Je crois que le débat doit avoir lieu, dès maintenant.
Et dans ce débat, le Front de gauche aura toute sa place.
Mais ce n'est que mon avis et... je le partage!
Et vous?
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Les membres de la cellule Marennes/Oléron du PCF au Secrétaire fédéral du PCF 17 Brahim JLALJI (avril 2010)
Suite à notre réunion de cellule qui s’est tenue le 15 avril 2010, nous avons décidé de vous écrire pour vous faire part de ce qui est ressorti de cette réunion dédiée en partie à l’analyse des résultats de la campagne des élections régionales.
Cher camarade,
Cette campagne nous a profondément déçus, malgré le vote des communistes de notre région porté à 58% pour le Front de Gauche, vous auriez voulu que les communistes vous suivent pour voter Ségolène Royal dès le 1er tour, or ce n’était pas leur choix : vous deviez respecter leur décision et ne pas quitter la table des négociations.
Dans l‘urgence un collectif de camarades du Parti Communiste de Charente Maritime s’est constitué, 2 jours avant la date limite du dépôt des listes, afin de présenter 12 camarades et de faire respecter le vote des communistes du Poitou Charente.
Durant la campagne électorale vous avez prêché la désunion, en menant une campagne contre le front de gauche au lieu de la mener contre la droite. Vous avez utilisé des pratiques indignes d’une direction départementale : Insultes, menaces, harcèlement et propagande de dénigrement des camarades du Parti communiste français présents sur la liste du front de gauche.
Malgré votre acharnement durant cette campagne pour que le front de gauche n’obtienne pas les 5 % sur la région, nous constatons que la liste dans notre département de la Charente Maritime, a obtenu 8863 voix et que les autres départements de notre région progressent de 3233 voix.
Par ailleurs il a été écrit dans l‘éditorial des nouvelles de la Charente maritime du mois de mars :
« Marennes, (ville de la tête de liste départementale) où le Front De Gauche passe de 5,26% à 5,12%. » sans tenir compte de la progression en nombre de voix de plus de 20% par rapport aux européennes.
Nous constatons également que dans le Pays Marennes Oléron les voix du front de gauche sont aussi en progression, ainsi que dans l’ensemble du département où les forces militantes étaient présentes et ont su se mobiliser. Ceci démontre bien, qu’il était possible de franchir aisément les 5% pour notre
région.
En conclusion, votre stratégie était de préserver les postes régionaux de nos élus communistes au détriment du vote des communistes de notre région, de l’unité du Parti et de l’intérêt général.
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Communiqué de la liste conduite par Gisèle JEAN
A, Dadou « Tout cela est totalement contre-productif »
« ENSEMBLE à gauche pour un Poitou-Charentes solidaire,
écologique et citoyen »
La liste Front de gauche en Poitou-Charentes a progressé de 3 218 voix depuis les
Européennes de 2009. Nous remercions les 29 000 électeurs qui nous ont fait confiance.
Ceci conforte notre choix de continuer à proposer à la population, aujourd’hui et demain, une
alternative politique vraiment à gauche et de nous opposer au choix de Madame Royal de
toute alliance au premier comme au second tour avec les personnalités du Modem. Partout
en France, la gauche vient de faire la preuve qu’elle n’a pas besoin du Modem pour battre la
droite.
Le ministre Bussereau, porteur dans notre région de la politique de Sarkozy, sort affaibli de ce
premier tour, ainsi que le Modem. Deux de nos objectifs sont donc atteints.
Notre liste, en Poitou-Charentes, ne sera pas représentée au second tour. Néanmoins, nous
continuerons de porter, ensemble et de façon la plus élargie possible, nos propositions dans la
région, les départements, les communes, partout pour défendre une politique de solidarité
pour tous et en finir avec le capitalisme.
Nous continuerons à combattre le Front National, l’UMP, le Modem et les choix libéraux qui
conduisent à la mise en concurrence de tous contre tous, à la privatisation des services
publics, au désengagement de l’Etat, à la destruction des emplois qui accroissent les
difficultés du plus grand nombre.
Notre slogan « une bonne gauche pour battre la droite » reste valable.
Par discipline républicaine, nous appelons au second tour à battre la droite.
Poitiers le 17 mars 2010
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A
Portugal: le socialiste Socrates privatise en série
Pour réduire ses déficits, le Portugal veut se désengager de 18 entreprises publiques.
Le gouvernement portugais du socialiste José Socrates a annoncé mardi un plan de privatisations. Lisbonne est sommé par Bruxelles de réduire ses déficits. Le même jour, l’exécutif avait présenté au Parlement son programme de stabilité et de croissance, dans lequel l’estimation du montant de la dette publique pour 2010 était revue à la hausse, passant de 85,4 % à 86 % du PIB.
L’État compte dégager ainsi 6 milliards d’euros, dont 1,2 milliard dès 2010. Une économie de bout de chandelle, qui ne représente pour cette année que 0,73 % du PIB. Dérisoire face à un déficit estimé à 8,3 % du PIB.
Ce désengagement de l’État prendrait la forme de privatisations pures et simples ou bien de simples cessions de participation. Sont concernés le secteur énergétique, mais aussi la branche fret de la compagnie des chemins de fer ou les activités assurance de la Caisse générale des dépôts. Les premières entreprises visées seraient la BPN, une banque d’investissement nationalisée en pleine crise financière, et ANA, qui gère les aéroports portugais.
Le président portugais de la Commission européenne, José Manuel Barroso, est aux anges. « Ce qui nous a été présenté jusqu’ici nous semble crédible, ambitieux mais réalisable », a-t-il déclaré lundi. Depuis le krach de l’automne 2008, les États européens se sont fortement endettés afin de prendre à leur compte les difficultés des institutions financières. Les gouvernements vendent aujourd’hui leurs bijoux de famille pour faire face à leurs déficits. En fait, c’est tout le secteur public qui fait l’objet d’une cure d’austérité contre laquelle les fonctionnaires sont massivement descendus dans la rue le 5 février dernier et le 4 mars.
Gael de Santis - L'Humanité 18/3/2010
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Grèce: la cure d'austérité ne réglera rien
dit Kostas Vergopoulos, économiste grec
Quels vont être les effets des mesures
du gouvernement grec ?
Kostas Vergopoulos. Si on réduit brutalement les salaires, que l’on relève la TVA, on réduit d’autant la demande. Donc, toute l’économie va plonger plus profondément dans la récession. Le problème le plus sérieux n’était pas celui du déficit mais précisément celui de la récession. Du coup, le déficit va croître encore. Tout cela est totalement contre-productif. En réalité, Bruxelles veut imposer à la Grèce une politique inefficace et « de classe ». Ce n’était pas les salariés qui vivaient au-dessus de leurs moyens mais ceux qui disposaient des hauts revenus.
Les fonctionnaires seront-ils les seuls touchés ?
Kostas Vergopoulos. Non, tous les salaires, déjà très faibles en Grèce, vont être tirés vers le bas. Certains jeunes touchent 800 euros par mois. L’augmentation de la TVA, des taxes, aura des conséquences dramatiques pour eux. Le taux de pauvreté grec est le plus élevé d’Europe. Il faudrait des investissements publics dans la formation. Mais on coupe dans ces dépenses.
Qu’est ce que tout cela signifie sur l’état politique de l’UE ?
Kostas Vergopoulos. Aujourd’hui, les interlocuteurs ne sont plus les citoyens, les électeurs, comme dans une démocratie, mais les hedge funds, les spéculateurs, les agences de notation… Ce sont eux que Bruxelles et les gouvernements ont choisis comme interlocuteurs.
La « purge » grecque va-t-elle être administrée à d’autres pays ?
Kostas Vergopoulos. Elle l’est déjà au Portugal, en Espagne. Demain, ce sera l’Italie, la Grande-Bretagne… Et si l’on s’en tient aux logiques à l’œuvre, y compris la France et l’Allemagne vont être très directement concernées.
Entretien réalisé par Fabien Perrier
Source: L'Humanité - 12/3/2010
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Les premiers résultats indiquent un rejet massif de la loi Icesave par les islandais, à plus de 95% contre (1% pour et 4% d'absention). Cette loi aurait obligé de verser 3,8 milliards d’euros, soit 12 000 euros par habitant islandais, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Les citoyens islandais refusent ainsi de payer pour les errements du système bancaire privé et de gouvernements irresponsables.
La banque en ligne Icesave opérait au Royaume-Uni et aux Pays-Bas en prenant tous les risques et en proposant des rémunérations mirobolantes à ses clients. Victime de ses propres combines financières, la banque s'écroulait dès 2008. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas réclament à présent à l'Islande le remboursement des sommes qu'ils ont dépensées pour dédommager les clients lésés par la faillite d'Icesave. Ils prétendent s'appuyer pour cela sur le droit européen et la garantie en dernier ressort de l'État islandais, ce que les Islandais contestent.
Dès 2008, suite à l'écroulement d'Icesave, le Royaume-Uni avait recouru à la législation antiterroriste pour geler les avoirs islandais, étouffant davantage l'économie islandaise. Aujourd'hui, pour faire payer la dette aux contribuables islandais, le Royaume-Uni et les Pays-Bas multiplient les menaces d'isolement économique, d'annulation des soutiens promis et de refus d'adhésion à l'Union européenne. Cela avec l'appui du Fonds monétaire international, de l'Union européenne et des autres pays européens, pour qui la bonne image du secteur bancaire européen passe avant la reconstruction économique et sociale d'un pays.
Les lobbies financiers accusent maintenant les Islandais de ne pas prendre leurs responsabilités. Nous considérons au contraire qu'ils prennent une position responsable : pour la première fois, de façon concrète, les citoyens refusent de payer pour les énormes risques pris par des banques privées et des investisseurs dans le seul but d'une rentabilité maximale du capital. Ce « non » a été soutenu par la société civile islandaise dont Attac, qui vient de se créer en Islande. Il fait écho aux mobilisations des citoyens grecs qui refusent de payer les pots cassés de la crise sous la pression de la spéculation monétaire. Il donne corps à toutes les revendications visant à imposer de fortes régulations publiques au système financier, à commencer par une taxation internationale sur les transactions financières.
Attac France,
Le 7 mars 2010
Le communiqué en ligne : http://www.france.attac.org/spip.php?article10903
Voir aussi l'article de ce blog "Irlande: le Traité de Lisbonne voté sous la peur et les mensonges
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