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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 22:32
Réaction de P. Tartakowsky, Président de la LDH, après la décision précipitée du Conseil d'Etat, jeudi 9 janvier:

 

"Le juge n'a pas fait prévaloir la liberté d'expression sur l'interdit et c'est une décision qui est lourde de périls", a commenté jeudi soir Pierre Tartakowsky. Une réaction à la décision du Conseil d'Etat validant pour la première fois l'interdiction d'un spectacle de Dieudonné. Pour le président de la Ligue des droits de l'Homme, cette décision instaure un "cadre juridique lourd de conséquences pour la liberté d'expression",

"On se trompe en pensant qu'on va régler la question à partir d'interdiction strictement juridique. Le problème est d'ampleur", estime le président de la LDH, qui pense qu'il "faut mobiliser la pédagogie, la répression", et engager un "travail de long terme".

Pierre Tartakowsky s'est dit par ailleurs "un peu surpris que le Conseil d'Etat puisse se réunir en moins de trois heures et prendre une décision sur quelque chose d'aussi important".

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Une analyse fort éclairante d'un avocat, Gilles Devers, sur son blog, à lire et faire connaître:

http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2014/01/10/dieudonne-le-conseil-d-etat-retablit-la-censure-au-nom-de-l-889697.html

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Contre Dieudonné, mais sans Valls

|  Par Edwy Plenel

Dès 2008, Mediapart alertait sur l'’antisémitisme obsessionnel de Dieudonné. Plus de cinq ans après, nous nous sentons d’'autant plus libres de refuser le piège tendu par le ministre de l’intérieur, Manuel Valls : se saisir du prétexte Dieudonné pour porter atteinte à nos libertés fondamentales. Cette politique de la peur, qui instrumentalise un désordre contre la démocratie, est le propre des pouvoirs conservateurs.

Un crime se prépare, et nous n’en serons pas les complices. Oui, un crime, c’est-à-dire un attentat contre les libertés. En République, du moins en République authentiquement démocratique, la liberté d’'expression est un droit fondamental, tout comme la liberté d'’information. Ce qui signifie qu’on ne saurait censurer au préalable l'’une ou l’'autre de ces libertés essentielles. On est en droit de leur demander des comptes de ce qu’elles disent, de leurs opinions ou de leurs informations. De les poursuivre en justice, de les faire condamner par des tribunaux. Mais seulement a posteriori, sans porter atteinte a priori aux droits fondamentaux qui font la force, et non pas la faiblesse, des démocraties : le droit de dire, le droit de savoir.

C’'est avec cette tradition républicaine qu’'entend rompre, pour la première fois depuis la guerre d’'Algérie, un gouvernement élu à gauche, essentiellement socialiste, à l'’initiative de son ministre de l’'intérieur, Manuel Valls. Dans la longue marche des libertés, où la gauche militante fut souvent aux premiers rangs, il fut acquis depuis un bon siècle que la loi ne pouvait interdire a priori un spectacle, quel qu’il soit. S’'il créait des désordres, s'’il portait atteinte à des personnes, s’il insultait et diffamait, l’'arme démocratique ne pouvait être celle de l’'interdiction administrative, où l'’État s’'érigeait en gardien des bonnes moeœurs et des idées conformes. Seule la justice, jugeant publiquement et contradictoirement des faits après qu’'ils eurent été commis, au grand jour et non pas dans le soupçon d'’un procès en sorcellerie, peut les sanctionner.

Or c’'est cet héritage démocratique que la circulaire adressée le 6 janvier aux préfets par le ministre de l'’intérieur entend remettre en cause (la télécharger ici en format PDF). Les « spectacles de M. Dieudonné M’Bala M’Bala » en sont le prétexteOui, le prétexte. Car la réalité délictuelle des spectacles de Dieudonné, militant antiraciste devenu propagandiste antisémite, n'’a rien de nouveau. Nous nous en étions émus, ici même, fin 2008, après qu'’il eut fait monter sur la scène du Zénith le négationniste Robert Faurisson pour lui décerner le « prix de l’'insolence » dans une mise en scène clairement antisémite, assumant sans fard la diffusion d’'une idéologie criminelle. Cinq ans après, Manuel Valls fait semblant de découvrir la perdition dieudonnesque et son abjection, au point de la transformer en sujet numéro un d’'ordre public, loin devant les misères économiques, sociales, urbaines, qui minent et divisent le pays.

À deux reprises, la circulaire Valls utilise l’'adjectif « exceptionnel » pour qualifier ce qu'’elle entend légitimer : une intervention de l’'autorité administrative, de l’'État, de ses préfets et de sa police, pour interdire les supposés spectacles de Dieudonné, devenus de fait meetings antisémites. Ce n’'est pas un hasard, car il s’'agit bien d'’introduire un État d'’exception au nom du combat, évidemment légitime, contre le racisme et l’'antisémitisme. Mais c'’est ici que s'’ouvre le piège tendu à tous les démocrates et à tous les républicains, ce chemin où la liberté s'’égare dans l'’interdiction préalable de ceux qu'’elle estime être ses ennemis, les ennemis de la liberté. S'’égare et se perd durablement car, demain, après-demain, d'’autres viendront qui énonceront leurs propres critères des libertés bienséantes et, du coup, se sentiront libres d'’interdire sans frais ce qui les dérange ou leur déplaît.

Seul le droit, et donc le juge, avec ses jurisprudences, ses instances, ses recours, ses débats contradictoires, ses héritages procéduraux, les lois, la Constitution française et les traités européens, peut protéger nos libertés. Laisser l’'État en devenir le maître, de façon « exceptionnelle », c’'est ouvrir la porte à l’'arbitraire. « Quand une démocratie est attaquée dans ses fondements, elle se montre forte quand elle applique ses principes. Elle est faible si, face aux extrémismes, elle les abdique » : dans un communiqué lumineux, dont ce sont les deux premières phrases, la Ligue des droits de l'’homme a, dès le 6 janvier, critiqué la voie empruntée par le ministre de l’'intérieur, ces « interdictions préalables au fondement juridique précaire et au résultat politique incertain, voire contreproductif » (lire le communiqué intégral sous l’'onglet « Prolonger »).

La Ligue des droits de l'’homme parle d’'expérience. Née des combats fondateurs de l’'affaire Dreyfus, contre l’'antisémitisme français, la Ligue des droits de l'’homme fut aussi marquée, à ses débuts, par le refus des « lois scélérates » par lesquelles la jeune Troisième République avait cru se défendre des attentats anarchistes en portant atteinte à la liberté d'’expression des intellectuels de l’'anarchie, de leurs idées et de leur propagande. L'’un des jeunes juristes, auditeur au Conseil d'’État, qui lui fournit alors l'’argumentaire en droit pour refuser ce piège où la démocratie prétendait se défendre en se reniant n’'était autre que Léon Blum, par la suite figure du socialisme français des origines et président du conseil du Front populaire.

La politique de la peur des néo-conservateurs

Avec Manuel Valls, mais aussi François Hollande qui l’a soutenu depuis un pays pourtant peu connu pour son attachement aux droits de l’'homme, l’'Arabie saoudite, ou Aurélie Filippetti qui, à cette occasion, transforme son poste en ministère de l’'ordre culturel, avec Valls donc, nous sommes bien loin de cette tradition démocratique de la gauche française.

En revanche, nous sommes bien plus proches de la nouveauté politique incarnée, outre-Atlantique, par les divers courants néo-conservateurs qui, à droite comme à gauche, se saisissent des désordres apparents des nations et du monde pour restaurer des dominations ébranlées et fragilisées. Intellectuellement, l’argument invoqué pour interdire sans procès Dieudonné est le même qui, aux États-Unis, a légitimé le Patriot Act mettant en cause les libertés fondamentales américaines au prétexte des attentats du 11 Septembre. Et, en pratique, le résultat sera aussi désastreux, produisant de nouveaux désordres plutôt que d’instaurer de durables apaisements.

C’est bien pourquoi les défenseurs des libertés s’'alarment tout comme nous, sans pour autant faire l’'once d’'une concession à la posture victimaire prise par l'’agresseur antisémite Dieudonné. Dans un entretien fort pédagogique au Monde, l'’universitaire Danièle Lochak explique pourquoi « l’'on doit se méfier de toute interdiction préventive prononcée par une autorité administrative », précisant : « C’''est le prix à payer dans une démocratie qui entend veiller à la défense des libertés » (lire ici). Et, sur son célèbre blog « Journal d’un avocat », Maître Eolas s'’en prend avec autant de rigueur juridique que d'’humour dévastateur aussi bien à Dieudonné qu’'à Manuel Valls, expliquant « pourquoi il ne faut pas faire taire Dieudonné mais ne pas l'’écouter non plus » (lire là).

Enfin, à sa manière sobre au point de paraître abrupte, un ancien ministre de l'’intérieur socialiste peu suspect de laxisme, Pierre Joxe, a laissé entendre, dès le 2 janvier, tout le mal qu’il pensait du chemin régressif emprunté par son successeur : « Peut-être que j'’avais de meilleurs conseillers juridiques que lui… » (c’'est à écouter, sous l’onglet « Prolonger », à 8 min 40 sec de la vidéo, avec, auparavant, une brillante illustration de ce que serait une authentique politique de gauche en matière de justice et de sécurité).

Imposant son duel avec Dieudonné comme le feuilleton médiatique du moment, Manuel Valls fait tout bêtement, et sinistrement, du Nicolas Sarkozy. Il exacerbe, hystérise, divise, dramatise, pour mieux s’imposer en protagoniste solitaire d’une République réduite à l’ordre établi, immobilisée dans une politique de la peur, obsédée par la désignation d’ennemis à combattre, tournant le dos à toute espérance transformatrice, authentiquement démocratique et sociale. Avec cette politique avilie, réduite aux émotions sans pensées, aux réflexes sans débats, aux urgences sans discussions, nous voulions en finir en 2012, et hélas nous y sommes toujours.

Sous Nicolas Sarkozy, dès 2009, nous nous étions retrouvés dans cette chanson de Rodolphe Burger qui proposait d’être, de nouveau, rassemblés « ensemble »… « mais sans toi », ajoutait le refrain pour désigner celui-là même qui dressait la France contre elle-même.

Et c'’est en repensant à cette chanson-manifeste que nous nous dressons, aujourd’hui, contre Dieudonné, mais sans Valls.

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Communiqué de la Ligue des droits de l'homme, en date du lundi 6 janvier.

Contre l'’antisémitisme, les principes républicains doivent triompher

Quand une démocratie est attaquée dans ses fondements, elle se montre forte quand elle applique ses principes. Elle est faible si, face aux extrémismes, elle les abdique. 

Dieudonné a réussi ce tour de force : le Front national défend la liberté d’expression, alors que le ministre de l’Intérieur a déclaré vouloir interdire a priori son spectacle et lui sera en tournée dans de très nombreuses salles, notamment les Zéniths qui sont sous contrat avec l’Etat.

Or, en France, depuis le début du XXe siècle, la loi, et c’est heureux, ne permet plus l’interdiction a priori des spectacles. Dieudonné et ses zélateurs s’indignent donc de ce que l’Etat s’apprête à violer une liberté fondamentale, la liberté d’expression.

Tour de force, donc, que de se faire passer pour une victime quand on est celui qui a fait son fonds de commerce de l’agression systématique d’un groupe de personnes à raison de leur origine ethnique, de leur religion, et des horreurs qu’elles ont subies.

Dieudonné a pourtant tort de se revendiquer de la liberté de création pour justifier, dans ses spectacles, ses insultes antisémites, son apologie du révisionnisme, ce pour quoi la LDH s’honore de l’avoir fait condamner. Reste qu’il a toujours transformé ses procès en tribunes, organisant son insolvabilité de façon à échapper aux condamnations financières, qu’elles soient des amendes pour l’Etat ou des dommages et intérêts pour les associations qui, comme la LDH, l’ont poursuivi avec un succès qui reste théorique.

Le ministre de l’Intérieur, en cherchant à obtenir des préfets qu’ils interdisent ses spectacles, prend un risque d’une autre dimension, celui de fédérer autour de Dieudonné une sympathie réactionnelle de ceux qui se considèrent, pour des raisons qui peuvent par ailleurs parfaitement se comprendre, opprimés, socialement ou politiquement. Et auprès de ce public, le jeu ambigu, voire pervers, entre humour et haine, agression et victimisation, politique et show-business, peut marquer les esprits dans un sens particulièrement dangereux.

Dieudonné, dont les sympathies avec les thèses les plus extrêmes de la droite antisémite ne sont plus un mystère pour personne, met donc en défaut la démocratie, lorsqu’elle répond à la haine par une menace de restriction de la liberté d’expression. 

La LDH rappelle donc que la règle qui doit prévaloir est la liberté, et que tout abus de celle-ci doit être condamné de façon ferme et efficace. La LDH et ses militants seront très vigilants et attentifs à ce que les propos de Dieudonné qui méritent une sanction pénale soient poursuivis, comme elle l’a fait par le passé, et elle engage vivement les pouvoirs publics à poursuivre les atteintes à la loi une fois qu’elles sont commises, plutôt qu’à se lancer dans des interdictions préalables au fondement juridique précaire et au résultat politique incertain, voire contreproductif.

Il est scandaleux que les associations parties civiles dans les procès qui ont été fait contre cet individu n’aient aucun moyen de le forcer à exécuter les condamnations, que les magistrats n’aient pas à ce sujet de plus amples pouvoir d’investigation, et prononcent donc des peines dont ils savent par avance qu’elle ne seront pas exécutées. 

Puisque Dieudonné a fait son fonds de commerce de la haine, il faut qu’il soit condamné à chaque fois qu’il l’exprime, et que les peines prononcées soient effectives et décourageantes.

Communiqué LDH, Paris, le 6 janvier 2014

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 16:29

"Il faut entendre la jeunesse : retour des expulsés, régularisation !

Nous, organisations de jeunesse, représentants des syndicats de personnel de l'éducation et association des droits de l'homme, nous voulons donner des suites au mouvement lycéen qui a eu lieu le 17 octobre suite aux inadmissibles expulsions de jeunes scolarisés auxquelles le gouvernement a procédé ces deniers mois.

Pour nous, il est hors de question d'accepter que la scolarité d'élèves soit saccagée par des décisions injustes, arbitraires et brutales. Tout élève doit pouvoir mener sa scolarité à terme, quels que soient sa nationalité, son statut ou celui de ses parents. La disparition d'un élève, capturé dans le cadre scolaire ou ailleurs, est un événement intolérable.

 

Nous exigeons le retour des élèves expulsés avec leurs familles. Un changement profond de la politique migratoire menée depuis des années par les gouvernements successifs est indispensable.

Nous exigeons un changement de loi afin que l'expulsion des jeunes en parcours de formation (apprentis, lycéens, étudiants...) ne soit plus possible. Leur régularisation, comme celle des familles d'enfants mineurs, doit être la règle.

 

Pour atteindre ces objectifs, les syndicats lycéens appellent les élèves à engager l'action dès la rentrée, dans tous les établissements. Des manifestations sont notamment d'ores et déjà prévues le jeudi 7 novembre. Les syndicats et les associations représentées apportent leur soutien au mouvement lycéen, et l'accompagneront avec leurs moyens spécifiques".

 

Appel à Manifester le jeudi 7 Novembre à 10h30 au départ de la place de Verdun.

 

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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 05:39

F. Hollande, Président de la République, a proposé le retour en France de Leonarda, sans... ses parents et ses frères et soeurs. Rappel: Léonarda a 15 ans. Elle ne reviendra pas sans ses parents. La proposition de F. Hollande n'est-elle pas une fausse réponse positive ? Une réponse hypocrite  pour ne pas revenir sur la décision d'expulsion de la famlle, pour ne pas désavouer M. Valls son Ministre de l'Intérieur, donc pour lui donner raison sur le fonds, tout en tenant compte de l'émotion soulevée par les conditions d'arrestation de Léonarda ?

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14 octobre 2013 | Par RESF - Mediapart.fr

 

Mme Dibrani et ses 6 enfants ont été expulsés mercredi 9 octobre au matin vers le Kosovo. Ils habitaient un appartement à Levier (Doubs) qu'ils occupaient dans le cadre de la prise en charge des demandeurs d'asile du DLHD.

 

M. Dibrani était depuis fin août retenu au centre de rétention de Strasbourg. Assigné à résidence, il a été arrêté à Mulhouse. Son expulsion programmée 2 fois a été repoussée jusqu'à mardi 8 octobre au matin.

 

Après cette expulsion, le mardi soir Mme Dibrani a réaffirmé son vœu de rester en France pour l'avenir de ses enfants malgré l'angoisse qu'elle ressentait à l'idée d'être seule avec sa famille. Les enfants qui ont entre 5 et 17 ans étaient scolarisés depuis plus de 3 ans, ils étaient en France depuis presque 5 ans (4 ans et 10 mois), autrement dit, dans deux mois, ils entraient de plein droit dans le cadre dela circulaire Valls et pouvaient être régularisés. Le mardi soir avant l'expulsion la mère était perdue, les enfants attendaient et Hasan, l'avant dernier âgé de 5 ans, recopiait des lettres apprises à l'école agenouillé au-dessus d'un carton.

 

La plus petite Médina est âgée d'un an, elle est née en France. Tous les enfants parlent parfaitement le français. Maria et Leonarda ont obtenu le DELF diplôme de français niveau B1 demandé par la préfecture pour obtenir la nationalité française. Après ses années de collège, Maria a fait cette année sa rentrée au lycée Toussaint Louverture en première année de CAP service. Son professeur de français souligne sa volonté et son enthousiasme. Dans le petit sac de sport qu'elle a pris le matin de l'expulsion, elle a emporté son costume de travail.

 

Leonarda, scolarisée en 3ème DP3 (option découverte professionnelle) au collège André Malraux, n'était pas chez elle ce matin là. Les professeurs de la classe avaient organisé une sortie à Sochaux sur toute la journée avec un départ à 7h00. Pour être à l'heure, elle ne pouvait pas prendre le bus de son domicile. Elle a donc dormi chez une amie à Pontarlier. Les policiers ont été renseignés sur l'endroit où elle se trouvait. Le maire de Levier a appelé Léonarda et a demandé à parler à un professeur présent dans le bus, elle a transmis son téléphone à Madame Giacoma, professeur d'histoire-géographie-éducation civique au collège Malraux.

 

Mme Giacoma : «je n'ai pas compris tout de suite ce qui se passait, j'ai cru que c'était la mère de Léonarda qui voulait être rassurée et en fait, c'était le maire de Levier, commune de résidence de Léonarda, qui m'a précisé qu'il savait que nous nous rendions à Sochaux et il me demandait expressément de faire arrêter le bus. Dans un premier temps j'ai refusé en précisant que ma mission était d'aller à Sochaux avec tous les élèves inscrits pour cette sortie pédagogique (visite de lycées + visite de l'usine Peugeot). Le maire de Levier, Albert Jeannin, m'a alors passé au téléphone un agent de la PAF qui était dans son bureau : son langage était plus ferme et plus directif, il m'a dit que nous n'avions pas le choix que nous devions impérativement faire stopper le bus là où nous étions car il voulait récupérer une de nos élèves en situation irrégulière : Léonarda Dibrani cette dernière devait retrouver sa famille pour être expulsée avec sa maman et ses frères et soeurs ! Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas me demander une telle chose car je trouvais ça totalement inhumain ... il m'a intimé l'ordre de faire arrêter le bus immédiatement à l'endroit exact où nous nous trouvions, le bus était alors sur une rocade très passante, un tel arrêt aurait été dangereux ! Prise au piège avec 40 élèves, j'ai demandé à ma collègue d'aller voir le chauffeur et nous avons décidé d'arrêter le bus sur le parking d'un autre collège (Lucie Aubrac de Doubs). J'ai demandé à Léonarda de dire au revoir à ses copines, puis je suis descendue du bus avec elle, nous sommes allées dans l'enceinte du collège à l'abri des regards et je lui ai expliqué la situation, elle a beaucoup pleuré, je l'ai prise dans mes bras pour la réconforter et lui expliquer qu'elle allait traverser des moments difficiles, qu'il lui faudrait beaucoup de courage... Une voiture de police est arrivée, deux policiers en uniforme sont sortis. Je leur ai dit que la façon de procéder à l'interpellation d'une jeune fille dans le cadre des activités scolaires est totalement inhumaine et qu'ils auraient pu procéder différemment, il m'ont répondu qu'ils n'avaient pas le choix, qu'elle devait retrouver sa famille...Je leur ai encore demandé pour rester un peu avec Léoanarda et lui dire au revoir (je l'a connais depuis 4 ans et l'émotion était très forte). Puis j'ai demandé aux policiers de laisser s'éloigner le bus pour que les élèves ne voient pas Léonarda monter dans la voiture de police, elle ne voulait pas être humiliée devant ses amis ! Mes collègues ont ensuite expliqué la situation à certains élèves qui croyaient que Léonarda avait volé ou commis un délit. Les élèves et les professeurs ont été extrêmement choqués et j'ai du parler à nouveau de ce qui s'était passé le lendemain pour ne pas inquiéter les élèves et les parents.»

 

Lorsque la famille est partie, nous avons essayé de joindre par mail la préfecture fermée le mercredi matin. Mais la famille a été emmenée directement à l'aéroport pour prendre un avion à 13h00 le même jour. Nous avons eu au téléphone les deux filles Maria et Leonarda jusqu'au départ de l'avion.

Nous, professeurs du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture, sommes profondément choqués par les méthodes utilisées pour renvoyer des enfants issus de la minorité rom vers des pays qu'ils ne connaissent pas et dont ils ne parlent pas la langue.

 

Nous, professeurs du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture, sommes choqués de voir comment les efforts d'intégration fournis par ces enfants à l'école sont réduits à néant par des politiques aveugles et inhumaines.

 

Nous demandons le retour immédiat des enfants en France pour leur sécurité.

Enseignants du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture

 

Le récit qui précède est celui d’enseignants des enfants.

 

Le constat est amer.

D’abord parce qu’une expulsion, quelle qu’elle soit, est une violence. Le pays où vous espériez faire (refaire) votre vie ne veut pas de vous, vous exclut, vous repousse physiquement.  Cet ostracisme est insupportable pour des adultes. Il est dévastateur pour des enfants. Il faut regretter que des responsables de gauche, disant défendre certaines valeurs, pour certains d’entre eux prétendant se souvenir de leur passé d’immigré, fassent mine de l’ignorer pour booster leur carrière. 

 

On a honte pour tous ceux qui, de près ou de loin, maire, fonctionnaires de la PAF, préfet, membres du cabinet, imbéciles ou salauds, ont collaboré à cette arrestation. Ont-ils remarqué que la jeune Léonardaa été interpellée sur le parking du collège Lucie Aubrac ? Aubrac ? Connais pas ?

 

Il faut dire, en prime, que cette malheureuse famille paye, comme d’autres, la lâcheté politique des ministres de l’Intérieur successifs, de Nicolas Sarkozy à Manuel Valls en passant par Hortefeux, Besson et Guéant. En effet, la saine incompréhension des élèves, des enseignants, des parents ont, de fait, pratiquement interdit l’expulsion des élèves depuis des années. Impossible de mettre dans un avion à destination de Bamako ou d’Alger une famille avec deux ou trois enfants sans provoquer la révolte des passagers.

 

Ne restent plus dès lors que les familles qui peuvent être montées dans les avions privés du ministère des expulsions et envoyées vers les pays qui acceptent de recevoir ces avions : les pays de l’union européenne astreints à accueillir les « Dublin II »…. Et le Kosovo, état croupion, que les ministres de l’Intérieur, Valls comme Guéant et Besson, obligent à admettre ses avions prison, transportant une femme et ses six enfants, sur son sol. La honte.

 

URL source: http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/141013/leonarda-15-ans-arretee-et-expulsee-pendant-une-sortie-scolaire

 

 

 

 

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 08:07
 Sud-Ouest nous apprend que Henry Kissinger venait d'être promu président d'honneur de l'association Hermione-Lafayette.
 
Henry Kissinger: soutien du Général Pinochet et véritable criminel de guerre
 Nommer ce sinistre personnage à la présidence d'honneur de l'association est un outrage à la mémoire des milliers de victimes et un affront pour nous tous qui bon gré mal gré avons contribue à sa réalisation par nos impôts., nos visites sur le site de sa construction. Henri Kissinger, soutien du Général Pinochet, est un véritable criminel de guerre ! Les articles ci-dessous (voir les liens) permettent de nous rafraîchir la mémoire ! 
Proposition : envoyer des mails de protestation à l'association et ses dirigeants pour les inciter à se choisir un président d'honneur plus convenable.  (Proposition faite par Jean-Jacques ROUMILHAC et que je reprend bien volontiers ) H.M.
 
Extrait de l'article de S-O du 28/9/13
 
" (...) Le fait qu’Henry Kissinger, l’ancien secrétaire d’État des présidents Gerald Ford et Richard Nixon, ait récemment accepté la présidence d’honneur de l’association, pourrait être un argument de poids auprès de potentiels mécènes. « Tout montre que ce projet est bien plus que le simple voyage d’un navire, mais qu’il représente bien l’esprit de la démocratie », ajoutait Miles Young."
 
            Association l'Hermione-Lafayette
  • Adresse : Arsenal maritime - Place Amiral Dupont - BP 70177 - 17308 Rochefort Cedex - France
  • Email : info@hermione.com

 

  • Tél : + 33 (0) 5-46-82-07-07
  • Fax : + 33 (0) 5-46-82-07-17                         

Du Vietnam au Chili les crimes de guerre de M. Henry Kissinger
http://www.monde-diplomatique.fr/2001/10/WARDE/15671

Les crimes de monsieur Kissinger par Christopher Hitchens
http://www.bibliomonde.com/livre/crimes-monsieur-kissinger-les-1457.html

Okrent et Kissinger, L'Eloge d'un Criminel !
http://hocineculture.blogspot.fr/2013/09/okrent-et-kissinger-leloge-dun-criminel.html

Henry Kissinger, War Criminal
https://www.facebook.com/pages/Henry-Kissinger-War-Criminal/199351261749

Des avocats genevois veulent expulser Kissinger du CIO
Des organisations de droits de l'homme lui reprochent un "passé chargé de crimes".
http://www.entrefilets.com/kissinger.htm




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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 12:04

Manuel, souviens-t-en...

 

"Quand on est de gauche, on n’a pas la matraque en guise de cœur. C’est un Français d’origine manouche qui t’écrit et qui écrit au Français de fraîche date que tu es. C’est un fils de «brigadiste» qui se rappelle à toi. Souviens-t’en: «Celui qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir.»

 Par Jean-Claude Lefort, Député honoraire, Fils de Manouche.

 

 La tribune:

 

 Manuel, tu as déclaré hier soir, sur BFMTV, que la situation était très différente pour toi, relativement à celle des Roms, car ta famille espagnole était venue en France pour fuir le franquisme.

 

 Tu as été naturalisé français en 1982. Franco est mort en 1975. Sept ans avant ta naturalisation. Quand tu es devenu français, il n’y avait donc plus de dictature en Espagne. Tu avais donc « vocation », selon tes mots, à retourner dans ton pays de naissance, en Espagne. Tu ne l’as pas fait et je comprends parfaitement, de même que je comprends totalement ton souhait de devenir français. Cela sans l’ombre d’un doute.

 

 Tu avais «vocation» à retourner à Barcelone, en Espagne où tu es né, pour reprendre tes propos qui concernaient uniquement les Roms. Celui qui t’écrit, en ce moment, est un Français d’origine manouche par son père. Mon père, manouche et français, est allé en 1936 en
 Espagne pour combattre le franquisme, les armes à la main, dans les Brigades internationales. Pour la liberté de ton pays de naissance, et donc celle de ta famille. Il en est mort, Manuel. Des suites des blessures infligées par les franquistes sur le front de la Jarama, en 1937. Je ne te demande aucun remerciement, ni certainement pas la moindre compassion. Je la récuse par avance. Je suis honoré en vérité qu’il ait fait ce choix, quand bien même il a privé ma famille de sa présence alors que je n’avais que neuf ans et ma sœur, dix-huit.

 

 La guerre mondiale est venue. Et les camps nazis se sont aussi ouverts aux Tziganes. Tu le sais. Mais un nombre énorme de Manouches, de Gitans et d’Espagnols se sont engagés dans la Résistance sur le sol français. Ton père aurait pu en être. Il en avait l’âge puisque il est né en 1923. Georges Séguy et d’autres sont entrés en résistance à seize ans. Je ne lui reproche aucunement de ne pas l’avoir fait, bien évidemment. Mais je te demande le respect absolu pour celles et ceux qui se sont engagés dans la Résistance contre le franquisme, puis ensuite contre le nazisme et le fascisme. Contre ceux qui avaient fait Guernica. Et pourtant, à te suivre, ils avaient «vocation» à retourner ou à rester dans leur pays d’origine, ces «étrangers, et nos frères pourtant»…

 

 Manuel, «on» a accueilli la Roumanie et la Bulgarie dans l’Union européenne alors que ces pays ne respectaient pas, et ne respectent toujours pas, un des fondamentaux pour
 devenir ou être membre de l’Union européenne: 
le respect des minorités nationales. Sensible à cette question pour des raisons évidentes, je m’en étais fortement inquiété à l’époque. En tant que député, je suis allé à Bruxelles, auprès de la Commission, pour prouver et dire que ces pays ne respectaient pas cette clause fondamentale. On m’a souri au nez, figure-toi.

 

 Et aujourd’hui, dans ces pays, la situation des Roms s’est encore aggravée. Pas améliorée, je dis bien «aggravée». Et ils ont «vocation» à rester dans leurs pays ou à y revenir? C’est donc, pour toi, une espèce humaine particulière qui pourrait, elle, supporter les brimades, les discriminations et les humiliations de toutes sortes? Ces pays d’origine ne sont pas des dictatures, c’est certain. Mais ce ne sont pas des démocraties pleines et entières pour autant. Alors toi, l’Espagnol devenu français, tu ne comprends pas? Fuir son pays, tu ne comprends pas? Toi, tu ne comprends pas que personne n’a «vocation» à rester ou revenir dans son pays? Sauf si tu es adepte de conceptions très spéciales, à savoir que ce qui vaudrait pour un Roumain ne vaudrait pas pour un Espagnol. Tu sais pourtant que le mot «race» va disparaître de nos lois. À juste titre car il n’y a pas de races, juste une espèce humaine. Et les Roms en sont.

 

La fermeté doit s’exercer là où se trouvent les responsabilités. Pas sur de pauvres individus qui n’en peuvent plus. Savoir accueillir et savoir faire respecter nos lois ne sont pas deux concepts antagoniques. Mais quand on est de gauche, on n’a pas la matraque en guise de cœur. C’est un Français d’origine manouche qui t’écrit et qui écrit au Français de fraîche date que tu es. C’est un fils de «brigadiste» qui se rappelle à toi. Souviens-t’en: «Celui qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir.»

 

Pour l’heure, Manuel, j’ai la nausée. Tes propos me font gerber, même pire. Nos pères auraient donc fait tout ça pour rien ou pour «ça»?

Ils sont morts pour la France, Manuel. Pour que vive la France. Inclus «ces étrangers, et nos frères pourtant».

 

Jean-Claude Lefort

(dans l'Humanité du 02-10-13)

 

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 07:17

 

 

Manuel Valls est un personnage politique dont les idées sont insignifiantes à gauche. En effet, ce qu’il dit ou promeut est incompatible avec les valeurs d’égalité, de solidarité, de fraternité et de tolérance que porte la gauche. J’ai récemment ébauché une analyse de son sarkozysme décomplexé[et j’ai décrit son conformisme politique qui s’inscrit dans l’air du temps « austéritaire » des droites réactionnaires.

 

Valls Prolonge les politiques sécuritaires de Sarkozy et Guéant

Le ministre de l’Intérieur a beau porter les couleurs du Parti socialiste, tout dans ses propos et son action le marque à droite : une droite dure, celle des Sarkozy et Guéant avec qui il partage la même appétence pour les politiques économiques néolibérales (Valls confesse être un admirateur de Tony Blair) et pour les rodomontades répressives.

Si j’étais un militant de ce parti, je me garderais de confier à Manuel Valls la direction d’une section locale du PS, tant je redouterais que son action ne la déshonore. Peine perdue : Manuel Valls n’est pas à la tête d’une section socialiste, mais il dirige le ministère de l’Intérieur de la république française. C’est à ce poste extrêmement sensible, au sein d’un gouvernement de gauche, qu’il prolonge les politiques sécuritaires de MM. Sarkozy et Guéant.

 

Roms: un pas supplémentaire a été franchi dans l’horreur et l’indignité

 

Ce qui motive ce nouveau billet, ce sont les propos que Manuel Valls a tenus sur les Roms ce matin sur France Inter. À cette occasion, un pas supplémentaire a été franchi dans l’horreur et l’indignité. Renchérissant l’UMP et le FN qui font de la « question Roms » un thème majeur de la campagne municipale, le ministre de l’Intérieur a affirmé que l’intégration de ces populations est « illusoire » et que le « démantèlement des campements » et la « reconduite à la frontière » sont les seules solutions valables à ses yeux.

 

Manuel Valls avait pourtant mis en place des « villages d’insertion » en août 2012. Un an plus tard, Valls le conformiste choisit de chasser le Rom avec la meute et considère dorénavant qu’il s’agit d’une mesure « marginale », qui ne concerne que « quelques familles ».

Valls préconise la reconduite aux frontières des Roms, insistant sur le fait que ces populations « ont vocation à revenir en Bulgarie ou en Roumanie ». Il faudra rappeler au ministre de l’Intérieur qu’en janvier 2014, la Bulgarie et la Roumanie entreront dans l’espace de Schengen. L’expulsion manu militari de ressortissants d’États membres d’une zone de libre circulation des personnes n’est pas laissée à la discrétion d’un ministre parti à la chasse aux voix.

 

Un préjugé raciste envers les roms

 

Mais il y a pire : Valls a affirmé, lors de cet entretien, qu’il existait une corrélation entre délinquance et présence de Roms, indiquant qu’il s’agissait là d’une « évidence ». Selon lui, le lien entre la « proximité des campements et les vols » ne faisait aucun doute. I

l s’agit de l’évidence du préjugé raciste, de l’amalgame et de la pensée beauf, assurément, puisqu’aucune statistique nationale n’a jamais établi une telle corrélation. Manuel Valls a d’ailleurs reconnu qu’il n’en savait rien. Et pour cause : la police française ne peut pas relever les origines ethniques des délinquants. Les chiffres incriminant la population Rom n’existent donc pas.

Pratiquant un différentialisme culturel très en vogue dans le Front national depuis les années 80, Valls a conclu que « ces populations » ont « des modes de vie extrêmement différents des nôtres » ; les deux étant « en confrontation ». Manuel Valls a le « courage » de suivre l’extrême droite et la droite sarkozyste à la trace, voire de leur ouvrir le chemin. Quand Valls assène : « Les politiques de sécurité ne sont ni de droite, ni de gauche », il faut entendre : « Les politiques de sécurité en vogue sont de droite ; je suis donc de droite ».

En stigmatisant  de la sorte la population Roms, il se déporte sur la droite de Marine Le Pen qui est marginalement plus prudente que lui sur le plan oratoire. Anne Hidalgo a qualifié d’« indignes » des propos similaires sur les Roms de Nathalie Kosciusko-Morizet. Hidalgo a ajouté que « Paris a des valeurs, on ne stigmatise pas une population ». Son camarade Valls n’a pas ce type de scrupules. Comment va-t-elle réagir aux propos de son collègue ? Va-t-elle réagir ?

 

Trois questions méritent d'être débattues

A la suite de cette énième sortie terrifiante de la part du ministre, trois questions méritent d’être posées et débattues :

1)      Faut-il rappeler à Manuel Valls, d'origine étrangère comme des millions de ses concitoyens, que la France est un pays d'immigration et un melting pot culturel et ethnique ? L'intégration n'est pas « illusoire », mais un fait, quand on s'en donne les moyens politiques.

2)      Des « indices » permettent de conclure à l’existence d’un discours vallsien qui est ethniquement différentialiste et culturellement intolérant. Ce type de discours est-il compatible avec les valeurs universalistes de la République française ?

3)      En Grèce les nazis d’Aube dorée, après avoir tenu dans un premier temps un discours d’exclusion raciste, sont aujourd’hui passés à l’acte. Depuis plusieurs mois, ils ratonnent et tuent des immigrés et des militants antifascistes en toute impunité. Dans le climat de crise généralisée en Europe, est-il responsable de la part d’un ministre de l’Intérieur de jeter en pâture une population fortement stigmatisée et rejetée ? Faudra-t-il attendre les premières ratonnades anti-Roms en France pour apporter une réponse à cette question ? 

 

Par Philippe Marlière

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 17:51

 

Cet article m'interpelle, et je remercie Martial Souchard, de l'avoir transmis:

D'une part, il dédouane l'actuel Président de la Syrie de toute exaction, et met en accusation l'Armée syrienne libre, alors que l'on estime à plus de 60 000 le nombre de morts : "Les atrocités commises contre la population syrienne par l’Armée syrienne libre (ASL), appuyée par les États-Unis et l’OTAN, créent les conditions favorisant une guerre confessionnelle. L’extrémisme confessionnel favorise le démantèlement de l’État-nation qu’est la Syrie ainsi que la fin du gouvernement central à Damas.

D'autre part, il met en perspective la politique interventionniste des Etats-Unis depuis 1945: " Durant une période appelée euphémiquement l’« après-guerre » – de 1945 à aujourd’hui – C Les États-Unis ont attaqué directement ou indirectement environ 44 pays à travers le monde depuis août 1945

 

Alors que les principes de la politique étrangère des États-Unis prétendent « propager la démocratie », l’interventionnisme étasunien, par des moyens militaires et des opérations clandestines, a donné lieu à la déstabilisation totale et la partition de pays souverains.

Détruire des pays fait partie d’un projet impérial des États-Unis, un processus de domination mondiale. De plus, selon des sources officielles, les États-Unis ont en tout 737 bases militaires à l’étranger (données de 2005).

* Enfin il donne un sens possible à la tentative de destabilisation de l'Etat syrien qui irait au-delà du seul changement de régime politique: "Le but de la politique étrangère de Washington est de transformer la Syrie en ce que le NIC appelle un « État en déroute »....

C'est un article argumenté qui mérite lecture et réflexion

Henri Moulinier

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« Rayer des pays de la carte » : Qui déroute les «États en déroute»?

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays
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Une dangereuse rumeur s’est propagée à travers le monde et elle pourrait avoir des conséquences catastrophiques. La légende veut que le président iranien ait menacé de détruire Israël ou, pour citer les propos déformés, dit « Israël doit être rayé de la carte ». Contrairement à la croyance populaire, il n’a jamais fait cette déclaration […] (Arash Norouzi, Wiped off The Map: The Rumor of the Century, janvier 2007.)

Les États-Unis ont attaqué directement ou indirectement environ 44 pays à travers le monde depuis août 1945, certains d’entre eux à plusieurs reprises. Le but affiché de ces interventions militaires était d’effectuer un « changement de régime ». Pour justifier et dissimuler ce qui correspondait à des actions unilatérales et illégales, on a invariablement évoqué les « droits humains » et la « démocratie ». (Professeur Eric Waddell, The United States’ Global Military Crusade (1945- ), Global Research, février 2007)

« Voici un memo du Pentagone qui décrit comment nous allons anéantir sept pays en cinq ans en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et pour terminer, l’Iran ». J’ai dit « Est-il classifié? » Il a dit « Oui monsieur. » J’ai répondu : « Alors ne me le montrez pas. » (General Wesley Clark, Democracy Now, 2 mars 2007.)

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays.

Qui « raye des pays de la carte? » L’Iran ou les États-Unis?

Durant une période appelée euphémiquement l’« après-guerre » – de 1945 à aujourd’hui – les États-Unis ont directement ou indirectement attaqué plus de 40 pays.

Alors que les principes de la politique étrangère des États-Unis prétendent « propager la démocratie », l’interventionnisme étasunien, par des moyens militaires et des opérations clandestines, a donné lieu à la déstabilisation totale et la partition de pays souverains.

Détruire des pays fait partie d’un projet impérial des États-Unis, un processus de domination mondiale. De plus, selon des sources officielles, les États-Unis ont en tout 737 bases militaires à l’étranger (données de 2005).

Le concept d’« État en déroute »

Dans son rapport « Global Trends » (Tendances mondiales, décembre 2012), le National Intelligence Council (NIC), situé à Washington, « prédit » que 15 pays en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient deviendront des « États en déroute » d’ici 2030 en raison de leurs « conflits potentiels et leurs ennuis environnementaux ».

La liste des pays dans le rapport de 2012 du NIC comprend l’Afghanistan, le Pakistan, le Bangladesh, le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Kenya, le Burundi, l’Éthiopie, le Rwanda, la Somalie, la République démocratique du Congo, le Malawi, Haïti et le Yémen. (voir p 39)

Dans le rapport de 2005, publié au début du second terme de Bush, le NIC avait prévu que le Pakistan deviendrait un « État en déroute » d’ici 2015 « car il sera affecté par la guerre civile, la talibanisation totale et la lutte pour le contrôle de ses armes nucléaires ».

Le Pakistan a été comparé à la Yougoslavie, découpée en sept États par procuration après une décennie de « guerres civiles » parrainées par les États-Unis et l’OTAN.

Le NIC prévoyait pour le Pakistan « un destin à la yougoslave […], un pays déchiré par la guerre civile, des bains de sang et des rivalités interprovinciales ». (Energy Compass, 2 mars 2005.)

Bien qu’il affirme que les États en déroute « servent de refuge aux extrémistes politiques et religieux » (p. 143), le rapport ne reconnaît pas que depuis les années 1970, les États-Unis et leurs alliés ont secrètement soutenu des organisations religieuses extrémistes afin de déstabiliser des États-nations laïques et souverains. Et le Pakistan et l’Afghanistan étaient des États laïcs dans les années 1970.

Un « statut d’État en déroute » à la yougoslave ou à la somalienne n’est pas le résultat de divisions sociales internes, mais un objectif stratégique mis en œuvre par des opérations clandestines et des actions militaires.

Fund for Peace, dont le siège est à Washington et le mandat consiste à promouvoir « une sécurité durable par la recherche », publie (annuellement) un « Index des États en déroute » basé sur une évaluation des risques (voir la carte ci-dessous). Trente-trois pays (compris dans les catégories Alerte [rouge] et Avertissement [orange]) sont identifiés comme étant des « États en déroute ».

Selon Fund for Peace, les États en déroute sont également des « cibles pour les terroristes liés à Al-Qaïda ».

Le classement annuel des pays par Fund for Peace et Foreign Policy indiquant les symptômes des États en déroute/fragiles est publié au moment où le monde s’inquiète de plus en plus du sanctuaire étatique au nord du Mali où s’établissent des extrémistes liés à Al-Qaïda pour l’expansion du djihad.

Inutile de dire que l’histoire d’Al-Qaïda comme élément du renseignement étasunien, son rôle dans la division des factions et l’instabilité au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Afrique subsaharienne n’est pas mentionnée. Les activités des unités djihadistes d’Al-Qaïda dans la plupart de ces pays relèvent d’un programme clandestin diabolique du renseignement.

Les États « faibles » et « en déroute » : une menace pour les États-Unis

Selon une logique tordue du Congrès étasunien, les « États en déroute plus faibles » constituent une menace pour la sécurité des États-Unis : « [P]lusieurs menaces [émanent] d’États décrits soit comme étant faibles, fragiles, vulnérables, défaillants, précaires, en déroute, en crise ou déstructurés ».

Lorsque la Guerre froide a pris fin au début des années 1990, les analystes ont pris conscience de l’émergence d’un environnement de sécurité internationale dans lequel les États faibles et défaillants devenaient des véhicules pour le crime organisé international, des voies pour la prolifération nucléaire et des points chauds pour les conflits civils et les urgences humanitaires. Les menaces potentielles à la sécurité nationale des États-Unis que posent les États faibles et défaillants est devenue davantage évidente avec les attentats du 11-Septembre 2001 contre les États-Unis commis par Al-Qaïda, organisés par Oussama ben Laden à partir du refuge offert par l’Afghanistan. Les événements du 11-Septembre 2001 ont poussé le président George W. Bush à déclarer dans la Stratégie de sécurité nationale des États-Unis de 2002 que les « États faibles comme l’Afghanistan peuvent poser un danger aussi grand pour nos intérêts nationaux que les États forts ». (Weak and Failing States: Evolving Security, Threats and U.S. Policy, Rapport du CRS pour le Congrès des États-Unis, Washington, 2008.)

Dans ce rapport du CRS du Congrès, on ne mentionne toutefois pas que « les points chauds du crime organisé et les conflits civils » sont le résultat d’opérations clandestines du renseignement étasunien.

Fait amplement documenté, l’économie afghane de la drogue, générant plus de 90 pour cent des réserves mondiales d’héroïne, est liée à une opération de blanchiment d’argent de plusieurs milliards de dollars impliquant de grandes institutions financières. Le commerce de la drogue en provenance de l’Afghanistan est protégé par le CIA et des forces d’occupation des États-Unis et de l’OTAN.

La Syrie qualifiée d’« État en déroute »

Les atrocités commises contre la population syrienne par l’Armée syrienne libre (ASL), appuyée par les États-Unis et l’OTAN, créent les conditions favorisant une guerre confessionnelle.

L’extrémisme confessionnel favorise le démantèlement de l’État-nation qu’est la Syrie ainsi que la fin du gouvernement central à Damas.

Le but de la politique étrangère de Washington est de transformer la Syrie en ce que le NIC appelle un « État en déroute ».

Le changement de régime implique le maintien d’un gouvernement central. Alors que la crise syrienne se développe, l’objectif ultime n’est plus le « changement de régime », mais la destruction et la partition de la Syrie en tant qu’État-nation.

La stratégie des États, de l’OTAN et d’Israël consiste à diviser le pays en trois États faibles. De récents reportages indiquent que si Bachar Al-Assad « refuse de démissionner, la Syrie « deviendra un État en déroute comme la Somalie ».

L’un des possibles « scénarios de démantèlement » rapporté par la presse israélienne est la formation d’États, séparés et « indépendants », sunnite, alaouite-chiite, kurde et druze.

Selon le major-général Yair Golan des Forces de défense d’Israël (FDI), « la Syrie est dans une guerre civile qui fera d’elle un État en déroute où se propagera le terrorisme » et les FDI analysent actuellement « comment la Syrie se démantèlerait ». (Reuters, 31 mai 2012.)

En novembre l’ambassadeur de la paix des Nations Unies Lakhdar Brahimi a laissé entendre que la Syrie deviendrait « une nouvelle Somalie […] mettant en garde contre un scénario où les seigneurs de guerre et les milices remplissent un vide laissé par l’effondrement de l’État ». (Reuters, 22 novembre 2012.)

« Ce que je crains est pire […], que l’État s’effondre et que la Syrie se transforme en Somalie. »

« Je crois que si l’on ne s’occupe pas de cette question correctement, la partition ne sera pas le problème mais plutôt la « Somalisation » : l’effondrement de l’État et l’émergence de seigneurs de guerre, de milices et de groupes de combattants. » (Ibid.)

Ce que l’envoyé de l’ONU a omis de mentionner est que le démantèlement de la Somalie était délibéré. Il faisait partie d’un projet militaire et du renseignement des États-Unis, désormais appliqué à plusieurs pays ciblés du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie qualifiés d’« États en déroute ».

Voici la question principale : qui déroute les États en déroute? Qui les « anéantit »?

Le démantèlement planifié de la Syrie en tant qu’État souverain relève d’un plan régional intégré d’ordre militaire et des services de renseignement comprenant le Liban, l’Iran et le Pakistan. Selon les « prédictions » du NIC, le démantèlement du Pakistan devrait se produire au cours des trois prochaines années.

Michel Chossudovsky

Article original: “Wiping Countries Off the Map”: Who’s Failing the “Failed States”, publié le 29 décembre 2012.

Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

 

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en plus de 20 langues).

 


Guerre et mondialisation


Mondialisation de la pauvreté.

 

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 06:28

 

Pétition de soutien à Serge Letchimy

Discours de Serge LETCHIMY Député de la Martinique à l'Assemblée

"Monsieur le Premier ministre, Nous savions que pour M. Guéant, la distance entre « immigration » et « invasion » est totalement inexistante, et qu’il peut savamment entretenir la confusion entre civilisation et régime politique. Ce n’est pas un dérapage ! C’est une constante parfaitement volontaire !

En clair : c’est un état d’esprit et c’est presque une croisade ! La preuve c’est qu’il vient de s’autoproclamer protecteur d’une civilisation supérieure, la civilisation française, en déclarant du fond de son abîme, sans remords ni regrets, que « toutes les civilisations ne se valent pas ». Que certaines seraient plus « avancées » ou « supérieures » à d’autres. Non, monsieur Guéant, ce n est pas du bon sens » ! C’est simplement une injure faite à l’homme ! C’est une négation de la richesse des aventures humaines ! Et c’est un attentat contre le concert des peuples, des cultures et des civilisations !

Toutes les civilisations ont déployé d’une manière égale des ombres et des lumières !

C’est triste de devoir le rappeler ici : Toutes les civilisations ont déployé d’une manière égale des ombres et des lumières ! Aucune civilisation ne détient l’apanage des ténèbres ou de l’auguste éclat ! Aucun peuple n’a le monopole de la beauté, de la science, du progrès, et de l’intelligence ! Montaigne disait que « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition ». J’y souscris. Et j’ajouterais que chaque culture, chaque civilisation, dans sa lutte permanente entre ses ombres et ses lumières, participe à l’humanisation de l’homme ! Mais vous Mr Guéant, vous privilégiez l’ombre ! Vous nous ramenez, jour après jour, à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration, au bout du long chapelet esclavagiste et colonial.

Monsieur Guéant le régime nazi, si soucieux de purification, si hostile à toutes les différences, était-ce une civilisation ? La barbarie de l’esclavage et de la colonisation, portée par toute la chrétienté, était-ce une mission civilisatrice ? Il existe, M. le Premier Ministre, une France obscure qui cultive la nostalgie de cette époque Mais, il en existe une autre : celle de Montaigne, de Montesquieu, de Condorcet, de Voltaire, de Schœlcher, de Hugo, de Césaire, de Fanon, et de bien d’autres encore ! Une France qui nous invite à la reconnaissance que chaque homme, dans son identité et dans sa différence, porte l’humaine condition, et que c’est dans la différence que nous devons chercher le grand moteur de nos alliances !

 Se servir de la récupération des voix du FN ...

Vos déclarations ne sous-tendent pas une stratégie, un calcul politique médiocre et pitoyable. Votre seul but, Mr. Guéant, au mépris de l’éthique la plus élémentaire, c’est de vous servir de la récupération des voix du front national pour tenter d’installer une idéologie douteuse. C’est un jeu dangereux !

Un jeu ignoble qui vous a déjà anéanti mais qui nous insulte tous ! Alors monsieur le premier ministre : Quand, mais quand donc votre ministre de l’intérieur cessera t-il de porter outrageusement atteinte à l’image de votre gouvernement et à l’honneur de la France ?

Serge LETCHIMY Député de la Martinique."

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Pour ma part je partage entièrement les propos de Serge LETCHIMY.

Si vous aussi, vous êtes d'accord avec lui, signez cette pétition de soutien.

     la pétition en ligne: «Soutien à Serge Letchimy»

http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2012N20529

 

 

 

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 21:17

Samedi Le 11 Février 2012 à 14h – Manifestation de soutien de la lutte pacifique du peuple syrien à Paris et en régions.

 

Manifestation de soutien de la lutte pacifique du peuple syrien à Paris et en régions.

À Paris : Départ métro Temple, rue de Turbigo en direction de la Place des Victoires.

À quelques pas de là, nous pourrons exprimer notre solidarité avec la révolution syrienne dans le cadre du GLOBAL DAY organisé par Amnesty International sur l’ensemble des révolutions arabes.

Ce sera une journée de partage et de soutien à un peuple qui affronte la mort depuis plus de dix mois avec une audace et une ténacité imbattables.

Saluons le courage des journalistes syriens et étrangers qui, munis de leur téléphones, continuent encore, et de ceux qui ont perdu la vie. Rendons hommage au journaliste Gilles Jacquier, épris de libre expression et victime des ennemis de la liberté de parole le 11 janvier 2012.

Soyons solidaires avec le peuple Syrien, manifestons notre engagement solidaire envers ce peuple déterminé et inventif, participons à la manifestation de soutien.

Manifestation à l’initiative de : Smart-France, Souria Houria, Collectif Urgence Solidarité Syrie, Comités locaux de coordination LCC, Comités locaux de coordination à l’étranger LCCabroad, Le Comité de Coordination de Paris pour le Soutien à la Révolution Syrienne, L.D.H., SNESUP-FSU, EELV, NPA, PCF, Sortir du Colonialisme, Cedetim/Ipam, Union Syndicale Solidaires, Intercollectif des révolutions arabes, FTCR, CGT, FSU, …

 

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 14:01

Notre manifestation, à plus de 250, Samedi 28/1, devant la Mairie de Chatelaillon, où nous avons rencontré Jean-Louis Léonard, député-Maire, a été porteuse de changements. J.L. Léonard s'est engagé à retirer l'amendement incriminé, à travailler la question de la domiciliation des personnes vivant dans des campings. (Lire article de Sud-Ouest en bas de page)

La direction nationale du Parti Socialiste a aussi demandé ce retrait. Il prend une position plus conforme aux intérêts des sans-logis que le vote du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale en 1ère lecture, mélangant leurs voix à celles de la droite. C'est de bonne augure pour un vote au Sénat majoritairement à gauche depuis septembre.

 Restons vigilants !                                                          H Moulinier - le1/2/12

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Le projet de loi déposé par Jean-Louis Léonard, député UMP et Maire de la commune balnéaire et bourgeoise de Chatelaillon-Plage, en Charente-Maritime (entre La Rochelle et Rochefort), donnerait le pouvoir d’expulser sans relogement 70 000 personnes vivant à l’année en camping ! Elle a été votée en première lecture à l'Assemblée Nationale et doit passer au Sénat: celui-ci à majorité de gauche doit le rejeter.

Bel exploit humaniste pour le maire d'une commune qui fait construire au compte-goutte des logements à loyers accessibles. Virez ces pauvres qu'il ne saurait voir ! Ca fait tâche dans des communes résidentielles comme la sienne!    

Merci Eric, pour l'info

H Moulinier

° Texte du projet de loi adopté en 1ère lecture par l'Assemblée Nationale

  http://www.senat.fr/leg/ppl11-114.html

° Photos de la manif par  Martial Souchard

https://picasaweb.google.com/113610342093894051121/LeonardNePasseraPas?authkey=Gv1sRgCJ2zyp2R7pDstgE#

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Le D.A.L 17 en lien avec le D.A.L. national, prend l'initiative d'un RASSEMBLEMENT devant la Mairie de Chatelaillon -17-dont Jean-Louis Léonard, député UMP, est Maire Samedi 28 Janvier à partir de 14h . J'y serai et je vous y invite. La section L.D.H. de La Rochelle-Aunis (lire l'Appel ci-dessous), le M.R.A.P., l'Association HALEM appellent aussi à ce rassemblement de 14 à 17h, qui sera une "1ère Assemblée militante"

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 Le point de vue du D.A.L.:

Cette loi est une fabrique de bidonvilles.

Elle permettrait d’interdire aux habitants stables de rester plus de trois mois dans un camping s’ils ne sont pas en mesure de justifier d’un domicile fixe. Seule la mairie pourra décider de déroger à la loi (1).

La loi Léonard propose de développer le tourisme en expulsant ou en interdisant sans alternatives celles et ceux qui ne peuvent même plus se permettre d’avoir un logement et qui se sont réfugiés dans un terrain de camping. Elle vise les sans logis, réfugié dans des camping, et constitue une nouvelle loi anti pauvre.

Pour diverses raisons, aujourd’hui, environ 70 000 personnes vivent à l’année sur des terrains de camping. La très grosse majorité de ces occupants sont des personnes qui subissent le manque de réponse concrète en matière de logement par nos responsables politiques. Ces habitants sont victimes de l’égoïsme des personnes qui ne croient pas aux besoins prioritaires de solidarité, victimes du taux d’effort demandé aux familles pour avoir un toit sur la tête et victimes de la précarité du marché de l’emploi.

 Un pouvoir discrétionnaire aux maires de chasser les pauvres !

Elle donne le pouvoir discrétionnaire aux maires de chasser les pauvres de leur commune. Ils pourraient, grâce à cette loi, accepter ou non une population sur leur territoire au détriment de leurs devoirs de traiter sans discrimination la population de leur commune (2).

Cette loi leur donne le moyen de se déresponsabiliser. En effet, nous sommes obligé de constater que la principale ressource des collectivités est le « droit de mutation » c’est à dire qu’elles sont quasiment dans l’obligation financière de favoriser la plus value des biens immobiliers pour arriver à payer entre autre les aides sociales aux plus démunis. Tous les ingrédients sont là pour avoir envie de chasser les pauvres, réputés pour êtres les fautifs de la dévaluation immobilière.

Comment régler les problèmes liés à l’accès aux fluides, la sécurité, la salubrité pour les personnes qui vont être obliger de se cacher ? Comment ces mêmes personnes vont elles subvenir à leurs besoins, avoir une activité, créer des liens sociaux s’ils sont obligés de déménager tous les trois mois ?

Un peu d’histoire

Dès les années 50, le camping est considéré par décret comme « une activité d’intérêt général librement pratiquée ». Il se développe et permet ainsi à de nombreuses personnes de partir en vacances avec des revenus modestes. Peu à peu des terrains sont aménagés et nous voyons apparaître de plus en plus d’interdiction de camper en dehors de ceux-ci. 

Il serait, par contre, réducteur de systématiquement stigmatiser un habitat léger comme étant un habitat précaire. Il est important de tenir compte du fait que le choix de l’habitat d’une personne peut être, sinon le résultat d’un choix relatif à sa condition économique et à ses liens sociaux, lié à des choix politiques et/ou culturels ou tout simplement lié à l’idée que chacun se fait du confort. Certaines personnes refusent un logement conventionnel mais il leur est interdit de vivre leur choix et le droit impose une uniformisation. Depuis de nombreuses années nous demandons au législateur de trouver des solutions

Cette proposition de loi va à l’encontre du droit au logement et ne fera qu’empirer la situation.

Nous demandons au Sénat de :

• rejeter cette proposition de loi, qui a été adoptée par la majorité et une grande partie de l’opposition

• développer les terrains familiaux, pour une installation douce et durable dans les zones rurales et semi rurales,

• créer en attendant un statut protecteur pour les habitants de camping à l’année, pour les préserver d’agression et de précarité comme celles que l’on a connu dans différents camping en lutte (Alaincourt, Iteville,...)

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(1) - Justification de la domiciliation du locataire d’emplacement

Art. L. 335-1 (nouveau). – En cas de location dans un terrain de camping et caravanage ou un autre terrain aménagé à cet effet d’un emplacement, équipé ou non d’un hébergement, pour une durée supérieure à trois mois, le locataire fournit au loueur un justificatif de domicile de sa résidence principale datant de moins de trois mois. Le premier alinéa n’est pas applicable en cas de relogement provisoire effectué à la demande ou avec l’accord du maire de la commune d’implantation du terrain. 

(2) - Article L1111-5 du code des collectivités territoriales

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Voir le site de DAL:  

http://www.droitaulogement.org/la-loi-leonard-pour-expulser-les-habitants-de-camping-a-l-annee.html

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Section LDH de La Rochelle-Aunis

          On pourrait même expulser les pauvres qui n’ont plus qu’une tente !

Un projet de loi, voté le 16 -11- 2011 en première lecture à l’Assemblée Nationale, va venir en discussion au Sénat. Ce texte relatif aux habitats légers de loisirs et à l’hébergement de plein air risque de jeter à la rue les milliers de familles contraintes de vivre à l’année sur un terrain de camping, dit un Appel national signé par 35 fédérations et associations nationales, dont la L.D.H. (http://www.ldh-france.org/On-pourrait-meme-expulser-les-pauvres...)

En effet, les dispositions d’un nouvel article L. 335-1 de ce projet de loi obligent les personnes qui résident en camping pendant plus de 3 mois à justifier d’une résidence principale. Il instaure par ailleurs de nouvelles taxes de séjour.

Autrement dit, désormais, on pourrait expulser les plus pauvres de leur campement au bout de 3 mois ! Et cela même en plein hiver ! Et même s’ils payent leur redevance !Quand à la loi DALO (Droit au Logement Opposable, de mars 2007), elle est inopérante puisque, malgré les multiples demandes, une personne reconnue prioritaire par la commission de médiation peut se faire expulser de là où elle est sans qu’on lui ait d’abord proposé un nouveau logement !

Ainsi, au total, grâce à cette généreuse proposition de loi portée entre autre par Mr Jean-Louis Léonard, député UMP et Maire de la station balnéaire de Châtelaillon -Plage, on est encore moins protégé quand on vit dans une tente ou une caravane sur un terrain de camping, faute de logement décent.

C’est un projet de loi profondément inhumain, qui sacrifie la dignité des sans-logis à l’image « propre »  de stations touristiques de standing. C’est une atteinte à la liberté des hommes et des femmes déjà privés de logement, à l’un des Droits fondamentaux de l’Homme.

La section de la Ligue des Droits de l‘Homme de La Rochelle-Aunis répond à l’appel de Droit Au Logement 17 et invite ses adhérent-e-s et ami-e-s, tous-tes les citoyen-ne-s de notre agglomération et de notre département à participer au rassemblement qui aura lieu ce SAMEDI 28 JANVIER à partir de 14h devant la Mairie de Châtelaillon, pour exiger le retrait de l’article L. 335-1 de la proposition de loi (http://www.senat.fr/leg/ppl11-114.html), article intitulé « Justification de la domiciliation du locataire d’emplacement » :

« En cas de location dans un terrain de camping et caravanage ou un autre terrain aménagé à cet effet d’un emplacement, équipé ou non d’un hébergement, pour une durée supérieures à trois mois, le locataire fournit au loueur un justificatif de domicile de sa résidence principale datant de moins de trois mois (…) »

                                                                   La Rochelle, le 24 janvier 2012

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Article de "Sud-Ouest" du 23-1-2012- Sylvain Cottin

Les précaires chassés du camping ?

Visant à la fois les mal-logés et ceux qui font du mobil-home une résidence secondaire sans impôt, une loi votée à l'Assemblée interdit de vivre à demeure au camping.

La Rochelle, camping municipal. Saisonnière d'avril à septembre, Dominique Scarazzati passe les sept mois de l'année dans sa caravane. La future loi l'obligerait à quitter les lieux.
La Rochelle, camping municipal. Saisonnière d'avril à septembre, Dominique Scarazzati passe les sept mois de l'année dans sa caravane. La future loi l'obligerait à quitter les lieux. (Photo P. Couillaud/« SO »)

Autrefois jardin d'Eden de l'apéro et des concours de miss rances, le camping offre aussi désormais l'asile locatif à plusieurs milliers de Français en galère. Ainsi Dominique Scarazzati ne traverse-t-elle pas les allées du camping municipal de La Rochelle en maillot de bain, un verre de pastis à la main. Saisonnière dans la restauration, cette femme de 57 ans assure n'avoir d'autre choix que d'hiverner en caravane d'octobre à mars. « J'ai fait la bêtise de quitter mon job de gardienne d'immeuble en région parisienne et, à mon âge, plus personne ne me propose un emploi à l'année. Avant de retourner au printemps travailler dans un resto de l'île de Ré, je me loge ici pour 310 euros par mois. C'est froid, humide et venteux, mais toujours moins cher qu'un appartement. »

Un refuge en sursis pour peu que la loi récemment votée à l'unanimité par l'Assemblée nationale ne soit validée par le Sénat en février. Dénonçant les dérives anarchiques de certains des 8 634 campings recensés en France, les députés Jean-Louis Léonard (UMP) et Pascale Got (PS) veulent notamment plafonner à trois mois la vie dans un camping. « Ce ne sont pas des endroits faits pour des résidents permanents, alors passé ce délai il faudra présenter le justificatif d'une autre résidence principale », explique le député UMP, qui est aussi maire de la petite station balnéaire de Châtelaillon (17).

Au moins 70 000 résidents

« Je ne suis pas contre un hébergement d'urgence, comme par exemple au lendemain de Xynthia, poursuit-il. Mais je sais aussi que des propriétaires de terrains se transforment en véritables marchands de sommeil. Les campings ne sont pas là pour régler le problème du logement. Nous ne pouvons plus tolérer ces bidonvilles. »

A priori louable sur le papier, l'initiative de Jean-Louis Léonard agace en revanche des associations soupçonnant là une véritable chasse aux pauvres. « Au lieu de proposer des solutions concrètes, ils cassent le thermomètre de la misère », explique-t-on du côté de la Fondation abbé Pierre. Un constat plus sévère encore pour Paul Lacoste, le porte-parole d'Halem (association des Habitants de logements éphémères ou mobiles) : « Le sort de ces milliers de gens leur fait une belle jambe, c'est une loi qui les précarise encore un peu plus, on va les pousser à la rue parce qu'ils font chuter le prix du mètre carré dans les communes concernées. »

L'affaire pour autant n'est pas aussi simple qu'il y paraît. Car si 70 000 à 120 000 personnes (1) louent en effet un emplacement de camping à l'année, la majorité d'entre elles le feraient par choix plus que par contrainte. Une façon comme une autre de s'offrir une résidence secondaire à peu de frais, contournant au passage la taxe d'habitation. « Jusqu'à présent, les maires n'avaient aucun pouvoir alors que certains terrains multiplient sans autorisation les mobil-homes », se justifie le député Léonard.

Une fausse taxe d'habitation

« Cette loi va déjà permettre de régler les problèmes relationnels entre les directeurs de camping et des propriétaires de mobil-home parfois abusés, mais surtout de rendre équitable la fiscalité de ceux qui les occupent. » Vraie-fausse taxe d'habitation, une somme forfaitaire pourrait donc leur être réclamée. Victime collatérale de l'engouement de ses compatriotes pour les mobil-homes, Dominique Scarazzati s'inquiète des conséquences de cet effet pervers. « Par le passé, il m'est arrivé de me retrouver à la rue. Je ne veux pas revivre ça. Alors, au cas où, j'ai pris rendez-vous avec une assistante sociale. D'autant que la mairie de La Rochelle a déjà réduit ici le nombre d'emplacements à l'année. Cet hiver, nous ne sommes plus qu'une trentaine à avoir pu obtenir une place. »

Feignant de n'avoir pas compris que cette proposition de loi étiquetée « tourisme » concernait aussi le logement, les députés socialistes en charge des questions de précarité ont promis de rattraper le coup au Sénat.

(1) Selon l'Insee, 85 000 personnes vivent dans des constructions provisoires, des habitations de fortune, des campings et des mobil-homes à l'année.

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Lundi 30 janvier 2012 à 06h00 - Sud-Ouest  | Mis à jour le 30 janvier 2012 à 14h42 10  
Les précaires chassés du camping ? L'article de loi sera retiré

Jean-Louis Léonard, député-maire de Charente-Maritime était à l'origine d'un article de loi limitant l'hébergement en camping à trois mois

À l'issue de la manifestation qui s'est déroulée, samedi après-midi, dans sa bonne ville de Châtelaillon, Jean-Louis Léonard a lancé une idée qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Le député-maire de « Châtel » suggère que les maisons classées en zone noire après la tempête Xynthia, rachetées par l'État et reclassées en zone sécurisée, soient mises à la disposition des acteurs du logement social. Plutôt que d'être démolies. « Je pense qu'on pourrait en trouver une cinquantaine, explique-t-il, après s'être assuré, évidemment, de la sécurité ».

Châtelaillon 4e sur 18

Mehdi Elbouali, président de l'association Droit au logement en Charente-Maritime (DAL 17), qui se démène depuis plus d'un an auprès des pauvres et des mal logés, a aussitôt salué cette initiative. « Je soutiens la proposition de M. Léonard », a-t-il souligné. L'affirmation a d'autant plus de valeur que le président du DAL 17 était très sévère, jusqu'ici, pour le député UMP.

D'une part, Jean-Louis Léonard est à l'origine d'un amendement à la loi « relative à l'hébergement de plein air », qui a pour conséquence de limiter à trois mois la durée de résidence dans un camping. C'est contre cette disposition que protestaient les 250 personnes réunies samedi devant la mairie de Châtelaillon (« Sud Ouest Dimanche » d'hier). D'autre part, Droit au logement reproche au maire la faible proportion de logements sociaux dans sa commune.

Jean-Louis Léonard estime à 6 à 7 % cette proportion (le DAL la chiffrait à 4) et explique qu'il y a plus mauvais élève que lui en la matière. « Nous nous classons 4e de la Communauté d'agglomération de La Rochelle (CdA) ». Et la CdA compte 18 communes.

La domiciliation reconnue

Quant à l'article de loi qui aurait contraint les personnes en situation précaire, vivant dans une caravane ou un mobil-home, à lever le camp au bout de trois mois, il sera retiré. M. Léonard l'avait annoncé dès vendredi, il l'a confirmé samedi à la délégation reçue à la mairie.

Jean-Baptiste Eyraud, fondateur et porte-parole du DAL, Mehdi Elbouali, Mgr Gaillot, l'ex-évêque d'Évreux, et Henri Molinier, président de la Ligue des droits de l'homme (LDH) en Charente-Maritime, ont pris acte de cette décision. Jean-Baptiste Eyraud était d'autant plus satisfait que le député charentais s'est engagé à œuvrer pour que la domiciliation des personnes vivant en camping soit reconnue. Elle leur permettrait de bénéficier de prestations sociales.

Samedi, à Châtelaillon, les militants et sympathisants du DAL ont reçu le renfort de ceux de Halem (association des Habitants de logements éphémères ou mobiles) du Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), de la CGT, de l'association Le Toi Kétatous, de la LDH, du Parti de gauche et des membres de l'association d'opposition Vivre à Châtelaillon. Mais il est une manifestante qui a été très remarquée : SuzanneTallard, maire d'Aytré et candidate aux législatives dans la 2e circonscription. Celle de M. Léonard.

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  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.

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