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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 07:31

Cet excellent article publié par Sud-Ouest du 27/3 met en évidence, en analysant le rapport de Philippe Even et Bernard Debré,  la profondeur de la crise du système de santé français, gangréné par "l'industrie pharmaceutique", en clair les trusts pharmaceutiques qui font du fric sur le dos de notre santé avec la complicité de nombre d'experts payés par eux, voir d'hommes politiques aux ordres.

 

° La cause centrale du déficit de la Sécurité Sociale et du gaspillage de médicaments

"La majorité des marques distribuées en France ne présentent aucune utilité, écrit le journaliste,

 Ce qui n'empêche pas une bonne partie d'entre elles d'être remboursées. « 1 200 des 1 630 molécules commercialisées sont sans intérêt », affirment les professeurs Debré et Even. Cette gabegie, le coût des surprescriptions et des prix surestimés - « le Plavix est facturé 30 fois plus cher que l'aspirine pour un service équivalent » - ne sont pas étrangers au déficit vertigineux de la Sécurité sociale.

 

°La loi du profit au coeur d'un capitalisme inhumain, comme le met en évidence cet article:

" Les contraintes pesant sur les laboratoires ne font pas bon ménage avec les impératifs du capitalisme financier et les taux de rentabilité à deux chiffres. Sous l'aiguillon des actionnaires, les grandes firmes internationales ont souvent perdu de vue leur mission première, l'innovation véritable au service des malades. Les 100 milliards d'euros de bénéfices annuels engrangés par l'industrie pharmaceutique résultent d'un développement sans précédent des « me-too ». Des médicaments qui n'apportent rien de véritablement nouveau mais sont dopés par la pub et l'invention de nouvelles pathologies gourmandes en ordonnances : fatigue chronique, jambes lourdes, troubles musculo-squelettiques…

 

Voilà qui mérite un vrai débat politique sur l'indépendance nécessaire de l'expertise médicale et des instances de contrôle, mais aussi de ces laboratoires eux-mêmes: pourquoi pas un véritable pôle public du médicament? Pour soustraire la production des médicaments au "marché", à la recherche du profit?

J'avais déjà abordé ce sujet dans un précédant article: Mediator: pire que ce l'on pensait! Que faire des groupes pharmaceutiques?

 Henri Moulinier

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27 mars 2011  | Par Dominique Richard - "Sud-Ouest Dimanche

 

Mediator : la longue maladie d'un système

 

La France pensait avoir le meilleur système mondial de contrôle de médicaments. Le rapport Debré et Even, commandé après le scandale du Mediator, est accablant. 

D'après le rapport de Philippe Even (haut) et Bernard Debré (bas), au-delà du scandale du Mediator, c'est tout le fonctionnement du contrôle et de la mise sur le marché des médicaments qui est vicié.   

 

L'affaire du Mediator se résume somme toute assez simplement.

Pendant trente-trois ans, entre 1976 et 2009, le médicament, censé traiter le diabète, a bénéficié d'une autorisation de mise sur le marché alors que son efficacité thérapeutique n'avait jamais été démontrée. Pendant onze ans, entre 1998 et 2009, ce dérivé de l'amphétamine a continué à être commercialisé alors que tous les autres médicaments de la même famille avaient été retirés de la vente. Et pour cause ! Leur prescription était susceptible d'entraîner des cas d'hypertension artérielle pulmonaire pouvant conduire au décès des patients concernés.

 

Le laboratoire Servier a menti sur la parenté du Mediator avec l'amphétamine. Il a encouragé par un marketing agressif un dévoiement de son usage en demandant à ses visiteurs médicaux de vanter ses effets bénéfiques dans la lutte contre l'obésité. Il a su s'attacher les faveurs de pléthore d'experts et phagocyter des hommes politiques influents. Le réquisitoire n'est guère contestable. Mais peut-on pour autant considérer que les 500 morts annoncées résultent uniquement « de la conjonction malheureuse des fautes quasi criminelles d'un laboratoire félon et d'une molécule sournoise qui ne tue que lentement à bas bruit » ?

 

Dopés par la pub

En posant la question en ces termes, les professeurs Bernard Debré et Philippe Even orientent forcément la réponse. Remis il y a quelques jours à Nicolas Sarkozy, leur rapport au vitriol a pris la communauté médicale à rebrousse-poil. Le diagnostic de ces deux universitaires a le tranchant d'une lame de rasoir. Sous leur scalpel, le scandale du Mediator, loin d'être le fruit du hasard, apparaît comme le naufrage d'un système de contrôle présenté il n'y a pas si longtemps encore comme « le meilleur du monde ».

80 % des grandes familles de médicaments qui ont révolutionné la santé sont apparues entre 1945 et 1985. Passé ces quarante glorieuses, l'industrie pharmaceutique a vécu de semi-découvertes en demi-échecs. Coûts et incertitudes des investissements, longueur des recherches, trop faibles durées de vie des brevets… Les contraintes pesant sur les laboratoires ne font pas bon ménage avec les impératifs du capitalisme financier et les taux de rentabilité à deux chiffres. Sous l'aiguillon des actionnaires, les grandes firmes internationales ont souvent perdu de vue leur mission première, l'innovation véritable au service des malades. Les 100 milliards d'euros de bénéfices annuels engrangés par l'industrie pharmaceutique résultent d'un développement sans précédent des « me-too ». Des médicaments qui n'apportent rien de véritablement nouveau mais sont dopés par la pub et l'invention de nouvelles pathologies gourmandes en ordonnances : fatigue chronique, jambes lourdes, troubles musculo-squelettiques…

 

Rien d'étonnant à ce que la majorité des marques distribuées en France ne présentent aucune utilité.

 Ce qui n'empêche pas une bonne partie d'entre elles d'être remboursées. « 1 200 des 1 630 molécules commercialisées sont sans intérêt », affirment les professeurs Debré et Even. Cette gabegie, le coût des surprescriptions et des prix surestimés - « le Plavix est facturé 30 fois plus cher que l'aspirine pour un service équivalent » - ne sont pas étrangers au déficit vertigineux de la Sécurité sociale.

 

En théorie, il existe pourtant une structure capable de faire le ménage : la commission de transparence de la Haute Autorité de la santé. Elle évalue les médicaments à la lumière de leur bénéfice-risque, c'est-à-dire du service médical rendu (SMR). Son jugement détermine ensuite les taux des remboursements à appliquer. La Haute Autorité établit aussi une seconde hiérarchie, beaucoup plus pertinente, en comparant les résultats du produit qui lui est soumis à ceux de ses concurrents. On parle alors de l'amélioration du service médical rendu (AMSR).

Si 19 % des médicaments ne procurent pas un SMR mesurable, 56 % n'ont pas d'ASMR supérieur à ceux déjà disponibles. Au moment de dire quel produit doit être pris en charge, le dernier chiffre devrait primer. Hélas pour les finances publiques, du fait des pressions exercées par l'industrie pharmaceutique, seul le premier fait foi. Ubuesque ! « C'est une politique sans courage et contraire à la vérité scientifique », assènent les professeurs Debré et Even.

 

Ubuesque

Les failles du dispositif tiennent aussi au fait que son gendarme, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), a été totalement neutralisé par les grands laboratoires. 80 % des autorisations de mises sur le marché relevant désormais de l'Agence de sécurité sanitaire européenne, les consommateurs étaient pourtant en droit d'attendre que l'Afssaps et ses 1 000 fonctionnaires traquent sans relâche les molécules toxiques. Commissions, services, groupes de travail… L'organigramme en impose. Mais sur le papier seulement.

« C'est un chef-d'œuvre de dessin industriel, d'engrenages, de courroies de transmission mais tournant dans le vide, un labyrinthe dont rien ne peut sortir », déplorent les professeurs Even et Debré.

Assaillie par les demandes d'autorisation, destinataire chaque année de près de 200 000 alertes relatives aux effets indésirables des médicaments, l'Afssaps s'est engluée dans un fonctionnement kafkaïen. « Il lui faudrait deux ans pour interdire la ciguë et le cyanure », ironisent les deux universitaires.

L'Agence dispose d'un réseau de 3 500 experts. En interne et en externe. Recrutés selon des critères plutôt opaques, les premiers ne sont pas forcément les plus compétents. Les seconds le sont mais leur indépendance reste sujette à caution en raison de leurs liens financiers avec l'industrie pharmaceutique. Parmi les laboratoires, Servier est d'ailleurs très loin d'être celui qui a signé le plus de contrats avec les scientifiques agréés par l'Afssaps.

 

Jusqu'à présent, l'Agence n'y voyait aucun inconvénient. La proximité avec l'industrie était même considérée comme une garantie de fiabilité. Bien plus que les signaux d'alarme lancés par des médecins de terrain comme l'irréductible Irène Frachon, qui, depuis l'hôpital de Brest, a fait imploser le système. Il ne reste plus qu'à le rebâtir sur des fondements éthiques, fonctionnels, transparents et réactifs. « Vaste programme », comme disait jadis le général de Gaulle !

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Labo Servier et consorts....

 

Depuis des mois voire des années on nous impose les génériques et le laboratoire Leader est BIOGARAN.

  Il faut savoir que BIOGARAN est une filiale des Laboratoires Servier. (Cf Médiator, ...) et le PDG de BIOGARAN n'est autre que François Sarkozy,petit frère de notre Présdent.

"François Sarkozy PDG de Biogaran, et s'occupant directement des recherches sur l'Alzheilmer, priorité de santé numéro 1 de la Monarchie Sarko."

Autres info :

« PETIT COMMENTAIRE : BIOGARAN EST LA FILIALE GENERIQUE DE SERVIER A100 %,

ET SERVIER EST LA BOITE QUI PAIE LA LOCATION DES LOCAUX DE L'UMP A PARIS !!!

A BON ENTENDEUR..... »

Donc quand on nous vend des génériques Biogaran, on enrichit la famille Sarko. Voilà où vont les fameuses économies de la Sécu...

(Merci Francine Bouchaib pour ces infos)

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commentaires

A
<br /> <br /> http://bit.ly/hLniEE Sur ce site il est dit que le président de Biogaran est Pascal BRIERE...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre

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  • : Espace de débat pour contribuer à l'élargissement du Front de gauche, la victoire de la gauche pour une réelle alternative au néolibéralisme et au capitalisme
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  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
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