Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 08:16
Le débat est relancé. Il n'est pas nouveau.
Une première étape de ce débat a eu lieu lors de l'élargissement de la piste de l'aéroport de La Rochelle-Laleu. Maxime Bono avait alors dit que ces travaux donnaient de la sécurité aux avions de type charters qui s'envolaient/atterrissaient à Laleu. Mais qu'il fallait envisager de développer un seul aéroport départemental à Rochefort-SaintAgnant, qui en possède déjà un. D'autant que par la 4 voies  et le pont traversant la Charente, La Rochelle et les habitants de l'agglomération sont à moins de 20 mn de ce aéroport rochefortais.
Cela dit aujourd'hui, un aéroport agrandi, à taille départementale à Rochefort-Saint Aignant est-il nécessaire? Certes, il y a des lignes low-coast qui utilisent La Rochelle. On peut rejoindre des plates formes de départ plus internationalisés ( Clermont).
Mais, il y a la perspective de la raréfaction/hausse du coût du pétrole et les enjeux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, dont l'aviation est un des facteurs. Et il y a, depuis quelques années, et fait nouveau,  la liaison TGV avec Paris, sans compter les liens ferroviaires avec Nantes et Bordeaux qu'il faut à tout prix sauvegarder et moderniser.
Et puis, soyons clairs: l'avion n'est-il pas destiné de plus en plus, dans ce contexte, aux vols long courrier, qui partent de Paris-Roissy, mais aussi... de Nantes et de Bordeaux? J'en ai  fait l'expérience plusieurs fois et personnellement je préfère partir de Nantes ou de Bordeaux que de Paris. Cela évite des coûts (train ou voiture/autoroute, voire hôtel/repas) et du temps pour faire l'aller-retour.  
Je comprend alors le point de vue de l'ACENA, qui mérite discussion!  Qu'en-pensez-vous?                H.M.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Sud-Ouest - 18-10-2010
« A-t-on vraiment besoin d'un aéroport ? »

Son enclavement le condamne pour des raisons de sécurité, affirme l'Acena. Qui ne voit pas non plus la nécessité d'un aéroport départemental.

 Pour l'Acena : « L'aérodrome rochelais est naturellement condamné pour des raisons de sécurité ». photo archives d. jullian
Pour l'Acena : « L'aérodrome rochelais est naturellement condamné pour des raisons de sécurité ». photo archives d. jullian
Partager
Facebook Twitter Diggit StumbleUpon
 

 

Un aéroport départemental à Rochefort ? En 2020 ou à la saint-glinglin ?
Le débat relancé par Maxime Bono, député-maire de La Rochelle, et Dominique Bussereau, président du Conseil général, est suivi avec intérêt par l'Acena, l'Association contre l'extension et les nuisances de l'aérodrome de La Rochelle. Son vice-président, Émile Fernandez, le tranche à sa façon : « La seule question qui vaille est de savoir si la Charente-Maritime, à mi-chemin entre Bordeaux et Nantes, a vraiment besoin d'un aéroport. La France en compte 170 pour 61 millions d'habitants ; l'Allemagne 19 pour 82. »
 

Cette pléthore d'équipements coûte cher aux finances publiques, dit-il, plus qu'elle ne leur rapporte. L'Acena ne croit pas au discours officiel qui veut que l'aéroport rochelais soit « un apport déterminant » (Maxime Bono) pour l'économie locale. « La cour des comptes l'a souligné, les retombées économiques ne sont démontrées par aucune étude fiable. Le véritable rapport coût/avantage reste à établir. »

« Les contribuables paient »

On sait en revanche que, à La Rochelle comme ailleurs, les compagnies low cost coûtent cher en subventions aux finances publiques. « En fin de compte, ce sont les contribuables qui paient pour les touristes qui voyagent à bas prix. »

Et puis, il y a la sécurité. À l'heure où le futur plan de prévention des risques technologiques suscite la polémique dans les quartiers ouest de La Rochelle, Émile Fernandez pointe la présence à proximité de l'aéroport du dépôt pétrolier Picoty-SDLP, de l'usine d'engrais Gratecap, de Rhodia… « Tout cet arsenal à quelques centaines de mètres de la piste de l'aérodrome et des riverains ! »

Bref, pour l'Acena, de par sa situation géographique « l'aérodrome rochelais est donc condamné naturellement pour des raisons de sécurité ».

 

Partager cet article
Repost0
12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 05:54

 

Pourquoi l’écologie politique doit rompre avec le néolibéralisme ?

Par Paul Ariès, directeur du Sarkophage, théoricien de la décroissance ; Aurélien Bernier, secrétaire national du M’PEP ; Yann Fiévet, président d’Action consommation ; Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale du Parti de gauche et conseillère régionale Rhone-Alpes (*).

 

 

Quand l’écologie émergea dans le débat public au cours des années 1960 et 1970, elle fut d’emblée fortement politisée

 L’économie productiviste, la répartition des richesses, les rapports Nord-Sud, la lutte pour la démocratie, la dénonciation des multinationales faisaient partie intégrante du discours des principaux mouvements. Aux États-Unis, le militantisme de Rachel Carson ou Barry Commoner eut des effets concrets sur la législation américaine, aboutissant à l’interdiction de produits chimiques ou à la création de l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA). Les Nations unies ne purent éviter de lier la question environnementale à la question sociale, et la notion d’écodéveloppement portait des revendications pour protéger la planète, mais également pour mieux répartir les richesses et partager le travail.

 

 Puis vint le tournant de la mondialisation.

Le capitalisme se fit néolibéral en se réorganisant à l’échelle planétaire, afin de bénéficier des coûts de production les plus faibles et de mettre en concurrence les salariés des économies industrialisées avec les salariés des pays émergents. Repris en main par les gouvernements, le discours sur l’état de la planète changea profondément de nature.

Les chocs pétroliers furent l’occasion de réclamer aux citoyens des gestes responsables pour réduire leurs consommations, moins pour des raisons écologiques que pour limiter les déficits commerciaux. Le basculement dans l’écologie individuelle était amorcé.

 Après l’énergie, ce fut le tri des déchets afin de permettre le recyclage, avec là aussi des motivations liées au commerce extérieur.

 Puis, afin de lutter contre le changement climatique, le citoyen fut mis à contribution pour réduire ses gaz à effet de serre.

 

 Le développement durable se substitua à l’écodéveloppement pour gommer toute revendication radicale et pour faire de chaque citoyen le responsable de la dégradation de la planète.

Dans cette construction idéologique, le pollueur n’est plus l’industriel qui met sur le marché de futurs déchets, mais l’acheteur qui remplit sa poubelle.

Ce n’est plus le fabricant d’un produit bon marché mais polluant, c’est le ménage à faible revenu qui ne prend pas la peine d’acheter « vert ».

Ce ne sont plus les multi-
nationales responsables des délocalisations dans les pays où l’on peut polluer gratuitement, mais les salariés obligés de prendre leur voiture pour aller chercher un travail de plus en plus rare et donc de plus en plus éloigné de leur lieu d’habitation.

 

Bien sûr, les comportements individuels doivent évoluer vers un plus grand respect de l’environnement

  Il n’est pas question de le nier ni de sous-estimer l’évolution positive des mentalités.

Mais l’objectif du discours dominant sur l’écologie vise tout autre chose : un véritable transfert des responsabilités.

 Yann Arthus-Bertrand est-il naïf lorsqu’il porte l’image d’une écologie totalement dépolitisée, fondée sur le « tous coupables » et qu’il prétend dépasser les clivages gauche-droite avec les financements du groupe Pinault-Printemps-La Redoute ? Peut-être.

 En tout cas, la démarche est dangereuse. Sa dernière initiative, « 10:10 », fait songer à l’École des fans : tout le monde fait un geste et tout le monde gagne, avec une pensée émue pour les générations futures. La lutte contre le productivisme et l’économie capitaliste, celle pour la répartition des richesses et la relocalisation n’ont pas la moindre place dans son raisonnement.

 

 Pourtant, le bilan écologique du capitalisme néolibéral est sous nos yeux.

Entre 1997 et aujourd’hui, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont progressé d’environ 25 %.

 La principale raison n’est pas le développement du marché intérieur des pays émergents, mais bien l’augmentation continue du commerce international, la surconsommation des pays riches et le renforcement des délocalisations.

 

 La dictature de la finance empêche quant à elle l’émergence d’activités réellement durables, fondées sur des raisonnements de long terme

  Et, lorsqu’il s’agit de lutter contre le changement climatique, la communauté internationale décide justement de confier aux fonds d’investissement un juteux marché des « droits à polluer », qui, de produits dérivés en manœuvres spéculatives, nous emmène doucement mais sûrement vers un prochain krach boursier. Loin des discours de Daniel Cohn-Bendit ou de Yann Arthus-Bertrand, l’écologie politique ne trouvera un avenir que dans une rupture franche et concrète avec le capitalisme néolibéral. Nous devons aborder les sujets qui fâchent. La répartition des richesses, avec par exemple un revenu maximum et une fiscalité de justice sociale. Le commerce international et la relocalisation de l’activité industrielle et agricole, avec des taxes écologiques et sociales sur les importations. L’asphyxie des marchés financiers, en commençant par la fermeture de la Bourse des droits à polluer. Autant de mesures qui vont à l’encontre des règles de l’Union européenne, de l’Organisation mondiale du commerce et du Fonds monétaire international, qu’il faut impérativement dénoncer. Nous laissons donc à Yann Arthus-Bertrand et ses financeurs du CAC 40 la grande cause des lumières éteintes et des robinets fermés. Notre objectif se situe à l’opposé. Il s’agit de mettre de l’écologie dans la politique et, surtout, de mettre de la politique dans l’écologie.

 

(*) Paul Ariès, Aurélien Bernier, Yann Fiévet et Corinne Morel-Darleux ont publié respectivement : la Simplicité volontaire contre le mythe de l’abondance (La Découverte), Ne soyons pas des écologistes benêts (Mille et une nuits), le Monde en pente douce (Golias), l’Écologie, un combat pour l’émancipation (Bruno Leprince).

 

Paul Ariès, Aurélien Bernier, Yann Fiévet, Corinne Morel-Darleux

Tribunes - le 9 Octobre 2010

Partager cet article
Repost0
18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 05:23
Agir pour l'Environnement - 07 septembre 2010
 
Grenelle et programme autoroutier : Long is the road…

Paris, le 07 septembre 2010 : A la veille d’une nouvelle réunion de « concertation » relative à l’adoption du Schéma national des infrastructures de transport (SNIT), l’association Agir pour l’Environnement constate que le Grenelle de l’environnement n’aura finalement été qu’un bel objet communicationnel au service du verdissement d’une politique éco-prédatrice.

En trois ans, le bilan du Grenelle de l’environnement en matière de transport est purement scandaleux : abandon de la Contribution Climat-Energie, report de la Taxe Poids Lourds, publication annoncée d'un décret autorisant la circulation des camions de 44 tonnes sur les routes françaises, abandon programmé du fret ferroviaire de proximité, non opposabilité de la trame verte et bleue...
Face à cette amoncellement de décisions contre-nature, l’association Agir pour l’Environnement a décidé de lancer une nouvelle campagne intitulée « Nouvelles autoroutes : Non merci ! » ciblant prioritairement le ministre des autoroutes, Jean-Louis Borloo. Parallèlement à cette campagne, l'association appelle militants et associations à constituer un véritable Réseau Stop-Autoroutes, apte à s'opposer à cette folie infrastructurelle qui a saisi le ministère du béton vert.

Alors que le ministre de l’Ecologie annonçait en octobre 2007 qu’en matière de transport, nous étions à l’aube d’un « changement de paradigme » (rien de moins !), trois ans plus tard, Agir pour l’Environnement ne peut que constater le grand écart existant entre le dire et le faire. Pour l’association, force est de constater que « les grands discours en matière écologique n’ont vocation qu’à cacher la faiblesse des actes. »

Avec plus de 879 kms de nouvelles voies routières et autoroutières inscrites au SNIT, auxquels il est nécessaire d’ajouter 287 kms de projets déjà déclarés d’utilité publique… l’Etat, sous couvert d’un Grenelle du blanchiment écologique, est en train d’accroître le réseau autoroutier de plus de 10% !

Pour Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement, « la cécité du Gouvernement en matière d’infrastructures de transport ne peut s’expliquer qu’à la lecture des bénéfices financiers que les sociétés d’autoroutes engrangent (entre 16 et 18%) et du lobbying que ces sociétés font peser sur les décideurs. »
 
> Boutique en ligne :
 
*****************
 
Relance du programme autoroutier : Une voie sans issue !

Tribune libre datée du 08 septembre 2010 publiée par Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement et Olivier Louchard, directeur du Réseau Action Climat France
 
A quelques semaines de la date anniversaire du Grenelle, quelques esprits chagrins dont nous sommes s'émeuvent de l'empilement de décisions « contre-nature », notamment en matière d'infrastructures routières et autoroutières.
 
A mille lieues du fameux « esprit du Grenelle » qui était censé influencer toutes les décisions gouvernementales dans un sens plus écologique, nous constatons avec colère que la petite phrase du chef de l’Etat « l’environnement, ça commence à bien faire ! » a eu pour effet de refermer précipitamment le « petit livre vert du Grenelle ».
 
L'écriture diplomatique du Grenelle annonçant un « changement de paradigme » en matière d'infrastructures de transport était conditionnée à une série d'exceptions et périphrases alambiquées qui autorisent aujourd’hui le ministre de l’Ecologie à s’afficher comme le chantre de l’écologie tout en ayant les pieds dans le bitume. Nous sommes ainsi fondés à nous inquiéter ouvertement des coups de canif qui se sont multipliées en trois ans.
 
Abandon de la Contribution Climat-Energie, report de la Taxe Poids Lourds, publication d'un décret autorisant la circulation des camions de 44 tonnes sur les routes françaises, abandon programmé du fret ferroviaire de proximité, non opposabilité de la trame verte et bleue... cet amoncellement de décisions irresponsables ne peut que justifier notre légitime courroux.
 
Durant une phase de « concertation » précédant l'adoption d'un Schéma national des infrastructures de transport (SNIT) qui fait la part belle à une relance massive du programme routier et autoroutier français, notre désarroi et notre colère sont à la hauteur des  nuisances environnementales occasionnées.
 
Au cœur de l'été, le ministre de l'Ecologie a en effet présenté un avant-projet de SNIT (soumis à une concertation cosmétique) incluant pas moins de dix-neuf projets routiers/autoroutiers, représentant 879 km de voies nouvelles auxquels il faut ajouter 287 km des projets déclarés d'utilité publique, soit une extension très nette du réseau existant.
 
Bien que le ministère de l’Ecologie ait eu l’habilité de noyer ces 19 projets dans un flot d’autres projets notamment ferroviaires ou maritimes, afin que l’enveloppe dédiée aux nouvelles autoroutes ne représente plus « que » 4,5% (soit quand même 7,4 milliards d’euros) du total des investissements dédiés aux nouvelles infrastructures de transport, ce tour de prestidigitateurs ne peut durablement nous induire en erreur. En effet, nombres de projets ferroviaires comme la traversée centrale des Pyrénées ne sont référencés dans ce SNIT que pour gonfler artificiellement l’enveloppe globale et réduire la part bien réelle des investissements dédiés à la route…
 
Mais il y a pire.
 En proposant une relance massive du programme routier hexagonal, le ministre de l’Ecologie s’affranchit ouvertement des contraintes climatiques et énergétiques et de son impact sur la fragmentation et l’artificialisation des milieux écologiques ! Pourtant, une étude menée pour le compte du ministère de l’Agriculture indique qu’entre 2006 et 2009, les espaces artificialisés ont progressé de 1,9 % par an, pour représenter 9 % du territoire en 2009. «L’avancée des sols artificialisés semble s’accélérer sur les dernières années», souligne l’étude, alors que «les autres espaces, agricoles et naturels, perdent 236 hectares par jour.». Chaque autoroute crée une coupure écologique, empêchant le brassage des espèces et nuit ainsi à cette biodiversité d’une richesse inestimable.
 
En favorisant un déplacement exclusivement motorisé dépendant des ressources pétrolières, l’Etat proroge ainsi un modèle de développement insoutenable pour notre avenir, notre planète et les générations futures. En accroissant le réseau routier de 1166 km, l’Etat favorise une concurrence « non libre et faussée » au bénéfice du fret routier et des automobilistes ! Incidemment, il permet aux sociétés d’autoroutes d’augmenter encore leur marge net qui s’établit pour certaines d’entre-elles à plus de 18% pour le premier semestre 2010 ! Par delà les propos grandiloquents qui rythment la plupart des discours ministériels, il est à noter que la part modale du fret ferroviaire et fluviomaritime, qui devait passait de 14% en 2006 à 17,5% d’ici à 2012 est actuellement de… 12% ! Itinéraire d’un échec annoncé ! La décision d’autoriser la circulation de camions de 44 tonnes dans le secteur agricole et celui de l’agro-alimentaire va ainsi encore accroître la rentabilité du fret routier de plus de 10% tout en entraînant par ailleurs une dégradation des routes que certains experts évaluent à plus de 500 millions d’euros par an, charge très certainement supportés par les départements !
 
« Gouverner, c’est prévoir », affirmait déjà Emile de Girardin au milieu du 19è siècle. Or, les limites écologiques nous imposent à toutes et tous d’anticiper le renchérissement du coût des matières premières. Les récentes crises économiques qui ont touché notre pays ont eu un effet direct sur l’état du trafic routier particulièrement sensible au prix des carburants. En 2009, par exemple, le trafic routier a pour la première fois baissé. En externalisant ses coûts sociaux et environnementaux, la route devient « rentable » à court terme... en attendant que d'autres finissent par payer la facture écologique !
 
La disparition inéluctable du pétrole à bas coût doit nous inciter à repenser profondément notre système de transport et cette mobilité si caractéristique de ce début de millénaire qui confine parfois au « bougisme ». En multipliant les infrastructures routières et autoroutières, le Gouvernement entend rester sourd au « changement de paradigme » qu’il annonçait pourtant lyriquement durant le Grenelle de l’environnement. Il est plus que temps de mettre un terme au hiatus existant entre le dire et le faire. Il est urgent de tourner la page de l’écologie hors-sol, où les grands discours n’auraient vocation qu’à cacher la faiblesse des actes. Le déterminisme environnemental impose sa loi, quelque soit les illusions productivistes, quelque soit l’incurie de nos décideurs politiques. L’heure est venue d’oser vraiment le changement. Non pas en parole mais en acte !
Partager cet article
Repost0
25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 10:46

   

La Commission Européenne vient d'autoriser la culture d'organismes génétiquement modifiés pour la première fois depuis 12 ans, plaçant les profits du lobby OGM avant les préoccupations sanitaires des citoyens.

 Pourtant 60% des Européens estiment que nous avons besoin de plus d'informations avant de cultiver des plantes qui pourraient menacer notre santé et l'environnement.

Une nouvelle initiative donne à 1 million de citoyens européens une chance unique de déposer officiellement des propositions de lois à la Commission Européenne.

 Rassemblons un million de voix pour obtenir une interdiction des cultures OGM tant que la recherche n'a pas abouti. Signez la pétition ci-dessous et faites suivre cet appel à tous vos amis et vos proches.

N'oubliez pas d'inclure votre adresse postale pour que toutes nos signatures soient validées dans le cadre de l'initiative citoyenne européenne.

 

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Au Président de la Commission Européenne José Manuel Barroso:

Nous vous appelons à décréter un moratoire sur l'introduction des plantes génétiquement modifiées en Europe et à mettre en place un organisme éthique et scientifique indépendant chargé de mener à bien la recherche sur l'impact des OGM et de déterminer leur régulation.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°  

Signez la pétition dès maintenant! Comme plus de 837 000 à ce moment! Il faut atteindre 1 000 000 de signatures pour saisir l'Union Européenne et demander un référendum!!!

  https://secure.avaaz.org/fr/eu_health_and_biodiversity/?fp

 

 

 

Partager cet article
Repost0
25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 13:51

"Marianne", qui fait partie de mes lectures hebdomadaires, publie, dans son numéro du 24/29 avril , des extraits d'un Appel lancée par des universitaires de Poitiers et de La Rochelle, dont Thierry Sauzeau, géohistorien du littoral. Le texte complet de cet Appel est mis en ligne sur le site de Marianne, www.marianne2.fr

Je pense que cette démarche répond à l'exigeance des victimes de la Tempête et d'une démarche rigoureuse, à la fois scientifique et concertée qui, manifestement, n'a pas été l'apannage d'un Président de la République et de son gouvernement plus soucieux de réponse rapide et médiathique que de sérieux et de prise en compte des réalités du terrain et des matériaux scientifiques accumulés.

Je vous invite à lire et faire connaître cet appel  de scientifiques de nos Universités régionales.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Exclusif : l’appel des scientifiques sur Xynthia

Jean-Claude Jaillette - Marianne | Samedi 24 Avril 2010
Pour que les habitants des zones concernées ne soient pas expulsés comme des malpropres, des scientifiques signent une pétition pour réclamer l'ouverture d'une nouvelle expertise des zones noires. Voici le texte intégral de leur appel, dont Marianne des 24/29 avril a publié des extraits.



 « Ce que la tempête Xynthia n’a pas détruit, l’Etat ne l’aura pas ». Partout en Vendée et en Charente Maritime des banderoles ont été accrochées aux maisons promises à la destruction.
 C’est peu dire que les « zones noires », à l’intérieur desquels tout ce qui est construit devra être détruit, telles qu’elles ont été décidées par l’Etat, passent mal. Auprès des habitants concernés, mais aussi auprès des scientifiques locaux, ulcérés de ne pas avoir été consultés, alors que, historiens, géologues ou géographes, ils ont acquis une connaissance approfondie du territoire et des traditions de constructions.

Encouragés par les propos du ministre de l’Environnement, Jean-Louis Borloo qui promet une  « expertise complémentaire », ils lancent un appel pour que les scientifiques ne soient pas, une nouvelle fois, tenus à l’écart du nouveau processus d’expertise.
Xynthia, l’Etat et la confusion des temps.
 Depuis le 28 février 2010 et le passage de la tempête Xynthia sur le littoral du Centre-Ouest, l’Etat s’est légitimement emparé de la question de la sécurité des zones côtières. Peu importe que bien des villages soient le résultat d’une lente observation de la nature et des manières d’en tirer parti. Peu importe que les défenses contre la mer aient été abandonnées depuis des décennies. La « cuvette » de La Faute sur mer, avec ses lotissements balnéaires de maisons récentes et de plain-pied, a décidé d’une ligne dure et de la destruction programmée des zones bâties concernées.

Munis de cette « feuille de route », les préfets se sont livrés, en toute hâte, à un déni de méthode scientifique, pour déterminer les zones « noires » devenues « zones de solidarité ». En dépit du caractère sensible de la commande, les organismes gouvernementaux impliqués (CETMEF, CETE et DREAL), certains de création récente, ne communiquent ni sur les données, ni sur la méthode, ni sur les critères utilisés et encore moins sur leur participation à l’expertise initiale.
 Les chercheurs des universités régionales qui ont derrière eux des années d’études du territoire concerné, une expertise connue et reconnue, n’ont été quant à eux ni officiellement, ni officieusement consultés. Durant le mois qu’a duré l’enquête coordonnée par la Direction Départementale Terre et Mer, un dossier à charge sans le moindre élément contradictoire, a été instruit. Cette ignorance de la communauté scientifique n’est malheureusement pas une première dans l’histoire récente.

Ailleurs, après les inondations qui ont endeuillé les Pays-Bas en 1953, la communauté scientifique néerlandaise a été mobilisée et, de manière contradictoire, des experts japonais, habitués à lutter contre les colères de la mer (tsunami est un mot japonais) ont été consultés.
C’est que le risque doit être envisagé sous toutes ses formes. Le géologue, spécialiste des mouvements de matériaux (sable, vase) et des modifications du trait de côte, travaille à l’échelle du demi-siècle. L’historien du climat étudie la variation du niveau de la mer ainsi que la fréquence et l’intensité des tempêtes, à l’échelle du siècle. Le géohistorien maîtrise l’adaptation des communautés du littoral aux dangers venus de la mer, à l’échelle chronologique. Il fait le lien entre la mémoire des habitants et les archives, le matériau de l’enquête historique. A plus court terme, des aménageurs, des hydrauliciens océanographes et des ingénieurs, sans oublier les spécialistes du droit du littoral, ont aussi leur mot à dire.

L’Etat a demandé à des spécialistes de l’organisation des secours, les services de la Préfecture, de remplacer en toute hâte la valeur de l’expertise collective des scientifiques. On s’est livré, à huis clos, à une totale confusion des temps. Ignorés le temps du géologue, celui du climatologue, celui de l’océanographe et celui de l’historien : tout a été mélangé et rapporté au temps médiatique, pour répondre à une commande simple, en dépit de l’extrême complexité de la question.
Venu clore une période marquée par ces malentendus, M.J-L.Borloo, Ministre de l’Ecologie, s’est adressé aux maires des communes sinistrées. Il fait référence à la nécessité d’une « expertise complémentaire ». La communauté scientifique, régionale, nationale et même internationale, n’imagine pas être exclue à nouveau des instances qui en seront chargées.

Thierry SAUZEAU – Géohistoire du littoral (Université de Poitiers) ; Jacques PERET – Géohistoire du littoral (Université de Poitiers) ; Eric CHAUMILLON – Géologie Marine ; Xavier BERTIN – Océanographie côtière
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Sud-Ouest Dimanche - 25 avril 2010

Partager cet article
Repost0
20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 08:09

J'ai été, avec mon épouse,  un des dizaines de milliers de voyageurs dont l'avion de retour a été bloqué par les décisions de précaution prises par les Etats européens, face à l'éription du volcan islandais.

Pour nous ce ne fut qu'une journée, car notre aéroport de retour était celui de Bordeaux, réouvert rapidement.

Il n'empêche que ce fut une belle pagaille, au départ des Hôtels où nous étions ( ordres et contre-ordres de départ, ruée vers les postes de TV pour avoir des nouvelles), inquiétude pour le travail, l'école, les médicaments qui risquent de manquer, ...

Puis le départ en bus vers 19h. Le passage des formalités à l'aéroport tunisien, et surprise, inquiétude, sentlment d'être piègés: nous sommes réunis dans la salle d'attente, sans aucun contact avec notre Agence de voyage et la Cie d'aviation qui doit nous rapatrier.

Nous nous organisons pour exiger d'avoir contact avec des responsables.

Nous finissons, au bout de 2 heures d'exigeance, par recevoir la visite de 2 responsables de l'Agence et de la compagnie.

Nous demandons à quelle heure nous allons partir et avec quelle assurance. Nous demandons de l'eau, des couvertures pour les enfants et les personnes fragiles, l'ouverture de l'infirmerie pour y accueillir quelques personnes qui ont besoin de repos sur un lit.

Une longue nuit sans dormir pour beaucoup et puis la nouvelle: nous allons embarquer vers 4h.

Nous débarquons à Bordeaux vers 6h du matin, tous soulagés.

 

Le doigt sur la fragilité...

"Cette éruption pour l'heure mesurée met le doigt sur la fragilité de nos sociétés, qui fonctionne à flux tendu" affirme Emmanuel Garnier, historien du climat, dans "Sud-Ouest" du 20 avril. Et d'ajouter: "ce sont tous les pays riches qui sont menacés".

Oui, cette fragilité, je l'ai ressenti, avec mes compatriotes, "abandonnés" quelques heures dans un aéroport. Nous avons appris que 63 000 vols avaient été annulés en 3 jours, 20 000 le samedi 17 avril. Touristes par centaines de milliers, familles et hommes d'affaires, groupes scolaires, mais aussi frêt, beaucoup dépend de ce "tout-aérien" qui marque les formes actuelles de la "mondialisation"

Cela mérite bien, par delà le retour "à la normale" du trafic aérien, une réflexion sur les éléments structurants de nos sociétés, d'un monde qui montre ses limites, du besoin d'autres façons de vivre, de voyager, de travailler, ...

 

"Un accident systémique"

Le philosophe Paul Virilio, dans L'Humanité du 20/4, considère que c'est un 'accident systémique ou plutôt un accident de l'éco-système de la mondialisation. Ce qui est important, c'est le caractère sériel pour ne pas dire cyclique des catastrophes naturelles, industrielles, informationnelles".

Et d'ajouter: "Nous habitons le désastre de la globalisation. Tant économique qu'écologique. Aujourd'hui, les deux sont fondus l'un dans l'autre. L'emprunte écologique n'est pas simplement un phénomène de pollution des substances mais aussi une pollution des distances, c'est-à-dire l'instantanéité dont nous sommes les contemporains.. La Terre est non seulement trop petite pour le progrès et le profit instantanés, mais l'est aussi, et cela est redoutable, pour la démocratie, la paix et la paix de l'esprit. Nous sommes sans arrêt bousculés, choqués par cette synchronisation des émotions qui remplace la standardisation des opinions." (...) Et de conclure: "(...) il y a urgence d'une université du désastre, c'est à dire d'une science qui s'interrogerait sur les désastres dus au progrès fondée par une attitude profondément rationnelle (...). Il serait temps que la science et la philosophie s'entendent au lieu de s'exclure, non pas pour régresser aux chèvres et à la voiture à cheval, mais pour aller plus loin et de l'avant"

 

Cela concerne aussi, de mon point de vue, le champ du politique, celui des pouvoirs politiques de ce monde, de notre Europe,  de notre pays et celui des citoyens

 

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Sur le Blog de Claude-Marie Vadrot

 

                  ... Les folies du transport aérien

 

La paralysie du trafic aérien sur une partie de l’Europe et de la planète pour cause de nuage de cendres islandais, nous offre une merveilleuse occasion d’imaginer ce qui nous attend, d’imaginer l’avenir sur le point d’être fracassé de la mondialisation qui veut tout transporter d’un bout à l’autre de la planète. Quand il n’y aura pratiquement plus de pétrole ou quand il sera devenu si cher qu’il ne représentera plus qu’un luxe réservé à quelques hommes d’affaires et aux chefs d’Etat et de gouvernement.
Il suffit de réfléchir quelques instants pour mesurer, grâce à un volcan, les folies du transport aérien. Et je ne parle pas des quelques imbéciles déclarant il y a quelques jours devant une caméra de télévision qu’ils étaient heureux d’avoir pu voler de Nantes à Paris. En avion ! Pour 400 kilomètres qui peuvent se parcourir en TGV !

 

Chaque jour...
Chaque jour une vingtaine de millions de roses débarquent aux Pays-Bas, avec quelques millions d’autres fleurs, en provenance du Kenya, d’Ethiopie, d’Equateur ou du Brésil.

Chaque jour des raisins arrivent en France depuis l’Afrique du sud. En France et dans la plupart des pays européens.

Chaque jour des haricots verts nous parviennent du Sénégal, du Kenya. En compagnie de petits pois écossés et préemballés.

 Sans oublier les tomates cerises d’Israël ou les tomates de Chine. Fruits et légumes exotiques, fruits et légumes de contre-saison prennent l’avion et les consommateurs et la planète payent le billet. Que chacun jette un coup d’oeil dans les magasins –même les magasin bio parfois, hélas- pour compter le nombre de ces produits qui ne nous atteignent que par la voie des airs.
Chaque jour, parce que la grande distribution travaille en flux tendu avec les pays qui nous fournissent des produits cultivés ou fabriqués au loin et au moindre coût, des milliers de tonnes de fret qui ne peut pas attendre investissent nos marchés ; sans que tous ces importateurs soient le monde effleurés par la gaspillage énergétique et par l’émission des gaz à effet de serre. Mais il est vrai que, d’ordre du Prince, ce n’est plus une priorité.

Et nos medias s’interrogent gravement sur les vacances, sur les files d’attente dans les aéroports, sur les vacances gâchées et sur les formalités de remboursements. Sans préciser qu’un jour probablement proche nous devrons, faute de kérosène, renoncer à ces déplacements, courts ou longs qui plombent l’avenir de la planète.
Priver une partie ou la totalité du monde de vacances n’est pas un scandale, juste une préfiguration de ce qui nous attend si nous ne réfléchissons pas à la nature de nos échanges mondialisés. Et avoir empêché les Grands du monde entier de rendre hommage au crypto-fasciste chef d’Etat polonais enterré à Cracovie est à mettre au crédit de ce volcan qui fait irruption dans les folies d’un monde qui s’obstine à tout transporter à toute vitesse sans jamais se demander pourquoi et aux dépends de qui.

Partager cet article
Repost0
1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 07:51

Pour aider les habitants de CHARRON et ESNANDES, durement frappés par la tempête, je vous propose d'envoyer vos dons à la Mairie d'Esnandes qui centralise les dons pour les 2 communes
          Adresse: Mairie  - Avenue de la République - 17 137 - ESNANDES
                       Chèque à l'ordre du Trésor Public ( au dos: "CCAS/Tempête)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

La tempête Xynthia
,
  plus violentes que celle de 1999, a fait plus de 50 morts sur son passage, endeuillant surtout la Vendée, mais touchant aussi gravement la Charente-Maritime et l'agglomération rochelaise ( Aytré, La Rochelle), mais aussi Charron. Nous avons été frappés par des inondations liées à la conjonction de vents violents et de fortes marées sur le littoral. L
e Premier ministre François Fillon a qualifié l'événement de "catastrophe nationale".
      http://www.mativi.fr/ocean-s-17/xynthia-au-coeur-de-la-tempete.html
Plus de 500.000 foyers étaient toujours privés d'électricité dimanche soir dans tout le pays, selon le réseau ERDF et il faudra "plusieurs jours pour rétablir l'électricité sur tout le territoire", a précisé M. Fillon. Depuis le début de la tempête, les sapeurs-pompiers ont procédé à 25.000 interventions, selon la Sécurité civile.Vive les services publics, des pompiers aux électriciens).
Vents violents, forte marée, pluies diluviennes et crues de rivières ont entraîné des ruptures de digues, des chutes d'arbres, des effondrements de toiture, des dégâts dans les stations de ski pyrénéennes mais aussi des annulations de vols, des retards de train et la coupure de routes.

Des centaines de familles, proches de chez nous, ont tout perdu, et quelques-une la vie. Recueillement. Sentiment d'impuissance face au déchainement des éléments "naturels". Mais aussi réflexion sur une nécessité, comme l'écrit un journaliste de "Sud-Ouest" du 1/3/10.

"Un nouveau pacte doit être signé avec notre planête"
Oui, écrit Yves Harté: "Pourtant, au-delà de ce terrible deuil, il est un signe qui apparaît. Non pas celui de la résignation, mais celui d'une nécessité. Un nouveau pacte doit êtyre signé avec notre planête. C'est moins le climat qui change que la mesure des saisons et leur régularité d'horloge. Leurs assurances apaisantes se sont métamorphosées en colères imprévisibles. Comme si le temps était venu pour nous, apprentis sorciers qui avons très certainement contribué à ce trop rapide déréglement naturel, de comprendre que notre seule  survie sera de jouer désormais avec les éléments. Il nous faudra réapprendre à les prévenir" 

"Prévenir", oui, mais aussi combattre les déréglements climatiques
J'écoutais une météorologiste, sur une radio, qui expliquait la conjonction des éléments: fort vent Ouest/Sud-Ouest, forte marée, montée de eaux ramenées par le vent. Ce sont donc les parties les plus proches de l'Océan qui ont été les plus frappées.
 Moi, j'habite à 1 km du rivage à vol d'oiseau, mais le vent, très fort, n'a pas occasionné beaucoup de dégâts dans mon quartier rochelais de Villeneuve-Les-Salines, même si nous avons eu très peur dans la nuit, à l'écoute de ces vents violents.
Cette météorologiste ajoutait une explication de cette tempête venue du large de l'Afrique: un fort vent froid porté par une couche d'air chaud en dessous.
Cela ne ressemble-t-il pas à une des conséquences du réchauffement climatique de la planête,qui se ferait sentir au plus près de la terre, "en bas"?
Et n'y a-t-il pas, ainsi,  tendance au réchauffement des océans, porteur de ces "déréglements climatiques"?
Après l'échec de la Conférence de Copenhague, le problème ne reste-t-il pas entier, pour ne pas dire aggravé?


Des mesures urgentes s'imposent aussi pour parer à d'autres tempêtes.
Le bilan commence à apparaître: il est très lourd. Sud-Ouest du 2/3/10 publie une carte de la région montrant les nombreux endroits où les digues sont rompues, des brèches ouvertes dans la défense des côtes.  Il serait question de 120 millions  d'euros au moins pour "relever la grande muraille" sous-titre le Quotidien.
Le Président Sarkozy a annoncé une 1ère aide de 3 millions. Une petite goutte d'eau! Il a aussi annoncé la publication très rapide d'un arrêté de catastrophe naturelle, la nomination d'un médiateur national ( relation avec les assureurs). Un plan digue sera élaboré avant l'été. Il est très attendu, avec les moyens à la clé. Enfin, il a demandé un rapport sous 10 jours sur les causes de cette tempête.  Ce rapport ne pourra se contenter de parler de la seule "conjonctioon" des éléments.
Se pose aussi la question des lieux de construction, des zones inondables aujourd'hui et demain (avec la montée des eaux). Des révisions majeures s'imposent aux Mairies et à l'Etat pour éviter de nouvelles catastrophes.

Dans l'immédiat, la solidarité locale et nationale est très forte.
Elle doit s'amplifier envers celles et ceux qui ont tout perdu. De nombreuses Associations humanitaires, les Télévisions (A2, ...), le Quotidien Sud-Ouest appellent au versement de dons. N'hésitons pas. Car les dons en nature ont afflué (couvertures, vêtements, proposition de meubles, ...). Les élus ont été à la tâche. Je veux saluer la réactivité de Maxime BONO, député-Maire de La Rochelle et Président de l'Agglomération.

 Le vrai prblème est double, nous l'avons dit:
- reconstruire des protections cotière et revoir les zones de construction ( c'est l'affaire des pouvoirs publics, mais aussi des citoyen(ne)s d'être vigilant(e)s
- aider ceux qui ont perdu leur maison à reconstruire, ailleurs peut-être. Nous pouvons y contribuer. Les assurances doivent être en première ligne, très rapidement


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

En 2009, Sarkozy voulait « déréglementer » pour « construire en zones inondables »
 
4 mars 2010 14:24, Les mots ont un sens, par Napakatbra
 
Xynthia. Nicolas Sarkozy n'en démord pas, il veut « comprendre ce qui s'est passé ». La réponse tient peut-être dans certains de ses discours, dans lesquels il appelait à "déréglementer" pour permettre de "rendre constructibles les zones inondables". "Il faut que l'on redevienne un pays où l'on favorise la prise de risques", déclarait-il aussi en 2008...
 
Lundi 1er mars, Nicolas Sarkozy a lancé une mission « pour comprendre ce qui s'est passé ». « Il faut qu'on s'interroge pour savoir comment en France, au 21ème siècle, des familles peuvent être surprises dans leur sommeil, mourir noyées dans leur maison [...] On ne peut pas transiger avec la sécurité. De mon point de vue, la sécurité est prioritaire ». Bien envoyé !
 
« Rendre constructibles les zones inondables »
 
Pourtant, le 29 avril dernier, le président de la République tenait un tout autre discours, à l'occasion de l'inauguration de l'exposition sur le Grand Paris : « Quel est le problème ? C'est la réglementation. Il faut libérer l'offre. Pour le coup, il faut déréglementer. Il faut élever les coefficients d'occupation des sols [...] Il faut rendre constructibles les zones inondables, mais par des bâtiments adaptés à l'environnement et au risque. Il faut utiliser les interstices, les délaissés d'infrastructure, il faut changer nos procédures, il faut changer notre façon d'appliquer le droit. Allez, pour être plus clair, parce que j'ai conscience de ne pas l'être assez, il faut changer notre façon de concevoir les choses, sortir du respect passif d'une réglementation de plus en plus pesante ».
 
Favoriser « la prise de risques et la prise d'initiatives »
 
Le Grand Paris n'est pas la côté Atlantique. Certes. Mais une inondation peut être mortelle en bord de mer, comme à Paris ou dans les Alpes. C'est le principe. Et Sarkozy en a d'ailleurs aussi balancé, sur la loi littoral. En janvier 2008, à l'occasion de la remise du rapport Attali, notamment : « Je suis pour la loi littoral. Que personne ne titre que je suis contre. Mais, en même temps, il faut que l'on redevienne un pays où l'on favorise la prise de risques et la prise d'initiatives » a-t-il déclaré.
 
Et c'est bien cette idéologie de "prise de risques et de prise d'initiatives" qui a amené près de 6000 maires à rendre constructibles des zones inondables. Résultat : Début 2009, une étude de l'Insee et du Service de l'observation et des statistiques révélait que, entre 1999 et 2007, le nombre de logements construits a augmenté plus fortement en zones inondables qu'en dehors : 5 à 6 millions de personnes résideraient aujourd'hui dans ces espaces.
 
Et l'on s'étonnera ensuite que des zones inondables soient... inondées?

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Un vent de polémique souffle sur la Vendée


Trois jours après la terrible tempête Xynthia, les habitants tentent de pointer les responsabilités. Dans le viseur, la vétusté des digues et l’aménagement urbain trop dense dans des zones inondables.


Après Xynthia, c’est un vent de polémique qui souffle sur les côtes de la région. À La Faute-sur-Mer comme à L’Aiguillon-sur-Mer, principales villes touchées, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les causes d’un pareil désastre.
 Si l’alliance funeste du vent violent et d’un fort coefficient de marée ne souffre d’aucune contestation, les regards se tournent à présent sur l’état des digues. Dans cette zone du littoral, leur construction peut remonter jusqu’au début du XIXe siècle. À la question de leur grand âge se superpose aussi celle de leur entretien  : certains habitants n’hésitent carrément pas à accuser les autorités de laxisme.

Madeleine, vaillante Fautaise de quatre-vingt-six ans, est formelle  : « Cela fait des années que la digue devait être rénovée, vingt ans au moins si ma mémoire est bonne. Et personne n’a rien fait. On en paye aujourd’hui le prix. » Un débat auquel René Marratier, le maire de la commune, refuse de participer. « Arrêtons de dire qu’il y a eu rupture de digue à La Faute, ce n’est pas vrai. L’eau est passée par-dessus, par “subverse” », confiait-il hier au matin au quotidien régional Ouest-France.
 Toutefois, bien au-delà d’éventuelles responsabilités individuelles, semble poindre une critique du mode de gestion de ces barrières maritimes. En France, les propriétaires sont multiples, l’État, des communes, des syndicats privés… Déjà, les inondations en Camargue, en 1993, avaient souligné ce fait. Depuis, un vaste recensement est toujours en cours.


Une mise en garde demeurée vaine

Autre pomme de discorde, l’urbanisation trop dense en zone inondable. Un mal français constaté, hier matin, sur France Info par Chantal Jouanno  : « 100 000 logements ont été construits en zone inondable », reconnaissait la secrétaire d’État à l’Écologie, soulignant « la pression des intérêts économiques et immobiliers ».
Un constat auquel n’échappe pas la Vendée. En 2008 déjà, la direction départementale de l’Équipement alertait du danger potentiel avec un rapport qui précisait « que la commune de La Faute-sur-Mer a été construite sur de vastes espaces gagnés sur la mer, ne tenant pas compte de la mémoire du risque » et qui soulignait la vulnérabilité d’une zone densifiée « à l’arrière d’un réseau de digues vieillissantes ».
 
Pour Lucien, natif de Niort et retraité sur les bords du Lay, « il n’y a pas doute  : on ne maîtrise jamais tout à fait les éléments. Tout le monde le sait ici ». Car en pays chouan, la tradition a valeur de science et la parole des aînés d’axiome.

Lionel Decottignies
L'Humanité - 3 mars 2010

Partager cet article
Repost0
19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 18:03
Le Giec, Groupement Interministériel d'Etude du Climat, est sur la selette, après l'échec de la Conférence de Copenhague. Derrière cette mise en accusation ( voire le 2e article ci-dessous), n'y a-t-il pas une sourde volonté de nier le réchauffement climatique, ou pire de le laisser se poursuivre, car on n'y pourrait rien!
L'analyse de Denis Clerc, ci-dessous, me met la puce à l'oreille. Il es est de même avec l'article, le 3e, de Pierre-Henri Lab.
Et vous?
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Le site officiel du G.I.E.C.
     ( I.P.C.C. en anglais: Intergovernmental Panel on Climat Change)
                                         http://www.ipcc.ch/
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°


Le procès fait au GIEC

Denis Clerc, conseiller de la rédaction d'Alternatives Economiques
                | Article Web - 19 février 2010


Dans la Grèce antique, on tuait le messager porteur de mauvaises nouvelles quand on ne voulait pas les entendre. Aujourd'hui, la dénégation est plus simple. 


La polémique autour du Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, m'inquiète. Depuis plus de vingt ans, cet organisme, qui regroupe plusieurs milliers de scientifiques, confronte les analyses des uns et des autres concernant le changement climatique et s'efforce de les synthétiser pour en tirer des rapports d'évaluation adoptés par consensus.
Ce qui ne signifie pas qu'il n'existe pas en son sein des désaccords, ni que les enjeux politiques sous-jacents ne jouent pas un rôle dans les orientations préconisées : on n'a jamais vu une communauté scientifique unanime et les experts eux-mêmes ne sont pas des êtres désincarnés et protégés de toute influence économique, idéologique ou politique.
Après tout, même un expert peut se tromper : ne sous-estimons pas la complexité des phénomènes étudiés, les incertitudes inhérentes à toute prévision – « les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir », disait Pierre Dac –, les divergences dans l'interprétation des données, etc. Bref, les rapports du Giec ne sont ni Dieu (« qui sait tout et voit tout », me disait-on dans mon enfance), ni le pape (infaillible, affirme le dogme) : ce ne sont que des constructions humaines, faillibles parce que s'appuyant sur des probabilités plus que sur des certitudes.


Il n'empêche, il aura suffi que, dans le dernier rapport, il soit écrit que les glaciers de l'Himalaya pourraient avoir disparu en 2035 pour ouvrir les vannes de la contestation.
° Erreur typographique pour 2350, ayant échappé à la relecture des épreuves, expliquent les responsables du Giec.
° Exemple flagrant de manipulation, affirment les critiques. Et dans la foulée, tout y passe : le train de vie et la formation de Rajendra Pachauri, qui préside le Giec depuis 2002 et qui est soupçonné de conflit d'intérêts (il dirige un cabinet spécialisé dans la lutte contre le changement climatique), publication des courriels échangés par les scientifiques peu avant la conférence de Copenhague, dans lesquels il est question de « combine » (trick) à propos du réchauffement, publication de deux études (l'une d'un chercheur de l'Université de Kiel en Allemagne, l'autre d'un groupe de chercheurs de l'Université East Anglia) soutenant qu'il n'y aura vraisemblablement pas de réchauffement dans les décennies à venir...
 Et Claude Allègre nous ressort sa thèse – les fluctuations de la température du globe n'ont rien à voir avec l'activité humaine, ce sont des phénomènes naturels [1] –, on appelle à la rescousse Bjorn Lomborg, le statisticien danois qui estime qu'il vaudrait mieux dépenser l'argent à se protéger du réchauffement qu'à l'empêcher. Une thèse que reprend Christian Gérondeau, ancien délégué interministériel à la Sécurité routière [2], défenseur inconditionnel de la voiture, soutenant que, quoiqu'on fasse, les énergies fossiles seront brulées parce que le monde en a besoin, qu'il ne sert donc à rien de tenter de réduire les émissions de gaz à effet de serre et que, de toute façon, ces dernières ne jouent qu'un rôle très secondaire, voire nul, dans le réchauffement : « Quand les États auront compris qu'il est vain de chercher à réduire leurs émissions de gaz carbonique pour "sauver la planète", ils pourront réaliser des économies considérables », écrit-il dans son dernier livre[3].


je m'interroge sur les raisons de l'important écho médiatique que rencontrent les contestataires.
Comme il me paraît peu vraisemblable que des milliers de spécialistes puissent nous raconter des histoires sans fondement, et que je ne vois pas bien quelles motivations pourraient les y pousser, je m'interroge sur les raisons de l'important écho médiatique que rencontrent les contestataires. Leur registre est soit l'optimisme technologique – la science trouvera bien une solution –, soit la dénégation. Parce que s'exempter d'une responsabilité planétaire, c'est en même temps éviter d'avoir à changer quoi que ce soit dans son mode de vie, un peu comme le gamin qui tente d'éviter la punition en disant « c'est pas ma faute » ou « j'y suis pour rien » ? Peut-être, mais je crois davantage à l'explication qu'avançait Galbraith pour rendre compte de ce qu'il appelait « la culture du contentement » : ce mode de vie apporte à ceux qui en bénéficient des satisfactions qui les poussent à refuser d'admettre qu'il fasse des perdants et des malheureux ou qu'il ne puisse être généralisable à toute la planète.


Dans la Grèce antique, on tuait le messager porteur de mauvaises nouvelles quand on ne voulait pas les entendre. Aujourd'hui, la dénégation est plus simple : « Notre mode de vie n'est pas négociable », disait George W. Bush. Les libéraux refusent d'admettre que le marché peut avoir des responsabilités dans la gravité de la crise actuelle, un peu comme les communistes ont longtemps récusé les statistiques publiques sur la réduction des inégalités parce qu'elles allaient à l'encontre de l'inéluctabilité de la paupérisation (absolue) dans le système capitaliste. Nous ne croyons que ce qui nous arrange et nous sélectionnons les faits qui vont dans ce sens, en ignorant les autres. Serait-ce le retour de « l'imbécile heureux », comme on appelait autrefois le simple d'esprit ?

 Notes
 
  • (1) L'imposture climatique, éd. Plon, 2010
  • (2) Dont l'action n'a pas été nulle, puisqu'il est à l'origine de l'obligation d'installer des ceintures de sécurité dans les voitures. En 1971, quand il a été nommé à ce poste, les accidents de la route faisaient 18 000 victimes. On n'en comptait plus que 13 000 en 1981, quand il a quitté sa fonction (4 265 victimes en 2009).
  • (3) CO2, un mythe planétaire, éd. du Toucan, 2009.
  • °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
  • Climat: tout ce que cache le Giec 

         (et que vous avez toujours eu envie de savoir) 


     Conçu comme un instrument de référence en matière d'expertise climatique, le Giec est dans l'oeil du cyclone: données fausses ou peu fiables, tribalisme scientifique, fautes de communication. L'occasion de s'interroger sur l'utilisation politique, diplomatique, médiatique et militaire des enjeux climatiques.

     
     Il n’y a pas que le contesté GIEC qui surveille le climat. Un autre acronyme célèbre s’intéresse aux enjeux climatiques. Le 25 septembre 2009, la CIA créait « le centre sur le changement climatique et la sécurité nationale ». L’agence américaine du renseignement a fait du climat une question de sécurité nationale et a, elle aussi, mis le ciel sous surveillance. Pas pour les mêmes raisons que le Giec.

    Un reportage diffusé sur France 24 évoquait la guerre économique souterraine qu’alimente la surveillance des ressources naturelles. Pas franchement une découverte. Depuis la ruée vers l’or, c’est même un classique de l’histoire économique.
    Intéressant, le reportage n’en tombe pas moins dans le piège classique : la bienveillante CIA scruterait le ciel afin de « veiller à ce que les autres pays respectent leurs engagements en faveur du climat ». Merci la CIA!

    En plateau, David Mascré, Professeur de géopolitique à l’Ecole des Hautes Etudes en Relations Internationales, tempère la présentation par trop vertueuse des visées américaines : « comme toujours lorsqu’on se place du point de vue américain, on se place dans la longue durée avec une volonté d’hégémonie ». Et de citer notamment la guerre du Golfe en 1990-91 et « les bombardements de puits de pétrole de part et d’autre qui ont entraîné une épaisse couche nuageuse qui avait obstrué le ciel koweitien pendant plusieurs semaines ». Soit le climat envisagé comme facteur déterminant pour asseoir une domination militaire. Bien loin des taux de CO2 et autres lieux communs qu’on nous ressert à l’envie.
     
    Le climat fait son apparition dans l'agenda politique, médiatique et diplomatique

     Sympathique prix Nobel-promoteur du film « Une vérité qui dérange », autrefois vice-président des Etats-Unis, Al Gore s’inscrivait dans la même démarche : « Sous l’impulsion du vice-président Al Gore, le renseignement se voit assigner une mission environnementale, la CIA se dote d’un agenda environnemental, les images des satellites espions sont déclassifiées pour être mises au service de la science. En quelques mois, le climat fait son apparition sur les chaînes de télévision comme problème majeur. Il va bientôt devenir un élément structurant de l’agenda politique et diplomatique international » précise David Mascré dans un long texte paru en ce début d’année dans la revue Défense Nationale. <http://www.defnat.com/acc_frames/resultat.asp?cid=20100240&amp;ccodoper=1>  La machine est lancée, la focalisation sur les enjeux climatiques est sur les rails.

    Et pour Al Gore, une nouvelle carrière commence. Suivront le film, des conférences pour quelques dizaines de milliers de dollars à chaque fois, un prix Nobel donc et des sommets climatiques dans tous les agendas diplomatiques.

    L’analyse des relations entre environnement, sécurité, protection ou conquête des ressources devient un nouveau domaine d’expertise : rapports, think tank ou livres de prospective plus ou moins sérieux et alarmistes sur « les guerres climatiques » et l’accès aux ressources naturelles des pôles (NDLR : Voir le livre de Richard Labévière et François Thual « la bataille du grand Nord a commencé » qui décrit la guerre « très froide » que se livrent les grandes puissances pour l’accès aux ressources de l’Arctique).

    Car si la question des ressources n’est pas nouvelle, ce qui l’est c’est leur positionnement géographique, leur accessibilité, au niveau des pôles, sous les océans. On comprend dès lors toute l'ambivalence de la position américaine, usant de l’alibi climatique pour s’assurer la surveillance et l’accès à ces nouvelles routes de la Soie : « une manière habile de garder la main pour l’accès aux ressources gazières ou hydriques et de pousser des alliés à les faire aller dans un scénario qui les maintiendra sous dépendance américaine ».
     
    Giec: pour quelques degrés de plus...

     Une stratégie qui n’explique pas pour autant le refus des Etats-Unis de s’engager plus avant dans la lutte contre le réchauffement climatique : «  Semblable stratégie a toujours été l’une des constantes de l’histoire américaine. Elle constitue le corpus commun de nombre de grands géostratèges américains, de Mackinder à Brezinsky : mettre en place des instruments de régulation et de contrôle international et tout en mettant tout en oeuvre dans le même temps pour s’en exempter soi-même » estime David Mascré qui éclaire là en partie l’échec de Copenhague et la non-application du protocole de Kyoto.

    Rien de nouveau sous le soleil donc ? Pas si sûr. Le GIEC, créé en 1988, à la demande du G7
    <http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_d%27experts_intergouvernemental_sur_l%27%C3%A9volution_du_climat> , par l’ONU et le programme des Nations Unies pour l’environnement entre en jeu. C'est un organisme censé incarner LA Vérité scientifique officielle en matière climatique. Or, les « affaires » des dernières semaines <http://energie.lexpansion.com/climat/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-le-giec_a-35-3415.html>  ont largement ébranlé l’institution et son mode de fonctionnement.  

    Dans un article d’Olivier Blond paru dans Science et Vie en octobre 2007 et intitulé « Giec : anatomie d’un consensus », Amy Dahan, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l’histoire des sciences anticipait les possibles dysfonctionnements du système : le Giec est un « consommateur mais pas un producteur de science ». Le Giec ne finance pas les travaux des chercheurs. Son mode de fonctionnement et son organisation font qu’il est d’abord un organisme d’influence politique et…médiatique. Peu de gens lisent les milliers de pages des rapports scientifiques du Giec, se limitant aux synthèses validées par 170 pays, où chaque pays dispose d’une voix. Un processus qui permet l’expression de tous les intérêts divergents et lui donne une tournure beaucoup plus politique.

    « Dès 1995, Keith Shine, un chercheur britannique qui avait participé à la rédaction du deuxième rapport ne s'était pas privé de critiquer ce processus d'élaboration dans la presse :  « Nous écrivons un texte et les politiciens le transforment ligne par ligne. C'est quand même étonnant qu'ils aient le dernier mot dans ce que contient un rapport scientifique ! » écrivait  encore Science et Vie qui redoutait de voir les affrontements politiques nuire à l’efficacité de l’organisme.
     
    Focaliser l'attention de l'opinion sur les températures

     Le Giec, un outil d’influence et de domination politique au service des grandes puissances ? c’est bien la thèse de David Mascré « A une stratégie en deux temps, selon David Mascré, a succédé une stratégie en trois temps: définition des intérêts supérieurs de la puissance dominante au sein des organismes de géostratégie chargés d’étudier les scénarios possibles, financement et mise sur pied d’un organisme de construction et d’orientation du discours scientifique officiel, ratification des engagements volontaires ou contraignants pris par les États dans le cadre de traités internationaux ».

    Une stratégie qui s’appuie aussi largement sur les médias, avides d’images d’ours esseulés sur la banquise et d’indices climatiques en tous genres. « En effet le principal point de passage pour que cette stratégie puisse se mettre en place suppose de faire passer dans l’imaginaire des populations et de constituer en croyance collective globale ». Fini le CAC 40, on veut du CO2 !

    Au risque d’occulter d’autres problèmes humains bien plus lourds et dangereux en matière d’environnement mais pas toujours « opportuns » à traiter : migrations, concentrations de populations sur les littoraux, constructions en zones sismiques, ventes de dispositifs d’énergie nucléaire etc.

    Focaliser l’attention de l’opinion sur le réchauffement climatique pourrait également servir d’écran de fumée destiné à cacher le déploiement de stratégies de conquête et d’appropriation des ressources autrement plus nocives qu’une augmentation supposée de température d’un à deux degrés.
    La mise en avant de l’Arctique en est un bon exemple. On y discute de la fonte glacière sans prêter attention à la course débridée aux ressources qui, discrètement, est en train de s’y jouer.

    Certes cela n’est pas du ressort du GIEC et la course au pétrole et autres ressources de l’Arctique dépasse de loin la seule question du réchauffement. Mais de cela, en revanche, le monde se détourne et jusqu’à nouvel ordre personne n’envisage d’interdire la prospection pétrolifère dans ces zones. Mission « focalisation » accomplie ?
  • °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
  • Climat, le débat scientifique se réchauffe


    Les remises en question dont fait l’objet le Giec relancent le débat sur les causes du réchauffement climatique. Certains chercheurs continuent de contester l’importance du rôle joué par le CO2.

    Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) croule sous une avalanche de remises en question. Au moment de Copenhague, le fameux « climagate » était censé révéler, à travers la divulgation de courriels échangés entre scientifiques, un complot visant à soutenir la thèse du réchauffement. Dernièrement, la presse nord-américaine s’est fait l’écho d’attaques « diffamatoires » contre l’intégrité du président du Giec, Rajendra Pachaury. Parmi les critiques, une seule apparaît aujourd’hui fondée et a d’ailleurs été reconnue par l’institution internationale. Il s’agit de la publication, dans son dernier rapport, d’une date erronée à propos de la fonte des glaciers de l’Himalaya. Au final, bien que peu étayé, le doute s’installe jusque sur la réalité du réchauffement climatique.


     Directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, Vincent Courtillot est l’un des rares scientifiques français à exprimer son scepticisme sur les conclusions du Giec. Il est un de ceux, minoritaires, que les médias ont baptisés « climato-sceptiques ». Le scientifique ne remet pas en question la réalité du réchauffement climatique. « La température moyenne du globe a effectivement augmenté de 0,7 degré lors du siècle précédent », assure-t-il. Ce que Vincent Courtillot ne partage pas, c’est le diagnostic sur les causes de ce réchauffement. « Je pense que le Giec surestime l’impact de la hausse des émissions de gaz à effet de serre », explique-t-il, en pointant par exemple que, « entre 1998 et 2008, la température globale a reculé alors que la quantité de CO2 rejetée n’a jamais été aussi importante ».
    A contrario, le scientifique estime que « certaines causes du réchauffement sont sous-évaluées ». C’est le cas en particulier, selon lui, de l’influence du soleil. « Le soleil connaît des cycles d’activités pendant lesquels l’intensité de son rayonnement va fluctuer et par conséquence la quantité d’énergie reçue par la terre aussi. »
     Le physicien pointe également de nouvelles hypothèses sur la façon dont le soleil influence le climat de notre planète. « Il semblerait que le rayonnement de type ultraviolet, en agissant sur les courants électriques de la stratosphère, joue aussi un rôle sur la formation et l’importance de la couverture nuageuse, et donc sur la quantité d’énergie réverbérée dans l’espace », poursuit-il encore.


    Sous-estimation du rôle joué par le soleil et surestimation de celui de la hausse des émissions de CO2 ?
    Interrogé, le vice-président du conseil scientifique du Giec, le climatologue, Jean Jouzel, fait part de ses désaccords. « Je ne vois rien dans l’état actuel des connaissances de la science qui permette de réévaluer l’influence du soleil sur le réchauffement. Les hypothèses avancées par Vincent Courtillot restent des hypothèses. »
    A contrario, pour Jean Jouzel, le rôle déterminant des émissions de CO2 dans le réchauffement de la planète n’est plus à démontrer. Le scientifique en veut, entre autres, pour preuve que l’élévation des températures ne concerne que la basse atmosphère et pas la stratosphère. Ce qui est « typique de l’effet de serre ».

    Quant à l’alternance après une année très chaude comme 1998 de plusieurs années de « refroidissement », « elle n’invalide en rien » le lien entre émission de CO2 et évolution du climat. « Le réchauffement est une réalité même s’il n’est pas linéaire. Pour déceler une tendance en climatologie, il faut se baser sur une période d’au moins trente ans », explique-t-il.

    Le prochain rapport du Giec, dont la rédaction va bientôt débuter, fera le point sur l’état des connaissances scientifiques sur le réchauffement climatique.


    Pierre-Henri Lab
    Source: L'Humanité - 18/2/2010

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°


    A quoi servent les climato-sceptiques

    Guillaume Duval, rédacteur en chef d'Alternatives économiques | Article Web - 22 février 2010


    L'offensive des climato-sceptiques contre le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a ruiné en l'espace de quelques mois le consensus qui s'était presque établi sur les dangers du dérèglement climatique.  C'est humain : on prête toujours une oreille attentive aux gens qui vous disent qu'il n'y a pas besoin de changer de mode de vie. Ceux qui les soutiennent et leur donnent des tribunes portent une lourde responsabilité vis-à-vis de l'avenir.

     

    Jeudi dernier, Yvo de Boer a démissionné de son poste aux Nations unies. Ce Néerlandais n'était pas connu du grand public, mais il jouait un rôle clé dans les négociations mondiales contre le changement climatique, un sujet qui ne peut avoir de solution que dans un cadre global. On peut en effet agir au niveau local pour préserver les sols, la biodiversité, l'eau. Mais pour le climat, si tout le monde ne marche pas, il ne se passera rien.


    Des négociations qui patinent

    Jusqu'ici, les choses n'ont guère bougé en pratique. Le sommet de Rio de 1992 n'avait débouché que sur des déclarations et il avait fallu attendre Kyoto, en 1997, pour concrétiser un peu les choses. Mais les Etats-Unis, le principal pollueur de la planète, n'avaient pas ratifié le protocole et nombre de pays signataires n'ont absolument pas respecté leurs engagements, à commencer par l'Espagne ou l'Italie. Et pendant ce temps, les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter…


    Depuis le succès des films d'Al Gore, Une vérité qui dérange, et de Yann Arthus-Bertrand, Home, on pouvait avoir l'impression que la bataille de l'opinion commençait à être gagnée. Mais patatras, à la fin de l'année dernière, des climato-sceptiques ont piraté les e-mails des climatologues de l'université d'East Anglia au Royaume-Uni et réussi à monter en épingle un ou deux échanges douteux.
    Quelques semaines plus tard, le sommet de Copenhague, dans lequel on avait mis des espoirs sans doute excessifs suite à la victoire de Barack Obama, tournait au vinaigre. Du fait notamment des Chinois qui y ont testé leur nouveau statut de superpuissance. La négociation est bloquée et Barack Obama a perdu, avec le siège de sénateur du Massachussetts, le dernier espoir d'obtenir une majorité au Sénat en faveur d'une loi sur le climat. Et en l'espace de quelques mois, l'opinion s'est retournée. Les climato-sceptiques pérorent sur tous les écrans, à commencer par notre Claude Allègre national.


    Faut-il prendre les climato-sceptiques au sérieux ?

    Certes, les scientifiques peuvent se tromper. Ils peuvent être tentés, dans un monde ultracompétitif, de tordre un peu leurs résultats. Mais je ne crois pas un instant que cela puisse avoir été le fait de la communauté des climatologues tout entière, quasiment unanime sur le sujet. Et de toute façon, sans être un spécialiste, je ne vois pas comment le fait d'avoir décoffré depuis plus de deux siècles maintenant les millions de tonnes de charbon, gaz, pétrole enfermées depuis des millions d'années dans les replis de la croûte terrestre pourrait rester sans conséquences sensibles sur le climat.


    Pourquoi ça marche alors ?
     L'écho que trouvent les climato-sceptiques auprès de l'opinion tient, je pense, davantage à la psychologie qu'à la qualité scientifique de leur discours.
    Ils jouent en effet sur du velours sur deux plans à la fois.
    °  Ils incarnent tout d'abord des Astérix dans leur village gaulois face au large consensus environnant. Une figure qui attire toujours la sympathie, même lorsque c'est pour vendre de la marchandise intellectuelle avariée.
    ° De plus, à force d'explications, on avait presque fini par convaincre les opinions des pays développés qu'il n'y avait pas d'autre solution que d'accepter une profonde remise en cause de leur mode de vie. Et voilà que des gens arrivent pour leur dire qu'en fait, on peut parfaitement continuer comme avant. On les accueille évidemment comme des sauveurs.
     Ceux qui jouent à ce jeu-là, non seulement les vedettes climato-sceptiques elles-mêmes, mais aussi ceux qui, dans les médias ou le monde politique, les encouragent et les mettent en scène, portent une très lourde responsabilité vis-à-vis des générations futures. Leurs enfants leur en voudront.


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Partager cet article
Repost0
19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 10:16


A  chaud, la déclaration du Secrétaire général de l'ONU et la réaction de 2 responsables d'Attac, après l'annonce d'un "accord" au rabais  à Copenhague . L'action  doit continuer!

* Voir aussi, ci-dessous, un article qui m'a interpellé, en cette période de Sommet de Copenhague.  Cet article conteste le phénomène de rechauffement climatique ou du moins les bases scientifiques de son analyse. J'avoue que ma  réaction a été d'ecarter cet article, qui  heurte mon engagement militant dans le Collectif La Rochelle-Copenhague, pour que cette conférence prenne des dispositions fortes.

Cependant, je vous le livre tel quel 

Qu'en pensez- vous???

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Ban évoque un « début essentiel » à Copenhague


19 December 2009 –Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est félicité samedi de l'accord obtenu par les dirigeants de la planète au Sommet sur le changement climatique de Copenhague, parlant d'un « début essentiel » mais ajoutant qu'il restait à faire de cette déclaration d'intention un traité légalement contraignant.

 

Les Etats membres ont « pris note » à Copenhague de l'accord auquel sont parvenus cinq d'entre eux – Etats-Unis, Chine, Inde, Brésil et Afrique du Sud – après deux semaines de négociations marathon dans la capitale danoise.

 


M. Ban a noté que des pays qui se trouvaient en marge du Protocole de Kyoto sur la limitation des émissions de gaz à effets de serre étaient « désormais au coeur de » l'action mondiale sur le changement climatique. Il a toutefois averti qu'il restait un important travail à accomplir pour transformer l'Accord de Copenhague en un traité légalement contraignant. M. Ban a dit son intention de travailler étroitement en ce sens avec les dirigeants de la planète.

 

« Nous avons les fondations du premier accord vraiment mondial qui limitera et réduira les gaz à effet de serre, soutiendra l'adaptation des plus vulnérables et lancera une nouvelle ère de croissance verte », a déclaré M. Ban devant la presse. Il a reconnu que « l'Accord de Copenhague n'était peut-être pas ce que chacun avait espéré mais cette décision de la Conférence des parties est un début, un début essentiel ».
 

 

Il a souligné que des résultats avaient été obtenus sur les quatre critères de succès qu'il avait énoncés lors du sommet sur le changement climatique en septembre à New York.

 

« Tous les pays, a-t-il affirmé, ont accepté de tendre vers un objectif commun à long terme pour limiter à moins de deux degrés Celsius l'augmentation de la température. De nombreux gouvernements ont pris d'importants engagements en vue de réduire ou de limiter les émissions. Les pays ont fait des progrès significatifs sur la préservation des forêts. Et ils se sont mis d'accord pour fournir un soutien global pour aider les plus vulnérables à faire face au changement climatique ».

 

Le Secrétaire général a souligné que ces engagements étaient soutenus par des promesses d'un montant de 30 milliards de dollars aux fins de mettre en oeuvre des mesures d'adaptation et d'atténuation en faveur des pays les plus pauvres. D'autres engagements prévoient de consacrer des sommes plus importantes entre maintenant et 2020 pour atteindre ces objectifs.

 

Le Fonds vert pour le climat lancé à Copenhague, destiné à aider les pays pauvres à s'adapter et à atténuer les effets du changements doit être lancé dès que possible, a-t-il estimé.

 

Ban Ki-moon a concédé que les engagements pris par les Etats en matière de réduction des émissions ne répondaient pas au minimum réclamé par la communauté scientifique. « Nous risquons toujours de sérieuses conséquences. Ainsi, tout en étant satisfait du fait que nous soyons parvenus à un accord ici à Copenhague, je suis conscient qu'il ne s'agit que d'un début. Il en faudra plus pour régler le changement climatique, a-t-il conclu, mais il s'agit d'un pas dans la bonne direction


«Le plus grand rendez-vous de l’histoire de l’humanité» selon Jean-Louis Borloo se solde par un échec  politique historique, un déni du réel et des  savoirs scientifiques, une honte  morale, une insulte aux plus  pauvres.


Alors que sous la pression des opinions publiques, plus de cent chefs d’État  ou de gouvernement étaient réunis, aucun accord digne de ce nom n’a pu  être conclu. Les pays riches, en refusant de prendre des mesures qui reconnaîtraient leur responsabilité historique dans le changement climatique, ont précipité l’échec. Soumise aux lobbies du green business et enfermée  dans des logiques diplomatiques héritées des périodes coloniales, la tribu des  pays riches n’a pas su voir que le chaos climatique, subi déjà par nombre de  pays du Sud, rendait dérisoires leurs tentatives de division.
Les manipulations néocoloniales de Nicolas Sarkozy en direction de l’Afrique n’ont pas suffi !

Ils n’ont pas su voir, eux qui se pensent toujours les maîtres du monde et de  la nature, qu’une nouvelle configuration des relations entre le Nord, à bout de  souffle, et le Sud est en train de se dessiner et qu’on  ne négocie pas avec la  nature, comme le scandaient de nombreux manifestants.


Après avoir expulsé  des négociations les ONG qui contestaient le fiasco en  gestation, après avoir
 concocté des textes dans des salles obscures au mépris des règles multilatérales minimales, ils s’en
prennent désormais à l’ONU,
où il  est vrai, la Bolivie, les pays de l’ALBA, Tuvalu, et tant d’autres peuvent s’exprimer en principe à égalité avec des  pays dont la superpuissance s’avère  dérisoire face aux enjeux.
 Pourtant le texte final a été concocté, en dehors de  toute procédure onusienne, par le MEF (Major Economies Forum), équivalent du  G20Un texte qui ne mentionne pas d’objectif de réduction des émissions à  court, moyen et long terme, un texte dont le principal motif est de refuser tout  traité international contraignant pour les pays riches. Un texte qui met à nu la  logique des intérêts privés.


Après avoir tenté  de criminaliser les multiples mouvements sociaux présents à  Copenhague par des
techniques policières d’arrestation de masse, ils ne sont  pas venus à bout d’un mouvement pacifique,
 déterminé, massif et imaginatif,  un mouvement international, porteur d’un nouvel espoir et conscient de
ses  responsabilités.

 Desmond Tutu a déclaré : 
« il est préférable de ne pas avoir  d’accord plutôt qu’un mauvais accord.  Nous y sommes" 

Et Copenhague n’est qu’une étape pour que la déclaration des peuples, issue du forum alternatif et  lue dans l’enceinte de l’ONU, devienne la base d’un accord entre les peuples. 

À Copenhague, une convergence inédite entre mouvements sociaux,  mouvements écologistes,
mouvements de solidarité internationale a fait naître un nouvel espoir et constitue un tournant du
mouvement altermondialiste.
Plus que jamais, nous avons à poursuivre partout sa construction, à nous  engager dans des initiatives  locales, à faire pression sur les élus, et nous  serons présents aux prochains rendez-vous jusqu’à Mexico, fin 2010.

C’est leur échec, ce n’est pas le nôtre !


Attac France,
le 19 décembre 2009


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Réchauffement: un grand physicien brise le consensus
Olivier-Postel Vinay - Books | Jeudi 17 Décembre 2009 à 14:01

Climato-sceptique

Le vilain néologisme « climato-sceptique », qu’on écrira bientôt « climatosceptique », sans trait d’union, fait désormais la manchette des moins mauvais journaux. Comme tous les mots véhiculant des idées chargées d’émotion, il prête à malentendu.


Pour simplifier, je dirais qu’il existe quatre catégories de climatosceptiques.

* Il y a ceux qui sont payés ou instrumentalisés par les compagnies pétrolières, gazières, charbonnières et autres grandes entreprises ayant intérêt à calmer le jeu, avec la complicité passive ou active des Etats qui leur sont liés.


* Il y a ceux, citoyens ordinaires, que leur bon sens porte à douter (à tort ou à raison) et à penser que la planète connaît peut-être des priorités plus urgentes que le global warming.


* Il y a les climatologues qui en toute bonne foi pensent que le beau consensus présenté par ce machin nommé GIEC ou IPCC, sorte d’ONU de la science climatique, masque trop de failles et d’insuffisances pour justifier ce bruit et cette fureur.


* Et puis il y a ceux, les plus rares et les plus intéressants, qui, scientifiques de haut niveau sans être climatologues à part entière, formulent des objections relevant à la fois de l’épistémologie (science de la science) et de la psychologie individuelle et collective.


L’un d’eux est le physicien américain Freeman Dyson.
Au soir de sa vie, cet immense esprit, qui fut l’un des grands physiciens de son temps et, incidemment,  l’un des premiers à modéliser le climat, écologiste convaincu, s’est résolu à élever la voix. Le dernier numéro de Books, encore en vente pour une dizaine de jours, présente le portrait magistral de cet éléphant de la science <http://www.booksmag.fr/magazine/a/effet-de-serre-un-sceptique-encombrant.html>  et du combat « citoyen » (autre néologisme). Il y exprime les vraies raisons de douter.


Ces raisons sont profondes.

Elles tiennent pour l’essentiel à deux types d’arguments.

* Le premier relève de l’épistémologie.  Simplifions-le en essayant de ne pas en dénaturer l’esprit. Il consiste à dire qu’en dépit des progrès réalisés ces trente dernières années, les climatologues savent pertinemment qu’ils ne connaissent pas toutes les variables à prendre en compte pour modéliser l’évolution du climat, et, à plus forte raison, qu’ils ne savent pas comment pondérer celles qu’ils connaissent.


Un exemple entre mille ou davantage : révisant les observations faites sur la circulation des eaux océaniques, une équipe de climatologues sérieux a prévu en 2008 une stabilisation de la moyenne des températures à la surface du globe au cours des dix prochaines années. Par la force des choses, cette prédiction n’a pas été prise en compte dans le dernier rapport du GIEC, sur lequel repose le fameux consensus à propos du réchauffement climatique, puisque ce rapport date de 2007.


L’été dernier, la même équipe a fait savoir que son point de vue avait évolué : elle pense désormais que nous allons assister à un refroidissement global au cours des vingt prochaines années. Peut-être a-t-elle raison, peut-être pas. Nul ne le sait. L’essentiel est dans cette question : qu’est-ce donc  qu’une équation dans laquelle le nombre de variables est inconnu et dans laquelle les variables connues ne peuvent être affectées d’aucun coefficient crédible ?


Ce type de soupçon ne remet pas forcément en cause la thèse principale selon laquelle nous sommes confrontés à la menace d’un réchauffement planétaire substantiel, mais en bonne rigueur scientifique, cette thèse n’est pas vérifiée.  Pour dire les choses autrement, le point de vue développé par Dyson est que les climatologues  auteurs et défenseurs du « consensus » en savent beaucoup moins qu’ils le prétendent.


L’attitude de Dyson est typiquement socratique : vous dites que vous savez, vous prétendez savoir, mais en réalité vous ne savez pas. Ici Dyson quitte l’épistémologie stricto sensu pour faire valoir des arguments de nature psychologique. Sous la forme d’un syllogisme, cela donne : c’est un vieux penchant de l’homme que de prétendre savoir alors qu’il ne sait pas vraiment. Or, les experts sont aussi des hommes. Ils ne sont donc pas exempts de ce penchant.


* Il y a même de bonnes raisons de penser que beaucoup de climatologues ont intérêt à survaloriser ce qu’ils savent. Il est de leur intérêt objectif de surestimer un risque, car c’est une façon bien répertoriée d’attirer l’attention à la fois des médias et des bailleurs de fonds. Surtout si la majorité des chercheurs participent de cette attitude.


Aller à contre-courant, dans le monde de la recherche scientifique comme ailleurs, c’est prendre un risque personnel, celui d’être plus souvent barré par les comités éditoriaux des revues scientifiques, d’avoir plus de difficulté à décrocher des crédits et, au bout du compte, de compromettre sa carrière. Cela ne veut pas dire que beaucoup de chercheurs modifient consciemment les résultats de leurs travaux pour aller dans sens du vent, mais il ne fait guère de doute que beaucoup le font inconsciemment. D’autant qu’ils y sont poussés par un autre facteur, également souligné par Dyson : l’adhésion idéologique.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

APRÈS L'ÉCHEC DE LA CONFÉRENCE DE COPENHAGUE, LA MOBILISATION DOIT CONTINUER !
ultimatum climatique

Le résultat désastreux de Copenhague ne doit pas faire oublier que des millions de citoyens se sont mobilisés en amont de cette conférence derrière un seul et même message : pour sauver la planète, il nous faut un accord international équitable, ambitieux et juridiquement contraignant, qui permette de maintenir l'augmentation des températures en dessous de 2° C.

C'est cette mobilisation citoyenne extraordinaire qui a fait venir ces chefs d'État si nombreux à ce rendez-vous essentiel pour l'avenir de la planète et de l'humanité.

Nous assistons à un échec de la communauté internationale. Malgré quelques beaux discours, le manque de courage et d'ambition de certains pays, les égoïsmes et intérêts nationaux, les enjeux de court terme ont prévalu... Mais la mobilisation doit continuer.


Prochaine étape : la conférence de Mexico, en 2010.

Quand exactement ?  Comment ? Tout reste à caler. Mais une chose est sûre : nous aurons besoin de vous ! A nous, les citoyens, de prendre en main notre avenir et de continuer à pousser les politiques pour qu'ils parviennent au plus vite à un véritable accord ambitieux et contraignant.

Les solutions existent.
Des centaines d'organisations de la société civile du Nord au Sud sont en marche. Profitons de ces dynamiques, valorisons-les, amplifions-les pour prouver aux politiques que les citoyens sont prêts.


Continuez à vous tenir au courant et à participer aux actions de la société civile et en particulier à celles des ONG qui ont lancé l'Ultimatum climatique. Retrouvez leur actualité en vous inscrivant à leur newsletter sur 
http://copenhague-2009.com/confirmation_appel...


On compte sur vous !
A bientôt

 
 
 
new_copenhague_logos.gif
Ils nous soutiennent
4 D
Agir pour l'Environnement
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Alofa Tuvalu
Association Santé Environnement France
ATTAC
AVES France
Bolivia Inti-Terre Soleil
CCFD-Terre Solidaire
Colibris - Mouvement pour la Terre et l'Humanisme
Collectif de Liaison des Energies Renouvelables
Ecologie Sans Frontières
Fac Verte
GERES
Goodplanet
GRET
Handicap International
L'Alliance pour la planète
Ligue de Protection des Oiseaux
Max Havelaar France
Planète Urgence
Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable
Réseau Sortir du Nucléaire
Scouts et Guides de France
Solar Generation
Tara Océans
L'Ultimatum climatique est aussi soutenu par de très nombreuses collectivités, syndicats, entreprises et partis politiques


A la grande époque du communisme, il était mal vu, dans les milieux intellectuels, de mettre en avant les faits susceptibles de porter atteinte à la vulgate. Il en va de même à la grande époque de l’écologisme, qui est la nôtre.


Le message de Dyson n’est pas seulement de nous inviter à prendre nos distances à l’égard des professionnels de la rhétorique climatique. Il est aussi de nous inviter à engager une réflexion qui est à peu près complètement absente des débats actuels : où peut-on raisonnablement situer le risque dans la hiérarchie des dangers que nous avons à prendre en compte ? Pour ne prendre qu’un exemple, la question du climat est plus médiatique que celle de la pauvreté, mais en quoi serait-elle plus urgente ?




°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°


Partager cet article
Repost0
15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 18:08
À Copenhague, la grande braderie de l’Union européenne

Alors que la Conférence de Copenhague s’approche de l’échéance, l’Union européenne revendique son rôle de leader du climat mais revoit ses promesses à la baisse.

Lors d’une conférence de presse tenue hier au Bella Center, l’Union européenne a douché les espoirs des plus optimistes, ou des plus crédules, quant aux positions qu’elle tiendra dans la dernière ligne droite de négociations à Copenhague
.


* Alors qu’elle était initialement favorable à la préservation d’un accord contraignant qui assignerait une seconde période d’engagements de réduction d’émissions aux pays industrialisés, l’UE se range de fait aujourd’hui derrière la position des États-Unis qui refusent un traité contraignant pour les pays riches. Et ceci en opposition avec les demandes renouvelées du G77 et de la Chine, soucieux d’obtenir des garanties explicites de la part des pays riches qui ont trop souvent manqué à leurs promesses (Objectifs du millénaire, lutte contre le sida, lutte contre la faim) ou qui reprennent de l’autre main dix fois les sommes dérisoires concédées à force de harcèlement (remboursement de la dette, évasion fiscale par exemple). Pour se justifier l’Union européenne avance l’argument qu’elle ne peut être seule à s’engager alors que les États-Unis ou l’Australie resteraient en dehors de tout système contraignant.

* Elle a également annoncé qu’elle s’engagerait sur une diminution des émissions à hauteur de 23% entre 1990 et 2020. Elle semble donc avoir abandonné la promesse de passer à 30% de réduction si d’autres pays s’engageaient, alors que les propositions nouvelles du G77, appuyées sur les recommandations scientifiques, se chiffrent à 52% de réduction d’émissions entre 1990 et 2017. Le G77 propose une réduction de 80% pour 2030 et 100% en 2050, ce qui correspondrait à un réchauffement de plus 1,5° maximum.

* Enfin l’Union européenne propose un financement d’urgence de 2,4 milliards d’euros d’ici 2012, ce qui soulève la colère des pays du Sud, qui ne demandent pas la charité mais la reconnaissance d’une dette écologique. Aucune solution de financement à long terme n’est par ailleurs avancée. Cette faiblesse des financements publics illustre la priorité donnée aux marchés du carbone pour assurer le financement de la lutte contre le changement climatique.

Attac reste opposé aux marchés du carbone, car ils sont inefficients et contre-productifs.
 Ils offrent de nouvelles opportunités de spéculation aux acteurs de la finance. Et grâce aux mécanismes de compensation, ils permettent aux pays riches d’atteindre leurs objectifs sans rien changer à leurs modèles de développement.

L’Union européenne a joué un rôle important au moment de la signature du protocole de Kyoto, et continue de revendiquer une auréole de leader dans la lutte contre le changement climatique.

Nous appelons donc les États membres à se ressaisir et à écouter ceux pour qui le changement climatique n’est pas une abstraction mais une réalité vécue au quotidien, alors qu’ils n’en sont pas responsables.

Attac France, le 15 décembre 2009
http://www.france.attac.org/spip.php?article10596

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Un excellent dossier sur le réchauffement climatique
   sur un Blog du Monde Diplomatique:
 
http://blog.mondediplo.net/-Visions-cartographiques-
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Henri MOULINIER
  • : Espace de débat pour contribuer à l'élargissement du Front de gauche, la victoire de la gauche pour une réelle alternative au néolibéralisme et au capitalisme
  • Contact

Profil

  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.

Recherche

Pages

Catégories