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4 décembre 2008 4 04 /12 /décembre /2008 06:07

Extrait du discours de Jean-Luc Mélenchon au meeting de lancement du Parti de Gauche samedi 29 novembre à St Ouen


« ......

La stratégie du front de gauche


Quelle est notre stratégie ?

Nous pouvons la résumer.

Nous voulons rassembler une nouvelle majorité de Français pour former une nouvelle majorité politique de gauche au Parlement et un gouvernement qui applique ce programme.

Comment rassembler cette nouvelle majorité ? Quel est le moyen concret ?


Ce qu'il ne faut pas faire


Il y a plusieurs façons de rendre cela totalement impossible. La première est d'utiliser les méthodes qui ont déjà échoué. Cette méthode, on la connaît :


Annoncer que l'on est ancré à gauche puis dire que l'on est « réformiste » pour dire qu'on ne touchera pas aux fondamentaux du système capitaliste. Enfin proclamer que comme l'Europe est « un projet en soi », on accepte n'importe quel traité avec évidemment l'engagement d'appliquer la politique, économique, sociale et écologique qu'il contient. Car c'est la ligne de toute la social-démocratie européenne. C'est le nœud coulant avec lequel la gauche s'étrangle elle-même. Et ça évidemment, on ne le répétera jamais assez, c'est le contraire de ce qui est nécessaire à notre pays et le contraire de ce que veut la quasi-totalité des électeurs de gauche comme on a pu le constater au référendum de 2005. Il est donc vain de croire que l'on peut rassembler une majorité de Français de cette façon. Et il est absolument impossible de pratiquer une politique gouvernementale de gauche qui s'attaque aux racines de la crise sociale et de la crise écologique dans ce cadre européen.

C'est pourtant à cette ligne que s'accroche le parti aujourd'hui majoritaire à gauche. C'est pour cela que nous l'avons quitté.


Mettre en quarantaine le social libéralisme


De tout cela et de ce qui s'en déduit, les fondateurs du Parti de Gauche tirent une conclusion simple à énoncer : il faut mettre en quarantaine le social libéralisme.

1) on ne peut pas rassembler une majorité de transformation sociale sur la ligne sociale libérale.

2) on ne doit pas gouverner sous la domination de cette ligne parce qu'elle conduit à l'échec social et politique.

Pour autant, n'y a-t-il aucune issue ? Faut-il se résigner à n'être qu'une parole de témoignage? Nous ne le croyons pas.


Passer en tête de la gauche


Voici quelle est notre proposition. Pour rassembler une nouvelle majorité dans notre pays il faut changer de majorité à gauche. Il faut le proposer de manière responsable et crédible. Qui marche en tête de la gauche ? Il faut régler cette question par la méthode de la démocratie, c'est-à-dire expliquer, argumenter et convaincre. Et il faut que le suffrage universel tranche ! Il faut donc accepter la compétition. Il faut la vouloir. Il faut la gagner. Il faut mener cette compétition devant le peuple et la gagner dans des conditions qui ne compromettent pas les chances de la gauche pour l'avenir. C'est dire qu'il faut mener cette bataille sans anathème ni mise au pied du mur ! Par la seule force de la raison et l'argumentation tolérante.


Le calendrier nous offre cette possibilité. En juin prochain auront lieu les élections européennes. Ce sont les dernières élections générales avec un contenu hautement politique avant l'élection présidentielle.


Nous devons faire des élections européennes un référendum politique sur le Traité de Lisbonne. Le référendum dont une majorité de députés de droite mais aussi socialistes, radicaux et verts nous ont privés ! De cette façon nous réglerons deux questions politiques d'un coup.

D'abord la question de fond : faire la preuve que la majorité des Français confirme son opposition à l'Europe libérale et son exigence d'une Europe sociale, démocratique et pacifique.

Ensuite que cette orientation est dominante à gauche, mais pas seulement dominante. Il s'agit de prouver qu'elle constitue une alternative. C'est la condition pour être crédibles et porteurs d'avenir.

C'est pour cela que le Parti de Gauche et le Parti communiste, ensemble et chacun avec notre identité et nos arguments spécifiques, nous avons fait le premier pas. Nous avons commencé le Front de gauche pour les prochaines élections européennes. Nous offrons un magnifique levier pour soulever la montagne qui est devant nous Le front de gauche existe. Mais il est incomplet.

Ce front n'est pas un tête à tête. Ce n'est pas son projet. Notre projet est que participent à ce front tous ceux qui, à gauche, s'opposent au Traité de Lisbonne et à l'application des politiques économiques et sociales qu'il contient. Tous. Personnalités, Partis, organisations. Sous la forme qui paraît à chacun d'entre eux la mieux adaptée et la plus efficace pour le résultat à atteindre ensemble.

L'objectif de ce front s'il parvient à nous réunir tous, l'objectif est clair.

Il s'agit de passer en tête de toutes les listes, devant toutes celles de la droite, mais aussi devant celle du Parti socialiste, devant celle de Cohn-Bendit et Waechter. Bref devant tous les partisans du Traité de Lisbonne. Nous le pouvons, c'est à portée de main.

Si nous le faisons nous aurons renversé la table et révolutionné le paysage politique. C'est notre proposition. Nous allons rencontrer tous ceux à qui s'adresse cette proposition. C'est-à-dire tous ceux qui ont fait campagne à gauche pour le Non en 2005.


A propos du NPA


Dans cet esprit, il faut dire un mot particulier à propos du NPA, compte tenu de la position forte qu'il occupe. D'abord soyons clairs : nous ne proposons pas au NPA de fusionner ou de se dissoudre dans une nouvelle force politique. Nous proposons et nous souhaitons que le NPA participe à la constitution du Front de Gauche et y prenne toute sa place.

Dans le front de Gauche, aucun parti n'est dissout, aucun ne renonce à son identité ni à son programme spécifique. Le front est construit pour un objectif précis. En vue d'une victoire précise contre la droite et contre le social-libéralisme. Nous croyons que notre raisonnement peut être entendu par le NPA. Nous croyons qu'il peut être accepté. Nous allons le présenter directement au NPA. Nous sommes encouragés dans l'idée que nous pouvons avancer en lisant ce qu'Olivier Besancenot a déclaré au Journal l'Express.

D'ores et déjà, puisqu'il y fait une proposition d'actions communes, m'exprimant au nom du comité fondateur du Parti de Gauche, je réponds.

Je réponds d'accord !

D'accord.

Ensemble dans l'action politique contre la politique de la droite ?

D'accord.

Maintenant ?

D'accord !

Et en même temps, on ouvre la discussion à propos du Front de Gauche pour les élections européennes. On fait la liste des points d'accords et de désaccords. Des éclaircissements et des garanties que chacun demande à l'autre.

.... »


Source : site du Parti de Gauche où le texte du discours est disponible dans son intégralité

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  • : Henri MOULINIER
  • : Espace de débat pour contribuer à l'élargissement du Front de gauche, la victoire de la gauche pour une réelle alternative au néolibéralisme et au capitalisme
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  • henri Moulinier
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.
  • Adjoint au maire honoraire de La Rochelle. Ancien professeur de lycée en S.E.S. et chargé de cours d'éco Université de La Rochelle. Docteur en histoire. Militant LDH La Rochelle.

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